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Citations de Bradley P. Beaulieu (39)


Personne ne critiquerait les Rois en public, mais personne ne l’accepterait en silence.
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- Ne rêve pas. Il est bien possible qu’il n’y ait jamais de fin. Que la lutte se poursuive au-delà de tes précieuses années.
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Il fallait se méfier des jeunes filles immatures armées d’un sabre d’ébène.
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– Savez-vous que cet homme a escaladé les remparts de Marégale ? Qu’il a essayé d’assassiner plusieurs Rois ? Qu’une de ses flèches empoisonnées a éraflé la joue de Cahil ?
Zaïde oublia le ton menaçant de Çeda. Elle avait entendu parler de cette tentative d’assassinat, mais comment se faisait-il que Çeda soit au courant ? En dehors des Rois, seule une poignée de personnes avaient été informées de l’attentat.
La Matrone resta silencieuse et Çeda poursuivit.
– L’assassin n’était pas un homme.
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Je t'en prie, Nalamae, souffla-t-elle. Eclaire-nous en ce jour quoi que nous fassions. Je suis désolée de ne pas en savoir davantage, mais dès lors qu'il s'agit de secrets, les lèvres de ma mère sont plus serrées que le cul d'une grenouille.
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Le pétale était aussi léger qu’un rayon de lune. Elle le glissa sous sa langue. Les odeurs de jasmin, de romarin et de macis se mélangèrent au parfum floral – reconnaissable entre tous – de l’adichara. Sa peau la picota. Ses lèvres tremblèrent. Elle entendit un bruit strident. Un doigt mouillé de vin qui glisse sur le bord d’un verre en cristal en produisant une note aiguë. Il lui arrivait de deviner la présence des champs en fleur autour de la cité, mais ce soir, sa perception était exacerbée. Elle sentait presque la faim des asirim.
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La jeune fille s’aperçut que ses doigts serraient la poignée de son kandjar. Elle fit un pas en direction du Roi, bien décidée à se ruer vers lui et à lui trancher la gorge. Elle sentir à peine Emre lui saisir le poignet – celui qui tenait la dague – et l’obliger à se tourner vers lui.
– Mais qu’est-ce que tu fais ? siffla-t-il. Tu veux mourir ?
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Les vêtements du colosse étaient couverts de sang. Le sien et celui du garçon.
— Ce n’était qu’un gamin, Emre. Pourquoi il m’a donné un coup de couteau comme ça ?
— Je ne sais pas, Lém. Beaucoup de choses sont en train de changer dans cette ville.
Lémi le Frêle ne sembla pas l’entendre.
— Ce n’était qu’un putain de gamin.
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— Par tous les dieux ! Davud, qu’est-ce qui se passe ? demanda Çeda.
Le jeune homme la regarda avec une expression de profond regret.
— Je suis désolé, Çeda.
Il approcha ses paumes l’une de l’autre et une flamme apparut entre elles. La jeune femme se rappela que Hamzakiir avait fait quelque chose de semblable au sommet de l’aqueduc. Il avait projeté des boules de feu sur Husamettín. Davud leva les mains vers elle et le trait magique partit comme une flèche. Çeda essaya de l’éviter, mais elle était trop près et la flamme trop rapide.
Soudain, le projectile se fendit en deux traits brûlants. Le premier s’écrasa sur le sol à droite de la jeune fille, le second frappa le mur sur sa gauche. Des gerbes brûlantes jaillirent de tous côtés. Davud se tourna et vit Zahndr qui remontait le couloir en courant.
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Un puissant grognement monta du navire. Dardzada soulevait le mât pour le mettre en place. Zaïde poussa un kiai retentissant, puis un autre en se tournant vers une Vierge puissamment bâtie. Kameyl. La guerrière était bien plus grande que la Matrone. Celle-ci brandit un petit bouclier rond et para une volée de coups avec l’énergie du désespoir. Des coups d’une redoutable puissance, Çeda le savait fort bien.
La jeune fille perdit la Matrone de vue. Le feu de camp disparut derrière le sommet de la dune, mais sa lumière découpait toujours les silhouettes des Vierges sur le ciel nocturne. Un cri étouffé retentit. La grande Kameyl posa un genou à terre, puis bascula en avant.
Zaïde se précipita vers l’adversaire de Melis. Rapide comme l’éclair, elle bloqua un coup de sabre, puis enfonça deux doigts dans le cou et dans la cuisse de la guerrière en poussant des cris si puissants que Çeda les sentit résonner dans sa poitrine.
La Vierge s’effondra et la Matrone s’élança vers la suivante.
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— Tu crois que j’ai besoin de cette pierre ? (Meryam essuya une goutte de sang du bout de l’index, puis glissa le doigt sur sa langue, la colorant ainsi en rouge.) Tu crois que tu peux t’opposer à moi et contrecarrer mes plans ?
Ramahd sentit l’attaque arriver. Il pensait être en mesure d’y résister, mais c’était très différent du jour où il avait empêché Hamzakiir de projeter un torrent de feu magique sur Guhldrathen. Le mage de sang avait procédé avec calme et mesure. L’attaque de Meryam ressemblait aux grandes vagues qui frappaient les côtes de la mer Australe : sauvage, violente, imprévisible et irrésistible.
— Meryam…
Il aurait voulu parler, mais la douleur le submergea d’un coup et il s’effondra. La dernière chose qu’il vit, ce fut Meryam qui se tenait devant lui, Basilio à ses côtés.
— Emmenez-le dans le désert, entendit-il tandis que la nuit se refermait autour de lui.
— Et ensuite, ma reine ?
— Enterrez-le.
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— Nous avons tous des vies difficiles. Notre valeur se mesure à la manière dont nous affrontons l’adversité.
— C’est un poncif.
— Ce n’est pas un poncif, protesta Sümeya. C’est une maxime très pertinente.
— Les choses ne sont pas aussi simples que cela.
— Elles le sont, justement. Les dieux nous confrontent chaque jour à des choix. Ils nous donnent des enfants que nous ne souhaitions pas. Ils prennent nos pères et nos mères avant l’heure. Ils placent des obstacles devant tout ce que nous voulons, ou bien ils exaucent nos désirs les plus profonds pour nous montrer à quel point ils sont futiles. Notre sens des responsabilités ne s’érode pas parce que les bonnes décisions sont plus difficiles à prendre. Au contraire. Plus le choix est dur, plus il trempe nos âmes.
Çeda fit un geste en direction de Zaïde.
— A-t-elle choisi son père ?
— Non, mais elle a choisi comment se comporter vis-à-vis de lui. Elle a choisi de ne pas rester à la Maison des Vierges, et aujourd’hui, elle a choisi de l’affronter.
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En guise de réponse, Azad prit les mains d’Ihsan et les guida jusqu’à son pendentif en cornaline. Ihsan s’aperçut que son cœur battait plus vite. Il jeta un coup d’œil en direction de l’entrée de la pièce puis, avec des gestes attentifs, fit passer le bijou par-dessus la tête d’Azad. Celui-ci cligna des paupières. Sa respiration avait accéléré, comme celle d’Ihsan. Ses narines frémirent lorsque le Roi Éloquent se pencha vers lui et l’embrassa.
Ihsan aimait ces transformations. Il aimait tenir Azad contre lui pour mieux les savourer. Les muscles de son corps se raidirent tandis qu’ils s’enlaçaient et se caressaient. Il sentit les hanches d’Azad s’élargir et sa taille s’affiner. Il leva une main et enveloppa un sein naissant. Le sein s’arrondit et les deux amants se laissèrent emporter par la passion. Ils se déshabillèrent rapidement et se pressèrent l’un contre l’autre, un homme contre une femme.
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Pendant un moment, la jeune fille envisagea de laisser les deux hommes s’enfuir, de laisser les Hôtes récupérer ce qu’ils étaient venus chercher au collegium. Puis elle songea que cette solution risquait d’affaiblir sa position vis-à-vis des Rois et sa maîtrise de la situation. L’Al’afwa Khadar avait réveillé Hamzakiir dans un but précis et Çeda était certaine que la présence de ces deux hommes avait un lien avec cette histoire. Les Hôtes avaient l’intention de se servir de Hamzakiir. Ou peut-être Hamzakiir avait-il l’intention de se servir des Hôtes. Il était possible – et même probable – que la structure hiérarchique de l’Al’afwa Khadar ait été bouleversée au profit du mage de sang. Macide et son père, Ishaq, avaient peut-être fait une grave erreur en réveillant ce démon.
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Les yeux clos, elle bloqua une première attaque, puis une deuxième et une troisième. Zaïde avança. Çeda recula, puis s’arrêta en parant une volée de coups avec une telle force que les manches de son uniforme claquèrent.
Quelque chose toucha l’esprit de la jeune fille. Quelque chose qui provoqua une quinte de toux et un mouvement de recul aussi bien physique que mental. Çeda se sentit soudain vulnérable. Elle essaya d’utiliser le lien qu’elle partageait avec Zaïde à son avantage. Elle franchit les défenses de son adversaire et atteignit son but. Elle entendit la Matrone tousser à son tour.
Çeda resta immobile, les yeux fermés. Elle sentait encore les doigts de Zaïde sur sa peau. Elle se rendit compte que leurs cœurs battaient toujours à l’unisson et qu’il était difficile de retrouver son indépendance. Au bout d’un moment, le lien se dissolut et elle réintégra son corps – sans savoir si cela était dû à ses efforts ou au bon vouloir de Zaïde.
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Çeda croisa les yeux morts de l’érudit et songea que tout cela n’avait plus d’importance. Elle se rappela alors sa conversation avec Emre dans la cabine du Javelot. « Les ennemis de mes ennemis… », avait commencé le jeune homme. « … ne sont pas mes amis au bout du compte. Pas vraiment », avait-elle terminé. Elle n’avait pas imaginé à quel point c’était vrai. Elle était lasse de ces efforts incessants pour cacher sa véritable nature, son héritage, la douleur et l’existence même de son peuple. Ihsan était peut-être un allié, mais elle ne lui ferait jamais confiance. Mieux valait semer le doute et la zizanie entre les Rois, puis patienter et observer leurs réactions.
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Ils boivent peut-être du vin, mais cela ne les empêchera pas de convoiter ton verre. Ils mangent du gibier, mais ils n'hésiteront pas à voler ta maigre pitance; ils t'accorderont une aumône et te traiteront comme s'ils t'avaient offert tout l'or du monde.
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La créature cligna des paupières et fronça les sourcils, la mâchoire en avant. Elle semblait confuse – Çeda aurait été bien incapable d’expliquer pourquoi. L’asir écarquilla les yeux, puis se pencha un peu plus et leva la main vers le visage de la jeune fille. Çeda se força à ne pas bouger, ne pas reculer, ne pas esquiver. Elle ne tressaillit même pas lorsque les doigts desséchés écartèrent son voile et effleurèrent sa joue. Elle ne s’était pourtant jamais sentie aussi vulnérable. L’asir la renifla et lui lécha le cou à l’endroit où la carotide palpitait avec le plus de force. Le geste n’était pas dépourvu d’une certaine tendresse, et Çeda éprouva une sensation étrange en songeant que la scène était une caricature perverse du serment d’allégeance entre un Roi et une Vierge. Elle avait envie de bouger, de hurler, de se battre, de sentir autre chose que ce terrible sentiment de soumission. Mais elle ne pouvait rien faire. Elle était à la merci de l’horrible créature.
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Elle ne murmura pas. Elle parla d’une voix claire et nette, comme si les Rois se tenaient devant elle.
— Ici, ô Rois, je fais une promesse. Je promets qu’un jour, je viendrai réclamer vengeance.
Un nouveau hurlement monta du désert, plus fort et plus pressant que les précédents. Plusieurs loups le reprirent en chœur, et bientôt, ils furent des dizaines à faire écho au serment de la fillette.
Les derniers grains de sable tombèrent aux pieds de Çeda.
— Je me vengerai de vous tous. Sans exception
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