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Citations de Brady Udall (150)


J'attends Rabbi pour le déjeuner. Je l'ai invité et ce sera seulement la quatrième fois qu'il me rend visite. Il arrive dans son Dodge surélevé. Voici l'une des questions les plus embarrassantes que je me suis posées ces derniers temps : Pourquoi avons-nous tous des pick-up pour jeter des boîtes de bière vides à l'arrière ?
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C'est la première fois que je vais dans un bar, et je dois dire que l'atmosphère me plaît. Buckeye commande des Cocas et des ailes de poulet pour nous deux, puis il promène son regard autour de lui et lève de temps en temps la main pour saluer quelqu'un. J'ai beau vivre au Texas depuis ma naissance, je n'ai jamais vu autant de boucles de ceinturons d'une taille démesurée réunies au même endroit.
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Le premier de la classe, c'est peut-être moi, mais le plus intelligent, c'est Waylon. Il a fait son éducation sur le siège des toilettes. Quand il était petit, il y avait une encyclopédie rangée sur une étagère dans la salle de bains du sous-sol. Il y passait tout son temps et Frank, son père, devait parfois, avec force menaces agrémentées de coups de poing contre la porte, l'obliger à sortir de là pour qu'il vienne dîner. Maintenant qu'il est adulte, il a installé une véritable bibliothèque dans la salle de bains : des rayonnages de livres sur les quatre murs, qui montent jusqu'au plafond. Prenez-en trois au hasard, et vous tomberez sur quelque chose du genre : Les Secrets du massage sexuel oriental, Les Carnets de Wittgenstein et une biographie de Charles Manson. Il y aurait besoin d'un catalogue tellement il y en a, et quand, j'utilise les toilettes, je ne trouve jamais ce que je cherche. Je dois cependant reconnaître qu'il y a quelque chose d'émouvant à lire de la poésie chinoise en chiant.
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Il avait l'expression triste et résignée d'un cheval boiteux qui attend qu'on l'abatte.
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Morris possède une petite maison sur la route de l'ancienne décharge. Pour l'acheter, il a vendu son Land Cruiser. Il dit que quand on n'a pas de maison, on n'a pas d'endroit où accrocher son coeur.
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[Il voulait échapper] quatre ou cinq jours par semaine à [ses 4] épouses qui se querellaient, à une bande [de 28] enfants bruyants toujours entre ses jambes, aux jalousies et aux ressentiments, aux obligations religieuses, aux notes de dentiste qui arrivaient avec une terrifiante régularité, à la tristesse qui étreignait son coeur chaque fois qu'il parcourait les couloirs de l'une ou l'autre de ses maisons pour regarder les enfants entortillés dans leurs draps, en se disant : "Quoi qu'il arrive, j'en suis responsable. Ils comptent tous sur moi."
(p. 173-174)
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[Rusty, 11 ans, qui a 27 frères et soeurs et 4 mères]
Un jour, il a vu une publicité qui débute par l'image d'un père, d'une mère et de leurs deux enfants qui se trimbalent dans la maison, la démarche raide, grimaçant, à l'évidence mal à l'aise. Ils se préparent un grand verre de laxatif 'Metamucil', le descendent d'un trait, et une seconde plus tard, ils sont assis autour de la table de la cuisine, vachement joyeux et plus constipés du tout, à dévorer des gaufres en rigolant. On entend alors une voix grave et douce déclamer : 'Metamucil : Juste une famille normale'.
Le garçon n'arrive pas à se sortir cette publicité de la tête. Une famille normale. C'est ce qu'il désire depuis toujours. Une famille normale qui s'assoit autour d'une table de cuisine de taille normale pour boire du Metamucil rafraîchissant en riant. Mais quand il essaye de se représenter sa famille normale idéale, ça devient bizarre.
(p. 290)
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Nous longeons des hauts fourneaux, des stations-services et des caravanes alignées sur le bord de la route.[...]
Il engage sa vieille voiture dans le parking d'un vaste bâtiment en bois surmonté d'un panneau qui annonce 'The Ranch' en grandes lettres malingres. Le soleil commence tout juste à se coucher, mais l'endroit est aussi illuminé que Las Vegas. Toute une armée de pick-up sales encombre le parking.[...]
Nous entrons dans la partie principale qui est plus vaste qu'une salle de bal. Il y a deux bars circulaires au milieu et quelques estrades sur lesquelles dansent des femmes à demi dévêtues. Des tables et des chaises sont disposés dans les coins. La musique est si forte que je la sens rebondir sur ma poitrine. [...]
On déniche une table inoccupée le long du mur, juste à côté de l'une des danseuses. Elle porte un slip en dentelle noire et un T-shirt coupé qui suffit à peine à dissimuler ses avantages.
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Je sors de mon travail. Les feuilles tombent sur le capot de mon pick-up. Ce n'est pas le soir, ni l'après-midi, mais ce moment intermédiaire quasi miraculeux où l'on voit les molécules de l'air.
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A Vernon, le manque de femmes disponibles est tragique. Les jeunes sont soit parties, soit mariées, soit enceintes. Il y a bien quelques femmes seules plus âgées, mais elles me font peur : elles ont des voix rauques et représentent les restes d'une génération passée. Parmi ces dernières, la plus célèbre est Ginny Whurt, une rousse d'une bonne quarantaine d'années qui offre ses services aux hommes par la vitre de sa longue Plymouth couleur vert avocat. Elle ne fait aucune distinction. Elle se poste à la sortie du lycée et propose une petite pipe aux garçons. Sa présence ne nous dérange pas vraiment - elle rend la ville un peu plus intéressante et soulage les âmes désespérées qui sont dans le besoin.
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Frère Sinkfoyle serait à jamais rejeté par l'Eglise, car il avait commis l'inconcevable : choisir la solution de facilité. Et en échange de quoi ? Une jolie blonde, une vie insouciante et agréable sous le soleil de Californie. Golden avait du mal à ne pas se sentir jaloux.
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Avant de partir, et sans bien qu'il sache pourquoi, il déclara [à une de ses quatre femmes] qu'il l'aimait, alors qu'il avait appris à ses dépens de ne jamais le dire à aucune (...) car, comme pour tout le reste, elles ne cessaient de répéter, de comparer et de compter les points. (p. 550-551)
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Dans la plupart des liaisons, la question finit toujours par se poser : est-ce que nous nous aimons davantage que la vie que nous menons ? C'est la question qu'il y a derrière chaque conversation téléphonique clandestine, qui pimente chaque rendez-vous amoureux du risque d'apocalypse ou d'une chance de renouveau, et c'est la réponse à cette question, ou l'absence de réponse, qui conduit si souvent une liaison à l'échec.
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"Je ne suis pas heureuse". Ces cinq mots formaient la phrase la plus limpide et la plus sensée qu'il ait jamais entendue. Il avait longtemps vécu et travaillé au milieu de gens malheureux - et depuis ces dernières années, après ce qui avait peut-être été une renaissance et dix ans d'un bonheur étonnant, il comptait de nouveau parmi ceux-là - et pourtant personne, lui-même compris, n'avait jamais eu la lucidité ou le courage de l'exprimer comme simple vérité et non comme excuse ou plainte.
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Bien que tout le monde dans la vallée sache que les Richards étaient une famille polygame et qu'il suffise de jeter un coup d’œil sur sa chemise pourrie pour se rendre compte que Rusty était un gamin polyg, on lui avait appris dès son plus jeune âge, de même qu'à ses frères et sœurs, à ne jamais dire qu'ils avaient plus d'une mère et plus de frères et sœurs que des gens normaux ne devraient en avoir. Ils n'étaient pas censés mentir, leur expliquaient parents et professeurs, mais ils n'étaient pas non plus censés dire la vérité. Allez donc vous y retrouver !
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On constitue les équipes et on attaque. Que dire de l'adrénaline qui court dans nos veines, de l'odeur de la pelouse, du ballon qui évoque une étoile décrivant des spirales dans le ciel noir plein de bestioles? A mes yeux, c'est une forme d'art, quelque chose de plus beau que la réalité. Les silhouettes qui s'acharnent dans la nuit, le bruit des pieds qui martèlent le gazon, les cris et les jurons jaillis du plus profond de nous, la lueur verte et presque tangible du ballon au-dessus de vous tandis que vous plongez pour l’attraper, la rosée qui, déjà, vous mouille les joues tandis que, emporté par votre élan, vous glissez dans l'herbe grasse.
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Il avait si longtemps tenu son amour en réserve pour le distribuer avec parcimonie, petit bout par petit bout, et en général en secret afin que personne ne soit jaloux. Quand il prenait un enfant dans ses bras ou qu'il lui donnait un chewing-gum, il était obligé de prendre tous les autres dans ses bras et de leur donner à chacun un chewing-gum, même si cela l'obligeait à se rendre un samedi soir à la station-service Shell pour en acheter. Il devait mesurer ses compliments, ses baisers et ses cadeaux quels qu'ils soient. Au fil du temps, il avait appris à adopter en présence de sa famille une attitude de neutralité, une expression impassible afin de ne pas être accusé de favoriser un enfant ou une femme, d'aimer untel plus qu'untel ou d'avoir des chouchous. La moindre attention devait être soigneusement pesée et exécutée avec la précision et l'art d'un voleur de bijoux.
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[Mormons]
(...) elle s'était mariée (...) en tant que sixième et dernière épouse et n'avait réussi à mettre au monde que quatre enfants, ce qui lui valait un statut équivalent à celui de bonne. (p. 111)
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Bien qu’on appréciât les garçons, […], ils avaient un inconvénient majeur, celui d’être précisément des garçons. Jusqu’à l’âge de douze ans, en convenaient les mères, ils étaient aussi insupportables et inutiles qu’une bande chats sauvages. Les filles valaient mieux à tous points de vue : plus serviables, plus calmes, plus responsables et plus intelligentes. Des différences qui, malheureusement, ne semblaient pas beaucoup s’atténuer quand les filles devenaient femmes et les garçons hommes. Les femmes de l’Église en parlaient entre elles, le plus souvent sur le ton de la plaisanterie, et elles considéraient qu’il s’agissait de l’un des grand mystères de Dieu : pourquoi, dans Son immense sagesse, avait-Il décidé de donner le pouvoir aux hommes ? (p. 315-316)
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Sur l'étagère à côté de l'un des casiers il y avait toute une rangée de livres aux titres du style 'Comment fabriquer de la poudre à canon', 'Survivre à l'esclavage mondial', 'L'Apocalypse est pour demain' ou 'Comment faire dérailler un train avec de simples articles ménagers'. Si on trouvait des bouquins comme ça à la bibliothèque, se dit Rusty, les gens y viendraient peut-être de temps en temps.
(p. 269-270)
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