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Critiques de Brit Bennett (338)
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Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs

Brit Bennett aborde dans cet essai, à travers les stéréotypes qu'elle fait ressortir, les multiples facettes de la violence raciale et de l'expérience d'être noir(e) dans un monde qui ne vous laisse pas l'oublier. Bien qu'il soit constitué d'une collection de textes ayant été publiés en ligne et dans la presse, dans le New York Times et le New Yorker notamment, et si cela n'avait été de la retranscription d'une allocution prononcée au Sydney Writers' Festival en mai 2017, j'aurais pu croire à l'enchaînement des chapitres tant cela se lit fluidement. Le propos sensibilise, éclaire, percute, je ne compte plus le nombre de citations que j'en ai extraites. Une voix que je vais définitivement suivre.
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L'autre moitié de soi

Etats Unis 1968 Deux jumelles adolescentes dont l'une disparait, pourquoi, comment? On les retrouve des années après dans leurs parcours totalement différents...

Un roman passionnant et addictif sur la filiation, la famille et les liens familiaux, la couleur de peau réelle et ressentie. J'ai adoré!
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L'autre moitié de soi

Belle découverte ,cette jeune auteure a un talent qui crève la page .nous sommes tout de suite emportés par la narration ,le style est impeccable et se fait oublier .

Chapeau bas pour une auteure si jeune dont c est le deuxième roman.

Dans la toute petite ville perdue de Mallard en Louisiane ,les afro-américains ont tous la peau très claire et ne se marient qu entre individus à la peau claire .

La blancheur est synonyme de réussite ,fortune ,un marqueur social (comme dans d autres pays cfr l'Inde ! )

Voilà le décor planté ou deux petites filles ,jumelles à, la peau claire évoluent .Dès le début ,leur existence est marquée par un drame :le père victime d un lynchage sous les yeux des fillettes décède tragiquement ,la mère survit et élève ses deux filles en travaillant comme domestique pour une riche famille blanche .



Adolescentes ,les deux gamines fuient leur village pour tenter la grande aventure à New Orléans .

Leurs chemins divergeront ,Stella se faisant passer pour blanche épouse un blanc et mène une vie de bourgeoise blanche dans une banlieue blanche et chic ,Désirée ,mariée et séparée de son mari bleu-noir,qui la bat ,revient au village avec sa fille noire pour vivre avec sa maman vieillissante .

Elles se retrouveront au fil du temps et du récit ,lisez, je ne le dévoilerai pas .

Les destins croisés de leurs filles , l une blanche ,fille de Stella enfant gâtée et riche pouvant s offrir le luxe de ne rien faire d intéressant sa vie et l autre noire ,fille de Desiree ,discrète et méritante qui fait des études de médecine a semblé caricatural et cliché aux yeux de certains babéliens , c e n est pourtant que le reflet d une certaine réalité ....

Je ne crois pas que le roman aurait mieux fonctionné en faisant de la fille blanche l étudiante modèle qui réussit ses études et sa relation amoureuse stable

Et de la fille noire la ratée ,droguée et mère précoce ,

Je crois que c est devant ce schéma qu on aurait pu crier à la caricature ...

Dans l ensemble un roman très agréable à lire et sans fausses notes .je me suis précipitée sur le premier roman de Britt Bennett  »le cœur battant de nos mères « en cours de lecture.

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L'autre moitié de soi

La romancière est noire-américaine. Elle a écrit une courte saga sur une famille noire de Louisiane. Alphonse Decuir fut le fondateur d'une petite localité, Mallard (colvert en français) qui a la particularité d'avoir une population noire qui par des mélanges successifs est très peu typée. Sa fille, Adèle épouse Léon Vignes qui comme son nom l'indique est de souche française. Ils ont deux jumelles Desiree et Stella qui ont chacune une fille, Jude pour Desiree et Kennedy pour Stella.

Une saga constituée de femmes fortes dans l'adversité depuis l'aïeule Adèle jusqu'aux petites-filles, Jude et Kennedy.

Le récit est simple, sans fioritures romanesques, et va droit au but. le livre se compose de six parties avec chacune quelques chapitres. La particularité de ce livre, c'est qu'à la fin de chaque chapitre, l'intrigue rebondit et on a envie de connaître la suite. C'est un peu Page turner. J'ai lu rapidement en voulant en savoir plus et ma curiosité a été presque entièrement satisfaite.

L'auteure y évoque des livres-cultes écrits par des auteures telles que Gloria Steinem, Evelyn Reed et Simone de Beauvoir conseillés à Stella par sa tutrice, Peg Davis. J'aurais aimé qu'elle nous en dise plus sur leurs écrits mais ce n'était pas son propos. Dommage.

J'aurais aussi aimé suivre un peu plus le couple charismatique créé par Reginald et Loretta Walker, les nouveaux venus afro-américains dans cette enclave préservée de Palace Estate, le plus récent des quartiers résidentiels fermés de Brentwook à Los Angeles (un endroit qui m'est inconnu) . Reg jouait le rôle du sergent Taylor, un flic rabat-joie dans un feuilleton policier le plus regardé de la télé, Frisk. Sa réplique culte : « Remplis ce formulaire » avait l'air de remplir de joie le mari de Stella qui le lui débitait à chaque fois qu'il le voyait. L'amitié de Loretta et Stella m'avait plu et j'ai été bien déçue qu'elle finisse aussi abruptement.



Ensuite, la personnalité de Kennedy m'a intéressée et j'aurais aimé qu'elle soit plus développée et que, de la même manière que pour sa cousine Jude, on en sache un peu plus sur elle et son devenir. La fin comme toutes les fins souvent est abrupte. L'accent est mis sur le couple hors norme Jude/Reese. Une belle fin poétique d'ailleurs.

L'écriture est très addictive et je pense que sa peinture des années américaines 1968 à 1986 fera date. Je ne pensais pas que la cohabitation multiraciale était si compliquée aux Etats-Unis. L'auteure m'a bien convaincue que ce n'était pas chose simple et qu'on a beaucoup de chance de vivre en France !

Je remercie les éditions Autrement qui m'ont envoyée à la demande de Babelio ce splendide roman. Je viens d'assister en direct à l'événement qui sur Zoom nous a relié avec l'auteure pour lui poser nos questions et c'était vraiment bien.

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Le coeur battant de nos mères

Nous suivons à travers ce livre la vie d'une famille constituée d'une adolescente de 17 ans et de son père, un marine, dans une ville de Californie, Oceanside. La mère s'est suicidée quelques mois auparavant sans explication. Suite à ce drame, Nadia se pose plein de questions et son père ne vit plus qu'à travers la paroisse afro-américaine dans laquelle il propose ses services.

L'histoire de la famille de Nadia sera racontée par les mères, quelques femmes âgées, impliquées elles-aussi dans les activités de l'Eglise du Cénacle. A travers leurs propos très conservateurs, plusieurs sujets de société seront abordés : l'homosexualité, l'infidélité, l'inceste, l'avortement… Il sera plus particulièrement question de l'avortement et de ses conséquences tant sur la mère que sur le père. En effet, quelques mois après le décès de sa mère, Nadia se retrouvera enceinte de Luke, le fils du pasteur. Il est hors de question pour elle de garder cet enfant qui serait un frein à son accès à l'université. Luke n'aura pas son mot à dire et les parents de Luke fourniront l'argent nécessaire à cet avortement. Celui-ci sera tenu secret et le père de Nadia ne l'apprendra que quelques années plus tard.

Ce livre se lit facilement, mais ce n'est pas un coup de coeur pour moi.

Il aborde de façon concrète la douloureuse question de l'avortement avec toutes les répercussions qu'il peut avoir à la fois sur la mère et le père de ce bébé non désiré. Nadia imaginera à de nombreuses reprises ce que serait devenu Bébé s'il avait réellement vu le jour. Luke, quant à lui, se reprochera de ne pas avoir donné son avis et de ne pas avoir essayé de dissuader Nadia. Non seulement, il s'est laissé dicter sa conduite par ses parents, mais en plus, il n'a pas été capable d'accompagner Nadia dans cette affreuse clinique. Dans cette communauté conservatrice, il est évident que Nadia ne pouvait pas se confier à qui que ce soit. Elle a plusieurs fois envisagé de révéler cet événement de sa vie à sa meilleure amie, Aubrey, mais elle n'aura jamais le courage de le faire. Et cette omission aura des conséquences évidentes sur sa relation avec Aubrey, le jour où celle-ci le découvrira.

Belle découverte, grâce au poche du mois de décembre du #PicaboRiverBookClub.
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L'autre moitié de soi

Une autrice américaine que je découvre avec ce roman qui donne vie à Désirée et Stella, des jumelles noir-américaines, mais blanches d'apparence. Avec elles mais aussi le personnage de Rees, transgenre, Brit Bennett interroge l'identité et la perception de soi et par les autres, et l'influence sur ses choix, sur son parcours de vie. Questions d'autant plus délicates lorsqu'on vit dans la deuxième moitié du 20e siècle dans un pays où la couleur de peau est source d'injustices, de discriminations, de ségrégation, d'inégalités de chance.

La qualité de ce roman réside dans le fait qu'il ne s'agit pas uniquement de couleur de peau, mais plus généralement de liens avec ses origines familiales, et la nécessité de grandir, de devenir adulte, d'être femme. D'ambition aussi et de désir d'indépendance, difficile à conquérir. Qu'il s'agit aussi de ce qui se joue entre les êtres : d'une famille, parent et enfant, soeurs, cousines ; d'un voisinage d'une petite bourgade du Sud, ou d'un quartier huppé de Los Angeles ; entre un homme et femme. Un roman que j'ai apprécié pour la personnalité des femmes Désirée, Stella et leurs filles Jude et Kennedy, et des hommes, Rees et Earl qui l'habitent.



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L'autre moitié de soi

Si vous cherchez Mallard en Louisiane vous ne le trouverez pas. Et pourtant cette histoire s’y déroule de manière tout à fait vraisemblable. Deux jumelles, d’origine noire américaine, et de peau très claire vont quitter Mallard, disparaître, et se séparer pour prendre chacune un chemin différent; même origine, une autre destinée. Intéressant comme départ. Cette approche tiendra ses promesses pour nous plonger dans les méandres de la vie des deux sœurs. Les surprises sont au programme. Cette histoire m𠆚 tenue en haleine, les jumelles et leurs filles sont attachantes. Quoi de plus difficile que de renoncer volontairement à ce qui fait notre identité, sexe, race, couleur de peau, pour vivre sereinement ? L'auteur, Brit Bennett, que je lis pour la première fois, illustre avec beaucoup de sensibilité et d’imagination, cette quête d'identité. Elle aborde plusieurs thèmes contemporains et en pleine évolution, couleur de peau, sexe,racisme,féminisme. Je lirai rapidement les autres livres traduits en français de cette auteur, j𠆚i bien aimé son écriture et sa manière de construire une histoire et de faire passer des idées.
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L'autre moitié de soi

Un roman très riche, qui traite de nombreux thèmes d'actualité. Et en particulier bien sûr de l'identité noire et du racisme. J'ai été ébahie par cette histoire de ville où ne vivent que des Noirs à la peau la plus blanche possible. Et leur rejet, leur mépris pour les Noirs à la peau noire !

J'ai aimé la structure du roman, le va-et-vient entre les différentes époques du récit, qui correspondent aux différentes générations de cette famille à la trajectoire pour le moins extraordinaire.

J'avais été moins convaincue, moins émue surtout, par son premier roman Le choeur battant de nos mères. Mais celui-ci m'a réellement conquise. J'aime qu'on me raconte des histoires, j'aime qu'on me parle de ce que je ne connais pas et m'immerger dans la vie de personnages qui me sont étrangers et pourtant être émue, bousculée, désarçonnée parfois.
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Le coeur battant de nos mères

Aussi bien que « l autre moitié de soi « que j avais adoré



Très beau titre en français mais « le chœur battant ou chantant de nos mères » collerait plus au contenu du roman



Roman d apprentissage ,d amour ,très doux ,à l écriture affûtée et super efficace ,aucune fausse note.



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L'autre moitié de soi





Stella et Désirée Vignes sont deux sœurs jumelles vivant à Mallard, petite ville de Louisiane, fondée par leur arrière-grand-père, composée d’une population afro-américaine à la peau claire suite à de plusieurs métissages. À seize ans, lassées de cette petite contrée perdue, elles s’enfuient pour la Nouvelle Orléans. Leurs parcours vont se séparer brutalement . Stella, passant pour blanche, se marie avec un blanc riche, part pour Boston ou elle a une fille Kennedy puis pour la Californie.

Désirée se marie avec un homme noir ,a une petite fille June à la couleur très foncée . Suite à des violences conjugales, elle quitte le foyer avec sa fille et se réfugie chez sa mère à Mallard pour se reconstruire.

Désirée va tenter de retrouver sa sœur disparue, sans succès jusqu’au jour où June, jeune adulte à Los Angeles croise le sosie de sa mère.



C’est une longue saga familiale sur 2 générations à partir du village de Mallard , une création de l’auteur, qui à travers ces femmes, pose le problème de l’identité de chacun et plus particulièrement de la place de la couleur aux USA. Elle évoque une recherche d’identité raciale , sociale et sexuelle.

C’est une exploration précise mais sans jugement.

Elle pose de nombreuses questions : Ou trouver sa place ? peut on réinventer sa vie sans que le passé vous rattrape ? Comment vivre séparée de sa jumelle ? Peut on s’échapper de sa condition sociale et raciale ? Que veut dire être noir sans le regard de l’autre ? Peut on vivre dans le mensonge ?

Ce roman aborde de front toutes les fractures sociales et raciales de l’Amérique actuelle . Grâce à de nombreux personnages attachants, elle met en lumière le manque de chacun, illustré par le titre du roman .

Elle explore le racisme actuel subtil à travers ces américains blancs qui sont favorables à la place des noirs dans la société mais ne veulent surtout pas qu’ils viennent habiter dans leur résidence privée. On parle alors d’antiracisme mou de certains blancs.

A l’inverse ,elle met à l’honneur un personnage lumineux : June , la fille de Désirée qui assume sa couleur foncée, réussit à devenir médecin malgré les embûches, elle donne plein d’espoir à cette nouvelle génération, elle semble bien à sa place.

Ce roman est parfaitement construit, de style fluide que l’on a du mal à abandonner. Ces deux jumelles vont nous trotter longtemps dans la tête .



Cette lecture a été enrichie par la rencontre vidéo avec l’auteur organisée par Babelio. Un grand merci à toute l’equipe et aux Éditions Autrement





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L'autre moitié de soi

Comment être Noir quand on a la peau claire ? Comment être Blanc lorsque on est né de parents noirs ? Comment être soi-même lorsque l'on est jumelles ?



Britt Bennett analyse la question de l'identité et de la construction d'une personnalité comme l'addition complexe d'une histoire familiale, culturelle avec un cheminement individuel, fait de rencontres et de hasard .

"L'autre moitié de soi" marque la difficulté d'être soi dans une relation de gémellité. Stella et Desiree sont jumelles noires à la peau claire, l'une choisira de devenir blanche et de vivre comme une blanche dans une société raciste, l'autre continuera à vivre dans la précarité avec sa fille à la peau foncée.

Et quand Stella aura une fille blonde, Kennedy, qui ignore tout du passé de sa mère, celle-ci affirmera : "on ne se trouve pas comme ça : une identité, ça se construit. Il faut inventer la personne qu’on voulait être".



Mais si l'identité n'est pas seulement liée à la couleur de peau, le genre également n'est pas qu'une question de sexe. C'est, parallèlement, ce qu'a voulu démontrer l'auteure en introduisant le personnage de Reese, compagnon transgenre de Jude.

Ce que l'on perçoit ou imagine, en fonction du regard des autres, l' héritage que l'on reçoit de sa famille et de son éducation sont autant

d'éléments qui pèsent dans la construction d'une identité, tout autant qu'une couleur de peau ou le sexe d'un corps.

Et si Jude trouve facilement son identité, c'est parce que celle-ci ne se construit pas sur le mensonge mais qu'elle s'assume pleinement comme médecin noire et compagne d'une personne transgenre. Alors que Kennedy perçoit dès l'enfance que son identité est bâtie sur les mensonges de sa mère.
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L'autre moitié de soi

Elles sont jumelles. Elles sont « de couleur », ce qui veut dire « noires », mais très claires, à force de métissage de génération en génération. Elles vivent dans une minuscule ville (factice) de Louisiane, Mallard, fondée par leur ancêtre pour les gens comme elles, trop blancs pour accepter de se mélanger aux noirs, trop noirs pour être acceptés parmi les blancs. Une ville où on n’épouse pas plus noir que soi.

Hors de ce ghetto, qui est-on quand on n’est ni noir ni blanc ? L’artifice des jumelles permet à Brit Bennett de ne pas choisir, de tester les deux choix, les deux voies d’intégration.

Leur père a été assassiné sous leurs yeux par des blancs. Leur mère est la bonne d’une riche famille de blancs. C’est ce qui les attend également, avant même la fin des études au lycée, par manque d’argent. Alors elles s’enfuient à la Nouvelle Orléans. Et elles vont chacune prendre une destinée contraire et se perdre de vue.

Désirée, la plus extravertie, « assume » ses origines et épouse un homme noir. Un type violent. Sa fille Jude est si noire, d’un noir presque bleu, qu’elle sera fortement discriminée lors de leur fuite retour à Mallard.

Stella est plus discrète. Un jour elle tente d’entrer dans un musée par l’entrée des blancs, et se rend compte que ça passe. Elle taira également ses origines lors de son entretien d’embauche au prestigieux poste de secrétaire. Elle épousera son patron, un homme blanc, et commencera une vie de mensonges et de dissimulation, sans retour en arrière possible, et dans la terreur d’être un jour démasquée. Elle disparait. Elle renie sa famille et sa communauté. Elle se confond avec le personnage qu’elle s’est créé, si crédible.

Le destin voudra que Jude croise par hasard en Californie Stella, et sa fille Kennedy qui ignore tout de la famille du côté de sa mère. Kennedy, qui sent peut-être inconsciemment le malaise de ses origines, qui sent surtout le poids d’un secret de famille, se cherche, fuit elle aussi, cette fois son milieu bourgeois. Elle devient actrice et mène une vie de bohème. Elle pose aussi à sa façon la question de l’identité.

Brit Bennett nous offre un nuancier de la population « de couleur » : crème, sable mouillé, carton, bronze, charbon, goudron… Elle nous invite à nous questionner sur l’identité « noire ». Ces traces de « sang noir » sont toujours des taches indélébiles et honteuses aux yeux des « blancs », plus fortes que la personne et son apparence. A quel moment n’est-on plus assimilé à une partie de ses origines, même infime, même non visible, et peut-on être soi-même, qui l’on est au fond de soi ?

Brit Bennett pose également en filigrane une autre question d’identité via d’autres personnages, celle d’homme et de femme, et là aussi le passage de l’une à l’autre avec le transgenre.

Une bien belle histoire, bien écrite. Je regrette toutefois des erreurs de frappe dans la première édition, l’autrice ou la traductrice a parfois confondu les jumelles…
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L'autre moitié de soi

Genre : histoire familiale vue de 1954 à 1980, USA



Première partie: L’histoire est vue du point de vue de Desiree une des deux jumelles. Elle rentre chez elle chez sa mère 14 ans après avoir fugué. Elle était partie à 16 ans avec Stella sa sœur jumelle. Un an après, elle avait perdu la trace de celle-ci. Desiree et Stella sont deux jeunes femmes noires mais qui pourraient passer pour des blanches et il semble que c’est ce que Stella a choisi (fuir ce racisme, cette vie sans avenir : le début de l’action se situe en 1954)

Desiree revient chez sa mère, car son mari la bat. Ella a emmené sa fille Jude , 8 ans m.



Deuxième partie 1978

Jude a 18 ans et arrive seule à Los Angeles. Noire comme l’ébène dans un village où la majorité des gens sont très e« clairs de peau», elle s’est toujours sentie au ban de la société.



Troisième partie : retour en 1968 mais l’histoire est complétée par la vision de Stella qui « renie » sa famille pour devenir blanche, nous faisons connaissance de Kennedy sa fille (qui a le même âge que Jude). Au départ, pour survivre et trouver du boulot elle se fait passer pour « blanche » et se trouve ensuite « prisonnière » de son mensonge.



La première moitié de ce livre est enthousiasmante, l’auteur prend le temps de nous faire découvrir les personnages et leurs motivations. La deuxième tout aussi bien écrite m’a moins intéressée (j’ai en fait préféré la première moitié avec la relation entre les deux soeurs plus que la deuxième partie centrée sur les cousines Jude et Kennedy)



Malgré cette baisse d’intérêt de ma part pour cette deuxième moitié, cela reste un livre passionnant.
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L'autre moitié de soi

Roman sur l’identité , sur la famille et le racisme .deux sœurs très proches mais finalement assez différentes qui vont suivre des parcours de vies diamétralement opposés ... la lecture est simple et les personnages sont intéressants. Toutefois, l’histoire est assez longue à se mettre en place et on met du temps à se plonger dans l’histoire ! C’est le reproche que je peux faire ! Sinon c’est une histoire dont le sujet est original et qui peut passionner !
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L'autre moitié de soi

Ce roman immensément actuel sur l’identité et la couleur de peau dans les États désUnis m’a profondément plu. Cette écriture est magistrale et nous fait vivre de l’intérieur le paradoxe des diverses nuances de couleur et de son rôle dans le tissage des individus. Une histoire de filiation et de désir d’être une autre personne. Un écheveau unique qu’on se plaît à démêler au fil du récit qui se prolonge sur plusieurs années. Je recommande fortement!
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L'autre moitié de soi

Un excellent moment de lecture!

être jumelles n'est jamais facile; on peine à affirmer son identité par rapport à son double; ici Desiree et Stella veulent quitter leur ville qui n'existe pas dans les cartes; ville particulière où les Noirs sont presque blancs et désirent une peau encore plus claire pour leurs enfants. Petites elles ont assisté à l'assassinat de leur père par des blancs; pour survivre leur mère leur fait quitter l'école; elles feront le ménage chez des blancs riches. Desiree réalise son projet de fuite sans au revoir, Stella la suit mais cette dernière va très vite abandonner sa soeur pour se faire passer pour blanche et ne donnera plus signe de vie; elle épouse un blanc riche, vit dans le confort, a une fille: Kennedy et se permettra un comportement raciste par peur d'être découverte; elle va vivre dans le mensonge jusqu'à ce que sa fille exige la vérité. Desiree a épousé un noir, très noir, qu'elle va quitter quand il devient violent; elle retourne dans sa ville natale où elle fait un peu scandale avec sa fille, Jude, noir bleu. Officiellement la ségrégation a disparu mais le racisme est très présent

. Desiree souffre d'avoir perdu une partie d'elle-même quand Stella l'a abandonnée, elle la cherche toujours...Stella au contraire nie son origine et ne souhaite pas retrouver sa jumelle.
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L'autre moitié de soi

Stella et Desiree sont jumelles et blanches ; euh non noires.

Je m'explique : on les prend pour des blanches alors qu'elles sont noires.

Leur père a été lynché sous leurs yeux.

Adolescentes, elles doivent travailler, aller faire des ménages alors elles s'enfuient pour trouver une vie meilleure.

Quatorze ans après, Desiree revient en tenant par la main une petite fille noire comme l'ébène.

Elle n'a plus de nouvelle de Stella. Celle-ci l'a abandonnée ; elle avait besoin de devenir entièrement blanche, ne plus rien à voir avec ses origines noires.

Il est question de racisme, de filiation, de loyauté et de trahison.

Il est aussi question d'amour fraternel qui ne suffit pas, des conséquences sur les générations suivantes, d'intolérance et d'ouverture d'esprit.

L'histoire se déroule sur 20 ans et on s'attache aux personnages avec leurs failles, leur courage et leurs contradictions.

Il y a beaucoup de bienveillance dans ce récit, peu de jugement.

Comme une brasse, l'écriture est fluide, efficace et agréable.

Un coup de coeur.



Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle
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L'autre moitié de soi

Desiree et Stella Vignes, soeurs jumelles nées à Mallard (En Louisiane, au sud de l’Amérique profonde) ont disparu le 14 août 1954, à l’âge de seize ans. En 1968, Desiree est revenue avec une petite fille à la peau « noir bleu ». Elle a perdu la trace de sa soeur Stella, un an après leur fugue (à la Nouvelle Orléans) et a épousé un homme de couleur, à la peau foncée. C’est pourtant Desiree qui avait entrainé sa jumelle, plus posée et plus sage, meilleure élève aussi, dans une fuite éperdue, loin de cette ville paumée où elles avaient vu le jour …



Installée à Washington avec son avocat d’époux, elle est employée par le FBI et est (hélas !) devenue une femme battue. Envoyé à sa poursuite, Early Jones qu’elle avait rencontré lors de son adolescence va l’aider à retrouver Stella, par amour pour elle.



Brit Bennett a découpé son récit en six parties sur une vingtaine d’années (1968-1986) au cours desquelles l’auteure nous fera découvrir des protagonistes attachants, déroulant habilement la chronologie des évènements avec des flash back qui nous permettront de comprendre pourquoi Stella a évolué tout à fait différemment de sa jumelle. Les retrouvailles des cousines (Jude et Kennedy, filles respectives de Desiree et Stella) bien que paraissant un tantinet trop prévisibles, tentent à expliquer l’impossibilité d’aller à l’encontre d’un destin tracé par avance … Un bien beau roman et un gros coup de coeur !
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Le coeur battant de nos mères

Nadia, 17 ans, ne sait plus trop où elle en est de sa vie : ses bons résultats scolaires et son intelligence brillante devraient lui permettre d'échapper à son milieu, une communauté afro-américaine pauvre de Californie organisée autour de son église, le Cenacle. Mais le suicide de sa mère puis sa liaison avec le fils du pasteur qui entrainera une grossesse non désirée et un avortement l'ont fragilisée: peut-on vraiment échapper à son milieu ? Peut-on laisser derrière soi son passé et ses traumatismes ?

Ce beau roman choral va suivre les destins croisés de 3 jeunes gens, de la fin de l'adolescence à l'âge adulte : Nadia, son ex-amant Luke et sa meilleure amie, Aubrey. 3 personnages bien cabossés par la vie, aux prises avec leurs failles et des blessures passées. 3 personnages dont les vies vont s'entrecroiser, s'entrechoquer et dont les actes vont sans doute blesser ceux dont ils étaient pourtant si proches.

J'ai apprécié cette lecture, belle et sensible, malgré quelques lenteurs et quelques difficultés à entrer dans l'histoire au début. Le style de l'auteur est très original, chaque chapitre débutant par un chœur de propos tenus par les vieilles dames de la communauté religieuse (les mères du titre) qui vont commenter les choix des personnages et colporter les rumeurs à ce sujet. Le poids des traditions et de la communauté religieuse où tous se connaissent et tous se jugent est ainsi amplifié et participe à l'atmosphère oppressante du livre. On aimerait que les personnages s'en sortent et soient enfin heureux mais leurs actes passés semblent bien destinés à les poursuivre.
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Le coeur battant de nos mères

Nadia, jeune adolescente, perd brutalement sa mère. Nadia se réconforte dans les bras de Luke. Nadia avorte. Nadia et Aubrey deviennent amies, chacune portant leurs fardeaux intimes comme elles le peuvent.

Difficile de faire une critique de ce roman de Brit Bennett. A vrai dire, je ne l’ai que moyennement apprécié, sans que je sache identifier pourquoi. Car, comme le soulignent de nombreuses critiques, la structure de la narration est maligne, le récit porteur, les descriptions du milieu dans lequel évoluent les personnages particulièrement réussis : cette communauté religieuse, le Cénacle, dans laquelle macèrent les protagonistes, tellement anachronique dans l’Amérique d’Obama à mes yeux européens.

Je pense que ce qui m’a gênée, ce sont les deux personnages de Nadia et Luke. Ils ont je ne sais quoi d’éthérés, de mécanique, ce qui rend leurs atermoiements complètement artificiels. Les personnages secondaires sont bien plus réussis, mais cela ne suffit pas, à mon sens, à faire de ce roman un chef d’œuvre.

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