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Citations de Camille von Rosenschild (25)


Les années mettaient de la tendresse là où il y avait autrefois du désir.
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Elle me fit taire d'un doigt sur la bouche : "Tu ne veux pas gouverner ? Soit. C'est cette sagesse-là qui fera de toi un bon souverain."
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Ainsi on appelle les Tziganes des voleuses, car, partout où elles vont, elles serpentent et se faufilent, l'œil plissé et l'oreille tendue. Mais l'Ether m'est témoin que jamais aucune d'elles n'a volé qui que ce fût. Que nous importent vos biens terrestres puisque nous gouvernons vos âmes ? Celui qui nous traite de brigandes nous connait bien mal…
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Victor aurait pu mettre un terme au cauchemar, s'enfuir, rentrer en France, et recommencer la vie comme avant. Mais si le destin n'en faisait qu'à notre tête, il n'y aurait pas d'histoire ni de roman.
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- Des fantômes, osa-t-il, au fond vous êtes des fantômes.
- Ah ben non ! répondit-elle sèchement. Des spiridons. Fantômes, c'est un mot pour les enfants.
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Il y avait longtemps qu'une information ne l'avait pas bouleversée au point de lui couper l'envie de fumer. La dernière fois remontait à ses quatorze ans, lorsqu'elle avait appris que les femmes étaient obligées d'avoir recours aux hommes pour faire des enfants.
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[…]Une autre partie de lui-même, innocente et curieuse, s'émerveillait de l'émerveillement du philosophe ; lui souhaitait de conquérir Liena et de mettre à terre le faux Dimitri ; de vivre, à défaut de sa vie, sa mort comme un homme libre.
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Horace haussa les épaules.
"C'est la rumeur qui dit ça. On entend décrire des choses, à frémir…"
Un pli vertical se creusa entre ses sourcils, il se tut et frotta ses mains l'une contre l'autre, machinalement.
"Comme quoi, par exemple?" insista Victor, la gorge sèche.
Il sentait monter en lui le désir maladif d'entendre la suite ; cette même sensation qui l'éreintait, enfant, au moment d'écouter des "histoires qui font peur"… Penché contre l'orateur, tout son être tendu vers le dénouement du récit, il espérait une suite qui valût ses attentes.
"Il y aurait un repaire, continua Horace. Quelque part dans la forêt… et dedans des foules séquestrées. Et puis, chaque jour, des Tziganes qui sélectionneraient un pauvre type, une femme ou un gamin… pour faire de l'empyromancie."
Un homme à ce mot leva les yeux de son journal, puis les y replongea en secouant la tête. Aussitôt après, il changeait de siège.
"Qu'est-ce que c'est que ça, l'empyromancie ? insista Victor.
"Tu vas pas le croire, murmura Horace, c'est la lecture de l'avenir dans les entrailles…"
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- Qu'est-ce que c'est, ça, l'empyromancie? insista Victor.
-Tu vas pas le croire, murmura Horace, c'est la lecture de l'avenir dans les entrailles...
Victor sentit justement ses entrailles se froisser. Il recula.
-C'est blague?
-Non
-Tu veux dire qu'elles....
-Exactement.
Il eut un instant de trouble, voulut associer l'image de la jeune fille aperçue à l'abominable description mais, n'y parvenant pas, jugea plus sain de détendre l'atmosphère d'un sourire.
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Ses cheveux bouclés à la tempe, faisaient un petit frisottis qui se soulevait au gré du vent, telle une brindille dans la bourrasque. Il eut soudain envie de protéger cette boucle-là, de mettre sa main en coquillage, et d’empêcher quiconque autour de la toucher, d’en approcher, ou même de la voir. Il lui parut bientôt évident, s’il devait s’en sortir, qu’il ne quitterait pas la ville sans cette boucle, qu’il ne pourrait envisager l’avenir sans cette boucle, parce qu’elle était fragile et qu’il fallait la préserver, parce qu’elle avait besoin de lui. Son regard s’élargit à la peau tout autour, cette peau sans pli ni cicatrice, et il se dit aussi que l’avenir n’aurait pas de sens sans la pureté de cette peau-là.
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[...] autour de lui, il n'y avait plus que des femmes. Des grosses et des maigres, des grandes, des moyennes ou des minuscules, chauves ou en cheveux... Un véritable gynécée.
Il fut près de se trouver mal.
Une vision furtive vint soulager son inquiétude, il crut apercevoir une moustache, s'en approcha... mais elle était en fait l'apanage d'une large matrone en corset et jupe à volants.

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[…] Ce disant, il brandit un petit caillou. « Imagine pour chaque mot un être humain. » Il l’aligne avec les quatre autres. « Mourir, c’est ramasser les lettres sur le plateau et les ranger dans le sac. » Il saisit les cinq pierres et les fait disparaitre dans sa main. « Naître, c’est replonger la main dans le sac et écrire un nouveau mot. » Il ouvre grand la paume et laissa glisser sur le sol six petits cailloux.
« De même qu’un mot est formé de plusieurs lettres, un être humain est formé de plusieurs âmes. Nos défunts, que nous prétendons rendre à la terre et donner en pâture aux asticots, ils sont là. » [...] P10
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Revenons à notre prophétesse: Constantina, de son vivant, était d'une autre trempe encore que ses congénères. Elle possédaient un don que seules peu de Tziganes, le Maîtresses, pouvaient revendiquer: elle avait le pouvoir non seulement d'appeler à elles les esprits sous une forme immatérielle, mais aussi de leur faire reprendre l'apparence de la chair! De les convoquer en quelque sorte!
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Lorsqu'ils entrèrent sur l'Arbat, vêtus d'anoraks et de bonnets tels de parfaits Moscovites, Victor craignit l'affolement des troupes. Il tendait le fil au maximum et marchait vite, ce qui avait l'avantage de forcer les spiridons à aller droit en les empêchant de s'attarder sur le paysage cauchemardesque.
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Les spiridons ne craignent pas le froid. Cependant, lors de vos déplacements, tu les habilleras à la mode hivernale pour ne pas attirer l'attention;manteaux,chaussures, gants et bonnets sont rangés dans l'armoire de leur chambre.
Toques-y ,on t'ouvrira.
tu les attacheras les uns aux autres, et ceci jusqu'à toi, grâce au fil de Viviane,dont elle t'expliquera le sens.
Tu prendras l'argent sur ma poitrine.
Jamais, jamais tu ne laisseras aux spiridons l'ascendant sur ta personne.
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La prunelle émergea,bleue, presque blanche. Puis l'homme,soudain, écarquilla les paupières. On l'entendit alors parler pour la première fois. Sa mâchoire se desserra lentement: "Oui, mon père", dit-il d'une voix brisée.
Et quand la lame perça la fragile surface de l’œil, ni Père Athanase ni les moines présents ne cillèrent. Leurs visages brillèrent dans la lumière: ils étaient borgnes.
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Le soir, Victor se couchait le ventre vide dans la chambre glacée. Tel un fœtus, il remontait ses genoux pointus contre sa poitrine et prêtait l'oreille aux gargouillis de son estomac. Chaque cri dans ses entrailles le pétrifiait d'angoisse. Il craignait de mourir, de tomber malade, de ne guérir jamais. Il s'endormait souvent dans la terreur, rêvant qu'une femme brune aux ongles longs et prunelles de fauve l'enlevait en pleine rue et tirait de sous sa robe un poignard effilé qui ferait dans sa chair une longue entaille...Et puis, vers le petit matin,quand Horace rentrait tout bouillant d'alcool et suintant de parfum, quand il se glissait dans le lit et racontait sa nuit, chaque fois plus longue, chaque fois plus folle, alors Victor riait tant et plus et, sombrant dans un bienheureux sommeil, se réjouissait de cette vie-là, si délicieuse à la chaleur d'un ami, en priant pour qu'elle ne fini jamais.
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Les deux corps tournoyèrent et donnèrent sous ses yeux un étrange ballet, puis s'écrasèrent dix mètres plus bas, l'un à côté de l'autre, face contre le sol.
" Non..." murmura-t-il tétanisé.
Quelques instants se passèrent ainsi, effroyables, tandis qu'il laissait tomber son front brûlant dans la neige et se concentrait sur la piqûre du froid pour oublier le reste. Or, quand il se releva, l'émotion, en lui, le disputa à l'horreur: il vit les jambes de Piotr remuer, ses mains chercher appui, et son corps se relever comme si de rien ne s'était produit.
Le spiridon jeta ensuite un regard vers la corniche et, sourire aux lèvres quoiqu'il eût un cadavre à son côté, fit signe que tout allait bien.
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Le cœur de Victor lui battait jusque dans les orteils. Il se pencha, vit un être colossal, en soutane noire, qui allait et venait dans l'étroite artère, levant la tête le long du mur et dévoilant une face cireuse mangée d'une barbe brune. Une forme longue et velue, terminée par une queue serpentante, reposait sur son épaule. Un pansement rougi tachait son œil droit. C'était le moine, avec son chat.
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On était venu chercher l'homme ce matin. On l'avait tiré du sommeil, menotté, et emmené hors de la cellule.
Comme elle entendait ses gémissements à quelques mètres de sa couche, la femme avait senti son cœur s'emballer, tandis qu'un instinct proche de la survie raidissait chacun de ses membres. La joue écrasée sur la paille, elle avait feint d'être endormie jusqu'à ce que la porte de la cellule se fût refermée.
Alors elle s'était redressée, avait regardé les premiers rayons de lumière tomber à l'endroit exact où l'homme gisait quelques instants plus tôt, et s'était dit de manière lucide qu'il ne reviendrait peut-être pas; que c'était même probable qu'il ne reviendrait pas ...
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