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Critiques de Capucine Delattre (71)
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Un monde plus sale que moi

C’est l’histoire d’Elsa, dix-sept qui découvre l’amour et la sexualité en même temps que Me too. C’est finalement l’histoire d’un peu toutes les femmes. Ces filles qui ont grandi au milieu du bouleversement, du rappel du consentement. Et ces femmes qui ont subi pendant des années, le silence imposé par la société. C’est l’histoire de toutes ces femmes qui n’ont pas pu parler, qui ne pouvaient pas savoir.



J’ai trouvé Elsa particulièrement réaliste, dans l’immaturité de ses comportements et l’innocence de ses espoirs. Surtout, je me suis trouvée en Elsa. Je suis presque Elsa, et peut-être que toi aussi. Je suis Elsa dans sa découverte du féminisme, de la notion du consentement. Je suis aussi Elsa dans le déni, un peu naïve à me voiler la face. Mon copain ne pourrait jamais être un de ces gars qui agressent, qui violent. Ça n’arrive qu’aux autres. Ou pas. Combien d'entre nous l'ont vécu, pensé, entendu ? L'histoire d'Elsa traîne partout dans notre réalité.



La plume est très belle, toute en poésie dramatique et en métaphores lyriques. Le seul bémol qui m’a dérangé, c’est le côté trop introspectif de la narration. Il ne faut pas s’attendre à de l’action, des dialogues et des échanges. Il y en a, mais très peu. Elsa vit l’histoire de façon passive, on contemple son passé avec elle, on réfléchit avec elle à tout ce que Me too implique. Dérangeant au départ, intéressant pour l’histoire, sans pour autant me convaincre totalement.



Merci à Capucine d'avoir écrit ce livre, une catharsis pour beaucoup de victimes, de parler à la place de celles qui n'osent pas. Merci à La Ville Brûle de l'avoir édité, ça aurait été bien dommage de passer à côté d'une pépite pareille.



Un roman à lire, et à relire, pour comprendre la réalité des femmes, jeunes ou vieilles. Parce que si ce n’est pas tous les hommes, pourquoi toutes les femmes ont-elles une histoire à raconter ?
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Un monde plus sale que moi

Elsa a eu 17 ans en 2017, l'année de #MeToo. Sa génération porte l'espoir de la sortie du silence et de la fin des violences pour les femmes qui désormais, refusent de se taire et d'endurer.

Vraiment ?

Encore faudrait-il disposer d'un minimum de clefs pour savoir à quoi s'attendre avec l'amour, le sexe, les relations.



Ce roman dépeint la relation d'Elsa avec Victor, petit ami de trois ans son aîné, qui n'est ni méchant, ni violent, mais se contente de "prendre" sans considération pour l'autre en tant que personne. Il prête si peu d'attention à Elsa qu'il ne comprend pas qu'il est en train de la violer, pas même quand le drap est taché de sang au réveil. Quant à elle, elle manque à ce point d'estime de soi, elle a tellement besoin de reconnaissance qu'elle est prête à toutes les concessions pour faire de Victor le maître unique de sa vie.



Dans la 2e partie du roman, après la rupture, Elsa traverse plusieurs phases : le déni, la colère, la tristesse, le dégoût. Il faut d'abord admettre avoir été violée, puis en subir les conséquences, sans espoir de réparation. Pas même quand le coupable se rend compte et s'excuse.



J'ai trouvé dans ce roman quelques longueurs et une certaine jeunesse dans l'écriture qui par moments se contemple un peu trop. C'est ce qui m'a empêchée d'adhérer complètement à l'histoire, d'entrer en empathie avec Elsa. Pourtant l'idée de traiter de cette "zone grise" où l'on voudrait avoir souffert encore plus pour pouvoir être certaine de ce que on vécu m'a semblé excellente. Elsa n'est pas assez "bonne victime", elle aurait voulu pouvoir être certaine de ce qu'elle reprochait à Victor. L'autre grande idée de ce roman, c'est la relation ambigüe au mouvement #MeToo : "Je me dis que les porcs ne semblaient pas si différents des types normaux, à l'époque où on ne les voyait pas encore comme ça. L'ignorance me manque. Savoir que c'est pour la bonne cause ne m'empêche pas de regretter, au moins un peu, l'âge où je ne savais même pas qu'il en existait."



Il faudra à la narratrice découvrir l'étreinte d'une femme pour comprendre l'étendue de l'immensité qui sépare ce qu'elle a vécu de ce que pourrait être l'amour. Est-il encore atteignable pour elle ? En tournant les dernières pages, on l'ignore encore.
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Un monde plus sale que moi

Elsa rencontre Victor, il ne lui plaît pas vraiment mais elle se persuade qu’elle est amoureuse. Il a l’avantage de le débarrasser de sa virginité, elle n’en demande pas plus.

En réalité, elle ne demande pas grand-chose, et Victor prend sans demander, ce qui lui est offert. Même le jour où un non timide lui est opposé.

Elsa met des mois, des années à poser le mot de viol sur cette expérience, et trouve néanmoins des excuses à Victor.

Malgré une plume tranchante et sans faux-fuyants, Capucine Delattre hésite sans cesse entre roman et essai. Elle a le mérite de décrire une expérience répandue hélas, de sidération puis de déni, de la mauvaise victime, mais le fait avec la distance de l’essayiste, ce qui m’a empêchée de m’attacher à Elsa et son amie Estelle.

Un livre qui aidera, j’espère, les jeunes entrés dans la sexualité à l’ère me-too à se repérer entre zone grise et construction du consentement.
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Un monde plus sale que moi

(Attention spoilers)



J'aurais aimé aimer ce livre. Je croyais que c'était une histoire vraie, apprendre que c'est une fiction en cours de lecture m'a un peu refroidie.



Et dans ce cas, je peux me permettre de dire que toute l'histoire avec Victor est trop longue (Elsa est amoureuse et il la baise sans son consentement en permanence, puisque c'est une fiction, pourquoi ça prend autant de page ? Je veux dire, si ça avait été une autobio, il y aurait eu un effet cathartique à écrire autant sur le sujet, mais là, ça n'a pas grand intérêt). En fait, tout le livre est un peu long. Surtout parce qu'il n'aborde pas réellement les sujets que je m'attendais à y trouver (à savoir une critique du patriarcat, de notre façon de concevoir l'amour et le sexe).





Et malheureusement (heureusement ?) pour moi, je ne me suis pas reconnue dans l'héroïne, j'ai donc passé de longs moments incompréhensibles à me demander pourquoi elle réagissait comme elle le faisait (franchement, toutes les pensées qu'elle a pour son amie Estelle l'ont rendue difficilement appréciable à mes yeux).



De plus, j'ai retenu une phrase dans laquelle elle dit qu'elle se met en couple par pure paresse sociologique (ce que je trouvais très intéressant, d'où mes attentes en début de lecture sur la société et l'amour) puis plus les pages avançaient, plus j'avais du mal à comprendre son comportement de petite femme parfaite avec Victor, parce que j'étais persuadée qu'elle ne l'aimait pas... Je n'ai pas compris le moment où ce sentiment a changé (et s'il a vraiment changé ou si elle faisait juste ce qu'on attendait d'elle mais vu la fin et le choc d'un Victor "pas amoureux" j'imagine qu'elle l'aimait vraiment).



Pareil, Victor EST un violeur. C'est clair, c'est acté. le premier rapport sexuel est un viol ("j'ai oublié la capote lol" bref) mais j'ai eu tellement de mal à comprendre leur relation. Je ne sais toujours pas bien s'il y avait emprise (le passage giga red flag des manches arrive finalement assez tard dans le récit de Victor) ou si c'était de l'amour, un mélange des deux je suppose. En fait, c'est le cas Victor qui est compliqué à cerner, on ne sait pas trop si c'est un connard ou juste un produit de la société patriarcale dans laquelle on vit (l'un n'empêche pas l'autre cela dit).





C'est surtout la fin qui m'a déçue. Je m'attendais à ce qu'on focalise sur quelque chose de plus grand que "Victor le violeur" et les ressentis d'Elsa (qui n'est qu'un personnage de fiction, rappelons-le, même si je sais qu'elle symbolise tout un ensemble de vies et de témoignages, je trouve tout de même moins impactant que tout le roman se concentre juste sur ce qu'elle pense) parce que justement c'est une histoire qui arrive trop souvent et le problème ne vient pas d'un seul homme mais de toute la société.



J'aurais aimé qu'on parle plus de ça : de pourquoi Victor pense qu'il a le droit de prendre sans consentement et pourquoi Elsa pense qu'elle doit donner sans rien attendre en retour et surtout sans jamais rien dire de ce qu'elle veut vraiment.



J'aurais aimé que ça parle plus d'environnement familial, d'éducation et de patriarcat.



J'aurais aimé qu'on parle plus de ce besoin d'être en couple, du sexe omniprésent, de pourquoi la société nous fait croire que c'est important, et du fait qu'on peut être heureux sans ou avec, que l'important, c'est de s'autoriser à exister, à ressentir, à s'aimer sans passer par le regard d'un autre.



Je sais que je fais beaucoup de souhaits dans cette critique, je pense que j'avais des attentes trop hautes (il faut dire que je suis l'autrice sur twitter, j'avais donc une vision ancrée de la personne qui écrivait et j'espérais plus de punch), et je ne me suis pas sentie concernée par l'histoire (parce que personne ne m'a éduquée pour être une fille, pour faire semblant) donc c'est ma faute. En lui-même, c'est un bon livre.



J'espère, et je sais que ce livre servira et parlera à d'autres que moi. Ça reste une lecture nécessaire pour tous les jeunes (et moins jeunes). C'est juste que je m'attendais à plus... de féminisme acharné.
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Un monde plus sale que moi

Un monde plus sale que moi est un roman (et non une autobiographie !) écrit du point de vue d'Elsa, dix-sept ans, dont les premières expériences amoureuses et sexuelles se téléscopent avec les débuts de la révolution #MeToo. Très introspectif, ce roman interroge sur notre rapport à l'amour et à la sexualité bien sûr (accepter est-il consentir ?), mais aussi sur les liens entre mouvement politique et vie privée. #MeToo a-t-il permis à Elsa d'échapper à sa condition de "femme" (telle que définie par les courants matérialistes) ? C'est finalement là tout l'apprentissage que réalise notre protagoniste, confrontée aux échecs et aux faiblesses de ses proches (sa mère, ses amies, ses petits-amis), mais aussi à ses propres contradictions.



Au delà de la réflexion politique bien menée, c'est un récit très intime qui nous est proposé par Capucine Delattre dont la prose est exceptionnelle (on sent que le texte a été énormément retravaillé, notamment sur certains passages très stylisés). J'aurais aimé dire que ce roman m'a laissé de marbre car cela aurait signifié que je n'y retrouvais pas des échos à mon propre vécu et à mes ressentis. C'est en tout cas un magnifique roman, peut être symbole de toute une génération. Un grand bravo à son autrice pour son talent et son travail.
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Un monde plus sale que moi

J'avais 17 ans en 2017, et ce roman m'a retourné l'esprit.



J'aurais aimé prendre Elsa par la main pour l'aider, comme j'aurais peut-être aimé qu'on le fasse pour moi.



Le reflet d'une génération qui a grandit avec #Metoo



Merci Charlie, lisez le absolument.❤
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Un monde plus sale que moi

Elsa a 17 ans quand éclate l’affaire Weinstein et le mouvement #MeToo. C’est à ce moment-là qu’elle découvre la sexualité avec Victor un étudiant de 20 ans rencontré par l’intermédiaire de leurs parents. Elle n’éprouve aucun plaisir pendant leurs relations sexuelles mais elle désire tellement être en couple et amoureuse qu’elle préfère l’ignorer tout comme le comportement de Victor qui ne lui demande jamais si elle a envie de lui. Il se sert et c’est tout. Il ne la présente pas à ses amis, il ne lui fait pas de place dans sa vie et s’empresse de la quitter une fois l’année scolaire finie. Avec le recul, Elsa comprend l’anormalité de cette situation. Elle pensait que les filles de la génération #MeToo seraient plus armées face aux hommes mais force est de constater que ça n’est pas le cas. Si cette dimension m’a intéressée (l’interrogation sociétale), le livre m’a vite lassée. J’ai trouvé la description des scènes de sexe répétitive et le texte dans son ensemble sombre et assez désespérant (je dois préciser quand même que je ne suis pas allée jusqu’au bout). Par ailleurs le fait qu’Elsa qualifie ce qui s’est passé entre elle et Victor de viols me laisse perplexe malgré tout. Elle n’a jamais parlé de son ressenti à Victor qui a découvert la sexualité en même temps qu’elle avec sans doute plein de stéréotypes dans la tête. Tout ce qu’on peut souhaiter pour la nouvelle génération c’est une modification radicale de ces stéréotypes tant pour les hommes qui apprendront à être à l’écoute que pour les femmes qui apprendront à parler…
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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Un monde plus sale que moi

Je l'ai commencé en me disant que ça ne me concernait pas directement. Certes je suis perçu·e comme une femme, le patriarcat, j'en suis victime. Et je suis de la même génération qu'Elsa. Mais je n'ai pas vécu ce qu'elle a subi.

Et pourtant, j'ai retrouvé des brides de mon histoire dans ce livre. Et il m'a aidé à apaiser ces souvenirs.

Merci Elsa, et merci à son autrice
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Un monde plus sale que moi

Je dirais que ce livre raconte une très belle histoire d'amour, mais ne vous méprenez pas : je ne parle surtout pas de l'amour d'un homme, mais plutôt de l'amour de soi. J'ai cru comprendre que ce livre était plus ou moins autobiographique, ce qui rend des passages très réalistes mais pour que mes propos soient plus clairs, reprenons depuis le début.

Ce roman parle de la première expérience "amoureuse" (les guillemets sont importantes) de l'autrice. Au fur et à mesure que le récit avance, la relation évolue aussi et par conséquent le point de vu de la narratrice aussi. De cela découle une réelle évolution du style que j'ai très nettement ressentie : au départ il est très simple, les phrases sont plutôt courtes, cinglantes. On observe une redondance de rythmes binaires presque lourde (mais je dirais que cela traduit un certaine aspect de l'histoire, deux personnes, etc). Puis ce style laisse place à la complexité des mots, des phrases plus longues, plus réfléchies, moins factuelles. On prend ainsi réellement conscience de l'évolution de la mentalité de la narratrice en même temps que ce qu'elle vit, en même temps que les mouvements me too, en même temps qu'elle prend du recul. J'ai envie de dire que la complexité des sentiments a éveillé et compléxifié sa pensée du vécu. Je ne sais pas si c'est très clair, mais je ne trouverai pas d'autres formule.

Je recommande ce livre, je me suis parfois malheureusement reconnu.e au travers de certains passages qui ont eu le mérite de rendre humides mes yeux. Accrochez-vous tout de même, de gros trigger warning quand même.



J'aimerais simplement ajouter qu'en plus de cela, l'autrice est une fanne de métro ET de grenouilles, et rien que pour ça, vous devriez acheter ce livre.



On vous croit
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Un monde plus sale que moi



Elsa a 17 ans quand la vague #Metoo déferle. Elle pense que cela ne la concerne pas. C’est aussi le moment où elle découvre la sexualité avec Victor.



Capucine Delattre nous livre le roman d’une génération qui découvre la sexualité hétérosexuelle en même temps que son imbrication avec la culture du viol. Une génération pour qui tout devait changer et qui se rend compte que rien ne change vraiment.



Dans un style direct et puissant, elle nous fait rentrer dans la tête et le corps d’Elsa. On parcourt le long chemin de la prise de conscience, de l’acceptation, de la colère puis de la reconstruction.



Car au-delà du constat accablant sur la persistance du viol comme bras armé du patriarcat, de son impunité, apparaissent des espaces d’espoir et de force, la sororité mais aussi des relations qui sortent de l’hétérosexualité et de ses codes.



Un roman important qui nous rappelle qu’il ne suffit pas d’énoncer et qui appelle à se battre.
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Un monde plus sale que moi

Un livre essentiel, qui met des mots sur les plaies des femmes de notre génération. J’ai rarement été aussi frappée par un récit comme celui-ci, qui a fait raisonner tant de choses.



Ce roman est l’écho de nos souffrances, celui de nos combats et l’image de nos silences emprunts de détresse.



L’autrice nous répare. Elle nous prête ses mots, ses peurs et ses colères, elle nous révèle même un peu à nous-mêmes. J’ai eu peur, j’ai eu mal, j’ai un peu pleuré. Maintenant, c’est dit : je n’ai pas menti.



Je suis reconnaissante que quelqu’un ait écrit ça, je suis reconnaissante de l’avoir lu.
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Un monde plus sale que moi

Elsa a 17 ans en 2017 au moment du mouvement #metoo. Elle a du mal à se reconnaître dans tous ces témoignages qu’elle voit en ligne. En 2017, elle rencontre Victor, son premier copain, qui lui permet d’acquérir le statut social qui va avec : ✨elle a un copain✨. A travers ce qu’elle pense être sa première relation amoureuse, elle va vivre une sexualité douloureuse, une relation inégalitaire et toxique. Une fois que Victor la quitte, que sa parole se libère avec ses ami·es, elle prend conscience que ce qu’elle a vécu n’était pas normal.



Vous l’aurez compris, dans son roman, Capucine Delattre aborde les thèmes des premières relations « amoureuses », de la découverte de la sexualité, du consentement qui n’est pas toujours respecté, du viol, que l’on a du mal à nommer.



L’autrice décrit avec justesse la réalité d’être une adolescente, une jeune femme qui grandit à l’époque de #metoo. Ses mots décrivent avec précision, (parfois un peu trop que ça en devenait troublant), de nombreux ressentis ou choses que l’on est nombreuses à avoir vécu.



Ce roman m’a mis en rogne, m’a déstabilisé, m’a donné la boule au ventre, m’a donné envie de pleurer. Pour une fois, je crois que j’aurais préféré ne pas m’identifier à la protagoniste. 💔 Pourtant c’est un roman que je conseille (si on se sent capable de le lire) et que je trouve nécessaire.



Un grand merci à l’autrice et à @lavillebrule d’avoir publié un ouvrage comme celui-ci. ✊



Et à toutes celles qui se reconnaissent dans cet ouvrage, je vous crois et je vous envoie mon soutien. ❤️‍🩹


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un monde plus sale que moi

2017, en plein mouvement #MeToo. Elsa a 17 ans. S'estimant en âge de perdre sa virginité, elle se met en quête du partenaire et rencontre Victor lors d'une soirée. Il a 20 ans et semble correspondre à ses attentes. Les deux jeunes gens passent à l'acte, la chose n'est pas très agréable mais Elsa pense que tout va s'arranger avec le temps. Le plaisir n'est cependant pas au rendez-vous, la jeune femme se force et subit un désir qui ne satisfait que son partenaire. Lorsqu'au bout de deux ans, Victor décide de la quitter, Elise fait le point sur sa vie de couple et comprend qu'elle a vécu quelque chose d'anormal. Un roman sur la délicate question du consentement.



Un premier amour pour les deux, si tant est qu’on puisse parler d’amour au sein de cette relation dont chacun des membres semble suivre une partition rigoureusement écrite dont il ne faut absolument pas s’écarter, et dans laquelle Elsa va passer de la déconvenue à une véritable souffrance dans le domaine du sexe. Parce qu’Elsa ne va jamais connaître le plaisir dans les bras de Victor, et va très vite découvrir qu’il est bien plus simple de simuler. Quitte à se forcer, quitte à accepter des rapports non consentis, parce qu’il plus facile de se taire et d’endurer que de dire non. « Il a disposé, sans comprendre qu’il s’imposait. Et il a consommé, parce que c’est facile, quand on est un homme. » C’est bien plus tard, alors que la rupture est consommée depuis longtemps, qu’Elsa comprend qu’elle a subi ce qui relève de viols, parce que, lui dit son amie Estelle, « le consentement, c’est pas juste le fait d’accepter. Il faut vouloir aussi. »



Ce roman évoque avec justesse toutes les fois où l’on accepte de faire l’amour sans grande envie et surtout sans grand plaisir, et n’élude pas la question un peu gênante d’être une « mauvaise victime », parce que, finalement, on n’a pas dit non clairement, ou pas assez fort pour être entendue. C’est aussi ça, la « zone grise ».
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Un monde plus sale que moi

Universel pour le meilleur et pour le pire.



C’est terrible de lire d’autres critiques de ce livre expliquant que l’autrice y décrit sa propre vie, à la fois rassurant et carrément flippant. Au début, je n’avais pas forcément envie de lire un livre sur #MeToo, j’avais peur de la redondance, mais j’aurais eu tort de me priver de ce témoignage et de cette lecture de l’événement de 2017.



Je suis un peu plus âgée que Elsa mais je me reconnais dans son manque de confiance en elle, ou plutôt la méconnaissance de sa valeur, sa relation avec sa mère, la « zone grise », l’indifférence qui suit… bref un livre qu’on lit d’une traîte, malgré quelques longueurs sur le dernier quart.



Mention spéciale pour cette écriture très originale propre à Capucine Delattre que j’ai beaucoup appréciée malgré quelques images un peu lourdes (qu’est-ce qu’une marche d’escalier du métro qui « me lèche les pieds » ???)
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Un monde plus sale que moi

Lorsque j'ai entendu parler de ce livre lors de la présentation de la rentrée littéraire à la librairie La Nuit des Temps à Rennes, j'ai été interpellée. Un roman qui parle de #MeToo du point de vue d'un personnage qui était adolescente à l'époque, ça me paraissait intéressant.



Elsa a dix-sept et vient de vivre sa première expérience sexuelle lorsque Harvey Weinstein est accusé de viols et d'agressions sexuelles par plusieurs femmes. Loin de se sentir concernée par ces histoires, Elsa va découvrir l'amour, ou du moins ce qu'elle croit qu'est l'amour, avec Victor, un autre adolescent... Petit à petit, leur relation deviendra de plus en plus asymétrique et la jeune fille va prendre conscience qu'elle ne donne jamais son consentement pour leurs relations sexuelles...



Dès les premiers mots, le contexte est posé : Elsa vit sa première expérience sexuelle alors qu'Harvey Weinstein est sous les feux des projecteurs parce qu'accusé de violences sexuelles... Elsa est une adolescente comme les autres, pas très bien dans sa peau, qui rêve de découvrir l'amour et perdre sa virginité. Victor, son premier petit ami, est tombé au bon moment... En tous cas, c'est ce qu'elle croit, parce qu'il va la violer presque à chacun de leurs rapports.



Capucine Delattre a écrit sur ces jeunes filles qui avaient 17 ans en 2017, en pleine période #MeToo. Ces adolescentes banales et inconnues, qui ont vécu des viols et agressions sexuelles et qui ne sont pas entendues parce que ce n'est pas suffisamment sordide, elles ne sont pas célèbres, et leurs malheurs sont tellement communs qu'ils en sont devenus banals...



J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a assez perturbée étant donné que j'ai longtemps cru que les adolescentes d'aujourd'hui seraient davantage protégées des violences puisqu'elles en avaient plus connaissance... Malheureusement, l'autrice m'a prouvé que ça n'est pas forcément le cas. Certains passages, certains mots employés, sont parfaitement trouvés et m'ont chamboulée. J'ai aimé la plume de l'autrice, même si la lecture n'était pas toujours très simple.



Aussi, j'ai trouvé que le personnage d'Elsa était très réaliste et très réussi. Son évolution en tant que femme, en tant que féministe, se fait petit à petit... Elle était totalement crédible en tant qu'adolescente qui comprend au fur et à mesure que ce qu'elle vit n'est pas normal. Certaines personnes pourraient trouvé ce personnage agaçant, mais je l'ai surtout trouvé bien écrit.



Ce roman invite à réfléchir sur le consentement mais surtout sur les adolescentes à l'époque #MeToo, celles que l'ont a pas entendues ou pas crues, celles qu'on pensait à l'abri... L'autrice nous livre un texte assez bouleversant sur une réalité qu'on préfère continuer d'ignorer.
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Un monde plus sale que moi

J'ai entendu parler du roman Un monde plus sale sur l'Instagram de La ville brûle, qui est une maison d'édition que j'affectionne et dont je suis avec intérêt les sorties littéraires. Ici Capucine Delattre propose un portrait sans concession d'une jeune fille de la génération "post-Metoo", qui a vécu une relation toxique avec un petit ami inconscient de ses propres besoins à elle et absolument pas à l'écoute d'elle et de son corps.



Un monde plus sale que moi est donc le récit d'une longue introspection, la prise de conscience d'Elsa, qui va progressivement comprendre la notion de consentement et qui va mettre des mots sur la pression sociétale - mais aussi son éducation en tant que fille - qui conditionnent les femmes à quasiment "tout" accepter de son copain, Victor, sans jamais éprouver elle de son côté un quelconque plaisir. Tout ceci mis en parallèle avec le mouvement Metoo qu'elle valide complètement mais avec lequel elle ne parvient pas à faire le lien avec sa situation personnelle.



Le roman est dur, le ton percutant, plusieurs scènes sont éprouvantes, on est dans la tête d'Elsa et on vit avec elle ses réflexions, ses doutes puis doucement sa prise de conscience. Capucine Delattre décrit cette banalité des violences conjugales et des abus que peuvent éprouver certaines femmes. C'est tragique, "commun" malheureusement et bouleversant de justesse. C'est un livre que les femmes (et les hommes !) devraient lire pour être éclairés sur la notion de consentement, de plaisir, d'équité dans le couple.



Le roman est très accrocheur dès le départ, dans son propos à la fois cru, féministe et direct, avec une écriture qui alpague le lecteur tout en provoquant chez lui matière à réflexion. Le seul petit défaut que je voie c'est que le premier chapitre est assez long par rapport aux suivants, et ça donne une impression de longueurs (mais avec le recul je me dis que ça fait écho au temps qu'a besoin de prendre Elsa pour prendre du recul sur la situation qu'elle vit, qui a duré plusieurs années).

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Un monde plus sale que moi

Un texte très juste sur le fait d'être une femme au XXIe siècle. Étant du même âge que l'héroïne ce roman a pu faire écho en moi à certains moments. Toutefois, je reste un peu sur ma faim. Je n'arrive pas encore à mettre le doigt dessus mais il me manquait un petit quelque chose pour apprécier pleinement le message final que cherche à nous délivrer l'autrice.

Mis à part cela c'est une très bonne lecture, accessible mais poignante, à (re)lire et à partager.
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Un monde plus sale que moi

Elsa est née en 2000, elle est féministe, elle a survécu à l'adolescence : il ne peut plus rien lui arriver n'est-ce pas? Elle a 17 ans, elle rencontre Victor, son premier... Elsa dit qu'elle est amoureuse, elle ne s'imaginait pas l'amour ainsi pourtant... Elsa essaye de comprendre et nous avec elle.

Un monde plus sale que moi est à la fois un roman #Metoo et un roman post#Metoo. Mais c'est surtout un point de vue unique sur le consentement : la voix de cielles qu'on ne prend jamais le temps d'écouter. C'est beau, bouleversant, banal... Beau car c'est littéraire. Bouleversant car c'est tragique ce qui arrive à Elsa. Banal car il y en a beaucoup des Elsa. A lire absolument.
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Un monde plus sale que moi

Le livre que je vous présente n’était pas du tout parti pour devenir un coup de cœur. Le début du livre ne me plaisait pas, dans le sens où la narratrice m'insupportait. J’ai continué de lire quand même parce qu’il s’agit d’un livre qui me tentait énormément et que j’attendais depuis très longtemps. Et de toute évidence, j’ai bien fait !



Malgré cette inimitié avec la narratrice, j’ai quand même remarqué quelques tournures qui m’ont beaucoup plu. Et puis il y a eu le moment où la narratrice a décollé son visage pour m'apparaître comme un miroir brisé. Si la narratrice m’était insupportable, c’est parce qu’elle représente tout ce que j’ai détesté de moi lors de ma première relation amoureuse. Si elle m’était tant imbuvable, c’est parce qu’elle était moi. J’étais pareil. La même fille de 17 ans, la même amoureuse, la même victime, la même moins que rien, à peine bonne à essuyer des chaussures sales.



Une fois cette révélation faite, tout m’a semblé plus juste, plus normal, plus intime. Je comprenais trop bien la situation dans laquelle s’est enfoncé Elsa parce que moi aussi, je me suis retrouvée au fond de ce même trou. Un trou qui me satisfaisait, un trou dans lequel je n’aurais jamais voulu sortir. Un trou sécurisant qui alimentait ma haine de moi-même semaine après semaine.



Comme Elsa, je suis la victime de ces premières années d'amour. Comme Elsa, j’aurais voulu être différente, plus vaillante, combattante. Mais je n’étais qu’une fille de 17 ans, perdu dans un monde d'adultes qui n’était pas le mien.
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Un monde plus sale que moi

꧁༒Un monde plus sale que moi - Capucine Delattre ༒ ꧂



Ou autrement dit le livre dont on avait besoin dans le paysage littéraire féministe.



« Nous sommes à mille lieues d’avoir le courage, la lucidité, et surtout l’envie de voir en nos anciens amoureux des forceurs, des violeurs, bref : des porcs. »



Comment la jeunesse à appréhendé MeToo en 2017 ? Capucine nous dresse le portrait de Elsa, jeune femme de 17 ans qui vit sa première relation amoureuse avec Victor.



Elsa romantise et projette chaque rencontre avec un garçon, se persuadant qu’elle est faite pour intéresser les hommes. On se rend compte qu’elle se force à aimer Victor, effaçant sa propre personnalité et modelant son corps et ses pensées à un idéal pour Victor, le centre de son monde (alors qu’elle lui trouve rien de spécial hein)…



« Chaque jour je prélève de petits morceaux de libre arbitre à mon confort pour consolider le sien et j’investis pour lui tous les rôles de la basse-cour ménagère - copine, psy, bonne pote, daronne, bonbonne et pauvre conne. »



La spirale infernale prend tout son sens quand les premiers rapports arrivent, qu’Elsa ne tire aucun plaisir, qu’elle n’ose pas dire non, se force, finira par avoir des trous noirs de ses nuits terribles avec lui. Une routine, où la jeune femme se tue à l’aimer, sans jamais rien en retour. Le déni, la désillusion totale !



Ce roman est frustrant car Elsa raconte son expérience en prenant petit à petit conscience qu’elle a été victime de v*ol, mais qu’elle n’a pas su s’en rendre compte, s’en sortir au moment des faits. On a envie de la secouer, de l’aider, mais nous sommes des spectateurs de cette monstruosité. On a envie de la convaincre que non, ce n’est pas elle le problème, seulement le monde dans lequel elle vit, la personne qu’elle côtoie.



Cette génération MeToo, c’est une génération à l’éveil féministe, à la conscience de la place de la femme dans la société, et pourtant, qui se retrouve face sans s’en rendre compte, à la violence et l’horreur d’être victime de v*ol, d’agressions sexuelles.



Un grand merci Capucine pour avoir écrit roman criant de vérité qui ne laisse pas de marbre, dont la qualité littéraire est incontestable !



Flavie
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