Critiques de Carl-Henning Wijkmark (11)
L'auteur suédois Carl-Henning Wijkmark (1934-2020) a situé cet ouvrage, paru à Stockholm en 1986, en 1962 : l'année de la fin de la guerre d'Algérie avec les accords d'Évian, le 18 mars ; l'attentat sur le général De Gaulle au Petit-Clamart, le 22 août, et l'accident mortel de l'auteur Roger Nimier et l'écrivaine Sunsiaré de Larcône, le 28 septembre.
Ces 3 événements jouent un rôle dans ce roman, où Roger Nimier, le père de l'écrivaine Marie Nimier (née en 1957) s'appelle René Masselon et le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry passe comme le colonel Berthaud, chef de l'OAS (Organisation Armée Secrète, opposée à l'indépendance algérienne et fondée par les généraux Salan et Jouhaud).
Le récit commence par la rencontre de René et le journaliste suédois Lennart Gelin, le narrateur, à Majorque où se trouvaient à cette époque de nombreux Européens fuyant l'Algérie.
Lennart Gelin, l'alter ego de l'auteur, part à Munich en Bavière pour rencontrer Berthaud et apprendre si le but du guet-apens du Petit-Clamart était vraiment l'élimination physique du général De Gaulle ou, au contraire, seulement son enlèvement pour l'éloigner du pouvoir ?
Je ne vais pas entrer dans le détail de cette phase hautement dramatique de l'histoire de France, que vous connaissez tous de vos cours à l'école et de vos lectures, mais je tiens à mettre en évidence l'approche originale sur le plan philosophique et humanitaire de ces événements par un observateur étranger qui a adoré la France et sa culture.
L'affection de Carl-Henning Wijkmark pour la France est indiscutable comme en témoignent ses fréquents séjours et ses flâneries enthousiastes à Paris ainsi que ses traductions en Suédois d'oeuvres de notamment Roger Vailland et le comte De Lautréamont.
Je rappelle que le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963 au fort d'Ivry, qu'il n'avait que 36 ans et que sa fille, Agnès (1960-2007), a consacré à son père une émouvante biographie "Mon père, le dernier des fusillés" que j'ai lu à sa sortie en 2005.
Un dernier mot sur l'accident mortel du jeune Roger Nimier, également à l'âge de 36 ans, à bord de son Aston Martin DB à Garches (où sont décédés Guy Béart, Sidney Bechet et Henri Bergson) entraînant la mort de sa compagne, Sunsiaré de Larcône, qui n'en avait que 27 dans cette fatidique année 1962, il y a tout juste 60 ans.
"Derniers jours" de Carl-Henning Wijkmark constitue une curiosité littéraire qui, en dépit des évènements graves relatés, mérite d'être mieux connue.
Ces 3 événements jouent un rôle dans ce roman, où Roger Nimier, le père de l'écrivaine Marie Nimier (née en 1957) s'appelle René Masselon et le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry passe comme le colonel Berthaud, chef de l'OAS (Organisation Armée Secrète, opposée à l'indépendance algérienne et fondée par les généraux Salan et Jouhaud).
Le récit commence par la rencontre de René et le journaliste suédois Lennart Gelin, le narrateur, à Majorque où se trouvaient à cette époque de nombreux Européens fuyant l'Algérie.
Lennart Gelin, l'alter ego de l'auteur, part à Munich en Bavière pour rencontrer Berthaud et apprendre si le but du guet-apens du Petit-Clamart était vraiment l'élimination physique du général De Gaulle ou, au contraire, seulement son enlèvement pour l'éloigner du pouvoir ?
Je ne vais pas entrer dans le détail de cette phase hautement dramatique de l'histoire de France, que vous connaissez tous de vos cours à l'école et de vos lectures, mais je tiens à mettre en évidence l'approche originale sur le plan philosophique et humanitaire de ces événements par un observateur étranger qui a adoré la France et sa culture.
L'affection de Carl-Henning Wijkmark pour la France est indiscutable comme en témoignent ses fréquents séjours et ses flâneries enthousiastes à Paris ainsi que ses traductions en Suédois d'oeuvres de notamment Roger Vailland et le comte De Lautréamont.
Je rappelle que le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars 1963 au fort d'Ivry, qu'il n'avait que 36 ans et que sa fille, Agnès (1960-2007), a consacré à son père une émouvante biographie "Mon père, le dernier des fusillés" que j'ai lu à sa sortie en 2005.
Un dernier mot sur l'accident mortel du jeune Roger Nimier, également à l'âge de 36 ans, à bord de son Aston Martin DB à Garches (où sont décédés Guy Béart, Sidney Bechet et Henri Bergson) entraînant la mort de sa compagne, Sunsiaré de Larcône, qui n'en avait que 27 dans cette fatidique année 1962, il y a tout juste 60 ans.
"Derniers jours" de Carl-Henning Wijkmark constitue une curiosité littéraire qui, en dépit des évènements graves relatés, mérite d'être mieux connue.
En 1914, au Congo Belge, l'ingénieur Dittel a construit une draisine à voile pour diriger la construction d'une voie ferrée. Dittel mort, un jésuite en rupture d'église et trois singes accaparent la draisine. Voilà le quatuor embarqué pour un étrange périple. La draisine devient radeau en dérive sur la mer. Un bateau ivre en prose narrative. Réalisme et onirisme se mêlent étroitement dans ce voyage initiatique, cette quête de l'identité humaine. Une imagination débordante, un merveilleux livre d'images, une haute méditation. Quand le récit d'aventures se fait expérience métaphysique.
Un livre dont la critique a été publié sous son autre titre : »1962 »
1962, une année avec une actualité brûlante … Mejesaistout nous rappelle les événements (1).
1962, le livre nous fait vivre en direct par l'intermédiaire d'un journaliste suédois en poste à Paris, les faits.
Le personnage de René Masselon ressemble fort à Roger Nimier, des archives du Monde nous rappelle ce qui s'est passé le 1 octobre 1962 (2).
L'année 1962 est vécue par le narrateur comme une année charnière, Paris laissant derrière lui ses traditions d'une vie particulière qui plus jamais ne seront identiques après, Paris tombant dans la mode de l'américanisation et ses corollaires de vie plus propres, plus chirurgicales et perdant sa fantaisie.
L'écriture est belle, travaillée parfois un peu érudite et nécessite quelques recours au dictionnaire (plutôt agréable).
L'étude des personnages est passionnante à la fois dans leur psychologie et dans leurs actes, pas toujours en accord mais n'est ce pas ce qui peut nous arriver à tous, à un moment où l'actualité se déchaîne et nous oblige à choisir notre camp
1962, une année avec une actualité brûlante … Mejesaistout nous rappelle les événements (1).
1962, le livre nous fait vivre en direct par l'intermédiaire d'un journaliste suédois en poste à Paris, les faits.
Le personnage de René Masselon ressemble fort à Roger Nimier, des archives du Monde nous rappelle ce qui s'est passé le 1 octobre 1962 (2).
L'année 1962 est vécue par le narrateur comme une année charnière, Paris laissant derrière lui ses traditions d'une vie particulière qui plus jamais ne seront identiques après, Paris tombant dans la mode de l'américanisation et ses corollaires de vie plus propres, plus chirurgicales et perdant sa fantaisie.
L'écriture est belle, travaillée parfois un peu érudite et nécessite quelques recours au dictionnaire (plutôt agréable).
L'étude des personnages est passionnante à la fois dans leur psychologie et dans leurs actes, pas toujours en accord mais n'est ce pas ce qui peut nous arriver à tous, à un moment où l'actualité se déchaîne et nous oblige à choisir notre camp
Publié en Suède en 1978, ce livre propose une réflexion sur un sujet encore tabou : la gestion de la mort. Événement inévitable après la naissance, la mort fait donc partie de l'existence, mais elle y échappe une fois surgie. Elle apparaît comme étant en dehors de la vie et en dehors de nous, et par conséquent, ça revient au hasard de l'imposer.
Ce rapport passif avec la mort nous semble intemporel et toute tentative de contrôle est perçue comme un acte d'impiété, fût-ce au nom de Dieu ou des droits naturels. A ceci s'ajoute le traumatisme hitlérien qui, en Europe, inhibe d'emblée le débat sur ce sujet : ''Si Hitler est parvenu à un résultat quelconque, c'est bien à rendre ce genre d'idées impossible en Occident dans un futur envisageable. Mais on peut se demander s'il est normal que le simple nom de Hitler bloque également des formes douces et humaines de sélection pouvant s'avérer nécessaires pour pour sauver une nation de la ruine. Dans ce cas, il nous aurait vraiment vaincus, en fin de compte."
On peut être frappé par la cruauté et le cynisme en lisant ces phrases, car des mots comme "sélection", "nécessité" et "sauver" ont souvent été exploités dans des discours alarmistes et manipulateurs. Mais peut-on assurer une vie digne pour tout le monde? Et au cas où on n'y parviendrait pas, rendre possible une mort digne ne serait-il pas un acte de responsabilité sociale? Peut-on toujours éviter le conditionnement socio-économique qui applique un regard utilitariste sur la vie humaine? Traiter l'individu comme un moyen au lieu d'une fin en soi revient à lui enlever l'humanité. Mais quel est encore le sens de la vie dans un monde marqué par un transfert de sacralité de la vie elle-même vers la production et la spéculation financière? Est-ce que l'homme peut encore garder son humanité dans un monde où on applique déjà une sélection, mais d'ordre capitalisto-darwinien?
Sous la forme des discours prononcés lors d'une conférence, le livre aborde des sujets comme le rapport entre la manipulation et le sursaut de conscience. l'éthique individuelle et la nécessité collective, le droit et le pouvoir, le catholicisme et le luthéranisme. L'auteur ne cache pas son parti pris qui devient encore plus évident au sujet du recyclage du corps humain, présenté avec un cynisme qui tourne vers le grotesque.
Malgré la richesse réflexive que ces dialogues ont déclenchée, on reste un peu sur sa faim, car le livre est très court. Mais on ne peut pas espérer épuiser un sujet pareil et on ne devrait même pas le souhaiter. Un tel dénouement serait plutôt inquiétant.
Ce rapport passif avec la mort nous semble intemporel et toute tentative de contrôle est perçue comme un acte d'impiété, fût-ce au nom de Dieu ou des droits naturels. A ceci s'ajoute le traumatisme hitlérien qui, en Europe, inhibe d'emblée le débat sur ce sujet : ''Si Hitler est parvenu à un résultat quelconque, c'est bien à rendre ce genre d'idées impossible en Occident dans un futur envisageable. Mais on peut se demander s'il est normal que le simple nom de Hitler bloque également des formes douces et humaines de sélection pouvant s'avérer nécessaires pour pour sauver une nation de la ruine. Dans ce cas, il nous aurait vraiment vaincus, en fin de compte."
On peut être frappé par la cruauté et le cynisme en lisant ces phrases, car des mots comme "sélection", "nécessité" et "sauver" ont souvent été exploités dans des discours alarmistes et manipulateurs. Mais peut-on assurer une vie digne pour tout le monde? Et au cas où on n'y parviendrait pas, rendre possible une mort digne ne serait-il pas un acte de responsabilité sociale? Peut-on toujours éviter le conditionnement socio-économique qui applique un regard utilitariste sur la vie humaine? Traiter l'individu comme un moyen au lieu d'une fin en soi revient à lui enlever l'humanité. Mais quel est encore le sens de la vie dans un monde marqué par un transfert de sacralité de la vie elle-même vers la production et la spéculation financière? Est-ce que l'homme peut encore garder son humanité dans un monde où on applique déjà une sélection, mais d'ordre capitalisto-darwinien?
Sous la forme des discours prononcés lors d'une conférence, le livre aborde des sujets comme le rapport entre la manipulation et le sursaut de conscience. l'éthique individuelle et la nécessité collective, le droit et le pouvoir, le catholicisme et le luthéranisme. L'auteur ne cache pas son parti pris qui devient encore plus évident au sujet du recyclage du corps humain, présenté avec un cynisme qui tourne vers le grotesque.
Malgré la richesse réflexive que ces dialogues ont déclenchée, on reste un peu sur sa faim, car le livre est très court. Mais on ne peut pas espérer épuiser un sujet pareil et on ne devrait même pas le souhaiter. Un tel dénouement serait plutôt inquiétant.
Une draisine ?
La draisine fait partie du matériel roulant ferroviaire, c'est le nom généralement donné à un véhicule automoteur, léger, principalement utilisé pour le service des voies ferrées, notamment l'inspection des lignes et le transport du matériel et du personnel de maintenance.
Carl Henning Wijkmark ?
Le premier romancier suédois invité par Bernard Pivot … 6 de ses livres ont été traduits en français. 40 lecteurs sur Babelio, 5 critiques correspondant à 4 titres, auteur méconnu !
Et pourtant il parait que « la draisine » a été un grand succès !
Mon exemplaire est un format poche de 1989, un peu plus de 400 pages avec des tous petits caractères.
La préface qui se veut commentaires précédant la lecture, déflore le sujet … la postface n’est qu’une étude proposée du livre, elle apporte la vision de Yves Delange sur le texte … l’une comme l’autre ne m’ont guère séduite.
Le narrateur est un homme qui se retrouve représenter la religion dans un coin paumé du Congo au début du XXe siècle au milieu d’une colonie chargée de construire une voie ferrée !
Il nous raconte son aventure … une traversée de l’Atlantique … une étape sur sainte Hélène … une arrivée au sud du Brésil …
Banal peut être mais …
A l’aide d’une draisine et avec comme compagnons, 3 individus pas vraiment singes, pas vraiment hommes.
Une drôle de lecture, un vrai défi !
Une étude anthropologique, où nous accompagnons ce narrateur dans son étude de ses drôles de compagnons … et … c’est facile à suivre, on se retrouve pris dans cette histoire, c’est presque amusant même si l’aventure reste rocambolesque.
L’auteur arrive à nous passionner et à nous amener à le suivre dans cette aventure avec un grand plaisir !
La draisine fait partie du matériel roulant ferroviaire, c'est le nom généralement donné à un véhicule automoteur, léger, principalement utilisé pour le service des voies ferrées, notamment l'inspection des lignes et le transport du matériel et du personnel de maintenance.
Carl Henning Wijkmark ?
Le premier romancier suédois invité par Bernard Pivot … 6 de ses livres ont été traduits en français. 40 lecteurs sur Babelio, 5 critiques correspondant à 4 titres, auteur méconnu !
Et pourtant il parait que « la draisine » a été un grand succès !
Mon exemplaire est un format poche de 1989, un peu plus de 400 pages avec des tous petits caractères.
La préface qui se veut commentaires précédant la lecture, déflore le sujet … la postface n’est qu’une étude proposée du livre, elle apporte la vision de Yves Delange sur le texte … l’une comme l’autre ne m’ont guère séduite.
Le narrateur est un homme qui se retrouve représenter la religion dans un coin paumé du Congo au début du XXe siècle au milieu d’une colonie chargée de construire une voie ferrée !
Il nous raconte son aventure … une traversée de l’Atlantique … une étape sur sainte Hélène … une arrivée au sud du Brésil …
Banal peut être mais …
A l’aide d’une draisine et avec comme compagnons, 3 individus pas vraiment singes, pas vraiment hommes.
Une drôle de lecture, un vrai défi !
Une étude anthropologique, où nous accompagnons ce narrateur dans son étude de ses drôles de compagnons … et … c’est facile à suivre, on se retrouve pris dans cette histoire, c’est presque amusant même si l’aventure reste rocambolesque.
L’auteur arrive à nous passionner et à nous amener à le suivre dans cette aventure avec un grand plaisir !
Le titre peut faire rêver, "la nuit qui s'annonce", peut être le rêve...
La photo sur la couverture est un avertissement, il s'agira dans ces pages d'évoquer la dernière nuit.
Comment finir sa vie ?
Certains se résignent à mourir, de façon passive ... laissant faire ... ou de façon active ... provoquant la fin par un abus quelconque de ce qu'on a aimé.
D'autres souhaitent comme le sportif donner tout ce qu'ils ont pour résister et prendre du plaisir jusqu'à cette ultime épreuve.
Un livre poignant évoquant les soins palliatifs et la thanatologie (1), jamais de façon misérabiliste et éloigné de toute sensiblerie, juste empreint d'une douce mélancolie, d'un besoin de lever le voile sur les derniers jours d'un être condamné par la science.
Quiconque a accompagné un jour, un être cher dans ses derniers jours et/ou sa dernière nuit, trouvera je pense, un sentiment de soulagement sur le spectacle de la décrépitude du corps, un simple détail dans le processus de la fin de vie.
J'ai revécu avec Hasse, mes visites à mon père dans les dernières années de sa vie, et j'espère qu'il a pu lui aussi vivre des moments de bonheur sur la route compliquée du dernier chemin.
N'oublions jamais qu'un jour nous nous retrouverons seul face à la porte noire et que nous n'aurons même pas conscience du moment où elle s'ouvrira et j'espère à ce moment me rappeler ce texte magnifique de "la nuit qui s'annonce" !
(1)
La thanatologie est la science de la mort ou en d’autres termes l’étude de la mort. Elle étudie les mécanismes et les aspects médico-légaux de la mort, tels que les changements corporels qui accompagnent la mort et la période post-mortem, ainsi que des aspects sociaux plus larges liés à la mort.
La photo sur la couverture est un avertissement, il s'agira dans ces pages d'évoquer la dernière nuit.
Comment finir sa vie ?
Certains se résignent à mourir, de façon passive ... laissant faire ... ou de façon active ... provoquant la fin par un abus quelconque de ce qu'on a aimé.
D'autres souhaitent comme le sportif donner tout ce qu'ils ont pour résister et prendre du plaisir jusqu'à cette ultime épreuve.
Un livre poignant évoquant les soins palliatifs et la thanatologie (1), jamais de façon misérabiliste et éloigné de toute sensiblerie, juste empreint d'une douce mélancolie, d'un besoin de lever le voile sur les derniers jours d'un être condamné par la science.
Quiconque a accompagné un jour, un être cher dans ses derniers jours et/ou sa dernière nuit, trouvera je pense, un sentiment de soulagement sur le spectacle de la décrépitude du corps, un simple détail dans le processus de la fin de vie.
J'ai revécu avec Hasse, mes visites à mon père dans les dernières années de sa vie, et j'espère qu'il a pu lui aussi vivre des moments de bonheur sur la route compliquée du dernier chemin.
N'oublions jamais qu'un jour nous nous retrouverons seul face à la porte noire et que nous n'aurons même pas conscience du moment où elle s'ouvrira et j'espère à ce moment me rappeler ce texte magnifique de "la nuit qui s'annonce" !
(1)
La thanatologie est la science de la mort ou en d’autres termes l’étude de la mort. Elle étudie les mécanismes et les aspects médico-légaux de la mort, tels que les changements corporels qui accompagnent la mort et la période post-mortem, ainsi que des aspects sociaux plus larges liés à la mort.
Publié en Suède en 1978 au prix d’un scandale retentissant dans le milieu, ce texte poursuit l’idée folle d’une euthanasie de principe des vieux qui atteindraient le jeune âge de 75 ans et ce, comme seule solution pour sauver l’économie du pays.
Je manquais forcément de connaissance sur le système suédois pour saisir les subtilités des discours qui s’affrontent dans ce roman qui prend la forme de discours à une conférence. Du coup, sans nuance… ils semblent enfoncer des portes maintes fois ouvertes et cette dystopie (qui, le Covid entre nous l’aura montré, n’en est pas forcément une…) ne m’a pas conduite à pousser ma réflexion sur le sujet. Dommage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Je manquais forcément de connaissance sur le système suédois pour saisir les subtilités des discours qui s’affrontent dans ce roman qui prend la forme de discours à une conférence. Du coup, sans nuance… ils semblent enfoncer des portes maintes fois ouvertes et cette dystopie (qui, le Covid entre nous l’aura montré, n’en est pas forcément une…) ne m’a pas conduite à pousser ma réflexion sur le sujet. Dommage.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
1962, une année avec une actualité brûlante … Mejesaistout nous rappelle les événements (1).
1962, le livre nous fait vivre en direct par l’intermédiaire d’un journaliste suédois en poste à Paris, les faits.
Le personnage de René Masselon ressemble fort à Roger Nimier, des archives du Monde nous rappelle ce qui s’est passé le 1 octobre 1962 (2).
L’année 1962 est vécue par le narrateur comme une année charnière, Paris laissant derrière lui ses traditions d’une vie particulière qui plus jamais ne seront identiques après, Paris tombant dans la mode de l’américanisation et ses corollaires de vie plus propres, plus chirurgicales et perdant sa fantaisie.
L’écriture est belle, travaillée parfois un peu érudite et nécessite quelques recours au dictionnaire (plutôt agréable).
L’étude des personnages est passionnante à la fois dans leur psychologie et dans leurs actes, pas toujours en accord mais n’est ce pas ce qui peut nous arriver à tous, à un moment où l’actualité se déchaîne et nous oblige à choisir notre camp.
(1)
Le 24 janvier … pour l’anniversaire de la « semaine des Barricades », l’OAS commet de treize plasticages dans le 6eme arrondissement de Paris, dont certain visent le domicile de journalistes comme Françoise Giraud de l’Express, Michel Droit, Alain Savary et Hubert Beuve-Mery directeur du Monde.
Le 29 janvier … explosion de la villa Andréa à El Biar, QG des barbouzes. Huit hommes sont tués par un colis piégé par l'OAS.
Le 7 février… dix attentats OAS ont lieu à Paris en deux heures contre les domiciles de plusieurs personnalités6 dont celui d’André Malraux.
Le 1er mars … arrestation des membres du réseau OAS de Bretagne.
Le 15 mars … assassinat de six dirigeants de centres sociaux à El Biar par l’OAS.
Le 18 mars … signature des accords d’Evian accordant l’indépendance à l’Algérie.
Le 19 mars … cessez le feu en Algérie en application des accords d’Evian.
Le 23 mars … affrontement dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger entre les forces armées françaises et l’OAS.
Le 25 mars … le dirigeant de l’OAS Edmond Jouhaudest arrêté à Orange.
Le 26mars … Quatre mille pieds-noirs manifestent pacifiquement dans le quartier populaire de Bab El Oued 1 Alger et approchent de la grande poste par la rue d’Isly, lorsqu’à 15 heures un soldat d’un barrage de l’armée française ouvre le feu sur la foule. Il est suivi par les autres militaires paniqués. La fusillade qui va durer douze minutes fait officiellement 46 morts (56 selon d’autres sources) et 150 blessés (200 blessés selon d’autres sources).
Le 6 avril … Roger Degueldre, chef des commandos deltas est arrêté.
Le 9 avril … fermeture des facultés à Alger, et le 11 d’une partie du port d’Alger à cause de l’OAS qui veut empêcher le départ des Européens ; le 27 avril, l’OAS s’attaque aux sociétés de réservations.
Le 13 avril … le général Edmond Jouhaud est condamné à mort, peine commuée en détention criminelle à perpétuité par le Président de la République le 28 novembre.
Le 20 avril … arrestation à Alger du général Raoul Salan, chef de l'OAS, condamné en mai à la prison à vie.
Le 2 mai … terreur en Algérie. Un attentat terroriste à la voiture piégée est commis au port d’Alger par des membres de l’OAS. Il fait plus de 60 morts morts et 150 blessés. Le 10 mai … sept femmes de ménage algériennes qui travaillaient pour des familles européennes sont assassinées par l’OAS au centre d’Alger. En réaction, le Si Azzedine, commandant de la zone autonome d’Alger ordonne l’exécution de tous les Français détenus.
Le 12 mai … télégramme du ministre d’État aux autorités militaires louis Joxe au haut-commissaire en Algérie Christian Fouchet stipulant que « les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie ».
Le 19 mai … début du rapatriement massif des européens d’Algérie. Un pont aérien est établi entre Alger et la France15. Plus de 900 000 Français d’Algérie et 91 000 Harkis se réfugient en France.
Le 23 mai … le général Salan est condamné à la réclusion à perpétuité, ayant obtenu des circonstances atténuantes.
Le 7 juin … pour la première fois, deux terroristes de l’OAS, condamnés à mort, sont fusillés. Les commandos Delta incendient la bibliothèque universitaire d’Alger. Point culminant de la « politique de la terre brûlée » menée par l’OAS.
Le 17 juin … l’accord Mostefaï-Susini signé entre le FLN et l'OAS marque la fin effective de la guerre d’Algérie.
Le 27 juin … capitulation de l’OAS.
Le 1er juillet … la population algérienne se prononce à 99,7 % des suffrages exprimés pour l’indépendance, lors du référendum d’autodétermination.
Le 3 juillet … la France reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie. Transfert de souveraineté à l’exécutif provisoire de l’Etat algérien.
Le 5 juillet … massacres de pieds noirs et de musulmans à Oran et dans l'Oranie.
Le 6 juillet … Roger Degueldre, militant des commandos Delta est fusille au fort d’Ivry.
Le 22 août … Attentat manqué de l’OAS au rond-point du Petit Clamart contre le Général de Gaulle.
Le 28 août … signature de neuf protocoles, conventions et accord franco-algérien ; protocole pour les conditions d'exercice des agents français en service en Algérie, protocoles financiers, protocole judiciaire, protocole pour l'exploitation du pétrole au Sahara...
(2)
L'écrivain Roger Nimier a trouvé la mort la nuit dernière dans un accident survenu sur l'autoroute de l'Ouest. Il roulait à bord d'une Aston-Martin vers 23 h. 30 lorsque, par suite d'une cause inconnue, la voiture a fait une terrible embardée et, après avoir heurté plusieurs bornes de l'accotement, s'est écrasée contre le parapet d'un pont à La Celle-Saini-Cloud.Roger Nimier devait succomber au cours de son transport à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Mme Casalis, née Durupt de Larconne, qui était à bord de la voiture, est dans un état grave.
1962, le livre nous fait vivre en direct par l’intermédiaire d’un journaliste suédois en poste à Paris, les faits.
Le personnage de René Masselon ressemble fort à Roger Nimier, des archives du Monde nous rappelle ce qui s’est passé le 1 octobre 1962 (2).
L’année 1962 est vécue par le narrateur comme une année charnière, Paris laissant derrière lui ses traditions d’une vie particulière qui plus jamais ne seront identiques après, Paris tombant dans la mode de l’américanisation et ses corollaires de vie plus propres, plus chirurgicales et perdant sa fantaisie.
L’écriture est belle, travaillée parfois un peu érudite et nécessite quelques recours au dictionnaire (plutôt agréable).
L’étude des personnages est passionnante à la fois dans leur psychologie et dans leurs actes, pas toujours en accord mais n’est ce pas ce qui peut nous arriver à tous, à un moment où l’actualité se déchaîne et nous oblige à choisir notre camp.
(1)
Le 24 janvier … pour l’anniversaire de la « semaine des Barricades », l’OAS commet de treize plasticages dans le 6eme arrondissement de Paris, dont certain visent le domicile de journalistes comme Françoise Giraud de l’Express, Michel Droit, Alain Savary et Hubert Beuve-Mery directeur du Monde.
Le 29 janvier … explosion de la villa Andréa à El Biar, QG des barbouzes. Huit hommes sont tués par un colis piégé par l'OAS.
Le 7 février… dix attentats OAS ont lieu à Paris en deux heures contre les domiciles de plusieurs personnalités6 dont celui d’André Malraux.
Le 1er mars … arrestation des membres du réseau OAS de Bretagne.
Le 15 mars … assassinat de six dirigeants de centres sociaux à El Biar par l’OAS.
Le 18 mars … signature des accords d’Evian accordant l’indépendance à l’Algérie.
Le 19 mars … cessez le feu en Algérie en application des accords d’Evian.
Le 23 mars … affrontement dans le quartier populaire de Bab El Oued à Alger entre les forces armées françaises et l’OAS.
Le 25 mars … le dirigeant de l’OAS Edmond Jouhaudest arrêté à Orange.
Le 26mars … Quatre mille pieds-noirs manifestent pacifiquement dans le quartier populaire de Bab El Oued 1 Alger et approchent de la grande poste par la rue d’Isly, lorsqu’à 15 heures un soldat d’un barrage de l’armée française ouvre le feu sur la foule. Il est suivi par les autres militaires paniqués. La fusillade qui va durer douze minutes fait officiellement 46 morts (56 selon d’autres sources) et 150 blessés (200 blessés selon d’autres sources).
Le 6 avril … Roger Degueldre, chef des commandos deltas est arrêté.
Le 9 avril … fermeture des facultés à Alger, et le 11 d’une partie du port d’Alger à cause de l’OAS qui veut empêcher le départ des Européens ; le 27 avril, l’OAS s’attaque aux sociétés de réservations.
Le 13 avril … le général Edmond Jouhaud est condamné à mort, peine commuée en détention criminelle à perpétuité par le Président de la République le 28 novembre.
Le 20 avril … arrestation à Alger du général Raoul Salan, chef de l'OAS, condamné en mai à la prison à vie.
Le 2 mai … terreur en Algérie. Un attentat terroriste à la voiture piégée est commis au port d’Alger par des membres de l’OAS. Il fait plus de 60 morts morts et 150 blessés. Le 10 mai … sept femmes de ménage algériennes qui travaillaient pour des familles européennes sont assassinées par l’OAS au centre d’Alger. En réaction, le Si Azzedine, commandant de la zone autonome d’Alger ordonne l’exécution de tous les Français détenus.
Le 12 mai … télégramme du ministre d’État aux autorités militaires louis Joxe au haut-commissaire en Algérie Christian Fouchet stipulant que « les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie ».
Le 19 mai … début du rapatriement massif des européens d’Algérie. Un pont aérien est établi entre Alger et la France15. Plus de 900 000 Français d’Algérie et 91 000 Harkis se réfugient en France.
Le 23 mai … le général Salan est condamné à la réclusion à perpétuité, ayant obtenu des circonstances atténuantes.
Le 7 juin … pour la première fois, deux terroristes de l’OAS, condamnés à mort, sont fusillés. Les commandos Delta incendient la bibliothèque universitaire d’Alger. Point culminant de la « politique de la terre brûlée » menée par l’OAS.
Le 17 juin … l’accord Mostefaï-Susini signé entre le FLN et l'OAS marque la fin effective de la guerre d’Algérie.
Le 27 juin … capitulation de l’OAS.
Le 1er juillet … la population algérienne se prononce à 99,7 % des suffrages exprimés pour l’indépendance, lors du référendum d’autodétermination.
Le 3 juillet … la France reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie. Transfert de souveraineté à l’exécutif provisoire de l’Etat algérien.
Le 5 juillet … massacres de pieds noirs et de musulmans à Oran et dans l'Oranie.
Le 6 juillet … Roger Degueldre, militant des commandos Delta est fusille au fort d’Ivry.
Le 22 août … Attentat manqué de l’OAS au rond-point du Petit Clamart contre le Général de Gaulle.
Le 28 août … signature de neuf protocoles, conventions et accord franco-algérien ; protocole pour les conditions d'exercice des agents français en service en Algérie, protocoles financiers, protocole judiciaire, protocole pour l'exploitation du pétrole au Sahara...
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L'écrivain Roger Nimier a trouvé la mort la nuit dernière dans un accident survenu sur l'autoroute de l'Ouest. Il roulait à bord d'une Aston-Martin vers 23 h. 30 lorsque, par suite d'une cause inconnue, la voiture a fait une terrible embardée et, après avoir heurté plusieurs bornes de l'accotement, s'est écrasée contre le parapet d'un pont à La Celle-Saini-Cloud.Roger Nimier devait succomber au cours de son transport à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches. Mme Casalis, née Durupt de Larconne, qui était à bord de la voiture, est dans un état grave.
Ambigu,parfois choquant .Mais une envolée littéraire
Lien : http://fr.msn.com
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Euthanasie programmée
La mort moderne, un roman-essai écrit en 1978 et traduit par Philippe Bouquet, traite de l’instauration par un gouvernement d’une mort programmée à 75 ans (pour commencer) « Nous naissons tous au même âge, n’est-ce pas, pourquoi ne pourrions-nous pas alors aussi tous mourir au même âge ? ». Autant vous dire que moi qui travaille pour les séniors, la longévité et le bien-vieillir, on est loin très, loin de ces idées dans ce texte de Carl-Henning Wijkmark.
Sur 2 jours, nous suivons un colloque secret réunissant politiques, scientifiques et économistes suédois réfléchissant aux moyens de pallier la crise économique qui touche le pays. Leur réflexion est simple et terrifiante, toute personne considérée comme une charge, inutile et improductive dans la société ne doit plus exister. Cette réflexion s’applique aux personnes âgées, mais également aux enfants handicapés qui seront assistés toute leur vie. Mais la Suède n’étant pas une dictature, cette proposition de loi devra faire l’objet d’une adhésion des citoyens en leur démontrant qu’ils agiront pour le bien collectif… Édifiant !
À sa sortie, ce roman a fait scandale et pour cause, la Seconde Guerre mondiale n’était pas très loin, et on ne peut que faire le parallèle avec la solution finale mise au point par les nazis. J’attendais beaucoup de ce texte, et même si j’y ai trouvé des réflexions intéressantes et un raisonnement qui fait certes froid dans le dos mais qui part certains côtés se tient (oui c’est horrible), je suis restée complètement spectatrice. Une dystopie qui n’en est pas une, ni dans la forme et ni dans les propos malheureusement.
La mort moderne, un roman-essai écrit en 1978 et traduit par Philippe Bouquet, traite de l’instauration par un gouvernement d’une mort programmée à 75 ans (pour commencer) « Nous naissons tous au même âge, n’est-ce pas, pourquoi ne pourrions-nous pas alors aussi tous mourir au même âge ? ». Autant vous dire que moi qui travaille pour les séniors, la longévité et le bien-vieillir, on est loin très, loin de ces idées dans ce texte de Carl-Henning Wijkmark.
Sur 2 jours, nous suivons un colloque secret réunissant politiques, scientifiques et économistes suédois réfléchissant aux moyens de pallier la crise économique qui touche le pays. Leur réflexion est simple et terrifiante, toute personne considérée comme une charge, inutile et improductive dans la société ne doit plus exister. Cette réflexion s’applique aux personnes âgées, mais également aux enfants handicapés qui seront assistés toute leur vie. Mais la Suède n’étant pas une dictature, cette proposition de loi devra faire l’objet d’une adhésion des citoyens en leur démontrant qu’ils agiront pour le bien collectif… Édifiant !
À sa sortie, ce roman a fait scandale et pour cause, la Seconde Guerre mondiale n’était pas très loin, et on ne peut que faire le parallèle avec la solution finale mise au point par les nazis. J’attendais beaucoup de ce texte, et même si j’y ai trouvé des réflexions intéressantes et un raisonnement qui fait certes froid dans le dos mais qui part certains côtés se tient (oui c’est horrible), je suis restée complètement spectatrice. Une dystopie qui n’en est pas une, ni dans la forme et ni dans les propos malheureusement.
Un livre pesant, presque angoissant tant il conjugue au présent toutes sortes de délabrements qui menacent la société.
Lien : http://www.actualitte.com/do..
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