à défaut d’une famille, des amies sincères et honnêtes seraient déjà un bon début.
Si Jamie aussi était présent, ce fut de moins en moins le cas à mesure qu’ils grandissaient. Il n’avait pas été envoyé en pension, contrairement à la plupart des garçons, mais avait de nombreux tuteurs à domicile. Lors de ses voyages pour affaires, Mr Weston prenait souvent son fils avec lui. Aux yeux d’Olivia, cela paraissait ennuyeux, quand bien même Jamie trouvait cela passionnant.
— C’est bien mieux que de rester à la maison à apprendre les déclinaisons latines, lui expliqua-t-il. Je préfère largement visiter les chantiers navals et les usines, voir comment les choses sont réellement faites. Même les rendez-vous avec les banquiers sont plus intéressants que n’importe quel exercice de mathématiques.
« — Bonne soirée, Lord Butor… pardon, Lord Burke.Palpant son visage douloureux, Tristan ne put que la regarder partir, trop choqué pour réagir. Elle l’avait battu, littéralement, et en était ressortie triomphante, une fois de plus ! Il n’aurait jamais dû la pousser dans cette pièce, mais il avait espéré la taquiner avec son paquet et l’obliger à lui demander gentiment de le lui rendre. Au lieu de cela, il se réveillerait demain matin avec un nez enflé et n’était toujours pas parvenu à remettre la Furie à sa place. »
- Je te recommande de le laisser t'embrasser, déclara sa tante.
Les yeux de Joan lui jaillir des orbites.
- Quoi ?
- Premièrement, cela prouvera qu'il te voit comme une femme désirable ; deuxièmement, la manière dont un homme embrasse dit beaucoup de choses. Une bise rapide n'apprend pas grand-chose – les hommes embrassent ainsi leur sœur. Un baiser dévorant, qui va trop loin, signifie souvent que l'intérêt de l'homme se limite à… des attentions déplacées, dit Evangeline après avoir toussoté. Mais un baiser qui taquine, qui séduit, qui enjôle plus qu'il n'exige, voilà le genre de baiser qu'un homme accorde lorsqu'il veut gagner le cœur d'une femme.
Rosalind, duchesse douairière d’Exeter, risquait dangereusement de perdre son sang-froid.
La charmante partie de campagne qu’elle avait organisée avec tant d’espoir était complètement gâchée après la malheureuse débâcle de la veille. Sa propre fille, surprise dans une situation extrêmement compromettante avec un débauché notoire ! Pis encore, un débauché contre lequel elle la mettait en garde depuis plus de dix ans. Rosalind avait autorisé David à inviter le jeune homme à Ainsley Park bien des années auparavant, parce que son beau-fils lui avait assuré que son ami n’avait nul autre endroit où aller pendant les vacances. Même si le jeune Langford – impossible pour Rosalind de se le représenter sous un autre nom, peu importe comment il se faisait appeler désormais – ne s’était jamais plus mal comporté que les autres amis de David, il y avait toujours eu quelque chose en lui qui l’avait rendue méfiante. Elle avait l’impression que même s’il se trouvait en compagnie de David et d’autres jeunes gens, il ne faisait pas vraiment partie de la bande, qu’il était en quelque sorte distant. Elle avait toujours estimé qu’il était une sorte de loup solitaire, et avait fini par demander à David de ne plus l’inviter afin de protéger son agnelle qui grandissait.
- Qu'est-ce qu'une nourrice?
- Quelqu'un pour jouer avec toi, préparer ton thé, te donner le bain et t'aider à t'habiller, expliqua Rosalind.
- C'est maman, rétorqua Molly en fronçant les sourcils.
Rosalind soupira tandis que Hannah rayonnait, comblée au-delà des mots par la réponse de Molly.
Au clair de lune, les changements sur son visage n’étaient plus aussi frappants. En fait, elle était tout aussi belle que dans son souvenir – peut-être même plus encore. Elle n’avait plus l’exubérance de la jeunesse, mais le chagrin n’avait pas détruit sa beauté. Il avait élimé la douceur, plus innocente et plus ronde, et lui avait laissé une mystérieuse qualité qui la rendait encore plus attirante à ses yeux.
Certaines personnes savaient apprécier les petits plaisirs de la vie : un bon livre, un beau jardin, un intérieur paisible. Rien ne leur plaisait davantage que de se cultiver en lisant ou en pratiquant un art tel que la peinture ou la musique, ou encore en secourant les faibles et les malades. De telles personnes étaient véritablement nobles et dignes d’admiration.
« C’est une ode à ta beauté, à ton charme, à ta compassion. Ou en étais-je ? Ah… Tu hantes mes rêves depuis le soir de notre rencontre, poursuivit-il après avoir effleuré sa nuque d’un baiser. Tu es entrée dans ma vie comme une comète, éblouissant mon cœur et mes yeux. Néanmoins, même moi je n’étais pas assez fou pour imaginer que tu me prêterais attention… »
« Tourmenté aussi par la pensée d’avoir dans mon lit une créature aussi sincère et audacieuse. Je ne voulais pas non plus être charmé par ton exubérance. Impressionné par ta loyauté envers tes amis. Touché par ta volonté de rendre notre mariage heureux, en dépit des terribles circonstances dans lesquelles il a eu lieu. »