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Citations de Celia Levi (50)


Ne plus avoir de travail ne m’inquiète pas. Se rendre compte que rien ne changera est autrement plus pénible. Je reste dans mon trou. Le ciel bleu et l’odeur de l’été me sont insupportables.
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Et Paris qui se vidait lui semblait hostile, indifférente dans ses airs de fête. (...) Elle essayait de se donner du courage (...) elle irait au Louvre qu'elle n'avait pas visité depuis longtemps, se promènerait. Sa mer serait désormais les toits gris où affleuraient des récifs de cheminées rouges. Elle retrouverait bientôt la Tannerie, un nouveau travail, une vie nouvelle s'ouvrait à elle. (p. 26)
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Paris était une ville dure, chère, on s'y sentait seul. Heureusement, il y avait beaucoup de choses à faire, des concerts, des endroits où sortir s'amuser. Au printemps on pouvait aller sur les quais, les Parisiens s'adoucissaient avec l'arrivée des beaux jours. (p. 39)
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Une vie à bricoler, à remplir des tâches ménagères, c'était une vie perdue.Le cours rapide des choses l'avait emporté sans qu'il ait pu dire un mot.Il avait été jeune un jour. Qu'est-ce que ce jour avait de différent d'aujourd'hui,puisqu'il était la même personne?Son avenir alors semblait ouvert; il n'avait pas pensé au destin.Il ne s'était pas dit que tout se refermerait inéluctablement sur un quotidien qui n'était ni la vie ni la mort.(...) Le constat de la dissolution de sa vie et de son incapacité à y remédier le plongeait dans un état d'hébétude plus que de désespoir. Le désespoir lui eût peut-être donné cette force qui s'empare à certains moments des âmes faibles et leur insuffle l'instinct nécessaire à leur survie.
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Quand j’étais enfant, mes parents me racontaient un roman chinois qui s’appelle «Le Rêve dans le pavillon rouge». Une des héroïnes pleure tout le long du roman. Dans une vie antérieure, dans le Jardin des Songes abolis, elle fut une plante sur le point de dépérir car personne ne l’arrosait. Une pierre magique l’arrosa, lui sauvant ainsi la vie. Réincarnée en humaine, elle doit verser ce tribut à cette pierre qui n’est autre que son cousin dont elle est amoureuse mais qui est destiné à une autre. Elle pleure car son être est voué à la reconnaissance par les larmes et elle pleure de tristesse car sa vie est vouée au malheur. Peut-être ai-je moi aussi été une plante dans une vie antérieure ?

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Je suis dans une grande agitation. J'ai reçu une lettre des Assédic. Il me manquerait un cachet. Je me suis empressé de téléphoner. On m'a expliqué que j'avais effectué trois cachets de suite et que, par conséquent, au lieu d'être comptés pour douze heures ils était comptés pour huit heures, c'est une nouvelle loi qui serait entrée en application courant août. Je leur demande de faire une exception, j'ai argué qu'un de leurs collègues qui avait compté mes cachets avec moi ne l'avait pas mentionné, c'était peine perdue. Tout est à recommencer, je dois trouver ce cachet et encore remplir le formulaire.
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Comme si d'ailleurs ils n'étaient pas seuls ! ils soliloquent à plusieurs, ont l'illusion d'un dialogue, d'une parole partagée, du grand tout. Le collectif c'est la pire des illusions. Au moins avant, ils étaient devant leur télé ou devant le comptoir à s'arsouiller, conscients de leur condition misérable, de leur solitude, et voilà maintenant qu'ils feignent de croire qu'ils sont ensemble ! quelle blague ! c'est désespérant ! et quel cynisme de les encourager !
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Le bonheur ne pouvait venir des parties basses du corps mais du cœur et de l'esprit.
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Entre un shot de vodka et un rhum arrangé, ils passaient d’un pessimisme noir (la fin du monde était proche) à un enthousiasme béat pour les énergies renouvelables. Un soir, ils convinrent qu’ils avaient de la chance de travailler dans un endroit qui sensibilisait aux problèmes actuels, malgré tout ce qu’on pouvait reprocher au lieu.
Ils répétaient des phrases glanées à la radio, des formules toutes faites lues dans les journaux, s’en gargarisaient, l’œil embué ; les regards se faisaient vagues. Ils devenaient tendres. Chacun déclarant à l’autre combien il l’appréciait, un sentimentalisme débordant qui très vite leur ferait un peu honte. Jeanne, qui n’était pas habituée à boire autant, était émue, elle était bercée par ce flot de paroles ineptes. Elle était heureuse d’être embrassée, flattée de toute cette sympathie, qu’elle imaginait être une communion des âmes. Et il est vrai que les chicaneries du quotidien s’évanouissaient pour laisser place à une affection qu’ils pensaient sincère. Dans ces moments de brume de l’esprit, d’épanchement des coeurs, ils étaient remplis de tendresse, tout en sachant – et souhaitant écarter la conscience du caractère éphémère de ce sentiment – que le lendemain les intérêts personnels reprendraient le dessus.
Ces soirées scellaient tout de même des amitiés et cela Jeanne l’avait compris.
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INCIPIT
«Mets-toi là» lui avait-elle dit. «Là», Jeanne ne savait pas où cela se trouvait avec toute cette cohue, les radeaux, les bateaux et les danseurs épars. Elle se posta près du canal cherchant des yeux les tenues orange des accueillants dispersés. La foule se pressait, Jeanne se sentit entraînée. Elle dépassa une accueillante qui répondait à un couple et montrait du doigt un point au loin à droite. Elle aurait voulu lui parler, derrière on la poussait. Elle était sur la péniche. « Larguez les amarres. » Une sirène hurla. La fanfare commença à jouer, sur l’embarcation des personnes agitaient leur main comme si elles partaient pour un long voyage. Sur le quai, les gens s’amusaient, des jeunes buvaient dans des chopes, allonges sur des chaises longues. Il y avait aussi des tables rondes sous les marronniers, une petite buvette où une queue s’était formée. Les péniches accostées en face vacillaient légèrement car un vent frais s’était levé. Jeanne frissonna. Les rayons du soleil déclinant illuminaient l’horizon de teintes dorées. Elle aperçut l’imposant édifice en briques rouges, les deux cheminées, et devant, tout le long de l’ancien chemin de halage, les cabanons en tôle ondulée et en verre. Les accueillants s’affairaient, ils dépliaient des chaises; certains, en faction, se tenaient à côté des barrières. Des enfants faisaient des courses de tricycle, c’étaient des tricycles bleus avec des poignées en bouchons de plastique conçues par un artiste belge spécialement pour l’occasion, il fallait y faire attention. Elle s’appuyait au bastingage et regardait les habits et les visages des passagers tout en se demandant si un responsable ou un collègue ne pourrait pas lui donner des instructions. Les jeunes femmes portaient des robes légères aux couleurs vives, les hommes des pantalons retroussés sur les chevilles. Ces toilettes lui donnaient une impression de gaieté, d'ivresse. On entendait, alors que la péniche s’éloignait, les applaudissements et la fanfare qui reprenait. Sur le quai, le public attroupé battait la mesure, un cornet de frites à la main, un vrai cornet en papier journal. Les légers remous lui donnaient mal au cœur, elle s’accrochait au parapet plus fermement. Elle se pencha, derrière elle entrevoyait la façade des Magasins généraux, la structure métallique du pont, et devant, sur l’eau, l’ombre noire des arbres qui suivaient la ligne droite du canal. Des radeaux partaient dans leur direction, et des éclats de rire étaient recouverts par la musique, elle n’avait pas vu qu’il y avait également des pédalos, des petits points plus bas éparpillés. Elle se dirigea vers la marquise, tentant de se frayer un chemin à travers la foule compacte sur le pont. Elle réussit à voir un homme avec le gilet orange qui distribuait des prospectus. Elle s’approcha de lui pour savoir ce qu’elle devait faire. Il était occupé, tout le monde lui posait des questions, il avait l’air survolté, son talkie émettait des sons brouillés. Qui était-elle ?... une nouvelle.. Paula ne lui avait-elle rien dit ?... ils allaient bientôt rentrer de toute façon, elle n’avait qu’à se mettre à la sortie, ah il y avait déjà quelqu'un, qu’elle se poste donc près du boulard.… dire qu’ils seraient à quai dans dix minutes, ah oui qu’elle parle aussi du programme. Il lui remit une petite pile de dépliants. Elle ne savait pas ce qu'était un boulard, et ne se souvenait que vaguement du programme, elle regarda le prospectus. Elle n’eut pas le temps de l’interroger car il avait déjà disparu. Elle resta les bras ballants, écoutant des bribes de conversations.
La péniche s’immobilisa. Elle retournait vers la berge.
Jeanne se sentait perdue. La fanfare avait cessé de jouer. Des musiciens se préparaient pour le bal, les techniciens installaient des micros, branchaient des amplificateurs. Les VIP buvaient dans les cabanes qui ressemblaient à de petits salons avec des tables basses, des poufs, des coussins.
Le maire allait arriver, avec la ministre de la Culture. Il fallait se tenir prêt, des accueillants couraient, donnant des ordres dans leur talkie, il restait des transats à replier, il fallait remonter au bureau imprimer des programmes, disposer les chaises, un lutrin s’était cassé, vite, vite. Un homme grand et maigre, chauve, avec un veston violet, des bretelles au pantalon, parlait à Paula, elle hochait la tête. Il vérifiait, tournait sur lui-même, puis serrait des mains. Que dirait-on si on la surprenait comme ça, immobile, à ne rien faire. Escortés par la sécurité, la ministre et le maire se dirigeaient vers une estrade face au canal. Un homme de la sécurité la poussa vivement. Elle se plaça derrière la foule qui entourait l’estrade. Le micro fonctionnait mal, Paula courut en chercher un autre accompagnée d’un technicien au tee-shirt noir.
La ministre prit la parole, Jeanne ne parvenait à voir que des têtes et des dos. «Quelle belle énergie, quelle vie, une ambition pareille, moi je le confesse je n’y croyais pas à ce projet…» Elle n’écoutait pas, son esprit vagabondait… «la culture pour tous…» Combien pouvait-il y avoir d’accueillants? Elle n’aurait pas reconnu le jeune homme avec qui elle avait échangé deux mots sur la péniche. Et Paula était-elle la chef des accueillants? Elle lui avait été présentée comme sa «référente». Elle regarda du côté de la péniche, il y avait une femme et un homme qui s’adressaient à deux accueillants, la femme faisait de grands gestes, était agitée, l’accueillant parlait au talkie, Jeanne réussit à s’extraire de la masse, ils avaient peut-être besoin d’elle. L’accueillant au talkie s’était éclipsé. Jeanne, qui s’était rapprochée, n’osait pas interrompre la fille au gilet orange qui parlait à l’homme. Elle comprit que le couple ne retrouvait plus son enfant. Elle demanda si elle pouvait aider. L’accueillante, une petite blonde frisée, la prit à part: «Ouais s’il te plaît, j'ai autre chose à foutre, gère la mère elle est hystérique, tu nous dis.» Elle s’éloigna. Jeanne resta avec les parents. La mère criait: tout le monde s’en fichait, pourquoi ne cherchait-on pas? Jeanne tentait de la rassurer, ils étaient justement partis pour régler la situation. Elle demanda aux parents de décrire l’enfant, quel âge avait-il? quel était son nom? Gaston, un joli prénom, elle se repentit, ce n’était pas le moment, ça lui était venu comme ça. Où l’avaient-ils perdu? Dix minutes… près de la péniche. Où avaient-ils cherché? au stand de tricycles? les enfants adoraient les tricycles. Près de l’orchestre? Le père s’impatienta, ils avaient déjà tout dit à ses collègues. Jeanne leur demanda de rester où ils étaient, elle chercherait parmi le public. «Merci» lui dit la mère d’un air méfiant. Avait-elle compris que c’était son premier jour?
Elle tapotait l’épaule des gens, les faisant sursauter, pour demander s’ils n’avaient pas vu un enfant seul, roux, de quatre ans. Ils ne prêtaient pas attention à ce qu’elle disait, secouaient la tête, irrités. Le discours continuait: «Un voyage d’une rive l’autre, d’un monde à un autre, de l’urbain à l’art, du faber à la fabrique.» Elle aurait dû rester à écouter le discours tranquillement. Elle ne connaissait pas le lieu. Ne savait déjà plus où étaient les tricycles. Elle dévoilait toute son incompétence, ses employeurs diraient qu’elle avait fait n’importe quoi, que se passerait-il si l’enfant n’était pas retrouvé? Plus de trace de gilets-orange. Jeanne eut l’idée de fouiller la péniche. Un agent de sécurité lui barrait le passage. Elle lui expliqua la situation, il ne savait pas, n’avait pas vu d’enfant, n’avait pas de talkie, ne pouvait pas bouger de sa place, il la laissa néanmoins passer. La péniche vide semblait immense. Elle chercha sous les banquettes, sur le pont. L'enfant n’y était pas.
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Celia Levi
Ces discours tonitruants sur l'égalité, la tolérance, c'est la social-démocratie d'aujourd'hui. Dès qu'il y a une opposition légère aux fondements idéologiques de la société ou au "projet" de la Tannerie, le patron ou le pouvoir montrent leur vrai visage et la répression, quelle qu'en soit la forme, n'est jamais très loin. Les employés de la Tannerie, à l'exception d'un personnage, sont lâches, ils ne pensent pas de façon collective mais très individuelle ; pire encore, leur cruauté est teintée d'une apparente bienveillance. Toutefois, ils sont autant victimes que bourreaux et participent par leur passivité à leur propre aliénation.

Dans le journal "Le Soir" des 28 et 29 novembre 2020
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Celia Levi
Les personnages sont spectateurs et ne s'engagent jamais réellement. Ils parlent beaucoup, répètent les phrases qui traînent à la radio ou dans les journaux. Ce qui les intéresse, c'est se dévertir.

Dans le journal "Le Soir" des 28 et 29 novembre 2020
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Mon âme atteint la plénitude lorsque le yin de mon trait horizontal croise le yang de mon trait vertical.
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Il y avait quelque chose de rassurant dans ce paysage laiteux, elle se disait que peut-être la mort était une brume épaisse qui vous ensevelissait en silence.
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Elle pensait à leurs rapports de façon abstraite, n'imaginait pas leurs étreintes, ni même la naissance d'une relation. Elle ne s'était pas demandé non plus quels étaient son caractère, ses goûts, ses préférences. Elle avait crée une personne évanescente avec qui elle conversait quotidiennement, qui accaparait ses pensées, à qui elle voulait plaire. Elle se rendit compte, alors qu'elle marchait, qu'elle ne le connaissait pas.
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Elle pensait à cette poésie de la ville, le rythme des toits, du macadam, la rapidité des alignements, et la lenteur des quais, la permanence du zinc, la langueur des ponts. (p. 236)
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Tandis que Paris, fit remarquer Emma, se transformait en musée, ça ne bougeait plus, une cité fossilisée, à part quelques rares endroits à l'est. Et puis, c'était si cher. Chacun évoqua le prix de son loyer, sa difficulté à se loger. Il fallait sortir de la ville intra-muros, d'ailleurs avec le projet du Grand Paris l'opposition Paris-Banlieue n'avait plus de sens. (p. 68)
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C'était, dans ce temple de l'art, l'irruption de la réalité la plus prosaïque, presque la plus vulgaire, que de voir ces attachés-cases, et ces visages usés, communs, ces silhouettes fatiguées, ces habits bon marché. On se serait attendu à voir des pauvres en guenilles, des pauvres d'un autre temps, des pauvres de reconstitution, des vieillards à barbes bibliques, à nez aquilins. (p. 47)
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La tablée s’indignait. Mais aucun ne semblait réellement croire aux phrases qu’ils prononçaient. Jeanne écoutait, n’osait rien dire. Elle pensait à son contrat qui devait être renouvelé, avait peur qu’il ne le soit pas avec cette affaire. Saïd avait des mouvements d’épaules, une moue dégoûtée. Les conversations particulières reprirent. On se racontait ses expériences, les humiliations subies, la dureté du travail, le sentiment d’exploitation, les contrats de courte durée qui se prolongeaient. Ils revenaient sur la réunion, les mots insultants, de petits détails. Et les mêmes expressions étaient répétées d’un groupe à l’autre. Julien pour une fois ne tenait pas le crachoir, il arborait un air affligé, pensif. Plus ils parlaient, plus ils se sentaient honteux, chacun de son côté, d’avoir été corrigés publiquement, d’avoir accepté l’offense. Ils avaient peur, pas d’un renvoi, non, c’était une crainte sourde, plus profonde, un sentiment confus qui les envahissait, qui était plus fort que l’amour-propre, que la honte, un besoin irrépressible de tranquillité. Saïd et Nadia murmuraient à l’écart, ils semblaient s’entretenir de tout autre chose. Jeanne les observait. Elle se rappelait ce que Marianne lui avait dit, qu’ils étaient ensemble. Jeanne trouvait qu’ils se ressemblaient, ils avaient tous deux un air grave et enfantin à la fois. Ce qui se passait à la Tannerie ne les atteignait pas. Jeanne se demandait ce que Saïd avait ressenti lorsqu’il était sorti de la salle. Il n’avait pas commenté l’incident, comme s’il l’avait déjà oublié. On commençait à bâiller, il était temps de se séparer. Rien ne fut décidé. Ils verraient bien.
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Il faut livrer bataille à la dérive linguistique qui nous fait prononcer des phrases telles que " gérer des enfants" au lieu de "s'occuper des enfants" ," technicien de surface ", au lieu de" balayeur".
En employant ses mots nous nous faisons complices de la société, nous approuvons ses valeurs.
Les mots sont le miroir de la pensée, aussi qui " parle mal pense mal"
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