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Citations de Celia Levi (50)


Il passa devant la synagogue. Les juifs sont comme nous, ils ont eu Hitler, nous avons eu Mao, ils ont dû se cacher, fuir leur patrie. (p. 19)
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De toute façon, on vivait dans une société qui sacralisait le travail, n'avait-elle pas remarqué que quand on rencontrait une personne pour la première fois, on lui demandait immédiatement ce qu'elle faisait comme travail, et non ce qu'elle aimait par exemple, comme si le travail définissait l'être. (p. 69)
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Jeanne se mit à réfléchir au sentiment de solitude. Quelque fois cela lui plaisait d'être seule, de se soustraire au regard d'autrui. Elle avait été seule au cours de son existence, peut-être que c'était parce qu'elle était enfant unique, on disait que généralement les enfants uniques étaient des solitaires. Mais depuis qu'elle habitait à Paris, cela lui pesait. Elle s'était mise à rechercher la compagnie des autres, à éprouver un désir fou de les entendre, de savoir comment ils vivaient, ce qu'ils pensaient, elle était prise d'une curiosité insatiable pour eux, elle devait les connaître à tout prix. (p. 107)
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Marianne lui avait proposé de se retrouver le lendemain pour prendre un verre après le turbin. Elle avait une amie ! Et non un pis-aller ! Une fille de son âge ! (...)
Une fille insouciante qui lui transmettait sa liberté, son goût de la vie, qui l'entraînait dans ce tourbillon qu'elle avait, elle s'en rendait compte, toujours attendu. (p.73)
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Julien hésitait: "Enfin non mais, je veux dire, enfin les gens se parlent. On vit dans une société où les gens ne communiquent plus vraiment, ils ont besoin de se raconter, de retrouver la fonction qu'avait une place publique, le forum romain, avant les réseaux sociaux. Toute occasion de contact humain est bonne à prendre. Contrairement à toi, je suis un vrai démocrate, je ne crois pas que certains êtres soient supérieurs à d'autres. Oui, je l'avoue, ça me touche de voir ces personnes qui débordent d'une envie irrépressible de parler, comme s'ils s'étaient retenus toute leur vie. (...) La solitude est la maladie de l'époque. (p. 271)
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Jeanne sentait que des bases théoriques lui manquaient, qu’elle n’était pas rompue à l’art du discours. Elle réussissait désormais à intervenir, apporter des précisions, des miettes recueillies ici ou là, mais dès qu’il s’agissait de convaincre ou de réfuter, elle était démunie, tout s’effondrait, n’était plus sûre de rien, pas même de ce qu’elle défendait.
Tout le monde ne pensait donc pas comme à Nuit debout, il y avait toute une frange de la population dont les opinions différaient totalement de celles qu’elle avait nouvellement acquises. p. 281
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Il se montait la tête; sa colère enflait et cherchait un exutoire. C'était la nouvelle génération. Ils ne connaissaient rien. Ils n'avaient pas vécu la Révolution Culturelle, ils étaient gâtés, alors que lui n'avait rien eu, maintenant c'était trop tard. Il était comme ces machines que l'on jetait à la casse. Il n'avait aucune compétence, aucun diplôme. Il comprit qu'il ne s'appartenait pas, il faisait partie d'un tout, son pays, une structure sociale à l'intérieur de laquelle il devait exercer une fonction. (...) il n'avait même plus assez de force pour comprendre quelles étaient ses aspirations. (p. 37)
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Jeanne n'avait jamais pensé à Julien comme à son supérieur hiérarchique, il était certes pour elle d'une autre espèce, l'espèce des Parisiens à l'aise, qui savent tout, connaissent la vie, le monde, ont voyagé. (p. 165)
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Elle se souvint que c'était Xavier qui avait parlé de la solitude de l'homo technologicus. les gens ne se voyaient que rarement et lorsqu'ils se voyaient ils étaient arrimés à leur tablette, à leur téléphone portable. Il y avait une impossibilité de la communication dans la société de l'hypertechnologie. L'assistance s'était moquée de lui, c'était une constatation un peu banale. Julien l'avait contredit, c'était une question constante de l'humanité, déjà développée dans -Le Banquet -avec la quête de l'autre moitié pour combler un manque primordial, et la question avait été approfondie par Heidegger, l'idée de l'homme jeté là, sans parler avant lui Pascal terrorisé par l'immensité du cosmos, bref c'était la condition humaine. (p. 107)
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Jeanne était désormais accoutumée à ces jeunes aux jolis visages. Elle étudiait leurs toilettes, les manteaux pelucheux des filles, leurs bottines. Elle se comparait. Elle sentait que ses habits à elle étaient trop passe-partout, qu'ils ne suivaient aucune mode, qu'ils ne disaient rien sur elle, ou plutôt dans leur insignifiance ils disaient qu'elle n'était rien. (p. 94)
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Jeanne se demanda pourquoi elle admirait tant ces filles, pourquoi elle prêtait aux habitants de cette ville [Paris ] une sorte de hauteur, de supériorité. (p. 59)
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Le Fou

Je suis l'Histoire que les hommes ne voient pas, je suis la haine que chacun porte en soi, je suis les enfants qui rient au bord des sources claires et je suis ces vieux qui meurent dans les hospices. Je suis sale comme une grande ville, les stigmates de la misère humaine sont ma sanctification, je suis fier car je ne suis rien mais je suis tout. (...) (p. 11)
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Jeanne l'écoutait avec attention, elle objecta que la ville offrait des divertissements, la possibilité de s'instruire, il y avait une offre culturelle qu'il n'y avait pas à la campagne, et puis l'hiver il y avait ces longues soirées mornes. L'ennui était subjectif, regarder les arbres, les oiseaux, observer les insectes n'était pas ennuyeux pour lui. Et d'ailleurs, profitait-elle de toute cette offre dont elle parlait ? Il fallait en plus payer ! La nature jusqu'à présent était encore offerte. "Tu as toujours été une citadine" dit-il pour conclure. (p. 192)
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Il soupira : " Que j'aime Paris l'été. La ville est débarrassée de ses artifices, elle nous appartient, s'offre à nous, et les résistants, ceux qui restent encore malgré la chaleur, comme toi et moi, eh bien, nous pouvons en profiter, jouir de sa beauté, la redécouvrir. Il y a des passages, des endroits sombres, que l'on n'imaginerait pas. (p. 167)
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Elle était soulagée de savoir que son contrat était renouvelé. elle était sortie du bureau en nage, remuée par cette conversation, par la présence de ce beau garçon, élégant, intellectuel, qui lisait de la philosophie et semblait toujours nourrir des réflexions profondes. (p. 104)
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Et puis, peu à peu, j'ai compris que c'était beau de voir des personnes qui crevaient de solitude prendre la parole, la France qu'on n'entend pas. Et ils bénéficient de l'écoute qu'ils n'ont jamais. Pourquoi les clochards ne pourraient-ils pas parler ? Y'a des choses dingues comme le projet d'une nouvelle constitution. C'est très hétérogène, toutes les luttes de ces dernières années y sont concentrées, les migrants, les ZAD, l'antispécisme, les féministes. Bon, il y a aussi des radicaux, des casseurs, mais dans l'ensemble c'est pacifiste. On en revient à la base, à analyser ce qu'est la politique, vivre les uns avec les autres (...) A Maubert, il y avait quatre cents personnes réunies pour soutenir dix gars, ça dépasse la loi Travail, c'est la possibilité d'un monde meilleur qui s'ouvre, plus solidaire aussi. (p. 248)
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Il confondait avec la théorie de l'offre et de la demande.
Même si dans l'économie actuelle cela n'avait plus beaucoup de sens. Ils regardèrent Saïd avec étonnement. " C'est une question de mode, reprit-il, tout le monde veut être pareil. Tout se ressemble, est interchangeable, les gens sont tous pareils en se croyant irremplaçables. Ce n'est pas un objet que l'on achète, c'est la mise en scène de soi-même, ce qu'il dit de nous. (p. 224)
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Chacun prit son livre. Erwan lisait l'-Usage du monde-. Il rompit le silence pour partager avec elle ses impressions de lecture, c'était passionnant, c'était un monde disparu, une façon de voyager qui remettait en question les modes de vie actuels. (p. 191)
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Leur conversation était comme le bruit de l'époque, de la ville. Une langue nouvelle qu'elle commençait à apprendre et qui ce soir-là la fatiguait, qu'elle n'avait pas envie de pratiquer. (p. 95)
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Chère Louise (...)
J'ai décidé pour perdre du temps de ne pas prendre le bus, mais marcher jusqu'à chez eux et j'ai découvert la ville, le fourmillement architectural. La lumière jaune et douce éblouit pourtant, elle insuffle une vitalité que je n'ai jamais vue aux lumières françaises. La ville se réveille et se peuple, l'agitation commence, de mon banc, je vois tout. Sur cette petite place, j'ai l'impression d'être au coeur du monde. c'est beau de sentir le sommeil et le retour de la vie. Il y a plein de bicyclettes déglinguées de toutes les couleurs, elles vont, elles viennent, tout ça frétille; le temps semble suspendu aux roues antiques de ces vélos encore plus antiques. On dirait que le temps et la modernité ne sont pas passés par là. Il n'y a plus d'époques, plus de marques temporelles, la vie est.
je me sens remplie d'une vague d'enthousiasme et j'aimerais serrer tout le monde dans mes bras. (p. 12)
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