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Critiques de Chris de Stoop (38)
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Ceci est ma ferme

Le récit est parfois ardu, car le lecteur circule dans un lacis de digues, de villages, de demeures difficilement repérables sur une carte. Mais il est question de paysages ancestraux saccagés, d’arbres déracinés, d’une harmonie rompue entre l’individu et le monde.
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Ceci est ma ferme

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Elles sont si gentilles, monsieur. Les traf..

20 ans plus tard, où en sommes-nous? Nulle part. Je dirais même que nous nous sommes enfoncés. Dodo la Saumure est sur nos écrans de télévision, comme un Tonton Flingueur pas drôle.



Le livre de Chris de Stoop collecte les témoignages. Nous assène des coups de poing à l'estomac. Du beau journalisme.
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Le Livre de Daniel

C'est en mars 2014 que l'existence de Daniel a basculé tragiquement dans sa vieille ferme située près de la frontière française en Belgique.



En effet, l'oncle octogénaire de l'auteur a été retrouvé assassiné par une bande de jeunes d'un village voisin. Ces derniers, désœuvrés et paumés, en quête d'argent, ont considéré Daniel Maroy comme une proie facile puisque celui-ci ne faisait pas confiance aux banques et gardait son argent chez lui.



Lors du procès, cinq ans plus tard, Chris de Stoop y assiste en tant que partie civile même s'il connaissait très peu ce vieil oncle qui vivait comme un ermite depuis de nombreuses années.



Au travers de ce récit, ce fait divers est reconstitué mais pas seulement. L'auteur exprime également son besoin de comprendre, mène une enquête minutieuse et nous retrace le procès. Qui était vraiment Daniel ? Comment ce groupe de jeunes en est-il arrivé à commettre l'irréparable ? 



Une lecture poignante, stupéfiante, qui met notamment en avant l'indifférence des villageois qui savaient, dresse un portrait du monde rural d'aujourd'hui et rend hommage à son oncle disparu.



Un récit glaçant.
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Le Livre de Daniel

Daniel est un vieux fermier de 84 ans. Solitaire, il vit à l’écart de tous y compris de sa famille. Parce que lorsqu’il va faire ses courses Daniel prend trop d’argent avec lui il attise la convoitise d’une bande de désœuvrés qui, avant de le voler l’assassinent à coups de fourche, et filment la scène sans la moindre émotion.



Son neveu, Chris de Stoop, journaliste engagé, va se constituer partie civile au procès des jeunes et enquêter pour savoir comment tout cela a été possible.



Le livre de Daniel raconte un drame affreux avec une immense pudeur, s’interroge sur le silence des voisins – notre silence, en fait - face à cette tragédie. Il retrace le parcours des jeunes, pauvres pour la plupart d’entre eux et issus de familles déchirées. En attirant notre attention sur Daniel, un des derniers fermiers du Hainaut, il questionne avant tout notre humanité et ses dérives. Son livre, traduit du néerlandais, est poignant.
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Le Livre de Daniel

La vie d'un homme marginal vue par une bande de "petits délinquants" qui sous l'impulsion du groupe parviennent à commettre l'irréparable. Voilà pour l'histoire de ce fait divers réel mais ce qui m'a marquée dans ce récit c'est la banalisation de l'acte, l'attitude du bourgmestre, certains habitants mis au courant des méfaits mais qui n'ont pas pris la peine d'appeler les secours, l'effet d'entraînement du groupe, le fait que les auteurs soient en liberté pendant 4 ans entre la fin de leur détention préventive et le procès (pour retourner en prison après le procès). La vie d'un homme compte si peu...
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Le Livre de Daniel

Chris De Stoop est un journaliste belge, c’est un homme engagé. Il a notamment enquêté pendant un an (sous couverture) sur un réseau international de trafic d’êtres humains. Dans ce livre, il parle de son oncle Daniel, dont il est l’un des descendants parmi d’autres. Apprenant l’assassinat de Daniel, il a décidé de se porter partie civile au procès des accusés. Pour assister aux quinze jours de réflexions, témoignages etc, il a eu besoin de comprendre. Mieux connaître Daniel, mieux cerner les jeunes fautifs. Non pas pour juger ou obtenir une quelconque réparation, mais pour avoir des explications.

Dans ce recueil, il redonne vie à son oncle, il libère la parole de certains témoins, il analyse les faits, recherchant ce qui a pu pousser des adolescents désœuvrés à commettre l’irréparable. Bien sûr, ils n’ont pas eu une enfance facile, Ils n’ont pas trop réussi à l’école, ils vivaient dans un coin perdu avec beaucoup de chômage et l’envie d’avoir une moto, un IPhone etc…. Bien sûr c’est facile de trouver des excuses….

Chris de Stoop ne juge pas, il ne tombe jamais dans le pathos. Il raconte Daniel, qui a repris la ferme parentale, qui était amoureux (mais elle a dit non), qui maintenait les traditions et la façon de travailler de ses parents. Il était respectueux de tout ça. Il vivait à l’ancienne, pas de chéquier, pas de télévision…. Il faisait ses courses en tracteur et promenait son argent avec lui. Marginal ? Non, libre.

« Dans sa ferme, derrière ses volets fermés et sa porte barricadée, personne ne pouvait le voir ni l’entendre, il pouvait être simplement lui-même. Libre. »

Pourtant, pour le psychologue qui a parlé aux accusés, « Daniel Maroy s’est déshumanisé lui-même. » Il s’est placé en dehors de la société et les bourreaux ne réalisaient pas qu’ils martyrisaient un humain…. Je comprends aisément que cette phrase est « dérangée » l’auteur.

Il a attendu soixante-deux mois entre le décès de Daniel et le procès. C’est long, très long….Il a rencontré des voisins, des commerçants, les accusés, et il retranscrit tout cela d’une plume vibrante sans haine, ni jugement. Il veut simplement répondre à la question « Pourquoi ? » et il le fait très bien.

Les jeunes ont participé à des degrés divers, ils se sont laissé emporter vers la violence. Ils ont fait les mauvais choix, sans se douter que cela entraînerait des dommages collatéraux dans leur famille. Il est intéressant de voir comment chacun s’est d’abord positionné, rejetant la faute, minimisant ou assumant…Certains seront marqués à vie, par la prison, ou parce qu’ils ne se pardonneront jamais d’avoir agi ainsi. D’autres passeront à autre chose ou seront tiraillés sans cesse, hantés peut-être ….

D’autre part, « le vieux crasseux » comme certains l’appelaient redevient « homme » dans ce texte, il existe, il vit, et le lecteur ne pourra pas l’oublier.

L’auteur aborde des thématiques très actuelles. La difficulté pour les agriculteurs de tenir lorsque l’exploitation est trop petite et qu’un problème surgit (une panne sur un engin agricole et c’est tout un budget qui bascule dans le rouge). Le désœuvrement des jeunes dans les régions ou les villes où ils se cherchent, manquant de tout ce qui leur fait envie et qu’il serait tellement plus cool de posséder. Alors, si de l’argent facile est à portée de mains… D’ailleurs n’est-ce pas le vieux qui les a tentés en montrant ses billets ?

Cette lecture est bouleversante. Chris de Stoop a le bon ton, les mots justes (merci à la traductrice). Son texte l’a sans doute aidé à avancer, il est porteur de sens et a dû faire du bien à tous ceux qui appréciaient Daniel.

NB : Ce livre est resté numéro 1 des best-sellers aux Pays-Bas pendant longtemps.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Le Livre de Daniel

Dans « Le Livre de Daniel », Chris de Stoop raconte la mort de son oncle et le procès de ses jeunes meurtriers. C’est bouleversant et reflète bien les maux dont souffre aujourd’hui notre société.
Lien : https://www.lesoir.be/514042..
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Le Livre de Daniel

L’ancien journaliste y dresse le portrait d’un homme qu’on a considéré "sans histoire" et dénonce le manque d’empathie de notre société.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Le Livre de Daniel

Il s’appelait Daniel Maroy. Il avait 84 ans. Il était l’ermite du village, le vieux crasseux, le clochard. De charmants surnoms donnés par les habitants du petit village de Saint-Léger en Belgique. Il était celui qui, tous les samedis, arrivait en tracteur pour faire ses courses chez Colruyt. Un steak « blanc bleu », des frites, des endives, un sandwich et un pack de Rodenbach. Voilà tout ce qu’il reste d’une si longue existence dans la mémoire des gens.



Daniel était un homme âgé comme il en existe malheureusement tant d’autres. Une vie de dur labeur consacrée à ses bêtes et sa ferme au carré, rue du Chien. Une vie en huis clos avec ses parents et son frère handicapé. Une famille dont il s’est occupé jusqu’à la fin. A 60 ans, Daniel est seul, mais ne désespère pas de trouver l’amour. Combien de Daniel sont-ils encore aujourd’hui ? 



Mais, le vieil homme était aussi connu pour se promener avec de grosses sommes d’argent sur lui. Une information qui est remontée jusqu’aux oreilles de la bande d’Evregnies. Daniel les avait signalés, et avait cherché de l’aide auprès des autorités. Tout le monde connaissait son « Tous des voyous et des filous ». Jusqu’au jour où la bande décida qu’il fallait passer à l’action. Pas une fois, mais deux. Ainsi, en Mars 2014, Daniel a été agressé puis tué. Un meurtre passé inaperçu jusqu’à l’incendie de la ferme une semaine plus tard. Une semaine de flou où on ne sait toujours pas si l’homme était mort ou en train d’agoniser. Une semaine passée dans l’indifférence la plus totale.



En écrivant ces lignes je suis en colère. En colère, contre l’inaction d’une population. En colère, contre l’absence d’une famille. En colère, contre la justice et ces jeunes pour qui je n’ai absolument aucune empathie, peu importe le milieu dans lequel ils ont grandi. Quelques jours pour dilapider tout une vie de travail en s’achetant des téléphones, des vêtements de marque, et des véhicules … Non ce n’était pas une « connerie » d’adolescents comme le définisse les parents…



Chris de Stoop est le neveu de Daniel Maroy. Par un procédé qui n’est pas sans rappeler De sang-froid de Capote, l’auteur nous déroule la chronologie des évènements jusqu’au procès. Si l’écriture n’est pas désagréable et que le livre se lit rapidement, j’ai été à distance du narrateur, qui ne connaissait pas son oncle. Je me suis donc surtout focalisée sur la victime qui a disparu dans l’indifférence la plus totale…Alors, lisez ce livre pour que l’histoire de Daniel ne meurt pas avec lui …
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Le Livre de Daniel

Daniel, 84 ans, a été tué par une bande de jeunes paumés qui en voulaient à son argent, dans son village de Belgique. Le journaliste Chris de Stoop, neveu de Daniel, veut comprendre...



D'un côté il y avait ce vieil ermite qui avait choisi de se retirer du monde moderne, à l'exception de quelques incursions dans le village pour s'approvisionner. Une silhouette hirsute et solitaire qu'on regarde à peine, aussi délabrée que sa ferme, pourtant derrière il y a forcément eu une histoire, une famille, un homme debout avec sa vie rustique.

De l'autre une bande de jeunes qui l'ont repéré comme une proie facile, sont venus roder, épier, tuer, voler, et sont revenus mettre le feu à la ferme et au corps, avant de dépenser leur butin en vêtements, en téléphone, moto... et comme si tout ça n'était pas suffisamment abo/minable, ils auraient même filmé le meurtre...

Comment peut-on arriver à ce niveau de déshumanisation, c'est le questionnement de l'auteur qui va se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle. Plus on en apprend sur le détail des faits et plus on est accablé par cette violence gratuite et ce qu'elle dit de l'évolution de notre société indifférente. On est d'autant plus frappé par la sobriété du récit et la façon dont Chris de Stoop rend son identité et son histoire à son oncle. Profondément marquant !
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Le Livre de Daniel

Cet essai raisonne tant il est d'actualité.

Des jeunes, désoeuvrés, fumant souvent, quasi déscolarisés ont tué son vieil oncle et ont filmé leur agression.

Sans envie de vengeance, l'auteur cherche à comprendre.

Il dépeint avec tendresse un oncle qu'il a peu connu et qui avait une vie solitaire.

Il enquête sur ces jeunes ; comment en sont-ils arrivés là ?

La pauvreté, l'oisiveté, des enfances abîmées, des parents dépassés vont nourrir le drame.

Et puis, il y l'oncle, son mode de vie, son attachement à la ferme, ses parents aimés, son frère qu'il protège et un amour impossible.

Le récit est intime.

D'une plume claire, Chris de Stoop donne un visage à cet homme et à ses agresseurs.

C'est poignant et prenant.

Merci à Babelio et aux éditions Globe pour ce beau témoignage.
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Le Livre de Daniel

Moi qui aime les livres qui traitent de faits divers et de procès, j’ai été bien servie.

Le fait divers, c’est l’assassinat d’un fermier de quatre vingt quatre ans, qui vivait reclu, par une bande d’amis qui pensait lui voler une fortune.

Quand on rencontre le narrateur, cousin du fermier, c’est le début du procès, 5 ans après. Avant cela, on a le déroulé des faits. Il y a un tel décalage entre la violence dont ont été capables les coupables, l'atrocité du crime et le butin obtenu ainsi que la légèreté avec laquelle ils abordent leur crime que cela devient irréaliste et ajoute à la violence.

J’ai beaucoup aimé la partie consacrée au procès, le compte rendu du psychologue et toutes les interrogations autour de la personnalité des coupables.

La construction est très intéressante et dynamique. On alterne entre le narrateur avec lequel on en apprend plus sur Daniel, le déroulé des faits puis le procès durant lequel on se demande comment des êtres humains peuvent en arriver à une telle violence et une telle indifférence.

Une lecture très prenante et dérangeante que j’ai beaucoup aimée

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Le Livre de Daniel

Daniel Maroy est mort le 29 mars 2014, dans l’incendie criminel de sa ferme située à Saint-Léger en Belgique. Un peu plus tôt, il a été violemment agressé chez lui, on l’a assommé, on a dérobé toutes ses économies et ses bijoux, et il a été laissé pour mort. Dans l’indifférence générale.



Parce qu’après tout, comme le rappelle deux de ses voisins, c’était un homme « sans histoire », un paysan solitaire et marginal.



Chris de Stoop, journaliste et neveu de ce fermier de 84 ans, surnommé « le vieux crasseux » par les jeunes qui l’ont assassiné, décide de restituer grâce à son récit, emprunt de tendresse, un visage, une identité, son histoire à cet homme bon, qui avait décidé de se retrancher d'un monde qui avait tant changé. Et de comprendre un tel déchaînement de violence chez ses bourreaux, une absence manifeste d'empathie, de remords.



Un récit passionnant et bouleversant, qui donne à réfléchir, sur notre rapport à ceux qui ont choisi de vivre en dehors de la société mais aussi sur une certaine jeunesse désœuvrée, et l'effondrement du monde paysan. Un très bel hommage de Chris De Stoop à cet oncle qu'il n'aura jamais connu.

Daniel Maroy.
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Le Livre de Daniel

Aujourd’hui je vais évoquer Le livre de Daniel enquête bouleversante et stupéfiante de Chris de Stoop. L’auteur est journaliste et également le neveu du protagoniste de ce récit d’un fait-divers d’une brutalité dérangeante.

Le livre de Daniel est un titre à connotation biblique, le prénom est celui d’un vieux fermier belge de quatre-vingt-quatre ans, Daniel Maroy, qui vivait en ermite solitaire dans sa ferme wallonne à proximité de la frontière française. Un samedi soir de 2014, après être rentré de faire ses courses hebdomadaires au supermarché du coin, Daniel a été sauvagement agressé par une bande de jeunes. Il a été frappé à coups de fourche, le poêle a été renversé sur ses jambes pour l’immobiliser et il a été laissé inanimé sur le sol de l’habitation. Chris de Stoop dans son récit clinique reconstitue l’agression, raconte avec détail les coups et les blessures, expose les résultats de l’enquête policière qui sera diligentée quelques jours plus tard. Le but du larcin est de dérober le pécule du vieil homme. Les gamins vont récupérer moins de vingt mille euros en liquide et quelques bijoux. Ils se partagent le butin qu’ils vont rapidement dépenser : un iPhone, une moto, des vêtements de marque tels sont leurs achats compulsifs, sorte de jouissance immédiate post délit. L’agression a été filmée, les voyous se vantent de leur action, ils en parlent à leurs potes ; leurs copines mises dans la confidence restent silencieuses. Une semaine plus tard, ils reviennent sur les lieux à la recherche de plus d’argent. Personne ne s’est inquiété dans le coin de la disparition du fermier, l’indifférence règne, Daniel n’existe déjà plus pour le village depuis longtemps. Puis les délinquants vont incendier la ferme en enflammant de l’essence et ainsi détruite le bâtiment et le corps de leur victime. Ce fait-divers n’intéresse pas grand-monde, Daniel était désocialisé, il était le crasseux, le marginal. Et pourtant son neveu qui avait perdu le contact avec lui raconte sa vie de labeur, son dévouement pour son frère, son infortune à trouver une femme, son affection pour ses vaches. Les témoignages sont rares, le vétérinaire et un jeune homme du coin louent Daniel malgré son choix volontaire de vivre à l’écart de la société. Le livre de Daniel dans sa seconde partie raconte le procès aux Assises pour lequel l’auteur est partie civile. Cinq ans se sont passés depuis les faits, deux cousins de Roubaix et des jeunes locaux sont dans le box des accusés. Chris de Stoop est face à eux, face à la justice qui doit juger et prononcer les peines. Le journaliste fait la narration précise du procès, rapporte les propos des protagonistes. D’ailleurs après le verdict il garde le contact avec certains pour essayer de terminer son enquête. Ces jeunes paumés (plusieurs travaillaient en apprentissage dans la boucherie) sont pour certains devenus pères et aspirent à oublier cet événement tragique de leur jeunesse. Le neveu essaye sans excuser de comprendre ce qui a poussé ces jeunes désœuvrés à commettre ce meurtre de sang-froid et à ne pas tenter de porter secours à leur victime après la commission du vol.

Le livre de Daniel est un texte très fort, du journalisme littéraire de qualité, un récit réel et puissant. Le portrait de Daniel est touchant, ce livre est un bel hommage au vieillard assassiné. Le constat sur la déliquescence des liens sociaux et la délinquance accentuée par la volonté de surconsommation portée par la mondialisation est inquiétant. Les coupables ont du mal à mesurer la gravité des faits commis et tous ne sont pas sur le chemin de la rédemption.

Voilà, je vous ai donc parlé du Livre de Daniel de Chris de Stoop paru aux éditions Globe.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Le Livre de Daniel

Mars 2014, Daniel Maroy, un agriculteur de quatre-vingt-quatre ans est assassiné par une bande de voyous. Daniel vivait seul et retiré dans sa ferme près du village.

En crise de confiance envers toutes les institutions, il gardait son argent chez lui et payait tout en liquide.

Sa vie hors du temps et de la société attirait beaucoup de curiosité de la part des habitants de Saint Léger, une petite commune belge à deux pas de la frontière française.

Une affaire sordide, un crime crapuleux, un vieux crasseux tués par des jeunes en rupture de famille et obsédés par l'argent facile, ça interresse qui ?

Cinq ans plus tard Chris de Stoop, journaliste écrivain et neveu de Daniel décide de se porter partie civile au procès.

Une manière de témoigner, de rendre hommage et dignité à un oncle qu'il a pourtant très peu connu.Rendre compte d'un meutre et de son jugement pour essayer de mettre des mots sur l'incompréhensible.

Chris De Stoop, d'une écriture tendre et empathique, nous raconte la rencontre tragique de deux mondes qui ne se comprennent plus.

Roman vérité ou compte rendu journalistique littéraire, " Le livre de Daniel ", c'est aussi la rencontre posthume d'un neveu et d'oncle.

Un récit émouvant et profondément humaniste.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Livre de Daniel

Daniel, 84 ans, est assassiné à coups de fourche dans sa ferme, isolé de tous. Cet « ermite », ce « vieux crasseux » est tué par une bande de jeunes paumés qui lui volent son argent, ses bijoux, avant de mettre le feu au bâtiment. Pire encore, ils filment la scène avec leur Smartphone et s'en vantent auprès de leurs potes.

Chris est le neveu de l'auteur. Ce dernier part enquêter dans le village de son oncle, puis se constitue partie civile au procès. Il veut comprendre.



Cette non-fiction met en balance deux mondes : celui de Daniel, vivant par choix à l'ancienne, au milieu de ses animaux qu'il chérit, sans télé ou ordinateur, et celui de jeunes en rupture du système, qui zonent et cherchent l'argent facile. Le récit de cette tragédie résonne aujourd’hui. Les problématiques n'ont pas changé.



À travers le personnage de Daniel, l'auteur interroge la notion d'individualité. Considéré comme l'ermite du village, peu amène, à l'hygiène douteuse, Daniel fait parler. Comme tout ce qui est différent. Son statut à part questionne les habitants, ses habitudes sont qualifiées d'élucubrations et l'auteur pose cette juste et terrible question :

« Est-ce interdit de se soustraire à la vie sociale ? » p183

Daniel, en tous cas,le paye de sa vie.



Alors Chris poursuit sa recherche et va plus loin. Quelles sont les forces qui ont permis à ce groupe d'aller jusqu'au meurtre ? Et de s'en réjouir ? Quel processus collectif s'est joué cette nuit-là ? Faut-il rechercher dans leur passé ? La dynamique des individus ? Le regard de la société ?

En se portant partie civile, ce sont des réponses qu'exige Chris, qui ira jusqu'à s'entretenir avec les criminels. Il ne veut pas d'une justice punitive, mais restaurative.



L'auteur redonne à son oncle la place qui lui revient. Une vraie réhabilitation. Une place d'individu, ni meilleur ni moins bon que les autres. Il lui redonne son histoire aussi, ses drames et ses réussites. Un homme intègre, simple et, surtout, respectable.



Bilan :

Une très belle découverte que ce récit juste et sans pathos. J'ai trouvé cet hommage poignant et le récit très bien mené. Encore une pépite des éditions Globe

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Le Livre de Daniel

Voilà un livre bouleversant et captivant dont on n’a pas assez parlé à mon goût bien qu’il ait obtenu le prix du meilleur roman étranger dans la catégorie non-fiction.

« Un cri et puis plus rien » a titré le journal belge l’Avenir. Un titre et puis plus rien ou pas grand chose sur le meurtre sauvage de Daniel Maroy, oncle de l’écrivain et journaliste Chris de Stoop, qui fut rapporté comme un simple fait divers. Daniel, un vieux fermier solitaire de 84 ans, a pourtant été violenté puis assassiné à coup de fourche pour quelques sous dans sa ferme isolée du Hainaut où il avait décidé de vivre en ermite.

Les agresseurs, des jeunes désœuvrés de Roubaix, ont filmé l’attaque et exhibé la vidéo autour d’eux sans une once de remord, ni d’empathie. Une bande de petits caïd incontrôlables qui avaient pour habitude de tout saccager sur leur passage en toute impunité. Ils seront heureusement arrêtés et jugés.

Et c’est le récit de ce meurtre et du procès qui suivra que Chris de Stoop, le neveu de Daniel, nous relate ici en reprenant le dossier et les rapports d’expertise, analysant en détail tous les faits.

Avec son enquête auprès des villageois, de la famille, ses déplacements dans la ferme familiale, il exhume des souvenirs et reconstitue la nuit du meurtre en même temps qu’il réhabilite la mémoire de son oncle. Il se constitue partie civile et décide de le défendre seul, sans avocat, au nom des siens.

On va suivre le procès d’assises de l’intérieur. Chris de Stoop s’y présentera fébrilement avec la photo de Daniel lui redonnant ainsi une voix, un visage, une histoire et surtout une humanité. Mais c’est aussi l’histoire des jeunes délinquants qui nous est racontée car il essaie de comprendre sans excuser. Il enquête sur leur origine et montre la mécanique implacable et le processus de déshumanisation du « vieux crasseux » qui les a conduits au meurtre donnant aussi une voix et une identité à ceux que personne n’a envie d’entendre.



Oui c’est triste, oui le sujet peut rebuter pourtant l’écriture a une résonance particulière tant les mots sans artifice de l’écrivain irradient de sincérité, d’authenticité et de compassion.



Le texte a une grande puissance de frappe et l’angle de vue qu’il propose est intéressant. Il en dit long sur la société actuelle. La dernière image du livre est forte et oblige le lecteur à se positionner.



Grâce à son oncle et à la littérature le cri de Daniel trouve enfin écho au sein de l’humanité et franchit les frontières.

Émouvant et passionnant❤
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Le Livre de Daniel

Ce livre est l'histoire d'un homme, un agriculteur isolé qui a été assassiné dans sa ferme suite à un cambriolage. Un groupe de jeunes venu pour récupérer l'argent liquide du vieil homme laisse le vieil homme pour mort. L'auteur Chris de Stoop, le neveu de Daniel, s'est penché sur cette affaire pour comprendre comment ces jeunes en étaient arrivés là et dans quelles circonstances son oncle est mort. Dans ce récit enquête, l'auteur revient dans la région près de Roubaix et découvre la vie de son oncle qui peu de temps avant sa mort ne voyait déjà plus grand monde. Chris de Stoop décide de se porter partie civile au procès des jeunes. Toute une partie du livre est dédiée à ce procès. "Le livre de Daniel" est un livre âpre, dans lequel on découvre ce que c'est que la vie d'agriculteur et les dettes qui se multiplient ces dernières années dans le monde agricole. Ce livre est aussi la peinture d'une jeunesse désœuvrée qui comme le vieil homme solitaire, est stigmatisée mais pour d'autres raisons. Le récit est précis, l'auteur ne cherche pas à prendre parti, mais souhaite avant tout comprendre, mettre des mots sur les réactions de chacun, les chaines de conséquences. "Le livre de Stoop" est le récit fouillé d'un fait divers, mais aussi le reflet d'une époque.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Le Livre de Daniel

Ce livre m’a tenu en haleine pendant les deux jours qu’ont duré sa lecture tant son enquête et son récit sont menés en réflexion « grande largeur ». Du meurtre de son oncle, Daniel Maroy, l’auteur fouille les faits, les circonstances, le procès et ses suites avec le regard centré sur les réactions et comportements de toutes les personnes concernées de près ou de loin par ce drame, à commencer par lui-même.

Qu’en tant que femme je ne sois guère tentée de partager la nostalgie largement exprimée pour le monde agricole d’avant où Daniel se maintenait, le sort des femmes n’y étant pas plus enviable que celui qui leur est réservé au sein des bandes de jeunes en déshérence décrites ici, n’enlève rien à ce magnifique plaidoyer pour le respect des vies qui se mettent à l’écart et s’accomplissent dignement.

Après l’essentiel « Sambre » d’Alice Géraud, « le livre de Daniel » vient à son tour s’inscrire dans la démarche qui enfin se penche avec plus d’attention sur l’atteinte à la personnalité et à la vie des victimes, interroge la responsabilité collective et les défaillances institutionnelles dans leur mission de protection des citoyen/nes quel qu’iels soient.
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