Citations de Christian Boivin (80)
— À l’origine, j’étais avocat.
Alicia pouffa de rire malgré elle.
— Non, ne te moque pas de moi, c’est vrai ! dit-il en s’esclaffant à son tour, charmé par la sonorité cristalline de son rire.
— Désolée, enchaîna-t-elle en essayant de réprimer son hilarité, je ne voulais pas vous manquer de respect. C’est juste que… le contraste est plutôt saisissant. Vous avez abandonné le droit pour vous occuper de porcs.
— Tu sais, les avocats aussi doivent parfois travailler avec des porcs, mais ceux-ci sont d’une tout autre nature.
Pendant que Juliette chatouillait la peau d'Alicia, celle-ci remarqua une trace de morsure sur l'épaule de son amie rousse. Elle la questionna à ce propos.
-Non, répondit-elle, ce n'est pas un de mes esclaves qui s'est vengé. C'est arrivé quand j'ai demandé à un de mes amants de me mordre.
« Well… Il est mort il y a quelques années. »
« De quelle façon ? »
« It was a silly accident. »
« De quelle façon, Pierre ? »
« Coma éthylique. Il est entré par effraction dans une micro-brasserie, puis il a plongé dans une cuve pleine de bière afin d’en boire jusqu’à pu-soif. Old fart ! »
Alicia aurait éclaté de rire si l’histoire n’avait pas concerné son propre père.
"Je venais de comprendre que le sang de chaque humain possédait un goût différent, et je désirais découvrir toutes les saveurs possibles. Je percevais dorénavant le monde comme un immense buffet gratuit qui n'attendait que mes canines acérées."
Puis, je mourus.
Ce fut le néant.
Il n’y avait rien.
Pas de tunnel de lumière, au bout duquel les êtres aimés récemment décédés auraient pu me guider vers un monde meilleur.
Pas de nuages.
Pas d’anges.
Pas de saint Pierre.
Les portes du paradis n’apparurent jamais pour moi.
En revanche, il n’y eut pas de flammes non plus.
Pas de chaînes, pas de fouet.
Pas de démons.
Pas de machine infernale servant à torturer les âmes damnées.
Aucune trace de Satan, ou Lucifer, ou Belzébuth, peu importe le nom qu’on peut lui donner.
Il n’y avait rien.
Le vide infini.
Le silence éternel.
Le néant.
Ce fut le seul aspect que je perçus de l’au-delà.
Le néant…
Les pervers se terrent partout, maintenant. On dirait qu’il y a de plus en plus de détraqués sexuels. C’est comme si chaque homme était un violeur en puissance qui n’attend que l’occasion d’agir. La technologie est devenue un catalyseur pour les déviants qui s’ignorent.
Je sentis alors une présence s’immiscer sournoisement dans mon esprit. Elle s’installa graduellement, prenant une place qui n’était pas la sienne, repoussant ma conscience dans un coin reculé de ma psyché. Il n’y avait pas assez d’espace pour nous deux, j’étais à l’étroit dans mon propre corps. J’étouffais, je paniquais. Je luttai du mieux que je pus, sans trop savoir comment on pouvait combattre ce genre d’agression, qui s’apparentait à un viol psychique. Je sentais qu’on m’assimilait, qu’on m’effaçait, qu’on me réduisait à néant.
- Vous savez, la rectitude de notre société moderne provoque souvent un déphasage dans la personnalité des gens. Le jour, quand nous sommes au travail ou à l’école, nous exposons aux autres une facette plus vertueuse, plus intègre de notre personnalité. Nous refoulons notre excentricité au profit de cette image du citoyen modèle. Mais la nuit, toute cette impulsivité est expulsée, tel le magma d’un volcan en éruption, nous amenant à accomplir des actes que nous aurions normalement honte d’effectuer.
- Où voulez-vous en venir ?
- Qu’en réalité, nous savons bien peu de choses à propos des gens que nous croyons connaître. Peut-être qu’Alicia prenait de la drogue, même si à première vue ça ne cadre pas à sa personnalité.
Quand il est question de punir les gens, Peter a une imagination sans limites. C'est son talent, ce pour quoi il excelle. Certaines personnes ont des aptitudes pour diriger une équipe, d'autres ont un sens de l'organisation à toutes épreuves, d'autres sont créatifs. Peter, lui, aimé trouver des manières uniques de torturer ses victimes. C'est un peu comme sa signature. Pourquoi se contenter d'une balle de pistolet comme n'importe quel truand ? C'est tellement banal.
L'homme est un cancer pour la société. Il est la gangrène qui gruge le membre sain, il est à l'origine de tous les maux qui nous affligent.
" Le loup gonfla ses joues, il souffla, et souffla de toutes ses forces , et la maison s'envola "
C’est ce que je disais, je ne comprends rien aux gars. Même s’ils venaient avec un manuel d’instructions, je suis certaine qu’il serait rédigé en Klingon.
Alicia avait comme philosophie que lorsque tu t’énerves trop face à un jeu, c’est qu’il a échoué dans sa mission de te divertir. Quand la mise à jour fut téléchargée et que le jeu lui présenta son avatar, son téléphone vibra.
« Pas encore un tabarnak de Pidgey ! » s’écria-t-elle mentalement lorsque l’application lui proposa un premier Pokémon à attraper. « D’la marde ! J’abandonne ! Pis à part ça, c’est quoi leur trip d’avoir changé son nom pour Roucool ? Tu parles d’un hostie d’nom poche ! »
Peut-être étais-je déjà insensible auparavant, l'ignorant parce que je n'osais pas commettre de crimes. Je ne le saurais jamais et je m'en fichais. Visiblement, ma transformation m'affranchissait dorénavant de tout dilemme moral.
Sa petite sœur ! Sa petite sœur morte ! Il serre le poing alors que des envies de meurtre l’envahissent. « Quand j’aurai trouvé le trou d’cul qui a orchestré ça, je jure qu’il va payer ! Je vais le pendre par les couilles, lui arracher la peau avec un couteau rouillé et verser de l’eau de javel sur ses plaies ! » Peter voit rouge, son sang bouille dans ses veines. Il transpire à grosses gouttes, et sa respiration se fait haletante.
Pas de tunnel de lumière au bout duquel les êtres aimé récemment décédés auraient pu me guider vers un monde meilleur. Pas de nuages, pas d'ange, pas de Saint-Pierre. Les portes du paradis n'apparurent jamais pour moi. En revanche, il n'y eut pas de flamme non plus. Pas de chaîne, pas de fouet. Pas de démons. Pas de machine infernale servant à torturer les âmes damnées. Aucune trace de Satan, ou Lucifer, ou Belzebuth, peu importe le nom qu'on peut lui donner. Il n'y avait rien. Le vide infini. Le silence éternel. Le néant... Ce fut le seul aspect que je perçus de l'au-delà. Le néant...
Pourquoi se contenter de la banalité quand on a l'originalité ?
"Vous avez dit la morgue, Martin? C'est plutôt ironique, non? Les pompiers vont essayer de sauver des gens qui sont déjà mort! Est-ce une crémation qui a mal tourné parce qu'un fonctionnaire se serait endormi pendant l'opération? Ha! Ha! Ha!" p120
Peter franchit l' entrée principale de la morgue de Québec sous le regard intéressé de la jeune réceptionniste blonde. Alors qu' il traverse calmement la pièce dans sa direction, celle-ci l' accueille de son plus beau sourire, affichant une dentition étincelante qu' il n' est possible d' obtenir que grâce à un traitement de blanchiment clinique. S' il ne savait pas qu' il venait d' entrer à la morgue, Peter pourrait croire qu' il se trouve dans la salle d' accueil d' un cabinet d' avocat ou d' une simple entreprise manufacturière.
Je m'en foutais. Je n'avais aucun intérêt à nouer des relations avec eux.
Je ne veux pas me vanter, mais... En fait, si ! Je suis gonflé d'orgueil tellement çà était génial de ma part de penser à le manipuler ! Désolé, Clément, je ne t'ai choisi pour aucune autre raison.