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Citations de Christian Dedet (26)


Christian Dedet
J'ai tiré à dix pas. L'éléphant n'est pas tombé mais, en tournant sur lui-même, il a poussé un barrissement d'une violence inouïe. Ah! ce barrissement!... Jamais aucun hurlement, en forêt, ne m'avait pareillement secoué. C'était de la douleur, bien sûr, mais un cri d'innocence surprise et, plus encore, un chant de guerre à vous glacer le cœur.
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j'ai cru voir converger vers moi les quarante pythons qui, pour quelques instants encore, dormaient au-dessus de ma tête comme les festons d'un deuil monstrueux. Avalé par le premier, j'aurais eu la piètre consolation que le suivant, plus gros, bouffe à son tour mon agresseur. Les pythons n'ont-ils pas pour habitude, lorsque le gibier se fait rare, de s'avaler les uns les autres selon une hiérarchie qui tient autant à leur diamètre qu'à leur voracité?
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J'ai connu une personne , aujourd'hui adjointe au maire de Port Gentil, qui a été avalée à l'âge de treize ans par un python.
Un serpent affamé l'avait suivie dans un village de brousse alors qu'elle se rendait aux latrines. Aussitôt assommée. Car l'agression par laquelle un python neutralise sa victime est un véritable coup de boutoir.
La chance de la gosse a été que le python, trop pressé, au lieu de l'avaler par la tête, commence par les jambes. Chance supplémentaire : la petite était tombée avec les jambes écartées. Le serpent a donc dégluti un pied, une jambe, mais il s'est trouvé bloqué par l'entrejambe et il n'a pu aller plus loin.
Se réveillant à son évanouissement, la fillette se met à hurler. Les parents, les voisins accourent. Et le serpent inexpérimenté - ou fou de boulimie - a été tué. Il ne pouvait ni régurgiter ni repartir. Il était lui même prisonnier de sa prisonnière.
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Ici, la séparation est absolue, il n’y aura pas de retour. Forçat... Étais-je « tombé si bas » ? Étais-je promis à cette pourriture dès l’instant où le regard d’Andrée avait croisée le mien sur les allées de Meilhan ? Ils l’ont dit - ce fut même le cheval de bataille du triste Siame. Le vice m’avait pris par la main pour me conduire au crime ! Et la preuve qu’ils ont réussi à me rendre coupable, c’est que l’autre jour à Saint-Charles, en arrivant sur le quai éloigné, semi-clandestin où avait lieu notre embarquement, j’ai été soulagé de voir qu’inavouable et la viande criminelle qu’on chargeait se trouvaient des misérables certes, et même d’authentiques monstres, mais aussi trois bougres à face humaine et un gamin complètement perdu. C’est alors que j’ai découvert ce que tout être injustement condamné rumine : le désir de vengeance ! Gratitude pour les rares compassions entrevues tout au long du calvaire mais, avant tout, vengeance. Une vengeance que je me sens capable, maintenant, d’imaginer avec une précision froide et maniaque...
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Il est certain qu’il venait d’être mordu par un serpent.
...
Sur le moment, il n’a aucun vaccin, pas même d’eau de Javel. Il s’ouvre alors le mollet, il vide le contenu d’une cartouche dans la plaie et il y met le feu. Ce traitement un peu spécial devait lui valoir la vie sauve mais lui laisser une plaie torpide.
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J'ai tiré à dix pas. L'éléphant n'est pas tombé mais, en tournant sur lui-même, il a poussé un barrissement d'une violence inouïe. Ah! ce barrissement!... Jamais aucun hurlement, en forêt, ne m'avait pareillement secoué. C'était de la douleur, bien sûr, mais un cri d'innocence surprise et, plus encore, un chant de guerre à vous glacer le cœur.
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-A qui ai-je l'honneur de parler? A l'explorateur, au forestier, au capitaine du Loire, au tueur de crocos ? A moins que ce ne soit à l'Aventurier tout court?
-Oh, l'Aventurier !... Je suis un homme qui n'est pas parti très gâté. J'ignore s'il existe un club de l'Aventure, maintenant. Ce qui est sûr, c'est que tous ceux que j'ai connus et qui, de près ou de loin, ressemblaient à ce qu'on a coutume d'appeler des « aventuriers » n'avaient pas choisi leur sort. La vie avait choisi pour eux. lls ne pouvaient s'en sortir qu'en avançant. Leur devise? Il m'a toujours semblé ce devait être « foutu pour foutu...»
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On imagine le plus souvent que la vie en Afrique est calme, qu'elle est placée sous le signe de l'immobilité. Il n'en n'est rien. Depuis ma naissance et jusqu'à cette ultime remontée du fleuve, j'ai vu mes parents se déplacer sans cesse, chercher fébrilement une paix qui ne se trouve nulle part.
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- Les femmes que je t'ai données ne te plaisent pas ? Veux-tu les changer ?
- Si, elles me plaisent. Je m'entends très bien avec elles. Simplement, ma vie est comme ça, j'ai beaucoup de soucis...
Le chef voulait bien admettre. Il avait l'air de se dire, néanmoins, que je tenais moins du Noir que du Blanc car le Blanc, c'est bien connu, pense beaucoup trop.
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- À quoi bon élever des poules ? Avec une volaille, je mange pendant deux jours ; au contraire, si je l'utilise pour appâter, je prends un python et j'en ai pour trois semaines.
- Bien sûr, répond mon père, le python en sauce, avec des câpres... J'ai connu ça. (p.59)
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On imagine le plus souvent que la vie en Afrique est calme, qu'elle est placée sous le signe de l'immobilité. Il n'en n'est rien. Depuis ma naissance et jusqu'à cette ultime remontée du fleuve, j'ai vu mes parents se déplacer sans cesse, chercher fébrilement une paix qui ne se trouve nulle part. 

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Quand l'âge vient, chez l'indien wayana - cela parfois très tôt - le visage s'affirme avec une certaine rudesse, se sculpte de traits profonds ; le regard s'assombrit et on se retrouve devant ces belles gueules de héros de contes et légendes ; les hommes des contes de la forêt.
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L'affaire Bougrat : à la vue de tous les journaux des années 20, ce procès déclencha de terribles passions. Accusé de meurtre, un brillant médecin marseillais, le docteur Bougrat, se retrouva condamné aux travaux à perpétuité à Cayenne.
Ce fut une erreur judiciaire, mais aussi le début d'une destinée extraordinaire. A la suite d'une longue enquête, Christian Dedet ressuscite l'univers du bagne, la folle évasion jusqu'au Vénézuéla où Bougrat, médecin des pauvres, devint une légende vivante...
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Presses Pocket" en 1990)
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Certains maris ne veulent pas que leur femme entre dans l’isoloir. L’un d’eux fait un esclandre parce qu’une de ses concubines n’a pas voté de la même manière que les autres. Il la gifle à tour de bras puis il vient me trouver en désignant l’urne :
— M’sié, est-ce qu’on peut ouvrir ?
— Non, je ne peux pas. Il n’y a que M. Ponseillé et les gens d’Omboué qui peuvent ouvrir.
— Tu ne peux pas ouvrir juste un p’tit peu ? Rien que pour sortir le « picata » qu’y a mis cet’idiote de fille ?

Non, rien à faire. Le type est retourné tabasser sa femme.
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Bien sûr, lorsqu’un homme a une maladie du corps, il a tout intérêt à s’adresser à la médecine européenne. Une pneumonie ? Une hernie qui s’étrangle ? Il faut le conduire à l’hôpital des Français.

Mais lorsqu’une personne perd le contrôle de ses nerfs, lorsqu’elle éprouve un chagrin qui la ronge, il ne faudrait pas hésiter à la confier au médecin gabonais. Aujourd’hui, s’il arrivait un malheur de ce genre à l’un de mes enfants – même fréquentant l’université de Paris – si l’un d’eux faisait une de ces dépressions comme celle qui m’est tombée dessus, au milieu de ma vie, je n’hésiterais pas à le confier au n’ganga d’Omboué – exactement comme je m’y suis confié – pour qu’il le soigne à sa façon à lui.
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« Si tu ne viens pas aujourd’hui, je te fais sauter la paye »… Mes types gloussaient bien gentiment.
À l’époque dont je parle, le Bavongo n’a aucun besoin. S’il n’a pas de quoi acheter de pétrole, il va se fabriquer une torche, voilà tout. Travailler est pour lui une occupation fortuite à laquelle il ne se livre que pour vous rendre service. Il considère que c’est une gentillesse qu’il fait à « Jeannot », au maître – et si Jeannot ou le maître se fâche, eh bien tant pis, ça ne changera pas grand-chose.
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Le chef a retiré la peau de léopard dont il s’était jusqu’alors ceint les reins. Comme un diable d’une boîte, le sexe jaillit aussitôt. Et quel sexe !… Il est de la longueur d’un bras !
Titubant comme un aveugle, il se dirige vers une des torches de résine. La verge se déploie. Des médecins à qui je raconterai l’épisode, par la suite, me diront : « crise de priapisme ». Comment expliquer pourtant le déclenchement à volonté, le fait que Moundouli se contrôle au point d’enrouler sa verge à la manière d’une trompe ?
Car – stupeur de l’assistance – elle s’enroule autour de la torche. Dernier effort de Moundouli – à se tuer : il soulève celle-ci. Les hurlements redoublent. Moundouli est sorti en emportant le feu !
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Car enfin, que ce soit croyance fondée ou superstition, personne n’irait chasser sans que sa femme ait préalablement retourné la glace. Nul n’ignore que les yeux du gibier sont au fond des miroirs.
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A Sangala, la réputation de l’homme blanc est entièrement à reprendre.
...
Enfin, le privilège du métis n’est-il pas de jouer sur le registre noir, quand l’autre laisse à désirer ?
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Le chef m’a prévenu des particularités de la justice. La bouche commence par l’accessoire. Ce n’est qu’après que l’essentiel arrive. Il y a un dicton pour cela : « Le verbe est étrange, il enfante sa mère. »
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