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Citations de Christian Dedet (26)


Un python était tombé sur le jeune Bavarama. En un clin d’œil, le serpent l’avait enveloppé, avait tourné autant de boucles que possible autour de lui et de son piquet… Je comprenais maintenant pourquoi l’assistant avait eu besoin de quelques minutes avant de se rendre compte… On ne voyait que du python enroulé ; du gosse, on n’apercevait que les chevilles, en bas, et, en haut, les yeux complètement révulsés !
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- À quoi bon élever des poules ? Avec une volaille, je mange pendant deux jours ; au contraire, si je l'utilise pour appâter, je prends un python et j'en ai pour trois semaines.
- Bien sûr, répond mon père, le python en sauce, avec des câpres... J'ai connu ça. (p.59)
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-A qui ai-je l'honneur de parler? A l'explorateur, au forestier, au capitaine du Loire, au tueur de crocos ? A moins que ce ne soit à l'Aventurier tout court?
-Oh, l'Aventurier !... Je suis un homme qui n'est pas parti très gâté. J'ignore s'il existe un club de l'Aventure, maintenant. Ce qui est sûr, c'est que tous ceux que j'ai connus et qui, de près ou de loin, ressemblaient à ce qu'on a coutume d'appeler des « aventuriers » n'avaient pas choisi leur sort. La vie avait choisi pour eux. lls ne pouvaient s'en sortir qu'en avançant. Leur devise? Il m'a toujours semblé ce devait être « foutu pour foutu...»
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j'ai cru voir converger vers moi les quarante pythons qui, pour quelques instants encore, dormaient au-dessus de ma tête comme les festons d'un deuil monstrueux. Avalé par le premier, j'aurais eu la piètre consolation que le suivant, plus gros, bouffe à son tour mon agresseur. Les pythons n'ont-ils pas pour habitude, lorsque le gibier se fait rare, de s'avaler les uns les autres selon une hiérarchie qui tient autant à leur diamètre qu'à leur voracité?
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Christian Dedet
J'ai tiré à dix pas. L'éléphant n'est pas tombé mais, en tournant sur lui-même, il a poussé un barrissement d'une violence inouïe. Ah! ce barrissement!... Jamais aucun hurlement, en forêt, ne m'avait pareillement secoué. C'était de la douleur, bien sûr, mais un cri d'innocence surprise et, plus encore, un chant de guerre à vous glacer le cœur.
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On imagine le plus souvent que la vie en Afrique est calme, qu'elle est placée sous le signe de l'immobilité. Il n'en n'est rien. Depuis ma naissance et jusqu'à cette ultime remontée du fleuve, j'ai vu mes parents se déplacer sans cesse, chercher fébrilement une paix qui ne se trouve nulle part. 

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es rivalités d’ethnies ont toujours été la plaie, chez nous. Lorsque après l’indépendance, les gens demandaient : « Ce Pendanç’, il va durer combien de temps ? » c’est parce qu’embrouillés dans leurs histoires de famille, ils auraient encore préféré le Blanc, réputé juste et se plaçant au-dessus de ces sortes de querelles
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Il est certain qu’il venait d’être mordu par un serpent.
...
Sur le moment, il n’a aucun vaccin, pas même d’eau de Javel. Il s’ouvre alors le mollet, il vide le contenu d’une cartouche dans la plaie et il y met le feu. Ce traitement un peu spécial devait lui valoir la vie sauve mais lui laisser une plaie torpide.
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Et la première « morte » (lépreuse) que j’ai vue arriver n’était pas un cas banal ! La moitié du visage était bouffée, un seul gros œil surnageait dans ce désastre, elle n’avait plus qu’un sein… Eh bien, malgré tout, un de nos gars avait trouvé le moyen d’en faire ses dimanches car elle avait la chaude-pisse.
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Certains maris ne veulent pas que leur femme entre dans l’isoloir. L’un d’eux fait un esclandre parce qu’une de ses concubines n’a pas voté de la même manière que les autres. Il la gifle à tour de bras puis il vient me trouver en désignant l’urne :
— M’sié, est-ce qu’on peut ouvrir ?
— Non, je ne peux pas. Il n’y a que M. Ponseillé et les gens d’Omboué qui peuvent ouvrir.
— Tu ne peux pas ouvrir juste un p’tit peu ? Rien que pour sortir le « picata » qu’y a mis cet’idiote de fille ?

Non, rien à faire. Le type est retourné tabasser sa femme.
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Bien sûr, lorsqu’un homme a une maladie du corps, il a tout intérêt à s’adresser à la médecine européenne. Une pneumonie ? Une hernie qui s’étrangle ? Il faut le conduire à l’hôpital des Français.

Mais lorsqu’une personne perd le contrôle de ses nerfs, lorsqu’elle éprouve un chagrin qui la ronge, il ne faudrait pas hésiter à la confier au médecin gabonais. Aujourd’hui, s’il arrivait un malheur de ce genre à l’un de mes enfants – même fréquentant l’université de Paris – si l’un d’eux faisait une de ces dépressions comme celle qui m’est tombée dessus, au milieu de ma vie, je n’hésiterais pas à le confier au n’ganga d’Omboué – exactement comme je m’y suis confié – pour qu’il le soigne à sa façon à lui.
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Mais déjà une bagarre au ras des planches, parmi les assoupis et ceux qui ont rabattu leur boubou. Le bruit sourd des coups. Un homme, à la faveur de l’obscurité, a dû passer la jambe par-dessus la femme du voisin …
— Eh là, tu te prends pour qui ?
— Je croyais que c’était la mienne
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« Si tu ne viens pas aujourd’hui, je te fais sauter la paye »… Mes types gloussaient bien gentiment.
À l’époque dont je parle, le Bavongo n’a aucun besoin. S’il n’a pas de quoi acheter de pétrole, il va se fabriquer une torche, voilà tout. Travailler est pour lui une occupation fortuite à laquelle il ne se livre que pour vous rendre service. Il considère que c’est une gentillesse qu’il fait à « Jeannot », au maître – et si Jeannot ou le maître se fâche, eh bien tant pis, ça ne changera pas grand-chose.
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Le chef a retiré la peau de léopard dont il s’était jusqu’alors ceint les reins. Comme un diable d’une boîte, le sexe jaillit aussitôt. Et quel sexe !… Il est de la longueur d’un bras !
Titubant comme un aveugle, il se dirige vers une des torches de résine. La verge se déploie. Des médecins à qui je raconterai l’épisode, par la suite, me diront : « crise de priapisme ». Comment expliquer pourtant le déclenchement à volonté, le fait que Moundouli se contrôle au point d’enrouler sa verge à la manière d’une trompe ?
Car – stupeur de l’assistance – elle s’enroule autour de la torche. Dernier effort de Moundouli – à se tuer : il soulève celle-ci. Les hurlements redoublent. Moundouli est sorti en emportant le feu !
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Car enfin, que ce soit croyance fondée ou superstition, personne n’irait chasser sans que sa femme ait préalablement retourné la glace. Nul n’ignore que les yeux du gibier sont au fond des miroirs.
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A Sangala, la réputation de l’homme blanc est entièrement à reprendre.
...
Enfin, le privilège du métis n’est-il pas de jouer sur le registre noir, quand l’autre laisse à désirer ?
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Quand l'âge vient, chez l'indien wayana - cela parfois très tôt - le visage s'affirme avec une certaine rudesse, se sculpte de traits profonds ; le regard s'assombrit et on se retrouve devant ces belles gueules de héros de contes et légendes ; les hommes des contes de la forêt.
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« Les professeurs de l’enseignement supérieur de Cotonou, les hauts fonctionnaires de Porto-Novo savent à quoi s’en tenir sur l’existence des sorciers. Ils leurs consacrent des thèses dont le moins qu’on puisse dire est que l’objectivité scientifique n’en exclut pas le frisson. Quant aux hommes politiques, même à l’époque où leurs discours se devaient de fustiger les “superstitions”, ils n’omettaient pas pour autant de se prémunir contre l’effet dévastateur des magies. »
[...]
« L’envers du décor est une situation sanitaire effroyable. Paludisme. Dysenterie amibienne. Hépatites A et B. La pathologie la plus meurtrière est représentée par la bilharziose, cette parasitose dont l’agent se trouve dans les eaux stagnantes, pénètre dans l’organisme de l’être humain à travers la peau de la plante des pieds avant de s’attaquer au foie et aux reins où il crée des lésions irréversibles […]. Les figurines fétiches sont en nombre, aux carrefours de canaux. »
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- Les femmes que je t'ai données ne te plaisent pas ? Veux-tu les changer ?
- Si, elles me plaisent. Je m'entends très bien avec elles. Simplement, ma vie est comme ça, j'ai beaucoup de soucis...
Le chef voulait bien admettre. Il avait l'air de se dire, néanmoins, que je tenais moins du Noir que du Blanc car le Blanc, c'est bien connu, pense beaucoup trop.
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Le chef m’a prévenu des particularités de la justice. La bouche commence par l’accessoire. Ce n’est qu’après que l’essentiel arrive. Il y a un dicton pour cela : « Le verbe est étrange, il enfante sa mère. »
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