Je me dévisse le nombril pour savoir comment je m’appelle et qui je suis. La parfaite palourde au cerveau dans le pied. Ce qui est sûr, c’est que là, en ce moment, je lui ressemble. Limace, palourde, je m’aime, je m’adore. P 17
Vous savez quoi, moi, la vie à la maison, partout, c'est comme si j'avais un diplodocus à côté de moi qui faisait trembler la terre et moi avec à chaque fois qu'il bouge. C'est pour ça que la préhistoire aurait été parfaite pour mon frère. Il aurait eu assez de place pour bouger.
J’admire la façon dont les adultes essaient toujours de nous tenir, nous les enfants, dans un monde où tout va bien et, même si tout va mal, dans un monde où tout ira bien un jour.
[1938 - Martial demande à rencontrer le professeur d'histoire de sa soeur]
- Bonjour, Monsieur. Puis-je vous poser une question ?
- Bien sûr. Si c'est au sujet de votre soeur, elle est toujours excellente.
- Non, c'est au sujet de la guerre.
- La guerre ?!
- Celle qu'Hitler nous prépare.
- Hitler ! Mais il n'en est pas question. Il faut être pacifiste, mon garçon, tout faire pour la paix. Vous voulez donc aller au front comme votre père ou peut-être même votre grand-père en 1914 ? Non, non, Hitler ne veut que rassembler tous les peuples qui parlent allemand au sein d'un grand Reich. C'est tout.
- Et le fascisme ?
- Le fascisme, ce n'est que contre les juifs riches pour redonner les richesses aux Allemands.
Je ne vais pas tomber dans les escaliers à chaque fois qu’Idiatou prendra son envol. C’est à elle que je dois couper les ailes. Comme ces oiseaux en voie de disparition qu’on est obligé de garder au sol dans des enclos. Tant qu’elle ne comprendra pas que le monde est une jungle, je la contraindrai puisque je ne peux pas la convaincre. Tout
sourire. Mon sourire de vieille dame blessée. Idiatou y est sensible.
Finie la spontanéité, je suis tournée vers mon but.
activités thérapeutiques, approches corporelles, prise en charge groupale...Tout cela peut être proposé en association ou préalablement à la psychothérapie.
Chez l'adolescent vivant des sentiments de honte, de rejet, d'humiliation, il faut alors activement rechercher ces idées noires car s'il ne les verbalise pas d'emblée, il peut les reconnaître lorsqu'on les lui pointe.
Une partie du travail est alors déjà réalisée : le soulagement de partager sa souffrance a pour effet de relancer l'espoir.
Je crois qu’après l’abandon de ma mère et la mort de mon grand-père paternel quand j’avais trois ans, cette famille réduite à ma grand-mère, mon père et mon frère, je l’avais transformée en un cocon où rien de grave ne pouvait m’arriver. J’y croyais ferme. Le premier soir où je t’ai partagé, j’ai retrouvé ce cocon. P 15
C'est maintenant, maintenant qu'il faut aimer. L'évidence lui saute au cou. Elle s'étrangle. Oui. Aimer. Ce petit-là. Pas un autre. L'abandonner est son premier geste d'amour. Un départ vers ailleurs. Vers les possibles. Pour lui qui trouvera son bonheur. Elle en est certaine. Pour elle qui sait ce qu'aimer veut dire...
J'ai trouvé la différence entre une soeur et une amie. Une soeur, soit c'est une grande soeur, soit c'est une petite soeur. Une amie, c'est l'égalité garantie, même âge, même force. En tout cas, Katia et moi c'est ça. (p.61)