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Critiques de Christine de Mazières (54)
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La route des Balkans

Voici un roman que j'ai beaucoup aimé. Plusieurs voix pour raconter la dureté de l'exil, les conditions de départ, le voyage, l'espoir, la fin du chemin...

Un roman très humain et rempli d'un peu d'espoir, de vivre ensemble et de tolérance.

L'écriture est fluide, douce, elle rend les personnages attachants, Asma, Tamim.. Leurs destins se croisent, font plus que cela pour cela.

Pas de pathos, juste la réalité par moment cinglante

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La route des Balkans

Dans son second roman, Christine de Mazières multiplie les points de vue et les voix pour dénoncer la situation inacceptable des migrants en Europe.

Son premier roman racontait la chute du mur de Berlin vue des deux côtés du mur. J’avais beaucoup aimé ce livre et je retrouve avec plaisir la plume de l’auteure. L’Allemagne est également présente dans celui-ci. Mais il débute d’abord dans une forêt de Hongrie en 2015, avec la jeune Asma et sa sœur Lefana. Elles ont quitté leur famille et fuient la Syrie. Depuis elles avancent lentement vers leur but, l’Europe, une autre vie, un rêve.

Dans cette même forêt, il y a aussi Tamim, un jeune Afghan. On découvre son parcours à travers l’Iran, la Turquie, la Grèce, les Balkans.

Dans ce roman il est question aussi de cet événement tragique, que vous avez certainement entendu ou vu : le 27 août 2015, 71 migrants sont retrouvés morts dans un camion frigorifique sur une aire d’autoroute autrichienne.

Un roman poignant sur le destin de milliers de migrants en août 2015, tentant de rejoindre l’Allemagne, terre d’accueil, en passant par la Hongrie et l’Autriche. On assiste également aux discussions et négociations entre les dirigeants des pays. La chancelière Merkel est très présente à travers ses prises de paroles. Elle s’engage et insiste : « Dans cette situation, nous avons le devoir d’aider. »

« Wir schaffen das, nous y arriverons »

Plusieurs personnages apparaissent encore mais, outre Asma et Tamim, c’est peut-être celui d’Alma qui m’a touchée. Cette Allemande va découvrir la véritable histoire de sa famille. Histoire qui résonne d’autant plus mise en relation avec celle de ces migrants d’aujourd’hui.

La force de la littérature est de nous faire réfléchir, de nous bouleverser, de nous bousculer en nous montrant le monde à travers d’autres yeux. Christine de Mazières réussit à mêler fiction et faits réels. Elle est très bien documentée. Un roman court, dur, mais qui se termine sur une note d’espoir.
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Trois jours à Berlin

Roman historique : 9 novembre 1989 : la chute du mur de Berlin à revivre avec des témoins de l’événement. Retour sur une page d’histoire pleine de souffle et pacifique.

Une lecture incontournable sur le sujet.

#christinedemazieres #troisjoursaberlin

#sabinewespiser
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La route des Balkans

La route des Balkans - brutal, glaçant de réalisme, la douche froide.

C’était à la fin de l’été 2015. Ce 27 août, une odeur de putréfaction alerte la police autrichienne. Dans le camion frigorifique qu’elle inspecte sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, à 20 kilomètres de la frontière hongroise, elle découvre une scène d’horreur: 71 cadavres, 59 hommes, 8 femmes et 4 enfants.

Un récit extrêmement brutal, humaniste, politique, limite utopiste, parlant de la répétition continuelle dans l'histoire de la fuite de populations entières face au danger vers un monde qu'ils croient meilleur.

La méfiance devant l'étranger, l'inconnu, l'éveil de conscience quand le drame arrive, qu'il est connu/ médiatisé et devient pour les uns, enjeu politique; pour les autres, réflexe de secours à un autre être humain. Le danger d'hier, le danger d'aujourd'hui. Sommes-nous prêts à les ouvrir ces frontières physiques et surtout ces frontières morales, sociales et personnelles ?



Le roman est court, puissant - il aurait gagné à être développé davantage, les personnages principaux étant effleurés plutôt que peints (Asma, Tamim, Helga). L'auteure a pris le parti de mettre en lumière les milliers d'anonymes cherchant l'eldorado, fuyant la misère et se retrouvant bien souvent devant un mur infranchissable. Edifiant témoignage



"Dans une forêt hongroise, après des mois d'errance, Asma, une jeune Syrienne, attend, avec d'autres réfugiés, un véhicule pour l'Allemagne. Son père, pharmacien à Damas, a été exécuté, son frère a rejoint la rébellion. Pour sa sécurité, sa famille l’a alors envoyée en Europe. Lorsqu’arrive enfin un camion frigorifique, elle éprouve presque du soulagement à s’y entasser. Même si, dans la bousculade, elle perd son sac... et son cahier rouge – le journal intime qu’elle tient depuis l’arrestation de son père en 2006. Tamim parvient à le récupérer, Il le conservera précieusement. Sur les routes depuis trois ans, contraint à chaque étape de travailler pour payer la suivante, il a quitté l’Afghanistan à quatorze ans, après l’assassinat de son père et de ses frères par les talibans. Lui aura plus de chance qu’Asma – abandonnée à bord du fourgon avec ses compagnons d’infortune sur une aire d’autoroute, et dont la fin tragique agira comme un électrochoc sur la politique et l’opinion. À Munich, en cet été 2015, Helga entend avec effarement la nouvelle. Elle se souvient d’avoir été une réfugiée elle aussi, fuyant l’Armée rouge qui marchait sur Königsberg en 1945. Et, quand la chancelière Angela Merkel prononce son désormais célèbre « Wir schaffen das, nous y arriverons », Helga, comme tant de ses concitoyens, va tout naturellement proposer son aide aux demandeurs d’asile affluant sur le territoire allemand. "



Revenant sur cet élan de générosité et sur l’espoir suscité, Christine de Mazières, dans ce roman polyphonique qui retrace le parcours des victimes, mais aussi des acteurs de ce drame, nous interroge avec force sur le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
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Trois jours à Berlin

« Ils sont venus, incertains dans leurs pas, mais mus par un pressentiment. Serait-ce le jour tant attendu ou seulement un leurre ? Ils viennent pour le savoir. »

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, les allemands de l’Est se voient ouvrir la frontière qui les séparent de l’Ouest.

Événement historique majeur qui met fin à la guerre froide et qui est raconté ici à travers plusieurs personnages : Anna, une française passionnée par l’Allemagne, Micha, fils d’un apparatchik communiste qui défit son père et le régime, Lorenz, l’allemand de l’ouest qui héberge Anna, le lieutenant colonel Becker, chargé de maintenir la frontière étanche ...

Ces 3 jours sont auscultés à travers les yeux et les oreilles de ces personnages issus de tous bords, ce qui donne à ce récit un ton à la fois journalistique et historique.

Pour être récemment allée à Berlin, sur les anciennes traces du Mur, on retrouve l’ambiance, la tension qui régnaient dans les dernières heures du bloc de l’Est.
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Trois jours à Berlin

Mazières Christine de – "Trois jours à Berlin" – Ed Wespieser, 2019 (ISBN 978-2-84805-320-2)

– format 14x19cm, 182p.



L'auteur relate cette journée absolument hors du commun, ce 9 novembre 1989, qui vit la chute du "mur de Berlin", évènement qui venait consacrer et clore la chute de tous les régimes communistes installés en Europe après la Guerre 1939-1945 et se conclut par la disparition de l'empire soviétique.



Pour nous qui avions vécu une partie de notre jeunesse derrière le "rideau de fer" précisément en RDA, ce fut une journée (voire une semaine) mémorable, d'autant plus que nous avions l'immense soulagement de voir le bloc communiste s'effondrer sans effusion de sang, la sinistre guerre de démembrement de la Yougoslavie ne viendra qu'un an et demi plus tard.



Trente ans après, la RDA n'est plus qu'un souvenir : très jeunes à l'époque, mes enfants se souviennent juste d'avoir été surpris, ébahis, de voir leurs parents littéralement danser et chanter devant le poste de télévision branché en continu sur les chaînes allemandes, devant ces images des files de Trabant traversant le mur en direction de Berlin-Ouest, ces foules qui chantaient elles aussi en s'embrassant, ces gens perchés sur un mur.



Dans les semaines suivantes, nous reçûmes la visite d'amis est-allemands, stupéfaits de passer la frontière entre Kehl et Strasbourg sans même voir l'ombre d'un douanier : j'entends encore le grand Manfred, s'extirpant de sa minuscule Trabant, répétant, hébété, à plusieurs reprises "so eine Grenze gefällt mir"...



Ce livre représente donc pour des gens comme nous un résumé des évènements, avec par exemple l'évocation de cette incroyable déclaration – ô combien cocasse – du parfait bureaucrate stalinien d'une abyssale médiocrité, Günter Schabowski : "das tritt nach meiner Kenntnis... ist das sofort, unverzüglich".



Ce récit constitue un résumé très "comme il faut", écrit par quelqu'un qui vivait à l'Ouest et n'avait aucune connaissance des conditions de vie réelles dans la RDA stalinienne d'Erich Honecker. Il vient avec trente années de retard...

C'est bien écrit, et les ouvrages corrects en français sur l'Allemagne sont si rares qu'il convient tout de même de se féliciter de cette publication.

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Trois jours à Berlin

9 novembre 1989, 19h à Berlin Est.



Gunther Schabowski, porte-parole du bureau politique s'exprime lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision pour rendre compte du comité central qui se tient depuis la veille. Il annonce que la liberté de circuler est rétablie pour les allemands de l'Est qui vivent derrière le mur depuis 1961 sous la surveillance constante de la Stasi dans un pays obscur où chacun se méfie de l'autre. A la question d'un journaliste qui lui demande quand le mur va être ouvert, pris de court, il répond "dès maintenant, sans délai". Aussitôt des groupes silencieux convergent vers les postes-frontières à une heure où les rues sont habituellement désertes. Une foule silencieuse ni hostile ni menaçante enfle rapidement "La foule est déterminée, joyeuse et pacifique","La RDA leur promettait l'égalité, ils voulaient la liberté, ils trouvent la fraternité ".



L'auteure raconte ces moments historiques par la voix d'Anna, une française amoureuse de l'Allemagne, de Micha un allemand de l'est en rupture avec son père qui appartient à la hiérarchie communiste. Micha est hanté par la disparition de son ami Tobias lors de leur tentative de fuite vers l'ouest quinze ans plus tôt. Prennent aussi la parole, un jeune cinéaste transfuge de RDA qui héberge Anna, un garde-frontière, un journaliste, tous témoins de ce moment d'histoire, partagés entre incrédulité, espoir et inquiétude. Des dignitaires du parti, des intellectuels favorables au régime, le porte parole qui a fait l'annonce, des chefs de la Stasi, s'expriment également. Même Cassiel l'ange des larmes de Wim Wenders entre en scène pour accompagner cette foule.



Quelques lignes nous resituent le contexte politique qui a conduit à la chute du mur, la perestroïka menée par Gorbatchev, l'arrivée à la tête de l'état est-allemand le 18 octobre d'Egon Krenz qui va mener les réformes sous la pression de Moscou, l'importante pression du peuple avec le 4 novembre un million de personnes dans les rues. Depuis l'été des allemands de l'est fuyaient par milliers par des brèches ouvertes dans des pays voisins, la Hongrie et la Tchécoslovaquie, qui avaient ouvert leurs frontières. Des allemands qui fuyaient un monde de restrictions.



" Du berceau au cercueil, l'Etat veille à tout. Il offre à chacun une vision du monde toute prête, qu'il suffit d'apprendre par cœur et de réciter. L'homme n'est rien, la société est tout, et le Parti, au-dessus de tout."



J'ai beaucoup aimé ce roman historique très bien romancé. L'auteure retranscrit parfaitement le mouvement de foule qui enfle et décrit très bien les différents sentiments qui envahissent les protagonistes de cet événement, sentiment d'incrédulité puis d'exaltation aux postes-frontières dans l'attente de l'ouverture annoncée du mur, des sentiments présents des deux côtés du mur. Une véritable liesse populaire va se répandre. J'ai trouvé très judicieux le choix de l'auteure de donner la parole à tous et l'intervention de Cassiel, l'ange des larmes, ajoute une dimension poétique à ce récit. Les personnages sont nombreux et divers mais tous sont bien campés. L’auteure met en scène un peuple en marche lors d'un événement majeur au cours duquel aucune goutte de sang n'a été versée. Avec quelques éléments bien choisis l’auteure nous retrace le contexte politique et ce qu'a été la vie dans ce pays depuis la construction du mur en 1961. L'écriture est belle, la construction est intéressante et la fin est très émouvante. L'ensemble dégage une jolie douceur. Un premier roman très sensible.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Trois jours à Berlin

Un très beau livre, plein d'énergie et d'émotion qui nous permet de vivre aux côtés de personnages, connus (y compris un ange!) ou anonymes les jours de la chute du Mur de Berlin. Comment les petites histoires se mêlent à la Grande.

On perçoit la difficile vie à l'Est, les vies brisées, l'incrédulité, l'espoir et la joie, par les mots simples et émouvants de l'auteur.
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Trois jours à Berlin

Dans "Trois jours à Berlin", nous entrons dans l'intimité d'Allemands de l'Est comme d'Allemands de l'Ouest, pendant la période d'Occupation, puis le soir du 9 novembre 1989 lorsqu'une foule silencieuse d'abord, incrédule, puis en liesse se presse de chaque côté du mur, franchit le portail, visite l'autre côté de la ville, et laisse des souvenirs d'une fraternité incroyable pour la postérité.



Ce petit roman est l'équivalent de la haute joaillerie. Un style d'une délicate finesse, une originalité percutante, des sentiments dépeints avec sensibilité et poésie, une farandole de personnages qui s'assemblent joliment. Je lis rarement deux fois le même livre, mais je garde très précieusement celui-ci, que je relirai sans aucun doute. J'ai repensé à l'une de mes professeures d'allemand qui nous racontait la Chute du Mur de Berlin avec un sourire qui ne ressemblait à aucun autre, des étoiles dans les yeux et de l'excitation dans la voix. Je crois qu'après cette lecture, je comprends enfin la joie qu'elle voulait nous communiquer.



Un immense coup de cœur !
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La route des Balkans

Asma et sa soeur, parties de Syrie depuis de longs mois, attendent dans une forêt hongroise l'arrivée d'un camion qui doit les emmener jusqu'en Allemagne.

Comme un grand nombre de migrants ayant quitté leur terre natale et traversé l'Europe, pour trouver une terre d'asile, elles ont subi maintes humiliations, déceptions et trahisons. Leur dénuement est extrême mais leur espoir sauf car le but à atteindre est tout proche.

Asma a rencontré Tamim, un jeune afghan, qui malgré ses réticences tente de prendre soin d'elle. La bousculade au moment de monter dans le camion frigorifique est telle, qu'ils sont séparés, Tamim n'ayant pas pu monter à bord. Asma a perdu son sac contenant son précieux carnet rouge où elle note leur désastreuse aventure et ses sentiments. C'est ce qui restera d'elle...

Pendant ce temps là, Alma, une jeune femme munichoise, apprend qu'elle est atteinte d'un cancer. Elle va alors voir sa mère et découvrir un pan de son passé familial inconnu d'elle jusqu'alors...



Un roman réaliste, vivant, dur et en même temps plein d'humanité et d'espoir, qui retrace les catastrophes humaines dues à la guerre et ses conséquences.

Le récit retrace les conditions déplorables dans lesquelles sont trimbalés les migrants, entre la Syrie ou l'Afghanistan et l'Europe de l'ouest, en passant par la route des Balkans.

L'histoire se déroule en 2015, alors que la Grèce et l'Italie ne peuvent plus accueillir le flot de migrants, elle est basée sur un fait divers réel : un camion abandonné sur une aire d'autoroute, contenant soixante et onze cadavres, qui à marquer les esprits et défier les gouvernements par son enjeu politique...

La plume est belle, le sujet sensible, l'analyse fine...

Un roman marquant, symbolique, aux personnages attachants...

A lire sans hésiter.

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Trois jours à Berlin

Je suis très étonnée par ce petit roman.

Il est dans la sélection Cezam 2020, et c'est encore une fois par ce biais que je l'ai découvert. Et comme chaque roman de cette sélection, je n'ai pas lu la 4ème de couv' avant de me lancer et c'était une très bonne idée. Je l'ai lu après le roman, et j'ai trouvé qu'elle en disait un peu trop.

Je suis donc partie pour ce voyage de 3 jours, au cours des quels des événements très forts pour les Berlinois et les allemands ont eu lieu.

Les souvenirs de cette époque me sont revenus en mémoire. Je me suis souvenu de ce que j'avais vécu ces jours là, depuis ma petite campagne Française, alors que je n'étais qu'une ado qui ne comprenait pas forcément tous les événements.

J'ai trouvé cette petite histoire pleine d'émotions ; les émotions des personnages : la description de la foule qui sort une nuit de novembre pour se rendre devant un poste frontière m'a beaucoup touchée.
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Trois jours à Berlin

Un deuxième livre en quelques jours, sur Berlin Est, qui se présente !

C'est l'occasion de nous rappeler la chance que nous avons

de vivre en démocratie et cela doit aussi nous faire réfléchir à la montée des extrêmes.

Comme le dit Jean Echenoz : « La liberté ce n'est pas n'importe quoi, c'est une construction. »

Un très bon premier roman qui nous narre ces trois journées où tout à basculé. La chute d'un système qui fait illusion et la magie de ce moment où cette foule pacifique prend possession de ce mur qui s'écroule.

A la lecture de ces pages, on s'aperçoit que les images de télévision de 1989 sont toujours présentes dans nos mémoires. Un moment fort !

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Trois jours à Berlin

3 jours dans la vie des protagonistes de ce court récit, 3 jours qu'ils ne risquent pas d'oublier tant ils ont marqué leur vie et celle du monde entier puisque c'est de la chute du mur de Berlin qu'il s'agit. On suit une française Anna, un allemand de l'Est Micha, le porte parole du gouvernement de la RDA qui annonça la liberté de circulation "dès maintenant" le 9 novembre 1989 à la grande surprise de tous. A travers eux et plusieurs autres personnages, Christine de Mazières décrit l'incrédulité puis l'émotion intense, le sentiment immense de liberté de certains, l'inquiétude et le désarroi des hiérarques du parti communiste et des simples soldats chargés de surveiller le mur à l'Est.

D'une plume sensible et simple, elle restitue l'ambiance de ces 3 jours si particuliers en invoquant les points de vue symétriques d'anonymes plongés dans la grande histoire.
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Trois jours à Berlin

Un ange fut témoin de la Chute du mur , Cassiel , l’ange des « Ailes du désir » . C’est pratique , un ange , pour les vues aériennes ou pour sonder les cœurs. C’est l’un des vecteurs qu’a choisi Christine de Mazières pour nous faire vivre ce moment incroyable où l’Histoire fait irruption dans le quotidien des femmes et des hommes . Car il n’y a pas que l’ange , il y a ceux qui croyaient en à l’Allemagne socialiste et ceux qui n’y croyaient plus , et ceux qui n’y croyaient pas , les destins englués dans la morosité et le désespoir , les familles fracturées , les cœurs souffrants . La romancière les convoque pour nous permettre de vivre un séisme géopolitique au ras de l’humain. A sa parfaite connaissance de l’Allemagne et de cette période , elle adjoint la sensibilité , la poésie et une écriture raffinée qui donne envie de découvrir ce qui suivra un si beau premier roman .
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Trois jours à Berlin

Il y avait longtemps qu'un livre ne m'avait autant enchanté et transporté au pied d'un mur, barrage à tous les désirs de liberté et de fraternité. Sobriété du style, poésie, écriture tissée de la double appartenance franco-allemande de l'auteur nourrissent l'imaginaire d'un lecteur charmé par les tournants imprévus de l'histoire (avec H ou h). Et il y a aussi la trouvaille géniale de d'inviter un ange des Ailes du désir, du très européen Wim Wenders.

Je continue à sonder avec bonheur le catalogue de l'éditrice Sabine Wespieser dont les choix chantent un peu la même musique, sur un air flottant de douceur et de temps languissant.






Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Trois jours à Berlin

Lu en 2020. Un récit que j'avais trouvé parfois un peu trop factuel, pas assez abouti à mon goût.

Ce roman choral nous permet de palper l'atmosphère fébrile qui a dû avoir lieu des deux cotés du Mur, trois jours avant sa chute, et de liesse lors de cette fameuse nuit du 9 novembre 1989, à travers les pensées et le regard de différents personnages. Bien que les faits relatés et les sentiments de certains protagonistes soient émouvants, je suis restée globalement sur ma faim.
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La route des Balkans

Voilà un roman sur les mouvements migratoires rondement mené. Nous nous situons en 2015, sur la « route des Balkans », route migratoire de la Grèce et de l’Italie vers l'Europe centrale et de l'Ouest (Macédoine, Serbie, Hongrie, Autriche et enfin, Allemagne). Christine De Mazières décrit avec beaucoup de détails d’émotion et de pudeur à la fois, le chaos et les affres que subissent ces migrants, pour le seul espoir d’une vie inconnue mais présentée comme meilleure. Ils se jettent littéralement à l’eau.

La particularité et la force de ce roman sont que l’auteure ne juge pas, et ne s’arrête pas à présenter ces êtres meurtris ou les nantis qui regardent ces images, confortablement installés dans leur canapé ou leurs bureaux dorés. Le message reste bien sûr très clair.

Le point de destination de ces migrants-là, qui a son importance, est l’Allemagne. Christine de Mazières insère cette horrible traversée dans le contexte politique de 2015, et un contexte historique beaucoup plus large. Car oui, Angela Merkel a été la dirigeante européenne la plus courageuse en termes d’accueil de ces migrants, avec son célèbre « Wir schaffen das », « Nous y arriverons », courage que lui ont même reproché certains politiques allemands et européens, et qu’elle a payé dans les urnes lors des élections suivantes. Mais tous les allemands ne se sont pas levés vent debout face à elle. Certains ont en effet agi en silence ; ceux notamment qui avaient connu une expérience traumatisante en fuyant l’Armée rouge qui marchait sur la Prusse orientale en 1945, et ont accueilli en 2015 ces migrants.

On pourrait faire une lecture universelle de ce récit : les migrations politiques ou religieuses existent encore malheureusement. Les hommes ne savent toujours pas les gérer, ni en amont, ni dans le feu de l’action, et difficilement après. Et l’Europe, dans tout ça ? Largement confrontée à ce sujet dans son histoire, elle ne sait toujours pas parler et agir d’une voix unie.

On parle de solidarité : un mot aussi magique et magnifique que les mots liberté et égalité, qui surgit parfois dans l’urgence ou dans l’horreur mais dont on aimerait que les actes et l’efficacité soient davantage mis en lumière sur le temps, pour faire boule de neige, et non pas avant tout une action sparadrap. Bien sûr, il ne s’agit pas ici pour moi de juger : le sujet est complexe dans nos économies riches, capitalistes, et individualistes…. En attendant, chaque graine de solidarité désintéressée contribue à une société plus apaisée.


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La route des Balkans

Souvenons-nous, en 2015 de ces images terribles de réfugiés arrivant en masse aux frontières de l’Europe. Dans un élan de générosité, et d’extrême sensibilité devant la catastrophe humanitaire qui se prépare, la chancelière allemande accepte l’entrée, en Allemagne d’un grand nombre d’entre-deux, en prononçant son fameux ″nous y arriverons ″



Christine de Mazières, reviens dans ce court puissant roman sur ces quelques jours qui ne laissèrent personne indifférent, dans un sens comme dans l’autre, en alternant le point de vue de trois protagonistes indirectement liés.



Tahim l’afghan et Asma la syrienne se croisent dans une forêt hongroise ; chacun avec son fardeau, sur les chemins de l’exil au milieu des autres, condamnés à subir les mafias de passeurs.



Helga est allemande, originaire de l’est de l’Europe. Elle sait ce qu’est l’exil ; elle l’a vécu en 1945, en fuyant l’armée Rouge.



En tissant le destin croisé de ces trois personnes, Christine de Mazières met des noms et des visages pour tous les autres, anonymes, et oubliés, ceux pour qui l’Europe s’est déchirée de long mois, ne sachant pas et /ou ne voulant pas trouver, en commun, de solutions à ce drame humanitaire qui laisse tout un chacun désarmé et traversé de sentiments multiples et contradictoires.



Dans ce roman empreint de sensibilité Christine de Mazières nous interroge, nous interpelle sur un sujet ô combien douloureux, clivant, et essentiel.


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Trois jours à Berlin

Je me souviens de cette nuit de novembre 1989, des images d’Allemands envahissant le mur à Berlin, certains montant dessus, le chevauchant, d’autres l’attaquant à coup de massue, cet homme jouant du violon, une foule immense, joyeuse, qui chante … et je n’ai pas eu l’idée de publier ce billet le 9 novembre dernier .. tant pis !





Christine de Mazières, franco-allemande, a choisi la fiction pour relater la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989. En donnant voix à une dizaine de personnages et en permettant au lecteur de vivre ces heures historiques à travers un kaléidoscope.

Ce soir-là, une foule silencieuse se dirige vers les postes-frontières. Tous viennent de voir à la télévision le porte-parole du Parti prononcer, à voix basse, les mots “ab sofort” (dès maintenant) répondant ainsi à la question d’un journaliste sur la date de l’ouverture du mur. Incrédules, les jeunes militaires garde-frontière ignorent s’ils doivent ouvrir les barrières. Du côté Ouest, les Allemands se dirigent aussi vers le mur. Anna, une jeune Française, tombée amoureuse de la langue de Goethe fait partie de cette foule. La jeune femme s’est rendue à plusieurs reprises en RDA mais à sa dernière tentative, avait été refoulée sur décision de la Stasi.



Elle y avait rencontré Micha, un jeune homme marqué par sa tentative de fuite quinze ans plus tôt. Fils d’une haute figure du parti, il avait été repêché en mer Baltique et condamné à la prison. Son père avait réussi à lui obtenir un poste à l’extérieur. Depuis, Micha est malheureux car son meilleur ami, Tobias, a disparu en mer. Ce soir-là, Micha entend le porte-parole dire que les citoyens de l’Est, comme lui ont enfin le droit d’aller librement à Berlin-Ouest. Sa carte d’identité à la main, il se présente devant le garde-frontière…



L’auteure nous relate ce fameux discours télévisuel qui allait changer la face du monde ce soir-là. J’étais jeune à l’époque et je n’avais pas souvenir que la Hongrie puis la Tchécoslovaquie avaient déjà ouvert leurs frontières plusieurs mois auparavant et que plus de 30 000 Allemands de l’Est avaient fui pour déposer une demande d’asile aux ambassades d’Allemagne de l’Ouest. Le Parti savait que la fin approchait. La RDA s’était endettée auprès de plus de 200 banques, beaucoup à l’Ouest et ils n’avaient plus d’argent pour payer les fonctionnaires (l’emploi le plus commun). Leur rêve d’un pays communiste et égalitaire s’effondrait.



Lors d’un échange entre plusieurs communistes, venus de tous pays, dont plusieurs Français, l’un d’eux, un Allemand est effondré par ce désir de consumérisme, de capitalisme qui émerge chez ses concitoyens. Ils plaisantent ainsi sur le désir stupide de manger de l’ananas ou des kiwis.. ..Et on voit là toute leur supériorité s’exprimer et surtout toute leur méprise sur les désirs réels de la population. D’ailleurs, ils parlent “d’éduquer” les peuples, considérant ainsi leurs citoyens comme des gens incapables de réfléchir par eux-même. C’est cet esprit qui a mené à ce que tout rêve de vivre ensemble tourne au cauchemar. La population ne rêve pas uniquement de vêtements neufs, de télévision couleur, de kiwis et d’ananas – elle rêve juste d’avoir le choix. Le choix , c’est la définition de la liberté. En créant la Stasi, cet organe de surveillance, il s’est transformé en dictature – la Stasi écoutait des millions d’Allemands, surveillaient leurs courriers, tout rassemblement de plus de trois personnes devait être annoncé ! Le peuple s’est très vite senti épié, piégé, confiné et il est normal qu’ils rêvent de liberté ! Et non de quitter leur pays, d’ailleurs ce soir-là, en se pressant devant le mur, lorsqu’ils demandent aux gardes de lever les barrières, ils crient aussi qu’ils reviendront….



La RDA leur promettait l’égalité, ils voulaient la liberté, ils retrouvent la fraternité.



J’ai aimé les voix d’Anna, de Micha mais j’avoue que, seul bémol de cette lecture, j’ai fini par avoir peur de voir l’auteure créer encore de nouvelles voix à plus de la moitié du roman .. Un roman choral où s’invite également Cassiel, l’ange du film de Wim Wenders, les Ailes du Désir, sorti cette année-là.. J’ai refermé ce livre avec l’envie furieuse d’aller revoir sur Internet ces images de ce soir-là, où un peuple divisé pendant plus de trente ans, allait enfin se retrouver … Un moment très émouvant et très fort !
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Trois jours à Berlin

L'auteure décrit très bien la ville de Berlin, que je connais un peu et j'ai eu plaisir à retrouver à travers les lignes certains endroits emblématiques de cette ville si particulière. Quand on visite Berlin, on ressent énormément l'histoire et son passé si lourd. A travers plusieurs personnages, Christine de Mazières nous décrit le soir de novembre 1989, quand le mur va enfin s'ouvrir et que les berlinois de l'Est vont rejoindre ceux de l'Ouest. Cette ouverture pacifique est décrite par plusieurs personnages : que ce soit Micha, un jeune berlinois de l'Est, dont le père est un apparatchik de la Stasi, que ce soit Anna une jeune française, amoureuse de la culture allemande et qui passait quelques heures à l'est quand c'était possible. Nous retrouvons dans ce récit, le climat de Berlin et de ces différents quartiers et la pesanteur du mur qui séparait des familles. Un texte qui m' a beaucoup plu par la description de personnages touchants, et par la ville de Berlin et de belles pages sur le superbe film de Wenders, les ailes du désir, qui est un bel hommage aussi à Berlin. Merci à Version Femina de m'avoir permis de découvrir ce texte.
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Le mot français « café » provient de l’arabe « qahwa ». Vrai ou faux ?

vrai
faux

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