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Critiques de Christy Lefteri (186)
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L'Apiculteur d'Alep

J'ai beaucoup aimé ce livre, il nous donne à voir une version différente, à la fois intime et brute, de ce que les Syriens vivent depuis que leur vie est tombée dans le chaos et la guerre. J'ai trouvé le va-et-vient entre le passé et le présent intéressant, même si au début cela semblait apaiser la tension de l'intrigue, cela nous permet finalement de nous concentrer sur les détails, les rencontres, l'histoire. Cela m'a permis de découvrir que la Syrie borde la mer Méditerranée et qu'il y avait des abeilles à Alep.
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L'Apiculteur d'Alep

Je l'ai eçu à la masse critique privilégiée et je suis bien contente d'avoir accepté ce roman si singulier et si émouvant. Je viens de le terminer à l'instant et j'attends quelques minutes pour vous en parler. Que dire à ce sujet? Cette histoire est bien triste mais elle est aussi remplie d'espoir.

Vous vous souvenez peut-être l'année dernière quand je vous ai parlé de ma lecture sous forme de témoignage, d'un jeune migrant africain et de son douloureux périple pour arriver jusqu'en France? J'ai été bouleversée.



Bien sûr, ce roman est fictionnel mais il n'empêche que cela doit être la dure réalité. L'auteure a récolté de nombreux témoignages durant son travail à Athènes , dans un village de réfugiés.

Parlons de choses joyeuses en premier : les abeilles et leur présence inestimable. Sans elles, l'humanité serait incapable de subvenir à ses propres besoins. Sans fleurs, plus de nourriture. C'est pour cela qu'il faut bichonner les abeilles. Dans ce roman, elle sont au coeur du récit. Sous forme de pictogramme, dans les souvenirs du narrateur (il y revient tout le temps pour évoquer ses instants de bonheur en Syrie), les projets d'apiculture dans l'avenir en Angleterre....

L'histoire de ce couple syrien, partant en exil, voyageant dans des conditions terribles m'a remué le coeur. Je les ai suivis avec la peur au ventre. Parfois le texte devient onirique, complètement farfelu. Je crois que le narrateur se perd volontairement dans un autre monde parallèle pour oublier les atrocités. La réalité de la guerre les poursuit mais ils veulent se reconstruire . Il le faut.



Vraiment un très beau témoignage, pour toutes les voix des migrants d'aujourd'hui. Une minute de silence.
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L'Apiculteur d'Alep

Un magnifique récit de l'exil, aussi bien de sa terre que de sa vie. Une construction tout en lenteur et en pudeur qui donne l'impression d'un départ à reculons, l'œil rivé sur l'horizon qui s'éloigne, avec cette crainte de se tourner vers l'avant et de perdre ainsi jusqu'à la mémoire, jusqu'aux souvenirs. Une exacerbation de tous les sens qui laisse derrière elle une impression indélébile de tristesse mêlée de grâce. Une très belle découverte ce jury du Meilleur Roman Points 2023.
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Les Oiseaux chanteurs

Voilà un livre à découvrir absolument ! D'une plume qui nous séduit dès la première page, Christy Lefteri tisse la trame de son roman en évoquant le sort des jeunes femmes réfugiées à Chypre. Comme les oiseaux chanteurs pris au piège des braconniers, elles sont à la merci des profiteurs en tous genres. Ce sont des Sri-lankaises ou Népalaises qui sacrifient leur vie pour subvenir aux besoins de leur famille en s'expatriant. Elles ne sont pas toujours maltraitées mais on ne connaît rien de leur vie et on ne veut pas le savoir. Elles sont là pour travailler, faire le ménage et élever les enfants des autres. Certaines aussi ont quitté leur pays pour plus de liberté.

Nisha a disparu. Cette sri-lankaise est depuis neuf ans au service de Pétra, opticienne à Chypre. Elle s'est attachée à la fille de celle-ci, l'a élevée avec amour alors qu'elle a laissé sa propre fille au pays. Elle a trouvé du réconfort dans les bras de Yiannis, un jeune braconnier qui s'est mis à cette tâche illicite après avoir perdu son emploi lors de la crise de 2008.

Pourquoi est-elle partie? A-t-elle rejoint la ligne verte du côté Turc ? Elle a laissé son passeport, un journal intime écrit en cingalais et ses objets précieux.

A-t-elle été enlevée ? Yiannis est de plus en plus angoissé d'autant qu'il est lui-même pris au piège d'un réseau malfaisant. Il se sent coupable en capturant par milliers de magnifiques oiseaux chanteurs. Son complice les revend ensuite à prix fort .

Pétra ressent de la honte. Elle prend conscience de son indifférence envers son employée. Avant la disparition de Nisha, ces ouvrières étrangères lui paraissaient invisibles.

Chacun leur tour, de plus en plus anxieux Yannis et Pétra nous parlent de leurs tourments. Ils s'associent pour enquêter, la police locale, indifférente, les ayant rejetés. D'autres femmes ont disparu.

Entre deux chapitres l'auteure a glissé des pages mystérieuses où il est question d'un lac rouge près d'une ancienne mine de cuivre. L'endroit sous le coucher de soleil est à la fois lumineux et menaçant. Peu de visiteurs s'y égarent !

Ne manquez pas cet ouvrage. Voilà une auteure qui est une révélation !



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L'Apiculteur d'Alep

Donner un nom, une histoire, à ceux qui traversent la Turquie, la Grèce, aux demandeurs d'exil.



Afra et Nuri Ibrahim, syriens,  sont arrivés dans une petite ville côtière d'Angleterre et demandent l'exil. Nuri était apiculteur et Afra peintre. Ils ont quitté Alep quand leur fils Sami est mort dans une explosion. Afra a perdu la vue.



Le livre raconte leur histoire heureuse en Syrie avant le désastre. Il raconte aussi leur Odyssée à travers l'Europe, la passage sur un canot avec un petit garçon Mohamed qui disparait mystérieusement. Passage dans un camp sur une île grecque, puis longue attente à Athènes. Comment se reconstruire de ces traumatismes? 



Coïncidence? Après les Abeilles grises de Kourkov, c'est le deuxième livre que je lis cette année associant abeilles et guerre. Est-ce la parfaite société des abeilles qui est comparée à la barbarie des hommes? où est-ce la conscience de la fragilité des abeilles, et des hommes dans ces tragédies de Syrie et d'Ukraine? 



J'ai lu L'Apiculteur d'Alep avec beaucoup d'empathie pour ces personnages. Mais il manque un quelque chose pour faire de cette histoire exemplaire un grand livre. La perte d'un enfant est une tragédie indicible et la traversée de l'Europe par Afra aveugle et presque mutique est difficile à imaginer. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Les Oiseaux chanteurs

Pétra, jeune mère et veuve, a embauché Nisha juste avant la naissance de sa fille Aliki. Elles vivent au rez-de-chaussée d'une maison à Chypre, l'étage étant loué à Yiannis.

Nisha est une travailleuse immigrée originaire du Sri Lanka qui s'occupent de la maison et d'Aliki. Elle a quitté son pays afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa fille Kumari et de sa mère après le décès de son mari. Une séparation difficile mais nécessaire que les employeurs à Chypre ont du mal à intégrer, car pour eux ses immigrées sont sans vergogne, attirées par l'argent.

Yiannis et Nisha sont amoureux, leur histoire nous est racontée au fil des pages, leur amour secret, les difficultés, l'argent, la famille … Tout comme Pétra qui a perdu son mari alors qu'elle était enceinte. Des destins troublés et qui vont s'unir pour révéler au pays l'exploitation de ces femmes.



Mais avant d'en arriver là, il sera surtout question de la disparition de Nisha un soir, et l'incompétence des services de police qui considèrent qu'il s'agit simplement d'une fuite. Mais la révélation que sa disparition n'est pas un cas isolé va changer la donne.

Les chapitre alternent entre Petra, Yiannis et un oiseau, un oiseau qui observe ce qui se passe autour de lui jusqu'à suggérer l'impensable.



A travers la tragédie de Nisha c'est la vie de toute les femmes exploitées dont il est question: de celle qui se fait battre, à celle qui subit des viols, celles qui finissent au bordel et ceux qui tentent d'aider ses femmes, et ceux et celles restés au pays.

Le récit est fluide et bien construit, le fait d'alterner les chapitres entre les protagonistes n'alourdit en rien le rythme bien au contraire. J'ai été rapidement happée par cette histoire, par ces histoires: celle de Petra, de Nisha et de Yiannis, et de celles peuplant le récit, et toutes aussi dramatiques les unes que les autres.

Il est beaucoup question de sentiments et d'émotions, pourtant malgré la proximité physique des personnages il demeure un éloignement intérieur entre eux, notamment entre Petra et sa fille, et entre Nisha et Yiannis.



D'une belle écriture poétique l'autrice aborde un aspect de l'immigration dont j'ignorais tout, comment se dire qu'aux portes de l'Europe l'on traite encore ainsi un être humain, ou profiter ainsi de la détresse humaine comme ces agences par qui ces travailleuses doivent passer.

Et les oiseaux chanteurs au coeur de cette histoire, qui de leur oeil observe la mort et de leur corps nourri les hommes.

Très émue par ce récit, largement inspiré par les sordides faits de 2019 pour lesquels Nikos Metaxas a été qualifié de premier tueur en série de Chypre, je me suis demandée si finalement ces travailleuses avaient pu obtenir un statut, les mêmes droits que n'importe quel citoyen de l'île. Mais non!

Une habitante de l'île: « Les filles sont totalement dépendantes de leurs employeurs. Au moindre souci, elles risquent de perdre leur permis de travail et d'être expulsées. Alors elles acceptent tout. Pour 309 euros par mois… » (revenu fixé par le ministère du travail, racisme institutionnel!!)
Lien : https://leslecturesdestemilo..
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Les Oiseaux chanteurs

Un malentendu avec ce livre.

J'ai lu un bon tiers en ayant en tête un résumé qui n'était pas le bon.

J'avais lu celui de L'apiculteur d'Alep.

J'attendais donc que ça parle enfin de ce à quoi je m'attendais.

Jusqu'à ce que je me rende compte de ma méprise.

Alors tout a été mieux et j'ai enfin pu m'abandonner à l'histoire, qui est fort intéressante.

A Chypre de nombreuses employées de maison viennent du Sri-Lanka, des Philippines ou d'ailleurs.

Invisibles, corvéables à merci elles laissent souvent une famille derrière elle, famille à laquelle elles envoient de quoi vivre.

Un jour, Nisha, l'employée de Pietra disparaît.

La police n'enregistre même pas sa déclaration.

Alors, aidée de Yannis, son locataire, Pietra mène une enquête et ils vont de découverte en découverte.

Tous les personnages sont véridiques et passionnants.

Outre l'histoire, tirée d'un fait réel, on découvre des tas d'information sur la vie chypriote.

C'est un roman édifiant sur une société que je ne connaissais pas, sur les mœurs de Chypre

De beaux portraits de femmes exploitées et un bel hommage rendu par Christy Lefteri.

Ces migrantes qui partent sans autre solution semblent perdre leur identité, leur existence propre et deviennent réellement invisibles.

Il aura fallu ce drame pour que Petra se rende compte que Nisha était une jeune-femme extraordinaire.

Le personnage Yannis, le locataire de Petra amoureux de Nisha est très émouvant aussi.

Un beau roman plein d'émotion et de réalités.
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L'Apiculteur d'Alep

Attention : coup de cœur.

L’auteure nous raconte un périple migratoire de façon magistrale. Elle s’est nourrie des témoignages, des rencontres qu’elle a pu faire quand elle était bénévole dans un camp de réfugiés en Grèce. Elle a voulu être leurs voix et elle a réussi.

Magnifique lecture
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L'Apiculteur d'Alep

Ce roman inspiré de vrais récits de migrants, nous parle de la douleur, du déracinement, de ses familles qui traversent des choses horribles pour un peu d'espoir. L'autrice joue beaucoup sur les émotions, l'introspection, et de jolis portraits. La réalité est souvent crue et nue, mais toujours juste.

Juste dommage car le titre du livre, et le thème de l'apiculture est finalement secondaire dans le récit mais c'est un détail. Un beau roman.
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Les Oiseaux chanteurs

Lorsque Nisha, la nounou sri-lankaise si attentionnée d’Aliki disparaît sans prévenir, c’est l’incompréhension. Petra, sa patronne et Yiannis, son amoureux secret se heurtent à l’inaction et au mépris de la police. A Chypre, on considère souvent que ces employés de maison corvéables et souvent invisibles ne méritent même pas qu’on ouvre une enquête. A l’image des oiseaux chanteurs englués dans les filets destinés à les capturer pour alimenter un braconnage illégal mais juteux [auquel participe Yiannis], on découvre toute la complexité de la situation de ces femmes qui n’ont souvent eu d’autre choix que de s’expatrier en laissant derrière elles leurs propres enfants pour s’occuper d’autres familles. A l’imbroglio de l’enquête difficile à mener répond la complexité des sentiments des différents personnages mais l’auteure [du best-seller L’apiculteur d’Alep] offre un roman bien construit. En levant le voile sur un trafic humain qui peut se développer grâce à la corruption et au silence complice des autorités chypriotes, Christy Lefterie rend hommage à toutes ces femmes disparues dans l’indifférence quasi générale à travers le portrait éblouissant de Nisha, jeune femme doublement victime d’une réalité parfois sordide. Gageons que ce roman, inspiré de faits réels qui se sont passés à Chypre, sublimés par la plume pleine de poésie et d’humanité de l’auteure, puissent éveiller les consciences, et interpeller les lecteurs sur l’exploitation des employées de maison dont le destin tragique fait parfois la Une des médias avant de retomber dans l’oubli…
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Les Oiseaux chanteurs

D’une rencontre et d’une tragédie qui a endeuillé Chypre il y a quelques années, Christy Lefteri bâtit un roman autour de Nisha, une mère sri-lankaise qui a dû abandonner sa fille pour venir travailler à Chypre. Là, elle s’occupe de la fille de Petra, une très jeune veuve chypriote, depuis sa naissance. Cette enfant est sa consolation, sa seconde fille de coeur. Mais si elle a versé toutes les larmes de son corps en arrivant à Chypre, elle donne tout son coeur à la petite Aliki et converse avec sa propre fille régulièrement par vidéo.

Nisha a vécu plusieurs deuils. Tout d’abord sa soeur dans son enfance puis son mari avant la naissance de sa fille. Et maintenant cet enfant qu’elle a conçu avec Yiannis, le locataire de la maison de Petra, un braconnier d’oiseaux chanteurs. Ils s’aiment profondément mais c’est une activité illégale qu’elle ne peut supporter.

La disparition de Nisha crève le coeur de Yiannis et ouvre les yeux de Petra sur le sort des immigrées qui doivent quitter leurs enfants pour subvenir aux besoins de leur famille.

Devant l’indifférence de la police, Yiannis et Petra vont mener l’enquête pour retrouver Nisha.

Christy Lefteri combine romantisme, enquête et découverte d’un pays pour mettre en lumière un fait de société. En associant la capture illégale d’oiseaux, en insérant un chapitre mystérieux sur les abords morbides d’un lac rouge, en donnant la parole finale à Nisha, celle qui illumine le coeur des âmes tristes, l’auteur provoque un attachement profond aux personnages et un intérêt à la poursuite de la lecture.
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Les Oiseaux chanteurs

L’auteur Christy Leftery , connue pour son précédent roman L’apiculteur d’Alep évoque le sort de ses nombreuses femmes exilées , laissant tout derrière elle ,venant travailler dans un autre pays pour des raisons économiques, se faisant exploiter la plupart du temps .

Nisha est une de ces femmes , elle est sri lankaise , a laissé sa propre fille dans son pays pour se retrouver comme nounou , mais plutôt comme bonne à tout faire chez Petra .

Et puis un jour Nisha disparaît et on se rend compte rapidement qu’elle n’a pris aucun effet personnel , plus les jours passent et plus Petra s’inquiète .

Petra va découvrir ce qu’elle n’avait jamais remarqué , sa fille est très attachée à Nisha , elle comprend pour la première fois que celle que voyait uniquement comme une domestique , une bonne à tout faire était aussi une femme qui a dû affronter bien des épreuves .

Il y a aussi Yiannis qui gagne sa vie en braconnant des oiseaux , activité illégale mais très bien payée , les oiseaux sont un des plats emblématiques des restaurants de Chypre .

J’ai beaucoup aimé l’évocation de l’histoire de Chypre que je connais très mal , le sujet du livre qui nous fait réfléchir sur la vie de toutes les personnes qui sont obligées de quitter leur pays et qui se retrouvent honteusement exploitées .

Un petit bémol pour le style que je trouve un peu plat .

Un grand merci à Babelio pour ce dernier Masse critique privilégié .
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Les Oiseaux chanteurs

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de cet ouvrage. Mon fils, lorsqu'il a lu le résumé m'a dit : "C'est pas ton genre habituel". Effectivement, je lis assez peu de romans avec une dimension social forte. Pour que tel roman suscite mon intérêt, il faut vraiment une qualité de plume. Je ne connaissais pas l'auteure, mais en l'occurrence, la qualité de plume est bien présente. Certains passages sont très beaux, avec une héroïne solaire et émouvante. L'intrigue est bien développée et nous permet de voir l'envers du décor de la société chypriote. Certains passages sont assez poignants. Une belle découverte de personnages rudes, d'autres sensibles et fragiles.
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Les Oiseaux chanteurs

Après le résumé de l'éditeur (merci au Seuil et à Babelio pour cette masse critique privilégiée) et la lecture des beaux avis, je reste sans voix!

Je découvre l'autrice et vais me précipiter sur l'Apiculteur d'Alep.

J'ai très rarement les larmes aux yeux au cours d'une lecture si émouvante soit-elle et là pourtant, c'est arrivé à cause des deux petites filles, des femmes exploitées, de Petra et Yiannis et...des oiseaux chanteurs.

Je ne connaissais pas cet aspect de Chypre et j'en suis scandalisée, déjà le mur me hérissait...Des amis touristes n'ont rien vu de tout cela!
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Les Oiseaux chanteurs

J'avais deux raisons de m'intéresser à ce roman d'une jeune autrice.

D'une part, je suis allée à Chypre, il y a longtemps, mais je me souviens très bien des paysages, la plage sans fin au coucher du soleil, la vie trépidante de Nicosie …

D'autre part, le thème central en est la vie de ces jeunes asiatiques qui viennent s'enrôler comme nounous en Europe, laissant leurs propres enfants au pays à leur mère, sont à la merci d'employeurs parfois bien peu scrupuleux. J'ai eu le plaisir de faire la connaissance d'une d'entre elles, venue des Philippines, qui s'occupait avec amour et compétence de deux de mes petits-enfants.



Deux jeunes femmes, précocement veuves, avec chacune une petite fille. Petra est opticienne à Nicosie. Son mari est mort d'un cancer alors qu'elle était sur le point d'accoucher de leur fille Aliki.



L'autre est son employée de maison, sri-lankaise, la ravissante Nisha, qui élève en réalité Aliki et n'a pas revu – sauf à travers une tablette - sa propre fille depuis 9 ans.



Un soir, elle disparaît. Sans son passeport, sans les objets auxquels elle tient le plus au monde, sans raison apparente. Lorsque Petra va signaler sa disparition à la police, il ne se passe rien. Ces jeunes femmes étrangères, personne ne s'en préoccupe, elles font partie du décor. Elles sont venues grâce à des agences de placement auxquelles elles doivent une forte somme, ne bénéficient d'aucune protection, on pense qu'elles se sont sauvées dans la partie nord de l'île.



Yiannis fut banquier jadis, il a perdu son emploi après la crise financière. Il gagne sa vie en braconnant des milliers d'oiseaux migrateurs qui font escale à Chypre. Un massacre écologique mais qui rapporte gros – c'est une tradition culinaire de l'île - et reste aux mains d'une mafia dont il ne peut se soustraire. Il est locataire de Petra et amant de Nisha, donc follement inquiet. Face à l'immobilisme des autorités, Petra et Yiannis unissent leurs efforts …



C'est un roman qui se lit très vite. On y décrit quelques-unes des plaies de cette partie de l'Union Européenne particulièrement corrompue, et le mépris dans lequel les jeunes femmes venues de si loin sont tenues. Parties au loin pour envoyer de l'argent à leurs familles, elles se trouvent piégées, parfois rendues esclaves.



Un regard bienveillant sur l'immigration économique, un peu basique. La recherche de Nisha reste linéaire, les relations entre Petra et sa fille pas très claires, la romance avec Yiannis parfois larmoyante. Bien écrit, de belles descriptions de la nature sauvage de l'île et des ravages de l'exploitation minière qui fit sa prospérité jadis. Un roman qui ne me laissera cependant pas un éclatant souvenir. Espérons pour l'autrice que ce roman atteindra le même tirage que son premier opus (1 million d'exemplaires !).



Lecture menée dans le cadre d'une Masse critique.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'Apiculteur d'Alep

Parce qu’Alep est une zone de guerre, Nuri et Afra quittent la Syrie. Commence alors un long périple vers l’Europe pour rejoindre le cousin.

Le récit alterne entre les souvenirs (la vie d’avant les troubles) et le voyage de fuite. Un enchainement original des chapitres offre une belle liaison de toute l’histoire. Ca n’a d’ailleurs pas dû être simple à la traduction.

Le couple doit composer avec ce passé qui se rappelle constamment à eux et la nécessité de regarder devant pour réussir à s’enfuir. Chacun, à sa manière, se réfugie dans ses souvenirs.

Une belle histoire pas simple à lire. Il y a bien des thèmes abordés ici : le déracinement, la perte d’un être cher, la violence, l’exil. Ces thèmes dont on entend parler dans les médias. Mais là, Christy Lefteri nous plonge au cœur des difficultés, des ressentis de ces exilés. Et c’est réaliste et puissant.

L’auteur a composé une histoire des histoires qu’elle a entendu lors de missions humanitaires. Engagée, elle a voulu laisser un témoignage de la difficile épopée de tous ces gens qui doivent fuir leur pays pour espérer survivre. C’est réussi. On peut faire le parallèle avec l’Odyssée d’Hakim de F. Toulmé.

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L'Apiculteur d'Alep

Le commentaire de Lynda :



C'est l'histoire de Nuri, un apiculteur et sa femme artiste, Afra et leur voyage vers l'Angleterre afin de se trouver en sécurité pour vivre, après la détérioration de la situation à Alep et les sacrifices qu'ils font pour rejoindre leurs familles et leurs amis en Angleterre. Si vous lisez ce livre à la recherche d'un aperçu du conflit syrien et de la guerre civile à Alep, ce roman ne répondra pas à vos questions, mais il s'agit d'une histoire bien écrite sur l'impact de la guerre, sur les citoyens innocents pris dans les conflits. C'est un regard posé sur l'importance vitale pour ces réfugiés de s'installer dans un environnement plus sécuritaire et plus serein, nous devons avoir une compréhension et de la compassion afin que les familles qui s'installent se sentent à leur aise dans leur nouvelle communauté d'adoption.

L'auteur donne un aperçu réaliste de la crise des réfugiés et de l'exil, avec ses défis en démontrant l'atmosphère qui se vit auprès des familles déchirées, qui sont prises dans ce cauchemar en Syrie qui tente de fuir, pour trouver un lieu sûr.

L'auteur Christy Lefteri qui à l'été 2016 et 2107, a travaillé comme volontaire dans un camp de réfugiés financé par l'UNICEF à Athènes, c'est lors de son implication qu'elle note des histoires et des points de vue. Elle va pouvoir durant son temps là-bas, commencer à écrire cette œuvre de fiction basée sur les faits et ce qu'elle a vu et entendu en tant que volontaire.

L'histoire est magnifiquement écrite et construite d'une manière charmante, ce qui a ajouté à mon plaisir de lire le livre. Les images, que l'auteur à créer, sont vives et frappantes, et les personnages qui sont bien représentés sont attachants et marquants.

Ce livre m'a vraiment fait réfléchir, à quel point, il doit être difficile et terrifiant pour les familles de tout laisser ce qui leur est familier et de faire ce voyage périlleux vers l'inconnu, puis arriver à se faire accepter et comprendre dans leur nouvelle maison pendant qu'elles essaient elles-mêmes de se réconcilier avec leur chagrin et leur perte, c'est une expérience qui doit être traumatisante.

Je suis heureuse d'avoir lu ce roman, car il est bien écrit, suscitant la réflexion. Je vous recommande ce roman de fiction, mais qui peut nous rappeler des êtres qui se sont réfugiés dans notre pays. En bref, la prise de conscience de la façon dont la guerre change la vie pour toujours, hante en soi, les victimes. Christy Lefteri fait vivre une expérience profonde de la vérité, de la réalité de la guerre, du deuil et de l'exil.
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Le Livre du feu

Un réel plaisir de recevoir un mail vous annonçant que vous êtes retenu pour lire et chroniquer un livre. Merci à Babelio, masse critique de m'avoir proposé cette lecture.

Rescapée, tout comme sa fille et son mari, d'un gigantesque incendie Irini raconte ce qu'elle a connu avant la catastrophe, la fuite pour échapper aux flammes, et l'après. Christy Lefteri dresse une fresque sociétale, familiale,, avec une petite touche d'enquête policière, pour raconter son incendie. Elle dénonce le mercantilisme qui a mené à cette catastrophe. Dans la relation entre les trois personnes de la famille (mère/fille - mari/femme - Père/fille) on voit toute la difficulté à se reconstruire et à reconstruire une vie "normale". Les personnages transmettent leurs émotions, ou pas. Il faudra beaucoup d'efforts pour retrouver l'attrait de la vie quotidienne.

Bien que le récit (sur le fond) m'ait plu, j'avoue avoir eu quelques difficultés avec la forme de la narration. l'histoire proprement dite est longue à se mettre en place et le premier quart du livre m'a semblé très décousu. Par ailleurs sur certains sujets (l'attitude du mari, la découverte de l'incendiaire) c'est très répétitif. Le récit des contes qu'elle fait à sa fille n'apporte pas grand chose à l'histoire objet du livre et alourdit inutilement. Ce livre m'a plu sans me captiver.
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L'Apiculteur d'Alep

Un coup de poing assez dur sur le périple d'un couple de Syrien qui cherche à rejoindre l'Angleterre.



Quand la guerre éclate en Syrie, Nuri, sa femme Afra et leur jeune fils Sami mènent une vie tranquille. Lui est devenu apiculteur après avoir suivi les conseils de son cousin, Mustafa. Ensemble ils ont créé une entreprise et exportent du miel et des produits dérivés en Europe, en Asie et dans le golfe Persique. C'est à cause de leurs abeilles que Mustafa et Nuri retardent le moment de quitter la Syrie alors que la situation politique est de plus en plus tendue. Quand leurs ruches sont incendiées, quand l'impensable a lieu, il est alors trop tard pour partir par avion, il faut se cacher, ruser et prendre des chemins dangereux et coûteux.



Les pages de la traversée sont entrecoupées par la vie heureuse qu'ils menaient à Alep. Le réconfort de Nuri auprès de ses abeilles, la notoriété débutante d'Afra, artiste-peintre.



Avec l'aide des bénévoles, avec le soutien de Mustafa qui les attend en Angleterre, avec l'espoir de reconstruire sa vie, on espère avec Afra et Nuri qu'ils pourront vivre à nouveau une vie pleine de projets basée sur la paix.



Alors oui, c'est un livre difficile, mais, pour moi, la littérature a aussi ce pouvoir de nous ouvrir les yeux sur les souffrances du monde. Car même si on entend aux informations des nouvelles bouleversantes sur des réfugiés, voir écrire une histoire et ressentir de l'empathie pour un couple marque beaucoup plus les esprits.



Pour écrire son livre, l'autrice, qui est anglaise, s'est inspirée des histoires qu'elle a entendu quand elle était bénévole dans un camp de migrants en Grèce.



Une histoire poignante portée par une belle écriture sensorielle.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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L'Apiculteur d'Alep

On commence ce roman avec un monde de couleurs. Celui d'avant, que les yeux d'Avra pouvaient voir et qu'elle illuminait de son rire. Très vite cependant, le ciel s'obscurcit, la tension monte et on termine le premier chapitre avec la sensation de s'être pris un coup de poing au ventre. Décidément, cette lecture ne va pas être facile.



Ce roman, c'est l'histoire d'un exil, d'une famille traumatisée, du pire dont l'être humain est capable et pourtant, il est aussi (et étonnamment) porteur d'espoir. À ce propos, j'ai trouvé que le titre et la couverture étaient trompeurs : ils ne reflètent en rien la violence qui vous attend entre ces pages.



L'on suit donc l'histoire de Yuri et d'Avra, de leur départ de Syrie et de leur quête vers un monde meilleur. Les émotions de Yuri sont bien retranscrites à travers les mots de l'autrice et j'ai aussi beaucoup aimé les mots de liaison entre certains chapitres, comme s'il y avait un relai entre passé et présent. Christy Lefteri y aborde aussi certains effets du stress post-traumatique et j'ai trouvé cela intéressant.



Si je devrais émettre un bémol toutefois, ce sont les passages reliés à l'apiculture, qui m'ont quelque peu agacée. Ils m'ont semblé toujours tomber comme un cheveu que la soupe et n'apportaient rien au récit à mon sens.



Mais cela n'a pas douché mon enthousiasme. J'ai versé quelques larmes à la fin de cette lecture qui m'a touchée. Cet exil vécu par Yuri et par des milliers de personnes est important à connaitre car il est le reflet de la noirceur de notre monde, de ce que certain.e.s sont contraint.e.s d'abandonner et de ce que d'autres sont contraints de prendre en charge.



Ce roman devrait être lu par tou.te.s, et notamment celles et ceux qui pensent que les migrant.e.s, c'est le mal, alors qu'ils et elles n'ont rien demandé et n'ont pas eu d'autre choix : c'était ça ou la mort.

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