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Critiques de Cizia Zykë (167)
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Oro

C’est un livre d'aventures violentes que j'ai globalement apprécié pour le divertissement qu'il m'a donné. Peu m'importent la vie de son auteur et l'argent qu'il a gagné. C'est une écriture très vivante, certainement de macho, et alors? Je ne suis pas allé plus loin que l'histoire.



Et celle-ci est dense puisque le héros multiplie les aventures et les péripéties de tous genres. Il exploite une mine d’or au Costa-Rica, a des aventures sexuelles avec des nymphettes, mais aussi des prostituées, il affronte des voyous -- n’en est-il pas un également? --, se bat contre des serpents, des ivrognes, lit quand même un verset de la bible chaque soir, ainsi de suite.



Bref, on peut aimer le personnage ou le détester. Il ne fait rien pour l’un ou pour l’autre. C’est un gros vivant qui avance en écrasant pas mal de choses. Quelle est la part de vérité dans son roman? Pour ma part, je l’ai vu comme une fiction, écrite pas mal à la hache, donc ne pas rechercher une oeuvre littéraire dans cette lecture.





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Oro

C'est le premier roman autobiographique de l'aventurier Cizia Zykë. A ce titre Bernard Pivot l'invite à ApostropheS en 1982: le charisme du bonhomme et le récit de ses aventures vraiment vécues, contrairement à Gérard Devilliers(SAS) qu'il déteste, le mènent au succès immédiat.



A l'entrée des années 80, ce bourlingueur, la trentaine, vient de perdre son fils de 1 an. Pour tenter d'oublier ce drame, il part avec sa femmes flamber tout leur argent à Macao. A sec, ils repartent pour le Costa-Rica pour se refaire. A peine arrivés, ils se quittent. Son seul espoir de survie: c'est le piment de l'aventure. Alors il s'enfonce dans la jungle avec d'autres pour la quête de l'or.



Son côté "macho sans foi ni loi" fait merveille dans la jungle. Que de péripéties! Mais Zyke, avec son air "faut pas m'chercher",a le sens de l'amitié et met un point d'honneur à récompenser les types qui le suivent. Il est bon prince.



Certes ce n'est pas de la grande littérature mais un tel récit, brut, qui sent vraiment le vécu et raconté parfois avec humour, emporte l'adhésion.

Je l'ai souvent recommandé à des amis qui n'aimaient pas lire. A 20 ans c'était d'ailleurs la seule littérature qui pouvait m'intéresser. Maintenant j'ai élargi l'éventail de mes goûts mais ce genre d'écriture "coup de poing" demeure revigorante.
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Alma

A Bordeaux le quartier de la gare avait changé.

Les policiers du nouveau maire et ses camions de l'aube à eau pulsée avaient nettoyé la place de ses alcooliques violents et de ses prostituées espagnoles.

Le sexe tarifé avait été repoussé derrière la gare, de l'autre côté du pont de ferraille. Ces dames étaient bulgares désormais, poudrées à blanc, surveillées par des barbares de l'Est en 4x4. Quant aux clodos, nul ne savait ce qu'ils étaient devenus.

On s'était serré la main...



Cela commence ainsi, dans la préface de son ami, fidèle compagnon de ses aventures d'antan, Thierry Poncet. Une dernière rencontre, un dernier regard. Ce n'étaient pas des adieux, et pourtant, avec le temps, ce fut la dernière poignée de mains. Dès ces premières pages, j'ai cette émotion qui m'égorge la respiration, qui m’égratigne un peu plus l'âme, alma. Une préface poignante. Un dernier regard à la terrasse d'un café, qui aurait pensé que ce dernier geste recueillerait des adieux.



Chaleur andalouse, c'est dans ses ruelles étroites que je déambule à travers le cruel destin d'Alma, cette petite fille qui parle avec Dieu - et le pire, c'est que Dieu lui répond. Comme une communion entre deux êtres où les mots sont devenus inutiles voir dangereux, parce qu'en ce temps-là, il ne fait pas bon s'afficher avec Dieu, encore moins être une petite fille juive, car en ce temps-là, on sait bien que tous les maux viennent des juifs, cela se passe d'ailleurs de mots, puisqu'au mieux ce sont des gros mots qui se vilipendent à travers les rues frappées par le soleil d’Espagne et par les ordres de la reine Isabelle la Catholique. Qui dit soleil qui me tape à l'arrière de la cabeza, je sors mon remède, plantes médicinales à infuser dans de l'eau fraîche de source, trois glaçons, un Ricard dans mon verre, sans piscine, sans orgeat, la chasse aux juifs est le moindre mal de l'époque, et Alma, le dernier roman posthume de Cizia Zykë.



Cette légende du Moyen-Âge m'entraîne donc à travers le mal humain, les persécutions et les tortures de l'imagination fertile quand il est question de mal. Dieu dans tout ça ? S'il parle avec cette jolie petite frimousse blonde, ses dignes représentants ne prêchent guère l'amour, sauf pour les petits culs juvéniles de ses ouailles. Car l'amour est dans la sodomie semble enseigner les prêtres, c'est aussi cela l'initiation à la vie des jeunes garçons, le rite traditionnel pour franchir le monde des adultes. Finalement depuis 1492, la couleur du monde n'a pas changé, comme celle de mon verre anisé.



Entre quelques doses d'aventures, l'auteur que dis-je le conteur même se pose, met son histoire en pause le temps de nous interpeller. Oui, moi, toi, nous, directement. Il te questionne, je m'interroge, il se met en avant, me caresse dans le sens du poil pubien et remet ainsi du rythme et du souffle à cette épopée inquisitoriale. Des pensées égrainées dans la mouvance ironique et cynique. J'avoue, j'ai totalement kiffé ces digressions, plus que l'histoire en elle-même d'Alma, j'ai aimé ces incartades, juste le temps de remplir mon verre comme des interludes posées là, jusqu'après le point de la phrase précédente et me rafraîchir ainsi lorsque le liquide anisé, eau bénite d'hommes en bure, bite dure contre cul béni, parfume de mille senteurs ce délicat parfum de jasmin du jardin interdit.
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Sahara

Égoïste, cynique, misogyne, brutal et impitoyable. Voilà les "qualités" de l'aventurier Cizia Zyke, que l'on avait découvert chez Pivot, au milieu des années 80, lors de la parution de son précédent livre " Oro" ou les vicissitudes d'un chercheur d'or au Costa Rica armé d'un Magnum et qui ne veut donc pas se faire embêter.



"Sahara" raconte le convoyage illégal de voitures et de camions de Bordeaux à Mopti au Mali. le patron de l'expédition est bien sûr Cizia Zykë. L'intérêt de ce livre est, non seulement dans le ton ironique et insolent du personnage qui écrit comme il parle, mais aussi son récit sur le désert saharien.



Pour lui il est illusoire de plaquer les règles occidentales dans cette Afrique des années 70. Ici on est très loin de l'Europe et de ses lois. Or comme l'homme n'aime pas trop les règles de ces états, il va là où il peut se sentir libre de vivre comme il l'entend à 25 ans: à fond, tout en consommant de l'herbe, accompagné d'une équipe pour gagner un maximum d'argent afin de le dépenser dans les meilleurs lieux de perdition.



Comme il aime à le rappeler: en Afrique, il y a un contexte, et tout ce qui peut nous paraître choquant est courant là- bas. Pêle-mêle: le " no money, no fuck", la corruption, la violence entre ethnies, les dictatures...



L'auteur s'en accommode très bien. Pourtant, sa générosité, ne s'arrête pas aux fonctionnaires corrompus, aux prostituées ou à ses camarades de jeu, le bonhomme a aussi un peu de générosité: comme ça l'énerve de voir l'aide humanitaire détournée alors il se fait chevalier au grand coeur en distribuant la nourriture et les médicaments à l'arrière de ses camions quand ils s'arrêtent dans les villages.



L'argent n'est pas son maître, il claque tout pour recommencer une nouvelle aventure. Zykë est peut-être un faux méchant. Il est rafraîchissant de lire ce genre d'ouvrages autobiographiques écrit par un autodidacte.

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Fièvres

La première fois que j'ai entendu parler de Cizia Zykë, c'était à une émission d'Apostrophe de Bernard Pivot. Il y présentait son premier roman où il relatait sa propre expérience d'aventurier en Amérique du sud.

Ce qu'il disait était assez effrayant. Avouant à demi-mots avoir pratiqué l'esclavage, la séquestration, la torture et autres pratiques du même acabit, pratiques qu'il justifiait pour arriver à ses fins, notamment l'extraction de l'or, si je me souviens bien. Il s'exprimait avec une petite voix et un fort accent des Balkans, expliquant l'utilité de ses agissements, tranquillement, comme si c'était une attitude normale dans un environnement aussi inhospitalier que la jungle sud-américaine. Cela rendait le personnage encore plus inquiétant. Je me souviens encore de l'étonnement de Pivot.

Je n'ai pas encore lu cette trilogie, pensant que ça ne m'aurait pas plus. Mais récemment j'ai trouvé « Fièvres » dans une brocante. J'étais prêt pour me lancer dans « l'aventure ». Et je n'ai pas été déçu. Deux chasseurs endurcis, accoutumés à la chasse au gros gibier en Afrique, accompagnés d'un intellectuel venu faire des recherches scientifiques, vont accepter de combattre pour des villageois un éléphant particulièrement agressif et intelligent qui saccage régulièrement le village. Mais la bête sera plus coriace que prévu. C'est à la fois un roman d'aventure et d'initiation. L'homme confronté à la nature ! Mais pas de manichéisme chez Zykë. L'éléphant en question est décrit comme étant assez exceptionnel pour être plutôt considéré comme un monstre sanguinaire à abattre. Plusieurs scènes montrent nos amis en train d'essayer de survivre dans cette forêt hostile, avec humilité, en s'appuyant sur les bienfaits offerts par la nature et en apprenant à utiliser toutes les ressource possibles. Et ils y arriveront. Une scène particulièrement forte est celle de l'abattage inutile d'une mère éléphante et son éléphanteau. Les trois hommes se rendant compte de la barbarie de leurs agissements, portant longtemps le poids de leur culpabilité. Ce roman s'avère plus riche qu'il n'y paraît. Pas de sentimentalisme écolo-bobo mais pas non plus d'apologie de la chasse au gros gibier africain. Avis aux amateurs !

Il s'agit plutôt d'une expérience de survie, aller au bout de ce que l'humain peut endurer. Nos héros seront changés à jamais après cette aventure.

Au-delà de ses aventures sulfureuses Zikë se révèle être réellement un écrivain, fin observateur de l'humain.

Je suis prêt pour lire la trilogie.
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Buffet campagnard

La Cadillac soulève un vent de poussière dans ce désert de rocaille et de soleil brûlant. Quelques orangers, laissés à l'abandon, parfument cette Andalousie sauvage. De son mauve rutilant, la voiture chevauche les chemins de cailloux. Quand tout s'arrête, moteur cassé ou je ne sais quoi - après tout je suis pas mécano, je suis juste un lecteur qui boit dans la poussière de sa vie une Rince Cochon, César et Couicou continuent leur route dans la poussière de leurs santiags. Le prochain village doit bien être à plus de 40 bornes... Tel un mirage survenu de nulle part, une hacienda s'offre à leurs regards. Dring dring, ils entrent, en bons représentants de commerce, un pied dedans et la maison leur appartient. Dona Mercedes, belle matrone, vit là depuis des lustres de poussière, avec sa fille, jeune pucelle au doux nom de Carnelle, et ses deux fils, une montagne nommée Attila et un simplet Goupil, sans oublier le vieux baveux dans sa chaise roulante. Heureux de se retrouver ici, au milieu de ces si ravissants sourires andalous, Dona Mercedes est à l'image de l'hospitalité de ce coin, à l'abri des regards et des conventions, reculé du monde civilisé.



Et pour se mettre en appétit, le Buffet Campagnard. Magistral, gargantuesque, que j'accompagnerai bien d'un verre de vin rouge, aussi charnu que le cul de la maîtresse de maison.



Sacré César... Les repas n'en finissent plus. Toujours plus pantagruéliques, dans la démesure. Du petit déjeuner au souper. Alors, tandis que Couicou se laisse engraisser de ces tartines de saindoux au thym, César a des vues sur la gamine. Des seins qui recommandent le respect, il lui glisserait bien la fierté de son glaive dans sa jeune raie toute propre. Surtout quand elle s'occupe de ses cochons, bien roses comme ses rondelettes fesses. Il s’épancherait sur son cas et son cul, la pencherait en avant, la jupe retroussée, et les truies qui grouineraient dans la boue et son magnifique sexe qui la pénétrerait sauvagement... Quelle chaleur, il fait subitement. J'ai dû trop abusé du rôti de porc au chou rouge et aux marrons... Et du rôti de porc aux foies gras avec son lot de pruneaux, d'airelles et de groseilles... Et des côtes de porcs... Et du ragoût de porc à la moutarde... Et des côtes de porc à l'ardennaise avec du bacon et du gruyère... Et de ce délicieux rôti de porc aux pommes, sublimement confit dans le four... J'ai le ventre plein... Passe moi cette jarre de vinasse que je fasse descendre tout ça...



Et c'est dans cette orgie de victuailles que les jours et les nuits se distillent sur le même schéma. La gosse nourrit les cochons, Couicou se nourrit de cochons et César n'arrive pas à baiser la mère bourgeoisement chaleureuse ou la fille plantureusement en chaleur. Les pierres du domaine surchauffées par le soleil apportent cette chaleur si étouffantes qui ne donnent envie que de s'allonger à l'ombre d'un olivier en attendant le prochain repas, que Carnelle finisse de nourrir les cochons, pour m'apporter un verre de vin, un Beaujolais et plus si affinité... Et qui passera à la casserole ?

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Sahara

La poussière s’élève du néant. Une horde de camions fonce dans le désert. Immensité des lieux, le vide aux alentours, ils avancent sous une chaleur écrasante, comme une course contre la montre, contre la lune ou contre la casse. Ce ne sont pas des premières mains, ces camions récupérés dans quelques casses aux alentours de la banlieue bordelaise. A son bord, le chef de gang, Cizia Zykë. Il règne en maître sur ses ouailles, comme un dictateur despote tenant entre ses doigts la vie de ses serviteurs. Bokassa est un boucher cannibale, Cizia lui est une légende. Mais dans le genre, macho, avec les chaines en or autour de son torse velu, la chemise ouverte, le flingue pour le respect, dans le genre sévèrement burné, juste de quoi rouler des mécaniques.



Alors, oui, ce n’est pas de la littérature des plus fines, mais c’est qu’il n’est pas sectaire, l’ami. Fine ou pas, grosse ou laide, elles finissent toutes dans son pieu, lui de son pieu martèle le cul de ces pucelles de l’aventure. Mais, c’est une littérature de détente que je prends avec sourire, pensant aux sourires de cette brune, avec un verre de mauvais whisky, à défaut d’avoir rempli le coffre de caisses de Flag. Pris en flagrant délit, fragrant désir de ces culs noirs à la cambrure qui appelle au viol, pour reprendre son expression, Cizia trafique, des camions, des 504, du gas-oil, des pièces détachées. Il achète tout ça en France, et l’achemine, tel un contrebandier des temps modernes, au-delà des sables, traversant les déserts et les mirages – oh ce petit cul noir d’écolière – au Mali avec le sentiment du devoir accompli et un paquet de pognon à planquer dans son calebut.



L’Afrique, c’est en ce temps-là, des culs, des petits culs noirs qui dansent, des gros culs noirs qui chantent, des culs à sodomiser, des culs à lécher, des morpions à se refiler, nivaquine et pénicilline le cocktail médical à ne pas oublier dans cette contrée. L'Afrique, c’est aussi le monde de la corruption, du petit douanier à la frontière imaginaire d’une dune de sable au grand ponte du village ou d’un pays, en passant par le fonctionnaire lambda qui voit en cette richesse spontanée l’occasion surtout d’accroître son harem personnel. L’argent n’est là que pour se payer le luxe de plusieurs femmes, et comme la femelle est vénale, elle n’est évidemment là, parce que le gras du bide et du cou a son portefeuille rempli de billets francs CFA ou convertis en dollars. C’est aussi un milieu fait d’homme pour les hommes, où l’homme sent l’homme et la chatte de la femme le poisson. Et ce livre est aussi un beau conte de la misogynie et de la mauvaise foi, c’est ça qui le rend au final si touchant et plaisant à lire, comme un petit moment de détente au milieu d’une oasis verdoyante. Une Flag, et la beauté d’un cul noir, luisant et suant de plaisir. L'Afrique, c'est aussi une ode à la cambrure de ces culs noirs.
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Alma

Tout d’abord, je tiens à remercier une nouvelle fois Joël et les éditions Taurnada pour leur confiance et l’envoi de ce service presse.



A la lecture du résumé, j’ai été intrigué par la période historique, ce roman se déroulant au Moyen-Age au cœur de l’Espagne. Et je n’ai pas été déçu car tout cela est vraiment très bien décrit : la vie et mœurs de l’époque, le quartier juif, l’inquisition et sans oublier les exécutions et autres tortures publiques : « L'esprit humain recèle d'insoupçonnables ressources quand il s'agit de faire du mal à son prochain.

Au sein de la docte confrérie des bourreaux de l'Histoire, ceux de l'inquisition espagnole en cette fin de XVe siècle figurent parmi les plus imaginatifs. On leur doit, par exemple, l'usage de l'inventive garrucha, une méthode de suspension des gens agrémentée de lourds poids de bronze qui, judicieusement pendus aux jointures des membres et à divers appendices, se révélaient propices à un lent arrachage de muscles.

Ou bien le délicieux potro, triangle de bois sur lequel la personne était à la fois empalée et écartelée. Deux effets en un, n'était-ce pas ingénieux.

Nous passerons sur des outils plus classiques et bien connus, tels que les poires d'angoisse, les brodequins, différentes lames à écorcher, trancher, découper en lanières, en cubes, ou à séparer les chairs muscle par muscle, et autres fers à brûler. »



Au cœur de tout cela, on suit le court et tragique destin d’Alma, une enfant qui prétend que Dieu lui parle. Vous pouvez vous imaginer qu’en cette période, il ne fait pas bon de tenir de tels propos.



Les personnages m’ont beaucoup plu et sont attachants malgré le fait que ce roman soit très court. L’intrigue est prenante et le roman se lit d’un trait. Ce qui m’a le plu rendu perplexe au départ, c’est la narration. Tel un conteur de rue de l’époque, l’auteur s’arrête, interpelle le lecteur, commente son récit. Pour moi ça a été un peu dérangeant dans les premières pages et puis ensuite, je me suis laissé prendre au jeu et j’ai aimé lire quelque chose de différent. « Mais allons, du courage !

Vous le savez bien, vous qui tenez cet ouvrage : l'épaisseur des pages s'est amoindrie à votre dextre. Les lecteurs avisés que vous êtes savent à ce signe que nous voilà en lice pour la dernière cavalcade.

Et je vous rappelle : la dernière des dernières, en ce qui me concerne, cette garce à la faux qui me guette, se livrant sur son laid visage osseux, à de plus en plus de grimaces impatientes.

Cavalcadons donc, les amis. Cheminons d'un pas vif vers cette fin qui nous attend. »



Bref, pas de coup de cœur pour ce roman mais une découverte intéressante d’un auteur que je ne connaissais pas et puis un beau voyage dans le temps.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Oro

Fiez-vous aux apparences ! le contenu est conforme à l'image. Les ray-ban, la barbe, le fusil d'assaut, la clop (version pétard), les tatouages, les pectoraux. Tout y est. Et aussi une propension à tirer à vue sur tout ce qui le contrarie, à s'entourer d'abrutis alcoolisés qu'il fait travailler comme des nègres -qu'il n'aime pas, sauf pour écrire ses livres -, pas plus que les ticos, ou ses associés dans les affaires - qui sont tous pervers et néfastes. Toutes les dix pages ils mordent la poussière -ou la boue-, et c'est bien fait pour eux. Les flics sont pourris, les femmes immondes, sauf sa belle blonde ou les nymphettes vierges qui servent, toutes les dix autres pages, au repos du guerrier. Lequel est, de surcroit, trafiquant de stups, joueur compulsif et chercheur d'or, comme le rappelle, le titre du livre, qui décrit complaisamment les conditions assez peu conformes au droit du travail dans lesquelles l'auteur mène son exploitation, quelque part au cœur de le forêt impénétrable et hostile du Costa Rica.

Écrit avec un vocabulaire limité à quelque centaines de mots, le narrateur se régale et se vante de ses propres exploits qui sont, pour l'essentiel, les pires turpitudes. Égoïste, jouisseur, brutal, cynique, misogyne, raciste, pilleur de tombes précolombiennes... Sans loi, mais pas sans foi, car une bible l'accompagne, dont il lit toujours un verset avant de déchirer la page pour se rouler un joint ou pour tout autre usage scatologique.

On peut aimer ce genre de texte, qui est au récit d'aventure ce que la collection Harlequin est au roman. On peut jubiler de l'outrance dans le mauvais goût et la transgression. Ainsi, dans les jeux vidéo, voit-on le joueur devenir l'affreux qui prend son plaisir à désintégrer les ennemis qui surgissent de tous bords. Cizia Zykë en a fait un fond de commerce lucratif, plaqué or. Il a largement exploité la veine des ses aventures « authentiques » inaugurées dans « Oro », et déclinées ensuite dans tous les continents. Tous les goûts sont dans la nature. Mais les lecteurs seront mieux inspirés de passer leur chemin et de redécouvrir les exploits plus distanciés d'Hubert Bonisseur de la Bath chers à Jean Bruce ou les récits mirifiques du commissaire San Antonio, chers à Fréderic Dard. Avec un peu plus de mots, ils laissent à la littérature une chance que Cizia Zykë, de son côté, pulvérise à la dynamite. Rebondissement inattendu dans son inoxydable scénario, l'auteur vient de passer l'arme à gauche. Paix à son âme !
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Paranoïa

Un roman fantaisiste extrêmement dispensable de Zykë, à mon avis écrit uniquement pour remplir son compte en banque avant de repartir à l'aventure. On est très très loin de Oro ou de Sahara. Je vous conseille de passer votre chemin, cela vous épargnera quelques heures de votre temps que vous pourrez ainsi bien mieux employer. La vie est courte et les bons livres ne manquent pas.
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La ferme d'Eden

Cherchez l’intrus :

Court roman mal écrit qui raconte une histoire sans suspense.



Bien sûr on peut se dire : Encore heureux qu’il est court alors !





Les personnages sont de gros stéréotypes, peut-être bien un peu à l’image de leur auteur, car j’ai cru comprendre que Cizia Zikë donnait lui-même dans le genre brute épaisse, délinquant et baroudeur (rien que sur la photo ce gars est un stéréotype).





Les méchants sont vraiment très très méchants et tout doit y passer : sang, sexe, alcool, absence d’empathie.



Les gentils sont quand même très gentils. Je ne trouve pas comme une critique le dit qu’ils se transforment eux-mêmes en méchants.

Je n’en dirai pas trop, pour ne pas révéler l’intrigue, mais Zikë doit avoir un rapport particulier à la religion.

Donc il reprend le principe qu’il faut combattre le mal avec les armes du mal.





Et on touche le fond avec cette femme, initialement bonne et pieuse qui devient plutôt bonasse au pieu, assez naïve pour tomber amoureuse du gros méchant et le croire pas si méchant que çà.



Mais le gros méchant a des arguments au pieu, son pieu gigantesque qui justement touche le fond, lui aussi, avec son gland dur comme de la pierre.



De toutes façons, il a beau être l’égal du diable, bête de sexe comme il est, il est capable d’envoyer n’importe quelle femme au paradis car personne mieux que lui ne sait les satisfaire (ben voyons !).





Et encore tout cela pourrait encore passer si c’était bien raconté mais c’est mal écrit.

Bon, quand je dis mal écrit, c’est peut-être exagéré, en fait je ne suis pas apte à en juger d’un point de vue strictement littéraire.

Mais ce sont les personnages qui sont mal racontés, quand il faut tout caser sur quelqu’un – le caractère, l’impression donnée, le passé, les ressentiments – en deux ou trois paragraphes, c’est forcément too much à lire après.





Alors je crois que la brièveté de ce roman participe de sa médiocrité.

Sur le choix je me suis peut-être bien plantée…











Sans médiocrité pour la « chansonnette » :



« […]

I humbly beg forgiveness

Hope that my soul be saved

And if I had a final wish pretty Miss I would only ask this:



I want you to do me with a tommy-gun baby

With a tommy-gun baby do me, GUN-TOMMY

If you have to kill me use a tommy-gun baby

Use a tommy-gun baby do me, GUN-TOMMY

[…]”



(Extrait de “Tommy gun” de The Clash :

https://www.youtube.com/watch?v=bFHEuKkTa5k )

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Oro

Autour d'un verre chez une amie, la discussion part sur les livres. Un quinquagénaire me dit, avoir lu un temps et me nomme le livre qui l'a le plus marqué : Oro. Je m'empresse donc de me le procurer. Et je le remercie. Il m'a permis de découvrir un grand aventurier français décédé en 2011.

Et quel aventurier ! Quel personnage atypique ! Intrigant, fascinant, charismatisme, misogyne, sans scrupule, cynique, flambeur, addiction aux jeux de hasard, fumeur de chichon, bouffeur de la vie sans foi ni loi, arnaqueur, roi de la gâchette quand on le contrarie. Les qualités ? Homme de parole, respecte l'amitié, libre, non matérialiste, de l'humour, non hypocrite.

Cizia Zykë nous raconte son aventure au Costa Rica en 1983 où il devient, en autre, exploitant d'une mine d'or où il dirige (à sa manière) une trentaine d'ouvriers, après avoir été pilleur de tombes précolombiennes. On le suit dans la brousse où l'on rencontre serpents, pépites, ivrognes, prostituées, trafiquants, flics véreux, etc.

Choquée par sa pédophilie et sa cruauté sur les animaux. La mentalité était-elle à ce point différente en 1983 ?

Je pense, que Cizia Zykë on l'aime ou on le déteste. C'est comme sa vie : il n'y a pas de demi-mesure. Ce monde existe…

Si lecture voir apostrophe avec Bernard Pivot. Autre aventurier de la même espèce : Limonov de Emmanuel Carrère.



Quelques jours plus tard : finalement je baisse ma note. Cause : j'ai fait des cauchemars du viol commandité par Cizia Zykë. Cet homme qui considère que certains humains ne le sont pas.





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Oro & Co

Un roman autobiographique pour sa dernière aventure, en Guyane. Zyke veut ouvrir une barge sur l'eau pour accueillir les orpailleurs qui sortent de la jungle et surtout pour les divertir avec des jeux d'argent, des boissons, des hôtesses...

L'aventure nourrit toujours ses récits. Mais là, je crois que c'est raté.

C'est même plutôt un récit sur l'attente, faute de fonds et d'autorisations. France Info et Canal + avait relayé à l'époque le fait qu'une fois de plus M. Cizia ZyKë faisait encore un drôle de trafic et qu'il était devenu indésirable en Guyane à cause des clandestins qu'il attirait.



Rien à se mettre sous la dent alors? Si !

Ce livre a une dimension inhabituelle chez cet auteur, j'ai ressenti une émotion... Le premier chapitre reprend le début de son "épopée littéraire" 30 ans avant, en racontant le succès d'Oro, comme pour faire le lien. Mais le ton a changé car il fait ses adieux à ses lecteurs en annonçant aussi la fin de son travail d'écrivain et la fin de ses voyages dans ce but. Sans expliquer pourquoi.

Ces quelques lignes valent le coup car c'est la seule touche nostalgique sur les quelques 30 livres qu'il a écrits. Pleurer sur son sort n'est pas le genre de la maison. Mais il devait sentir la fin venir car il partira l'année suivante, définitivement.. Salut l'artiste!



Cependant, ses livres demeurent et pour ceux qui aiment le personnage ils pourront relire " Oro", "Sahara" et" Parodie" qui sont bien meilleurs côté aventures.
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Alma

L’auteur de ‘Oro’ sait que la mort l’invite sans tarder, tandis qu’il écrit ce roman. Amusée, dans le fait qu’il interpelle le lecteur, et surtout les lisettes. Quant à l’histoire, bof, trois fois bof ! Comme il le dit : un conte qui démarre à la naissance de Alma, de parents juifs, en l’an 1480, au cœur de l’époque médiévale. Dans la globalité, il est peu question de cette gamine, cela part un peu dans tous les sens. Déception !
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Paranoïa

Ouf!

Lu d'une traite, ce livre m'a plu mais m'a laissée un peu nauséeuse.

Le narrateur est un écrivain qui bosse pour une maison d'édition à la rédaction de "séries" (romans de gare) C'est un travail alimentaire car cet auteur prolifique, à 25 ans a déjà sur ses étagères, en plus des 142 tomes de séries diverses, 42 romans, 144 synopsis, 272 nouvelles et plus de 1500 poèmes!

On comprend tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond, il est extrêmement tendu et persuadé que la concierge de son immeuble lui en veut. C'est décidé, il faut se débarrasser d'elle. Il va donc tuer la concierge, mais d'autres personnes interférant dans sa vie vont peu à peu lui devenir insupportables et subir le même sort...

Fernand n'est jamais soupçonné et surtout, n'éprouve pas de remords.



La fragilité mentale de Fernand est oppressante et certaines descriptions sont très crues et m'ont dérangée. Je trouve que c'est vraiment un bon livre mais à réserver à un public averti.
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Fièvres

Encore un livre de Cizia Zykë / Thierry Poncet que je n'ai pas pu lâcher avant la fin et un coup de coeur pour ce conte d'aventure en pleine jungle congolaise. le village de brousse où se sont installés trois Français en rupture de ban vient d'être sauvagement détruit par un éléphant devenu dément, que ses empreintes laissent supposer d'une taille exceptionnelle. Accompagnés de pisteurs indigènes, d'un adolescent et d'une jeune fille du village, le trio se lance la fleur au fusil dans une expédition punitive qui va rapidement tourner au cauchemar.





La tension monte peu à peu au fil des pages, la jungle semblant devenir maléfique au fur et à mesure que grandissent les doutes et le malaise de l'équipe de chasseurs. Bientôt, c'est leur propre peau qui se retrouve menacée et une longue lutte à mort commence.





Le narrateur et chef de l'expédition est une incarnation de Zykë : alors que la construction de son camp de survie dans la jungle évoque furieusement celle du campement d'Oro au Costa Rica, on retrouve la détermination et la truculence de l'aventurier, sa crudité et son ironie. Ne manquent pas non plus l'alcool et la drogue que les trois Robinsons trouveront le moyen de se fabriquer en pleine jungle, ni les scènes de sexe débridées entre notre héros et la toute jeune fille indigène.





Mais ce qui fait la force du livre est le talent de conteur de Zykë : s'inspirant de deux anecdotes qu'on lui avait contées, l'une à propos d'éléphants enivrés par une orgie de mangues vertes, l'autre au sujet de crocodiles assiégeant des hommes réfugiés dans des arbres, il nous livre une fable prenante et bien construite, étayée par sa connaissance de la jungle et par sa propre expérience des conditions extrêmes, mêlée des superstitions et des croyances indigènes en des lieux magiques et maléfiques où il vaut mieux ne pas s'aventurer, et jamais loin de la dérision.





Je me suis laissée envoûter sans réserve.


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Oro

Après des passages aventureux sur différents continents (Amérique du Nord, du Sud, Afrique...), Cizia Zykë décide de s'arrêter au Costa Rica.

Personnage hors normes, baroudeur égocentrique, il est à la recherche d'une nouvelle aventure pour faire monter l'adrénaline.

Cette aventure, elle débutera aux abords de la réserve naturelle du Corcovado, dans la péninsule d'Osa, avec de menus trafics d'art précolombien et continuera à l'intérieur même de la réserve à la recherche d'or.

D'abord illégale, elle s’avérera prometteuse malgré les embûches et les coups de poing et de flingue nécessaires pour se faire une place au soleil.

Il décide alors de tenter l'expérience d'une concession dans les règles en s'associant à des pointures locales, proches du régime.

Le succès est peut-être au bout du chemin, mais il n'est pas le seul pourri dans ce coin de la planète.



Cizia Zykë, c'est l'aventurier des temps modernes, un personnage incroyable, prêt à tout pour atteindre ses objectifs.

Intolérant, égoïste, brutal, dur à cuir, macho, hors la loi, drogué à l'herbe, à la coke, aux filles, au jeu, à l'adrénaline, c'est aussi un homme généreux, fiable, un homme de parole et qui n'a peur de rien grâce à une confiance inébranlable en lui-même.

Dans cette aventure autobiographique, il nous emmène dans ses bagages et dans la boue costaricienne où l'on comprend vite que ce n'est ni un enfant de chœur ni un bon samaritain. Il avance à coup de feu, en "embobinant" ses interlocuteurs, avec une énergie et une force hors du commun.

Même si Oro date des années 80, il est encore tout à fait d'actualité et pourrait sans doute être vécu aujourd'hui, même si retrouver un personnage comme Zykë serait une gageure.

Qu'on l'aime ou pas (car c'est aussi une belle ordure) on ne peut qu'admirer la volonté et le courage de cet aventurier qui se dévoile au fil de ses succès et ses défaites.

Oro est le premier livre d'une trilogie autobiographie (Oro, Sahara et Parodie). Cizia Zykë est un baroudeur qui a roulé sa bosse sur plusieurs continents. Après cette trilogie, il a prolongé l'aventure littéraire en écrivant d'autres romans sans rencontrer le même succès.

En parallèle, il a poursuivi ses aventures en Australie ou en Asie notamment. Il a finit par s'éteindre à Bordeaux en 2011.

Il laisse un livre culte, à lire absolument.



C'était le dernier véritable aventurier.



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Blasphèmes

J'avais 14 ou 15 ans la première fois que je l'ai lu, attirée par la couverture, le titre aguicheur et quelques pages feuilletées avant achat, promettant un joli combat entre le bien et le mal, revisité à la sauce incesteuse. 

Bref, parlons peu mais parlons bien, soyez prévenus, il y a du papa qui fait mumuse avec ses filles de 13 ans, mais si c'était plutôt l'inverse, en fait..?

Ce livre est savoureux d'immoralité et de voyage en terres brûlantes (ici l'Éthiopie) à l'image de son auteur que j'ai longtemps admiré, regardant en boucle son passage chez Pivot. Un enfoiré de baroudeur mysogine, tout ce que j'aime.

Même si parfois je me suis emmerdée face à des passages mous du genou, ils étaient contrebalancés par le génie et l'ironie piquante des discours du Diable en personne, la magnifique perversion de ces 3 sales petites garces et l'attendrissant désarrois du papa (même si parfois il est franchement niais) et du tonton cureton.

Enfin moi, mon esprit avide de trucs malsains en tout genre fut ravi.



Un livre souvenir cher à mon coeur.

Pour être polie.
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Les aigles

Ce roman historique m'a fait découvrir une nation que je ne connaissais qu'à peine : l'Albanie, « pays des Aigles », celui du père de Zykë.





Quatre hommes, transformés en fauves par des décennies d'enfer dans une Albanie communiste hermétiquement fermée, fuient le pays comme des milliers d'autres à la chute du régime en 1991. Après les camps de réfugiés, ils découvrent l'Italie où ils développent différents trafics plus sordides les uns que les autres : exécutions, réseaux de prostitution et de mendicité d'enfants, trafic de drogue et d'organes, passages de clandestins… Particularité : leur violence sans limite qui va jusqu'à surprendre la mafia italienne.





Dans cette sorte de reportage romancé, c'est toute l'Albanie des années 1990 qu'explique Zykë : après quarante-cinq ans d'une des dictatures les plus sévères de l'Europe moderne, le pays jusque-là totalement isolé et autarcique connaît une vague d'émigration massive. Ceux qui restent vivent une situation d'anomie : faute de règles et de normes, le pays sombre dans le chaos et la désorganisation sociale. Le champ est libre pour tous les excès et toutes les violences, au profit d'escrocs de tout poil : ainsi l'Albanie entière se voit ruinée par la faillite de sociétés spéculatives à court terme pratiquant la cavalerie.





Comme dans Amsterdam Zombie, Zykë nous livre, au-delà du roman, un très sérieux et très instructif documentaire, où l'on retrouve son style sans complaisance qui ne mâche pas ses mots, sa prédilection pour l'action, ses personnages violents et sans scrupules : un récit terrible, brut et sans concession, dépourvu d'émotion, qui fait froid dans le dos quand Zykë affirme que toutes les anecdotes y sont authentiques.


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Oro

Avant de de critiquer librement « Oro », il faut mettre un visage sur Cyzia Zyke. Cet homme, c’est une brute, un mastodonte vulgaire invité par Bernard Pivot sur « Apostrophe » en 1985 avec la chemise ouverte, une gitane au bord des lèvres, qui arrivait à tenir Olivier de Kersauson en respect en racontant à demi-mot ses viols et ses meurtres. Voilà, vous savez….désormais, à vous de choisir si vous ouvrez la couverture du bouquin pour découvrir, essayer de comprendre, mais attention….vous ne serez plus jamais vraiment la même personne après cette lecture (les critiques binaires en attestent d’ailleurs).



Qui est cet homme ? Un bandit notoire bordelais, habitué des séjours en prison avant sa majorité. Après ses 18 ans, un légionnaire ultraviolent rêvant d’aventures exotiques, après son licenciement de l’armée on le verra pilleur de tombes en Argentine, et il deviendra aventurier orpailleur en Amérique Centrale, une tranche de vie dont il publiera les mémoires dans « Oro ». Par la suite, on le verra roi des mafieux et homme de main à Toronto dont il racontera les anecdotes dans « Parodie », puis passeur clandestin et roi du marché noir automobile africain, épisode passé à la postérité dans « Sahara ». Il continuera ses pérégrinations criminelles jusqu’à son décès en 2011, avec, en fil rouge, une tentative de carrière littéraire concurrençant les SAS de Gérard de Villiers, dont il ne subsiste qu’une dizaine de navets.



Dans « Oro », Cyzia Zyke devient orpailleur clandestin au Costa Rica. Il s’entoure d’autochtones, des paysans et bandits locaux, et de quelques fidèles occidentaux. Il s’arme, part dans la jungle, et se lance dans cette incroyable entreprise ! A partir de là, on ne peut plus raconter…je vous laisse seuls, partir à la découverte de ce mythe. il s’agit d’une tranche de vie, pas d’un récit en trois étapes intermédiaires. Des viols aux meurtres, en passant par les épisodes de fortune en découvrant des pépites, aux épisodes les plus lugubres et les pertes de milliers d’euros au tripot, en passant par des visites au bordel, aux rendez-vous avec policiers et militaires corrompus, sans oublier la vie dans la jungle, son univers hostile, ses bêtes, ses maladies, ses hommes….ne cherchez pas, il n’y a pas de morale, pas d’happy ending. Le récit est cru et relate les quelques années d’orpaillage avant la fuite du pays….poursuivi par des centaines de militaires armés jusqu’aux dents. Certes, cet homme est une ordure, un fou furieux innomable….et même si on ne lui prête pas les traits d’Indiana Jones, il s’agit quand même d’un des derniers aventuriers français.

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