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Critiques de Claire Conruyt (65)
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Mourir au monde

Doux/ calme/ humain.



« Soeur Anne doute : de sa place dans la communauté, de sa foi. Jusqu’au jour où on lui confie le postulat de la jeune Jeanne. La foi et le bonheur de la jeune fille l’éclairent et la bouleversent. Elles apprennent ensemble à avancer vers Dieu et l’amour. »



A lire dans une chapelle bercé.e par la lumière des bougies.
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Mourir au monde

""Rentrée littéraire Plon 2021.

L’histoire d’une rencontre entre deux femmes, deux religieuses, deux générations."



Depuis qu'elle est enfant Sœur Anne sait qu'elle deviendra religieuse, c'est une évidence. Et elle le fera, mais à quel prix ? Que faut-il sacrifier pour répondre à l'appel d'un cheminement sur la voie du seigneur ? Est-ce aussi simple pour tout le monde, ou est-ce plus dure pour certaines personnes.



Après quelques déboires, Anne va devoir s'occuper du patronage de la pétillante et insouciante Jeanne, 20 ans. C'est une postulante fraîchement arrivée (au même âge qu'elle) au sein du couvent.. Les questions se mêlent et s'entremêlent. Anne perd pied et Jeanne va s'occuper d'elle coûte que coûte. La relation qu'elles vont avoir va dépasser le cadre autorisé.



" Quelle place reste-t-il pour l’affect et pour l’humanité quand rentrer dans les ordres exige de se défaire de soi-même et de s’abandonner à Dieu ? "



Le texte est vraiment magnifique et démontre réellement les questions pouvant s'offrir aux religieuses (pas seulement d'ailleurs). C'est poétique, troublant et addictif. J'en suis sorti chamboulé et rempli d'un sentiment de douceur.



Toutefois, c'est lent, très lent... Même trop lent... Je n'ai pas pu le lire d'un seul coup, car je n'avais pas de rythme (j'espère que vous comprenez ce que je veux dire). Mais c'est normal, la vie au couvent et ses questions existentielles ne peuvent pas être "mouvementées" en tant que telle.
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Mourir au monde

Au premier abord, la lecture de ce roman court ne m'attirait pas vraiment. Je me souviens avoir lu et beaucoup aimé un autre livre sur le même thème : Lucie ou la vocation de Maelle Guillaud.



Finalement, j'ai très bien fait d'ouvrir ce livre. En effet, l'histoire que nous conte l'auteure est très touchante. Et c'est au fil des pages que l'on apprivoise petit à petit le personnage de sœur Anne. Son parcours et son engagement auprès de Dieu mais aussi la vie qu'elle mène au couvent, ses interrogations, ses doutes et sa difficulté de se couper du monde, de sa famille et particulièrement avec son frère.



J'ai trouvé ce texte très beau, émouvant et à la fois lumineux. Il y a une sensation de sérénité et d'apaisement à le lire comme si j'étais moi aussi assise dans ce couvent, à l'écoute des émois de sœur Anne.

La rencontre avec la postulante Jeanne est l'intrigue majeure du récit, donnant du souffle et de la profondeur au personnage de sœur Anne.

On piétine, on attend avec impatience l'explosion, le rebondissement, la surprise de cette rencontre entre les deux femmes que l'on aura à la fin du livre.



J'ai été très sensible à la relation fraternelle d'Anne et de son frère ainsi qu'avec ses parents. C'est ce qui m'a le plus touchée dans ce récit. Cet amour familial et de sang qu'ils s'efforcent tous de réfréner mais qui est indestructible même face à Dieu.

Je suis heureuse de l'avoir découvert, c'est un beau texte original et écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Le personnage de sœur Anne est bouleversant et que vous dire de la chute du livre ! Surprenante et très réussie



Un moment de plénitude en le lisant. Une parenthèse qui fait du bien pendant quelques jours.
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Mourir au monde

Mourir au monde de Claire Conruyt

Soeur Anne ne s 'est jamais vraiment adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis 20 ans. Lorsque Mère supérieure, la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier. Ces quelques lignes de la quatrième page de couverture du roman de Claire Conruyt , Mourir au Monde a attiré mon attention dans ma petite bibliothèque de campagne.

C'est une forme de curiosité que j'ai souhaité satisfaire en m’immisçant dans ce dialogue entre Sœur Anne et Jeanne, car j'ai connu par l'intermédiaire de ma tante religieuse au Carmel ce que l'on peut vivre et ressentir, par procuration bien sur, de cette vie faite de prières, de travail, de silence et d'une hiérarchie, l'on dit bien Mère supérieure, respectueuse de l'ordre, que l'on peut en oublier une certaine humanité envers ses sœurs.

Mourir au Monde, cela veut dire se couper de tout : sa vie d'avant, ses relations, sa famille, pour entrer dans les ordres et revêtir l'habit de l 'épouse du Christ: «  une robe noire, jusqu'aux chevilles couvertes d'un collant ; un col blanc, strict ; une cape qui drape ses épaules, des chaussures à lacets qui, à force d'être cirées, pèlent légèrement sur les côtés. » C'est aussi, la notion de dénuement,  « une chambre modeste, un tabouret rangé sous un bureau qui craque, une armoire, une table de nuit sur laquelle repose un bréviaire et une bible un lit fait au carré. » En lisant ces phrases je me retrouvais enfant devant ma tante, hormis le fait que jamais je n'ai eu le droit d'entrer dans sa cellule, sa chambre. Le mot cellule qu'elle employait démontrait bien aussi le fait de cette idée de mourir au Monde, recluse.

Dans toute institution religieuse ou militaire, le chef est reconnu. Ici c'est la Mère supérieure qui

dans certaines congrégations est désignée par un grade militaire jusqu'à général. «  Mère supérieure aimait Sœur Anne plus qu'aucune autre de ses religieuses. De cinq ans son aînée elle avait adopté l'habit maternel pour la consoler et la guider. Cela ne l'empêchait jamais d'être sévère. Ma Sœur, vous êtes en âge de vous occuper de celles qui entrent dans la vie conventuelle. Que vous ayez peur est naturel. Le contraire m'aurait d'ailleurs embarrassée. Jeanne a besoin de vous. »

Bientôt la relation entre les deux femmes Sœur Anne et Jeanne va dépasser le cadre de la formation. «  Jeanne est une bouffée d'air frais pour les religieuses.  Elle bouleverse l'existence de Sœur Anne qui va ressaisir le sens de sa vocation et se retrouver elle-même. »

En effet Sœur Anne est dans le doute, fait-elle tout ce qu'il faut pour être une épouse du Christ. Cette interrogation sur sa foi fut aussi vécue un moment par Sainte-Thérèse de Lisieux. Dans ces moments Sœur Anne revient sur sa vie d'avant, son entrée dans les ordres incomprise par sa famille, la mort de son père annoncé brutalement pas la mère supérieure . Cette remise en question est d'autant plus vive qu'elle voit dans Jeanne, Sœur Marie-Blandine, une vocation pleine, rayonnante, au point d'en être « Troublée par sa vigueur triomphante au milieu de nulle part, à l'ombre du monde ; le frisson de la foi »

Dans cette communauté, l'humain prend toute sa place, lorsque des sentiments peuvent naître entre deux êtres. C'est ce que démontre Claire Conruyt dans Mourir au Monde. Une vie dans un communauté n'est pas celle d'un long fleuve tranquille. La mesquinerie, les murmures, les rumeurs, les ragots se font jour. « Sœur Anne ayant développé un attachement trop fort pour Jeanne. » Malgré que l'on ne sait rien, l'on subodore, et comme la règle édicte que l'on ne doit pas être trop proche,

la calomnie la médisance se fait jour, d'autant plus que l'on intercepte des lettres entre ses deux sœurs et que l'on les remets à la Sœur Supérieure. Quel place reste-t-il pour l'affection et l'humanité quand entrer dans les ordres exige de se défaire de soi-même pour s'abandonner à Dieu ? Comment la communauté peut-elle comprendre la délivrance de Sœur Anne pour qui la foi ne suffit plus, repose entièrement sur la relation avec Jeanne. 

«  Je vais partir Jeanne. Je souris en disant cela car il n'y a rien qui me rende plus heureuse que de renoncer à vous et de vous laisser en paix , dit Sœur Anne, avant que la mauvaise foi des langues de la communauté ne trahissent leurs véritables sentiments ou qu'une idiote corrompe leur attachement. »

Chaque soir, Jeanne constate que Sœur Anne n'est pas partie, elle est là tout prêt. «  Elle est malade c'est tout. Mère Supérieur lui a dit : Il faut qu'elle se repose. » Le silence s'impose, seule une correspondance subsiste même lorsque Sœur Anne sera partie effectivement. La dernière lettre que vous lirez avec émotion sera celle de Sœur Anne à Jeanne. Elle pose cette question : « A quoi ressemble une lettre d'amour ? » Vous le saurez en lisant Mourir au Monde de Claire Conruyt qui a décrit si bien la confusion des sentiments dans cet univers clos, qui malgré tout reste imprégné de silence, de calme et de prières. Bien à vous.
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Mourir au monde

Il y a vingt ans, la jeune Axelle s’est effacée pour devenir Sœur Anne. Elle souriait lorsqu’elle est montée dans le train, qui l’emmenait au couvent, convaincue que sa vie commençait. Pourtant, depuis deux décennies, un rêve étrange la hante tous les soirs. Dans ses songes, une part d’elle refuse d’avancer et son corps est englouti par le bitume. Seule sa tête dépasse du goudron. Sœur Anne vient de traverser une période de doutes, qui l’a contrainte à séjourner, pendant six mois, dans un petit village espagnol où résident quelques religieuses. A son retour, la mère supérieure lui confie la charge d’une nouvelle postulante, âgée de vingt ans : Jeanne. « La communauté n’a pas accueilli de postulante depuis bientôt dix ans » (p. 14). Sœur Anne va apprendre à la nouvelle à s’effacer, elle aussi, pour répondre à l’appel du Christ.





« La vie religieuse sonne une fin.

C’est mourir au monde.

Il y a ensuite une renaissance. » (p. 29)





Une amitié très forte naît entre les deux femmes. La plus jeune apporte un nouveau souffle à son aînée, qui ne veut pas étouffer cette fougue, tout en lui inculquant les règles qui régissent la communauté religieuse. Alors que Sœur Anne est le guide de Jeanne, elle devient sa protégée. Chacune veille sur l’autre. Elles passent beaucoup de temps ensemble, à échanger sur leur foi et sur le monde créé par le Seigneur, à jouer de la musique, etc. Alors que leurs affinités ne s’expriment que sur le plan intellectuel, leur proximité inquiète les autres Sœurs. Depuis longtemps, Sœur Anne est surveillée, en raison de doutes qui l’assaillent, par crise. Au côté de Jeanne, elle s’éveille et réveille ce qu’elle a enfoui, ce qu’elle a effacé : elle-même. Elle s’interroge sur sa foi et relate les répercussions familiales de sa vocation : son jumeau ne l’a pas comprise, son père a culpabilisé et sa mère lui en a voulu. Elle se questionne sur sa légitimité et vit très mal ses errements. Ses liens avec la novice lui permettent de se projeter dans son enfance, de revivre des moments forts. Elle n’oublie pas sa mission et essaie de préserver la postulante de ses hésitations, tout en lui enseignant qu’elle y sera confrontée et elle lui apprend à les apprivoiser. Elles sont nécessaires.





Le thème de ce livre ne m’attirait pas, cependant dès les premières pages, j’ai été envoûtée par l’atmosphère de Mourir au monde. J’ai été touchée par les tourments de Sœur Anne, par sa sensibilité et par celle de Jeanne. J’ai souhaité que la lumière de cette dernière entoure son amie, sans qu’elle se perde elle-même. Ce texte est intimiste et nous immerge dans les pensées de Sœur Anne, il révèle la femme que l’habit noir et blanc, sans nuances, et le voile ont étouffée. Bien que ses questionnements concernent sa foi, ce roman est un récit d’initiation, dans lequel ses sentiments profonds sont sondés. Il est l’histoire d’Axelle. Quelle place Sœur Anne lui accordera-t-elle ?





J’ai été touchée par la délicatesse de ce roman et par l’élégance des sentiments qu’il décrit.




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Pour qui s'avance dans la nuit

Claire Conruyt a publié ce texte à la rentrée littéraire dernière, et il était vendu avec un bandeau signant là un « conte onirique et gothique ». Il était évident que cela allait m’intéresser, avec un descriptif pareil, et c’est alors tout naturellement que je me suis rué dessus le jour de la sortie. Je crois l’avoir lu directement, sans attendre. J’écris ces mots en février 2024, il m’aura donc fallu presque 6 mois pour pouvoir décrypter ce que ce roman m’a fait éprouver. Le mot choisi l’est pour une raison : je n’ai pas « ressenti », je n’ai pas « vécu », mais bien subi ce roman absolument outrageant, énervant, insolent de beauté. Ce fut une véritable révélation pour moi, comme quelque chose qui vous arrive alors que vous n’aviez aucune idée qu’elle allait advenir. Une mort, un amour… C’est du même niveau, après tout, dans ce livre du moins. Nous suivons une petite famille qui s’exile sur l’île de Sjena – qui m’a envoyé de très grosses ondes grecques, même si je pense qu’elle sort tout droit d’un esthétisme propre à l’imagination auctoriale –, et, sur cette île, de grandes batailles vont être menées par le trio inconnu. Bérénice, cette mère malade, ou folle, à la fois objet de fascinations, mystérieux autant que colérique ; Orphée qui voyage sans savoir où, et sans que personne de son entourage ne sache ce qu’il fait, avec qui il est ou discute… Et puis, face à ces deux incompris : Pierre, le fils aîné, le fils normal, le véritable incompris, qui ne cherche qu’à bien faire, autant qu’à sauver sa famille (surtout préserver ce qu’il en reste). Autant dire que ce trio infernal m’a immédiatement séduit, j’ai adoré ce renversement conventionnel de la réception familial face au destin d’autrui, cette sorte d’insensibilité malgré les tentatives : Bérénice qui ressemble à Orphée et qui se ciblent autant qu’ils se complètent, Pierre qui n’arrive pas à les comprendre, qui en reste loin… Il est celui qui ne comprend pas, autant que celui qui n’est pas compris. Cet outsider m’a ému par ses tentatives, par ses batailles vaines dès leurs ébauches. Je pense que les termes d’ « onirique » et « gothique » ne pouvaient pas être mieux choisis pour décrire cet ouvrage : il y avait une sorte de mysticisme ambiant rendant l’ambiance vraiment très particulière. Tout était sombre, et je pense que l’auteur a parfaitement su donner le titre à son roman, car j’avais l’impression d’être dans une de ces nuits claires, bien que noires, où une lune bleutée vient s’échouer dans l’air et sur le sol de cette île mystérieuse. Les apports narratifs provenant des rêves des différents personnages (tout autant que les insertions poétiques) ont apporté comme la vision d’un autre monde. J’hésite à donner un terme galvaudé pour ce roman, comme une sorte d’aventure que Pierre se voit attribuer : un sauvetage. Peut-être, enfin, une histoire où Orphée a besoin, lui aussi, d’être sauvé.



J’avais de très grandes attentes pour un ouvrage décrit comme « onirique » et « gothique », et je crois que mes perceptions ont été démultipliées par mille. L’antonyme de la déception ne suffirait pas pour exprimer mon adoration pour cet ouvrage merveilleux, puissant, poétique, sauvage et parfois effrayant. C’est une grâce, une beauté qui mène à un monde inconnu pour se sauver de soi. {20}
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Pour qui s'avance dans la nuit

Un conte onirique très beau dans lequel on se laisse happer par l’ambiance obsédante, et ce dès les premières pages.

Cette mère et ses deux fils que la folie habille au quotidien sont touchants et laissent le lecteur comme suspendu, dans l’attente de voir ce qu’il adviendra de chacun des personnages.

Un moment de lecture intense, une plongée en apnée qui enivre.

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Pour qui s'avance dans la nuit

Claire Conruyt, enchanteresse des mots, injecte de la mythologie dans le réel et voit le monde à travers le prisme du poétique. C’est beau, déroutant, c’est enivrant et lancinant comme des vagues !



« Pour qui s’avance dans la nuit » est un songe qui susurre des secrets tout aussi tendres que tragiques. On y croise des églises éventrées aux clochers cassés, un fantôme argenté, un enfant héritier de la mélancolie de sa mère, le frère spectateur impuissant des tragédies et du monde qu'ils bâtissent sans lui…sur l’île des ombres, île des ancêtres où les rêves, qui se vivent éveillés, sont la clé des non-dits.



Ce roman est à lire en écoutant du Rachmaninov pour comprendre l’ampleur de la folie et du mécanisme d’emprise de la mère, sorcière-vampire habitée par des monstres aussi imprévisibles que l’Adriatique.



J’ai adoré me laisser bercer par la poésie de Claire Conruyt, par les histoires dans l’histoire comme celle de la Madone. J’ai aimé me rendre compte comme écrit avec justesse que le temps n’a que peu d’importance, qu’un vrai voyage se fait sans l’idée d’un retour et que la mer peut avoir la capacité de nous consoler.



Tout au long de ma lecture, j’ai pensé aux films "Le Sang d’un poète » de Jean Cocteau et « Juliette ou la Clef des songes » de Marcel Carmé, peut-être les yeux peints, la traversée d’autres mondes en marche arrière, les décors, le rythme, le phrasé…



Sans oublier le coup de cœur pour la sublime couverture de Maxfield Parrish, Soirée étoilée qui illustre à merveille les mots magiques de l'autrice.

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Pour qui s'avance dans la nuit

Fermez les yeux et voyagez sur l’île de Sjena, aussi magique que mystérieuse et retrouvez-y Bérénice et ses deux fils Pierre et Orphée pour un voyage de rêves et de cauchemars.

Dans ce roman, on retrouve un mélange de poésie et de mythologie (le mythe d’Orphée) avec énormément de mystère.

Bérénice et ses deux enfants vont débarquer sur cette île intrigante qui va petit à petit les changer et les amener à un moment du roman dans la folie. On a dû mal à savoir si le comportement étrange de la maman est le fruit d’une maladie ou si ça émane d’autre chose…

Je me suis beaucoup attaché aux personnages et tout particulièrement au petit Orphée. Cette histoire suscite énormément de questions.

Une belle entrée en matière!

Et j’ai à chaque fois un coup de cœur pour les sublimes couvertures de cette maison d’édition
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Pour qui s'avance dans la nuit



L’île de Sjena est isolée dans la mer Adriatique, sur ces terres l’ordre des choses est renversé. Il y plane un vent de liberté, l’atmosphère y est à la fois mystique et légère. C’est sur cette île que Bérénice et ses deux fils Orphée et Pierre, vont passer leurs derniers instants, c’est un aller sans retour annoncé dès les premières lignes.



Bérénice est en proie à une mélancolie profonde, qui laisse Pierre décontenancé et Orphée complètement boulversé. Ce dernier est lié à sa mère, vit ses émotions à travers elle. Il est cet enfant qui jamais ne se fond dans la masse, trop différent, trop sensible, trop tout. Et sa mère, on dirait que parfois elle en joue de ce lien qui fait couler Orphée quand elle coule dans les abîmes de l’âme.



Bérénice et Orphée, non sans rappeler Eurydice et Orphée, est écrit avec une sensibilité très à fleur de peau, le drame annoncé devient alors mystique.

Quand le rêve est le lieu des retrouvailles avec l’au-delà, l’onirisme prend tout son sens. Les paysages nous emportent autant que les personnages qui les habitent, l’ambiance insulaire exalté dans sa splendeur.

Un livre sensible, doux, âpre et inoubliable 💐
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Mourir au monde

Soeur Anne doit accueillir une nouvelle postulante au couvent. Bouleversée dans sa foi, elle ne sait pas comment réagir face à ses sentiments croissants pour Jeanne. Quelle relation va se nouer entre les deux femmes ? Que va t’elle devenir alors qu’elle ne sait plus qui elle est ?



Un roman aéré, porté par la croyance en Dieu et le cheminement de la foi.
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Mourir au monde

«Mourir au monde» c’est s’annihiler pour se remplir de la lumière de dieu, mais que se passe-t-il quand le doute s'immisce dans les interstices de la foi et vient toucher le fond du cœur du croyant? Sœur Anne revêt le voile de l'intranquillité et sa paix intérieure s'envole au-delà des murs de sa petite congrégation de religieuses. Jusqu’au jour où une nouvelle postulante arrive au couvent avec une conviction de béton et l’ingénuité des débuts. Un premier roman touchant par la délicatesse de sa langue et la pureté des images qu’il évoque.
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Mourir au monde

L'amitié de 2 soeurs au sein d'un couvent, leur échange spirituel sur Dieu et la vocation et leur isolement pour partager cette complicité. Voici le récit d'un très beau roman dans un style clair, limpide, doux qui nous entraîne à percevoir ce doux murmure au sein du couvent. La correspondance entre ces 2 soeurs les amène à se poser la question du "doute" et de la vocation.

Très beau roman qui m'a plongé, l'instant de sa lecture, dans une méditation profonde sur la Foi dans le doux silence et le bruit feutré des chasubles des soeurs dans les couloirs.......
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Mourir au monde

un roman étonnant, superbement écrit , tout en douceur et poésie. J’avoue qu’après un essai sur le terrorisme cela apaise. L’ambiance générale d’un couvent, pour connaître celui assez proche d’un monastère, est subtilement et parfaitement décrite. On ressent le calme, la sérénité recherchée mais aussi la présence de la voie ou de la conscience d’une mère supérieure à qui il manque beaucoup de psychologie. La « révolte «  , l’incompréhension mais aussi l’acceptation des parents de ces nones est décrite. Enfin si vous n’avez jamais su écrire une lettre d’amour ou si vous n’en n’avez jamais reçu de sincère, vous la trouverez à la fin de ce très beau livre.
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Mourir au monde

Quand Jeanne entre en tant que postulante au couvent, cela fait déjà vingt ans qu'Axelle est devenue soeur Anne. Vingt ans et pourtant, l'adaptation de soeur Anne n'est toujours pas terminée. Sa foi n'est plus suffisante pour avance. L'arrivée de Jeanne, emplie d'une foi profonde est alors une bouffée d'air frais et de jeunesse.



"Les années ont figé les soeurs. Certaines sont parvenues à atteindre une innommable paix. D'autres bataillent encore. Quoi qu'il en soit, leur expression est la même : les yeux fermés, le front contre les mains qui nouent une prière. Si bien qu'un spectateur crédule serait bien incapable de différencier une religieuse abattue d'une religieuse bienheureuse. Il n'y a que le vernis. Et si, sous la surface, le chaos tremble, il tremble silencieusement."



D'emblée on entre dans ce couvent dans lequel règnent silence et simplicité. L'ambiance est très monastique et assez pesante malgré la jeunesse et la joie apportée par Jeanne. L'atmosphère mystique est renforcée par l'écriture de Claire Conruyt qui est légère et claire, je n'irai pas jusqu'à dire pieuse, mais assurément sans fioriture. C'est limpide, pour un résultat délicat et empreint d'une belle pudeur. On ressent fortement la lourde pénitence dans laquelle Anne s'est enfermée.



"Par orgueil, tu as décidé de vivre dans la douleur."



La relation entre Jeanne la postulante et Anne la nonne est très intéressante. On les voit évoluer ensemble, se découvrir. Tout est nouveau pour soeur Anne qui a quitté la vie civile à l'aube de sa jeunesse. C'est aussi l'occasion aussi de plonger dans le passé d'Anne.



Mais c'est lent, c'est contemplatif. Les personnages sont là et absents à la fois. Il flotte une ambiance triste et ennuyeuse, une atmosphère lourdement chargée de culpabilité, adoucie par l'enthousiasme et la fraîcheur de Jeanne. Leur affection mutuelle grandit au fur et à mesure que les doutes d'Anne s'immiscent dans son quotidien et la déstabilisent.



"Elles sont « la première fois » de l'une et de l'autre, et cela a quelque chose d'imprévisible. Amantes qui ne connaissent pas la chair et soeurs qui ne partagent pas le même sang : que peuvent-elles faire de cela ? Elles se découvrent, chaque jour."



En bref, Mourir au monde est un premier roman, court et lent, contemplatif aussi par lequel je n'ai pas été emporté. J'attendais beaucoup de ce texte au sujet rarement traité et j'ai été déçue. Cela ne m'empêchera pas de lire le prochain livre de Claire Conruyt car malgré tout, j'ai été séduite par sa plume prometteuse !
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Mourir au monde

Avec des mots renouvelés, très beaux et inattendus, Mourir au monde fait éprouver l’exigence et la dureté de la réponse à «l’appel». «La vie religieuse sonne une fin. C’est mourir au monde. Il y a ensuite une renaissance.»




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Mourir au monde

Mourir au monde est le premier roman de Claire Conruyt parut aux éditions PLon en cette rentrée littéraire de septembre 2021 !

Dans cet ouvrage captivant, on retrouve la Soeur Anne, 40 ans, rentrée dans les ordres une vingtaine d’années plus tôt. À ses côtés, la jeune Jeanne, 20 ans, le pendant de la première à son âge. Une relation s’établit et se met alors en place un lien, un lien qui est « unique, et peut-être même d’un autre monde (…) si étranger, qu’elles-mêmes en découvrent les règles à mesure qu’elles avancent » (p. 124-125).

Si les couvents sont des lieux mystérieux, les émotions, les ressentiments et l’intimité de la vie religieuse le sont tout autant. Claire Conruyt aborde ces notions par l’utilisation d’une écriture simple et fluide. Tout au long du roman une forme de tension permanente absurde le lecteur. L’envie principale est de connaitre, de savoir et de comprendre la relation particulière qui se forme entre les Soeurs Anne et Jeanne, mais également avec la Mère Supérieure.

Malheureusement, il manque peut-être quelques pages à la fin de cet ouvrage pour ne pas rester sur sa faim… ou peut-être peut-on imaginer une suite à cette histoire ?
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Mourir au monde

En toile de fond, la religion omniprésente dans cette histoire mais cette dernière est surtout basée sur la renaissance et les sentiments amicaux entre deux femmes d'âge différent. L'une à l'expérience d'une vie consacrée à Dieu et l'autre a encore l'insouciance et la luminosité de la jeunesse. Ces deux femmes ont besoin, en plus de passer des moments ensemble, d'échanger des mots et même de les coucher sur le papier cela est plus profond, et les écrits restent.

Claire Conruyt nous offre ici un premier roman très touchant. Son écriture est à la fois poétique et très addictive. Les sentiments, les états d'âme sont parfaitement retranscris. "mourir au monde" est un moment de lecture agréable, qui nous donne une vision plus humaine de celles qui vivent dans un couvent. C'est avant tout une histoire d'amitié, particulière et emplie d'émotions.


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Pour qui s'avance dans la nuit

« Orphée avance, ses bottes à plumes aux pieds et sa veste de velours sur les épaules. Quand un rayon traverse la pénombre de la nuit qui vient, il lui offre son visage, puis me regarde. Les reflets bleu et or s'animent. « À quoi ressemble le dernier poème du monde, tu crois? Quand tous les vers ont été déclamés, tous les mots harmonisés, toutes les images convoquées, et qu'il ne reste plus qu'une chance, une dernière occasion... À quoi ressemble-t-il, tu crois? » Je ne réponds pas. Le violoncelle de Bérénice larmoie.

Orphée murmure : « Un tel poème est une prière. » Il réfléchit.

«Peut-être même que c'est un silence. » »



Pour qui s’avance dans la nuit, Claire Conruyt @claireconruyt @editionsdelobservatoire #rentreelitteraire2023



Un livre sorti d’un songe ou un rêve devenu réalité… tourner la première page de ce roman, c’est plonger dans un monde onirique et fantasmagorique où l’imagination se mêle à la réalité, où le rêve est une porte à franchir, un monde qui se révèle… quelque part sur l’île de Sjena, où vivent Bérénice et ses deux enfants, Pierre et Orphée.



« C'est ainsi que nous nous aimions, tous les trois : Orphée et son cœur de feu, ma mère ballerine et moi, spectateur enchanté par ce joli désordre, moi, le grand frère chargé de porter le souvenir. Car le jour déclinait. »



Une plume enchanteresse, un monde fait de monstres et de lumières, d’êtres pleins de mystère, une mère créatrice et destructrice, un enfant merveilleux, comme un diamant précieux…



« Orphée devant la mer calme, pareille à un lac immobile béni par la montagne, chantait. Cétait une voix pure qui, au petit matin, ressuscitait ce que la nuit avait défait. Les rêves et les cauchemars soudainement accordés par sa musique. Les eaux étaient calmes, d'un bleu inquiétant. À l'aube, elles laissaient apparaître la roche puissante à laquelle s'accrochaient depuis des siècles les oursins inertes. Tout à sa place, tel qu'ordonné par un poète des premiers âges. »



J’ai aimé me perdre dans les méandres de cet univers, me laisser porter par la magie chimérique qui s’en dégage, bercée par les flots de la Mer Adriatique, enveloppée par les brouillards de la nuit, éclairée par la nuit noire illuminée d’étoiles…



« Jai trouvé un passage, murmurait-il, ce soir. Là où, toi et moi, nous pouvons aller pour être un peu avec elle. Là où il y a tout ce qu'elle aime, toutes ces histoires qu'elle m'a racontées pour que je m'endorme. Rêve avec moi, Pierre… »



Et j’ai eu envie de pénétrer à mon tour dans ce monde de rêves et d’illusions, à en perdre la raison… jusqu’au bout de l’imagination!



« Elle avait raison. Orphée aimait cette bâtisse et sa béance car il aimait les passages vers d'autres mondes.

- Il est comme moi. Quand c'est trop difficile, nous nous réfugions dans le fantasme. »



Hallucination, fiction, invention… tout n’est qu’illusion!



Mais est-ce vraiment le cas?



À vous de pénétrer dans le rêve d’Orphée pour le découvrir… mais, prenez garde, certains restent enfermés dans les pages de ce conte gothique… à tout jamais ✨
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Mourir au monde

L’arrivée de Jeanne, jeune novice arrivant au couvent, mise sous le tutorat de sœur Anne. Sœur Anne a eu des périodes de doute sur sa foi, elle a déjà quitté le couvent auparavant. Entre les deux sœurs va naitre une complicité, une amitié très forte, une dépendance, probablement de l’amour. La jeune Jeanne est naïve, innocente. Anne comprend très vite ce sentiment qui grandit en elle. Cela la trouble et lui fait peur. Bien sûr, cela ne durera pas, mais la fin aurait pu être beaucoup plus tragique. J’ai été (plutôt agréablement) surpris de la conclusion du roman.



Un style assez poétique, parfois de très belles phrases, parfois c’est un peu trop… Les lettres entre les deux sœurs sont aussi très belles (l’écrivain a gardé le même style entre les phases de narration et la correspondance des sœurs).

Mais finalement, j’ai eu du mal à avancer, je ne saurais dire pourquoi, peut être peu captivé par l’histoire et ses enjeux…

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