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EAN : 9782259306362
160 pages
Plon (19/08/2021)
3.7/5   86 notes
Résumé :
L’histoire d’une rencontre entre deux femmes, deux religieuses, deux générations.

Sœur Anne ne s’est jamais véritablement adaptée à la vie en communauté au sein du couvent où elle vit pourtant depuis vingt ans. Lorsque la mère supérieure la charge du patronage de Jeanne, une jeune postulante de 20 ans, se réveillent en elle des sentiments et des questions que la règle conventuelle lui avait fait oublier. Très vite la relation entre les deux femmes dép... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Axelle, en religion soeur Anne, souffre à 40 ans d'une nuit de la foi accentuée par la mort de son père qui lui a rappelé que sa vocation et son entrée dans les ordres ont été incompris dans sa famille restée durablement traumatisée.

La mère supérieure envoie soeur Anne se ressourcer dans un cloitre espagnol. A son retour elle lui confie une postulante qui rejoint la communauté qui n'a accueilli personne depuis dix ans.

Jeanne, vingt ans, en religion soeur Marie-Blandine, entre sourire aux lèvres, à la grande joie de ses parents comblés par cette vocation religieuse.

Une amitié nait entre les deux femmes qui partagent leur foi, leurs doutes et leur espérance dans un enchaînement de dialogues et de billets.

Au fil des saisons, la foi de l'une, le doute de l'autre se consolident, et avec beaucoup de finesse et une connaissance des crises que Thérèse de Lisieux ou Mère Teresa (par exemple) ont connu, Claire Conruyt décrit leurs évolutions respectives…

Feuilles bouleversantes, rédigées par une jeune journaliste dont la maturité et le souffle annoncent un nouveau Bernanos !

Pages à lire, relire et méditer, et pas seulement par celles et ceux qui ont une vocation religieuse car la « crise de la quarantaine » n'épargne ni les couples, ni les célibataires et chacun doit trouver la voie qui, dans la liberté, lui permet de percevoir sa vocation et le courage d'y rester fidèle.

Pages émouvantes pour qui a vu germer des vocations religieuses ; discrète évocation des filles de la Charité qui depuis quatre siècles, sur tous les continents, poursuivent l'oeuvre de Saint Vincent de Paul.

Un OVNI étonnant, totalement décalé par rapport à la production littéraire contemporaine, un don de l'Esprit ?
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Jeanne, vingt ans, arrive comme postulante dans un couvent. Elle est pleine de fraîcheur et sa vocation est ferme. La Mère Supérieure demande à Soeur Anne, qui ne s'est jamais vraiment adaptée à la vie au sein de la communauté et qui doute, de la prendre en charge. Des liens très forts vont se tisser entre les deux femmes. ● C'est un beau roman, plein de poésie, de pudeur et de retenue, au style fort et beau, qui malheureusement n'a pas provoqué chez moi un grand plaisir de lecture : mais cela tient à moi plus qu'à l'ouvrage (style trop poétique, intrigue quasi-absente, lenteur), aussi je vous conseille de vous faire votre propre idée et de le découvrir.
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Le couvent, supervisé par la Mère supérieure, a ses règles propres. C'est ce que découvre progressivement Jeanne, une jeune novice certaine d'avoir la foi et prise en charge par Soeur Anne qui doute de sa vocation.

Ce court roman nous raconte la rencontre et l'amitié forte qui unit deux femmes. Il nous rappelle surtout que même les plus fervents croyants peuvent vivre des moments de doute intense, se questionnant sur les raisons qui les ont poussés à vivre reclus. Lumineux et bouleversant.






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« La foi, c'est vingt-quatre heures de doute, moins une minute d'espérance. » Georges Bernanos.

Est-ce cette minute qui a fait basculer Axelle pour engendrer soeur Anne ?
Se regarder disparaitre et mourir au monde...

« Je rentre au couvent dans une semaine », avait-elle articulé. Plus tard, elle s'efforcerait d'oublier l'hébétude de leur expression. « Je vous aime », avait-elle ajouté. »

Par la clarté et la franchise du propos, il m'a été particulièrement aisé de me glisser dans la vie monastique de soeur Anne, de ressentir ses joies mais aussi ses craintes, d'en découvrir ses épreuves et ses doutes dévastateurs.

« le don de soi avait toujours été synonyme de sacrifice. Ce n'est pas un sacrifice dont vous devez vous enorgueillir. C'est une promesse. »
Une renaissance...

L'écriture est ardente, délicate et humble à la fois. A chaque strophe, je perçois l'accablement de soeur Anne, pratiquement une lutte quand les contraires s'épousent : félicité-anxiété, fougue-lassitude, sérénité-incertitude, délivrance-prison.
« Peut-être que j'ai bien reçu l'appel de Dieu et que je n'ai plus la force d'y répondre... »

Puis viens Jeanne la postulante. Soeur Anne aura la charge de l'accompagner.
« Soeur Anne avait embrassé la vie religieuse en pleurant de joie, Jeanne, elle, avait souri. »

Roman rendu magistral par cette rencontre qui, comme une évidence va tisser les liens d'une force quasiment mystique entre les deux religieuses.
« Jeanne en est venue à la conclusion que la foi est, pour elle, un don. Pour d'autres, elle est ce que l'on espère... Elle soignerait celle qui espère. »

Cette lecture est un ravissement malgré les tourments existentiels de soeur Anne, un premier roman au rendu saisissant de sincérité et d'authenticité.

« Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité. »
Friedrich Nietzsche.

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C'est un tout petit livre, sobre et discret, un premier roman paru sans bruit l'an dernier.
C'est un texte profond mais plein de grâce, né de la plume nouvelle et singulière d'une jeune écrivaine bourrée de talent.
C'est en deux mots une exquise découverte et ça s'appelle : Mourir au monde.

Mourir comme s'oublier, mourir comme offrir sa vie, la consacrer tout entière à quelqu'un de plus grand que soit. C'est la voie qu'à choisie soeur Anne, elle qui entra jadis au couvent à l'âge vingt ans (contre l'avis de ses parents) et à qui la Mère Supérieure confie aujourd'hui la mission d'accompagner Jeanne, une jeune et guillerette postulante en passe de rejoindre la congrégation religieuse.
Entre les deux femmes se noue progressivement un lien d'une intensité folle, mais tandis que la novice chemine sereinement dans son discernement, Anne interroge sa foi et des failles se font jour, où par moment le doute s'insinue. Était-elle faite pour cette vie, ou s'est-elle trompée de voie ? Est-elle entrée dans les ordres par amour du Christ ou par peur du monde ?

Dans le même temps la vocation de Jeanne ne cesse de s'affirmer, et l'ensemble du roman est bâti sur cette très belle complicité, mystérieuse et d'une absolue pureté : Anne est comme une bougie qui se consume pour éclairer la route spirituelle de Jeanne, et la postulante aide son aînée à surmonter ses tourments intérieurs.

J'avoue avoir été un peu dérouté dans un premier temps par la forme un peu hachée du texte, fait de paragraphes courts et discontinus mêlant méditations personnelles, souvenirs, échanges de courrier ou scènes de vie au couvent sans véritable respect de la chronologie.
Heureusement le thème fascinant du roman, l'approche intimiste du grand mystère de la foi et le charme de l'écriture ont fini par me convaincre.
Quelle est cette force qui peut changer une jolie jeune femme tout juste sortie de l'adolescence en dévote recluse ? Qu'est-ce qui différencie la religieuse affligée de sa postulante bienheureuse ? "Après s'être dépouillée de tout, que reste-t-il d'une femme ?"
Autant de questions abordées avec finesse et pudeur par Claire Conruyt. Pour avoir passé une partie de sa scolarité dans un établissement tenu par des religieuses, elle a connu pour un temps la routine de cette vie communautaire rythmée par les offices, les repas, les temps de prières ou les travaux d'entretien divers, et reconnaît volontiers que la consécration de ces femmes l'a bouleversée ("il y a tant de beauté dans le don de soi"). Aussi décrit-elle décrit admirablement les troubles et les questionnements de ses personnages, la vigueur de leurs convictions et la confusion de leurs sentiments.

Mourir au monde est donc un premier roman très réussi, l'histoire émouvante de deux femmes qui se sont trouvées.
"Amantes qui ne connaissent pas la chair et soeurs qui ne partagent pas le même sang", Anne et Jeanne nous livrent deux témoignages poignants.
Que l'on s'accorde ou non sur leur vision du monde, voilà deux vies d'abandon et deux exemples de vocation qui invitent subtilement à la réflexion.
Et vous, "quelle est la nature de la lumière qui vous transporte ? En quoi espérez-vous ?"
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critiques presse (1)
LeFigaro
07 septembre 2021
Avec des mots renouvelés, très beaux et inattendus, Mourir au monde fait éprouver l’exigence et la dureté de la réponse à «l’appel». «La vie religieuse sonne une fin. C’est mourir au monde. Il y a ensuite une renaissance.»
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
La religieuse, enfin, regarde sa postulante. La jeune fille baisse les yeux. Le froncement de ses sourcils trahit une fonne d'inquiétude.

« C'est tout ? demande Jeanne.

~ Cela vous fait peur ?

- Un peu. C'est éblouissant. J’ai entendu cet appel, ma Sœur. Et si, un jour, je ne l’entendais plus ? Que faudra-t-il que je fasse pour y être fidèle alors que je ne m’en souviens plus ? »

Le jour a maintenant gagné les champs. Au loin, le bruit des voitures qui passent. L’extérieur parle mais elles n’entendent rien. Il n’y a que cette question qui persiste.

«Vous répondez à un appel en vous oubliant, Jeanne. Si vous dites oui au Christ, vous ne vous appartenez plus. Vous perdez votre vie. Ce n'est pas un sacrifice dont vous devez vous enorgueillir. C’est une promesse. »

Il n'y a pas de gloire à en tirer. La vie religieuse sonne une fin.

« C'est mourir au monde. »

Il y a ensuite une renaissance.
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Vous avez répondu à un appel et, aujourd’hui, vous ne l’entendez plus. Le doute a pris le dessus mais il a toujours été là. Simplement, vous aviez jusqu'à présent choisi de croire qu'il existait quelque chose de plus fort. Vous avez fait un acte de foi. Il faut le renouveler.

- Je n'y arrive pas. Peut-être que j'ai bien reçu l’appel de Dieu et que je n'ai plus la force d'y répondre...

- Vous devez avoir confiance. Si vous n'avez plus la force d'y répondre, vous devez prier Dieu. Vous devez Le supplier, même. Si votre cœur Lui appartient toujours, vous discernerez le chemin qu'Il a dessiné pour vous. Sinon, Il n'est ni Dieu, ni Père.
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L’éclat des yeux de Jeanne dénote une joie intense. Ce couvent que connaît si bien la religieuse est un trésor pour sa postulante. Peu à peu, elle y invente sa vie. Le soir, elle se le répète : «Je vis ici, désormais, et je suis heureuse. » La tranquillité de son esprit gagne le couvent. Celles qui l’approchent se souviennent de la raison pour laquelle elles sont rentrées. Rencontrer Jeanne revient à renouer avec sa vocation effacée par l'habitude. Sœur Anne, elle, apprend lentement à se soucier d’une autre, et sent poindre une forme d'affection dont le sentiment lui est si étranger qu'elle préfère l'ignorer.
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La chapelle est droite, ferme, anguleuse. depuis deux siècles, elle tient bon. Son corps n'a pas vieilli, il est tenace. La couleur de ses vitraux est vive et éclaire la croix de l'autel qui porte la prière des disparues, console le supplice des vivantes et embrasse les autres. Celles qui, le pied sur un fil de soie, titubent. Celles qui entendent le cri des damnés et le rire des bienheureux, et qui ne savent pas choisir. Leurs spectres se confondent dans son ventre géant. La chapelle est une ombre froide. Elle avale l'angoisse et ne la recrache jamais. Elle impose son silence.

Indifférente, Jeanne joue. (P.44)

[...]
"C'est vraiment une jolie mélodie. Vous avez comme réveillé la chapelle. Je ne l'ai jamais vue si vivante."(P.49)
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A force d’y penser, Jeanne en est venue à la conclusion que la foi est, pour elle, un don. Pour d'autres, elle est ce que l'on espère. Bien que désarçonnée par celle qui aurait dû l'ancrer dans sa nouvelle vie, la postulante choisit de la contempler. Elle soignerait celle qui espère.
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Videos de Claire Conruyt (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Conruyt
L'émission complète : https://www.web-tv-culture.com/emission/claire-conruyt-mourir-au-monde-52953.html
Ecrire pour exister, ce pourrait être la devise de Claire Conruyt qui dès l'enfance a trouvé dans les livres, non pas un refuge, mais bien un terrain d'évasion et de découvertes.
Elle commence à écrire pour elle-même suit des études littéraires, tout naturellement devient journaliste et intègre l'équipe du Figaro.
Néanmoins, son souhait de publier ne la quitte pas. de son parcours personnel et de ses rencontres, elle entame l'écriture de ce qui sera son premier roman.
Trois ans après avoir couché les premiers mots, voici donc « Mourir au monde » publié aux éditions Plon.
Soeur Anne est religieuse depuis plusieurs années. La mère supérieure la missionne pour accueillir la jeune Jeanne, postulante qui souhaite intégrer la congrégation en tant que novice. L'enthousiasme, la fraicheur et la candeur de l'une va alors se confronter à l'aigreur, l'interrogation, le mal être de l'autre.
Car soeur Anne, sans avoir perdu la foi, ne trouve plus la joie et le souffle de la vocation.
L'une et l'autre parviendront-elles à se comprendre, à s'aider et à poursuivre leur chemin ?
Pour son premier roman, Claire Conruyt nous entraine donc dans l'univers d'un couvent où tout se dit à bas mots, où un regard a autant de poids qu'une longue phrase.
La jeune romancière nous offre une histoire de notre temps, bien qu'ancrée dans un monde éloigné du nôtre, un regard sur les choix de vie, la peur de décevoir, l'appréhension des lendemains, sa place auprès des autres.
Une écriture simple, belle, littéraire et poétique pour cette rencontre entre deux femmes qui se tendent mutuellement un miroir.
Dans ce décor serein du couvent, la tension reste palpable, la mère supérieure observe. Soeur Anne et Jeanne trouveront-elles leur voie ?
Ce roman est une vraie réussite et permet de découvrir un nouveau talent.
C'est un coup de coeur
« Mourir au monde » de Claire Conruyt est publié chez Plon.
+ Lire la suite
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