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Critiques de Claire Deya (42)
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Un monde à refaire

Ce livre m'a transportée, presque jusqu'à la fin. J'ai trouvé l'écriture très belle, coulant de source, captivante. Le sujet est surprenant et pour ma part j'ignorais quasi tout du statut des démineurs, et particulièrement des prisonniers de guerre allemands. Tout ce que j'en sais tient à ce film de Giovanni avec Belmondo en héros, La Scoumoune. J'ai vu qu'il en existe un autre proposé en streaming et tourné en 2015, Les Oubliés.

Voilà pour le sujet. Le prologue du livre cite d'ailleurs des sources sérieuses qui donnent envie d'aller y voir.

Quant à l'histoire, les personnages, l'oscillation entre les uns et les autres, le fait qu'on ne se focalise pas sur une seule personne, ajoute à l'intérêt du livre. J'ai parfois rugi de colère, me suis indignée vainement toute seule, face à la lâcheté de certains et le sort réservé aux rescapés des camps.

Dans ce livre il est question de résistance, et de déshonneur, de trahison et de rédemption, d'indignité et de passion. Juste, j'ai été un peu déçue sur la fin. Non par la conclusion, qui amène son lot de réflexion et de nuances, mais plus parce-que j'ai trouvé la réaction du personnage central par moments un peu caricaturale. Comme si, parce qu'il fallait bien faire avancer l'intrigue jusqu'à son dénouement l'auteure était obligée de forcer le trait. C'est le seul, petit, bémol que je mettrais.
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Un monde à refaire

Ce roman a obtenu le prix RTL/Lire, cela me donnait envie de le découvrir.

L'action se situe en 1945, juste après la guerre, sur les plages méditerranéennes qu'il faut déminer. Des équipes se constituent avec d'anciens soldats français et aussi des prisonniers allemands. On suit notamment Fabien résistant du maquis, Vincent évadé des camps et quelques allemands. On suit aussi l'histoire de Saskia, dont la famille a été déportée et la maison attribuée à quelqu'un d'autre. Des personnages ayant souffert, qui cachent tous des secrets et ont des envies de vengeance.

Un sujet rarement traité et très documenté.

Un aspect psychologique très développé.

Une bonne lecture.

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Un monde à refaire

Ce roman explore une époque et un sujet peu racontés et tous deux mal connus, celle de la toute fin de la guerre et l’un de ses corollaires, le déminage de la côte sud de la France.

L’aspect documentaire du récit est ainsi fort intéressant. L’ampleur de la tâche, les risques encourus, l’engagement des hommes à poursuivre cet « effort de guerre » alors que déjà pointe l’espoir de la liberté retrouvée, tout cela nous accroche, même si, me semble-t-il, l’auteur aurait pu avoir la plume plus légère sur les détails techniques du déminage.

L’aspect romanesque m’a curieusement laissée plus à distance. Je n’ai pas su m’attacher à cette histoire d’amour obsessionnelle, malgré les qualités humaines du héros.

L’histoire de la jeune femme juive de retour de l’horreur m’a plus convaincue.

J’ai été d’autant plus contrariée de mon ressenti, que l’on apprend en toute fin du livre que le récit est largement inspiré de faits réels.

Peut-être s’agit-il d’une question de style que j’aurais aimé plus acéré, moins empreint de bons sentiments, compte tenu du sujet évoqué

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Un monde à refaire

Un monde à refaire. Un monde à réinventer. Un monde où retrouver sa place, où retrouver le gout de vivre après cinq ans de guerre.

Hyères, mai 45. La guerre connait ses derniers jours, et pourtant ce n’est pas encore la paix. Dans cet entre-deux un peu trouble, les rôles s’inversent. Les prisonniers français recouvrent leur liberté, les oppresseurs allemands sont faits prisonniers, les victimes deviennent leurs bourreaux nourris d’une haine à la hauteur de leurs souffrances,  les collabos tentent de se racheter une respectabilité pour fuir la vindicte des résistants.

Vincent, évadé d’un camp de prisonniers en Allemagne n’a lui qu’une obsession : retrouver Ariane, la femme qu’il aime et dont le souvenir lui a donné la force de résister à trois ans d’enfer. Il est prêt à tout, même à risquer sa vie en intégrant une équipe de démineurs chargés de sécuriser les plages de la Méditerranée rendues impraticables par des milliers d’engins explosifs. Car dans cette équipe où les volontaires sont peu nombreux, des prisonniers allemands sont enrôlés de force et c’est grâce à l’un d’eux qu’il espère trouver une piste de sa bien aimé.

Fabien, lui, dirige cette équipe. C’est un ancien du maquis, dévasté par la perte de son épouse, et cette mission est un moyen de retarder son retour à la vie civile qui le mettra face à l’ampleur de l’absence.

Et puis il y a Saskia, seule rescapée de sa famille à revenir des camps de la mort, et qui devra affronter au mieux l’indifférence, au pire l’impunité des collabos responsables de sa déportation.

Trois âmes brisées qui vont devoir faire face à leur passé pour affronter l’avenir

.

Quel beau roman ! Les éditions de l’Observatoire font décidément très fort en cette rentrée. C’est son sujet, qui aborde une période méconnue de l’Histoire qui a su me séduire. J’ai découvert que des prisonniers allemands avaient été retenus en France et le parallèle que fait l’auteur entre eux, et les prisonniers français revenus d’Allemagne est saisissant. Quand les victimes deviennent les geôliers se pose la même question de l’humanité et ce changement de rôle m’a questionnée et interpellée. Les hommes sont-ils responsables de la folie de leurs chefs ? Les allemands étaient-ils tous coupables ? Et les français tous victimes ?





Autant de questions subtilement posées autour de personnages profonds et attachants. A l’image de Saskia, ma préférée, cette jeune fille rongée de culpabilité, soucieuse, comme on le lui demande « de ne pas faire d’histoire », incapable de recouvrer la quiétude et la confiance après avoir vécu l’horreur, mais qui trouvera la force de se battre pour faire valoir ses droits.

Pour être tout à fait honnête, je dois avouer quelques longueurs, notamment sur les phases de déminage, très documentées mais parfois un peu lassantes. Mais la fin, inattendue, belle et émouvante a su me les faire oublier.

Un beau premier rom
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Un monde à refaire

Vraiment un très beau roman historique. Il nous parle de l’après seconde guerre mondiale et de la reconstruction. La reconstruction du pays et la reconstruction des hommes et des femmes. Le mot humanité est pleinement au centre de toutes les pages et prend tout son sens dans cette période encore troublée.

On rencontre de nombreux personnages mais au cœur de l’histoire il y a Vincent prisonnier évadé d’Allemagne, Saskia qui revient d’un camp de concentration et Fabien ancien résistant. Ils ne se connaissaient pas mais tous aspirent à oublier sans oublier.

Fabien dirige une équipe de démineurs à Hyères, l’autrice fait preuve d’un travail très documenté, tout le roman tourne autour de ce travail et de cette équipe composée de Français et de prisonniers Allemands.

On apprend énormément sur cette période méconnue de l’histoire et sur l’inventivité de l’esprit humain pour multiplier les modèles de mines qui tueront sans discernement.

Pendant tout le roman, Vincent recherche Ariane dont il était fou amoureux avant la guerre c’est parfois un peu long et répétitif, il y a bien quelques moments de l’histoire qu’il aurait été bon de remanier mais c’est un roman qui se lit facilement, différent, toute l’intrigue se met en place progressivement, n’hésitez pas.

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Un monde à refaire

Les démineurs doivent pouvoir compter les uns sur les autres



En explorant une page méconnue de l'immédiat après-guerre, le travail de déminage des côtes méditerranéennes, Claire Deya nous offre un roman poignant, entre règlements de compte et fraternisation, entre collaboration et justice.



Alors que la Seconde guerre mondiale s'achève, les derniers soubresauts du conflit continuent de marquer durablement les esprits. Sur la Côte d'Azur, l'ambiance est bien loin du farniente, car les bombardements ont laissé des traces béantes et les plages ont été défigurées et minées. Fabien a quitté le maquis pour prêter main-forte aux équipes qui chaque jour risquent leur vie pour nettoyer le littoral. À ses côtés, des volontaires plus ou moins volontaires et des prisonniers allemands. Contrairement aux accords de Genève, ils sont mis à contribution pour réparer ce que leur armée a souillée. Parmi eux, Lukas et Hans qui, au-delà des promesses de réduction de peine, voient dans ce travail une opportunité de prendre la fuite.

Quant à Vincent, s'il se jette à fond dans ce travail si risqué, c'est qu'il a déjà tout perdu. Ariane, l'amour de sa vie, a disparu. Mais il veut encore croire qu'elle est vivante et consacre tout son temps libre à tenter de la retrouver dans ce chaos. Il veut s'approcher des prisonniers allemands qui ont pu la côtoyer, car elle travaillait au château des Eyguières où l'occupant avait installé son quartier général. Engagée dans la résistance, elle avait pour mission de gagner la confiance des officiers et de leur soutirer des informations. Mais elle voudra aller au-delà de cet objectif et finira par disparaître sans laisser de traces, ou presque. Car Vincent caresse l'espoir de «savoir enfin ce qui était arrivé à Ariane pendant l'Occupation, pourquoi elle avait disparu, où elle était.»

Dans cette France en pleine effervescence erre une autre âme en peine erre, Saskia. Revenu des camps de la mort et passée par le Lutétia où on lui conseille de faire profil bas, elle retrouve sa maison familiale occupée par des bourgeois sûrs de leur von droit. En attendant de pouvoir prouver sa bonne foi, elle accepte la proposition de Vincent de l'héberger chez lui.

Claire Deya va alors suivre les parcours respectifs de ses personnages dans un pays qui se cherche, entre profiteurs qui essaient de sauver leur situation et victimes qui tentent de faire reconnaître leurs droits, entre ceux qui ont soif de vengeance et ceux qui essaient de tourner la page très sombre de la guerre.

Tout au long des opérations de déminage, parfaitement détaillées et documentées, on va se rendre compte des nombreuses implications que ce genre de travail implique, à commencer par une confiance absolue dans les équipes à l'oeuvre. Si c'est un peu contraints et forcés que Français et Allemands se retrouvent sur le même terrain, il leur faudra bien s'entendre pour rester en vie.

C'est dans ce climat explosif, au sens premier du terme, que pour Vincent et Saskia de nouveaux éléments vont apparaître sur le chemin difficile de leur quête respective.

Je l'ai dit, cette page d'Histoire est admirablement documentée, ajoutant au romanesque la force du témoignage, l'émotion du vécu. Un travail de mémoire remarquable qui entre en résonnance avec l'actualité brûlante et la multiplication des actes antisémites. Et qui me pousse à conclure avec la dernière phrase du discours prononcé à l'UNESCO par François Heilbronn au nom du Mémorial de la Shoah: «Seules l'éducation, la science et la culture nourries par un projet universel et humaniste permettront que notre promesse faîte il y a 79 ans aux rescapés juifs du plus grand génocide de tous les temps, le «Plus jamais ça!», retrouve son sens et sa réalité.»


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un monde à refaire

Grace à Vous, Claire Deya,

pour l'hommage rendu à votre grand-père et à ceux,pour avoir subit cette guerre meurtrière, née de la haine, dans le cerveau de l'Homme malade.

Merci pour votre écriture soutenue, généreuse, bienveillante!

Vous décrivez ces agissements; la brutalité, la méfiance, la haine, la délation avec douceur, comme pour ne jamais les faire renaitre.

Que le début de cette année 2024 puisse ouvrir, au-delà des mauvais présages, ouvrir à déposer les armes, pour en faire le premier geste, qui engage.

Pour ouvrir sur une paix, vécue en force. Solidaire.

Ces quelques 400 pages, je les ai lues - non mais presque - d'un seul souffle!

Bravo et merci.
Lien : http://rene.vancraenenbroeck..
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Un monde à refaire

Printemps 1945 un parfum de paix flotte dans l’air entre Hyères et Saint-Tropez mais les plages sont «truffées » de mines laissées par les Allemands. Quels sont les hommes qui vont faire ce mortel nettoyage ? Des volontaires aux motivations variées et des prisonniers allemands…

Claire Deya, très documentée, à su parfaitement traiter cette page méconnue de l’après guerre mêlant avec brio l’histoire et la fiction. Tous ses personnages sont intéressants avec leurs lots de secret, de douleur, d’amour, d’ambiguïté.

Très réussi, ce premier roman mérite d’être lu.
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Un monde à refaire

À peine sortis de la Seconde Guerre mondiale, les personnages du roman de Claire Deya font l’expérience désarmante du retour à la vie dans une France qu’ils ne reconnaissent pas. Un récit dense et puissant.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Un monde à refaire

Prisonnier en Allemagne, Vincent s’est évadé pour retrouver Ariane, plus personne n’a entendu parler d’elle depuis deux ans. Il va jouer sa vie comme à la roulette russe sur les champs de mines, il s’est engagé en tant que démineur, il a signé un pacte avec le diable.



Ce premier roman de l’autrice Claire Deya s’intéresse à un aspect méconnu de l’après-guerre, le déminage minutieux des plages françaises sur les rives dévastées de la Méditerranée.

Ce roman entremêle les destins de personnages liés au-delà de leur nationalité par la dangerosité extrême de leur travail, une fraternité cimentée par les risques qu’ils prennent.

Au-delà d’une simple romance, l’auteure raconte les dénonciations, ces milliers de courriers anonymes qui ont envoyé des familles entières à la mort. Elle nous interroge sur le pardon, sur la réconciliation et sur la reconstruction de ces hommes et femmes brisés par la guerre. Comment retrouver sa place dans ce monde que l'on ne reconnaît plus, lorsqu'on revient des camps, comme Saskia, ou du maquis, comme Fabien ? Comment composer un futur quand la plaie du passé n’est pas encore refermée ? Un récit romanesque dense et puissant basé sur une documentation solide.



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Un monde à refaire

Ce livre aborde une thématique que je n’avais pas encore lu dans les romans traitants de la période 39-45, celle des soldats français comme allemands, chargés de devoir déminer les plages, les champs… De plus, le roman se passe dans le sud de la France, qui a aussi été sévèrement touché durant cette période historique. Nous suivons ainsi plusieurs personnages ayant chacun leur lourd fardeau de ses dernières années. La jeune Saskia qui revient des camps et trouve sa maison familiale occupée par une autre famille, Fabien qui a été dans la résistance, Vincent qui est prêt à tout pour retrouver sa compagne Ariane… J’ai eu un peu de mal à vraiment poser le cadre pour chaque personnage, mais je me suis laissée portée par l’écriture de Claire Deya, que j’ai trouvée agréable à lire. Cela m’a beaucoup intéressée de savoir les techniques de déminages, ainsi qu’une région dont on parle peu (contrairement à la Normandie par exemple, ou l’Est de la France). Mais j’aurais cependant aimé, que le cadre des personnages soit peut-être un peu plus clair, car j’ai été un peu perdue, néanmoins cela n’a pas empêcher mon intérêt pour ce livre que je recommande.
Lien : https://celitteratureofficie..
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Un monde à refaire

Cette histoire se passe en 1945 dans le sud de la France, où les prisonniers allemand sont réquisitionnés pour le déminage des plages avec les citoyens français. Beaucoup de jeunes hommes se présentent par l'appât du gain mais leur espérance de vie est courte car pas ou peu de formation.

Cette histoire m'a beaucoup plu sur l'après guerre et sur le déminage des bombes laissés par l'ennemi. L'histoire d'amour ne m'a pas beaucoup intéressée. Je recommande ce livre c'est un sujet méconnus à mon sens.
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Un monde à refaire

1945, la guerre est sur le point de s’achever, les rescapés des camps arrivent à l’hôtel Lutétia, des prisonniers Français, soit évadés, soit libérés tentent de retrouver les leurs et une double peine frappe nombre d’entre eux, car après après avoir subi tortures et humiliations ils doivent composer avec un accueil minimum et une réinsertion difficile. Fabien, de retour du maquis, Vincent évadé d’un camp de prisonnier et Saskia rescapée des camps sont à la recherche de leur vie d’avant et ont bien des déboires. L’autrice, nous apprend tout sur la problématique du déminage des plages du Var et sur les innombrables variétés de ces engins de mort qui continuent à tuer après la fin de la guerre. La recherche de l’être cher, de l’auteur de spoliation de biens constituent le cœur d’une intrigue superbement conduite qui restitue bien l’ambiance d’une époque.
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Un monde à refaire

C’est encore la guerre mais plus totalement. C’est le printemps 1945 et la paix se prépare. C’est le moment de sécuriser le pays en désarmant les nombreuses mines disséminées par les allemands. Français et prisonniers de guerres travaillent côte à côte au péril de leur vie…Vincent, à la recherche de son grand amour, Fabien, maquisard , Lukas prisonnier allemand, participent à cette roulette russe sur les plages du sud. Tous tentent également de se reconstruire après cette guerre effroyable et de retrouver leur place dans la société. C’est particulièrement difficile pour Saskia qui revient des camps. Mais l’amitié, la fraternité, l’amour peuvent parfois faire des miracles…

Un récit dense, romanesque, bien documenté qui met en exergue le travail si difficile (et périlleux) des démineurs pendant une période rarement évoquée en littérature (et assez méconnue)

C’est toujours prenant, la plume est belle, les personnages parfaitement incarnés, la couverture superbe (j’adore cette photographie d’Eliott Erwitt ❤️)

Un très bon moment de lecture
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Un monde à refaire

Lu dans le cadre du prix RTL/Lire.

Née en juin 45, je me suis parfois réjouie de naître après la guerre mais en réalité ce n'était pas fini: mon grand-père maternel, prisonnier, est revenu au moins trois mois après ma naissance.

Ce livre m'a stupéfaite: je n'avais jamais entendu parler de ce déminage même si Le Clezio m'avait surprise en écrivant que la plage de Nice n'était pas accessible...

Chaque personnage a une grande profondeur: allemand ou français, homme ou femme. Les conditions sont très difficiles et très dangereuses pour les démineurs: certains y laisseront leur peau, d'autres seront estropiés...

Fabien, Vincent (pseudo) Lukas ont leurs secrets et leurs raisons d'agir. Ariane réserve une drôle de surprise à celui qui n'a pensé qu'à elle. Saskia, seule survivante de la famille a bien du mal à faire face aux désillusions du retour. Léna, Mathilde, Eléonore redonnent un peu d'espoir dans le genre humain...

Un coup de coeur, beaucoup d'émotion.
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Un monde à refaire

Printemps 1945, sur les plages de la Méditerranée des hommes s’activent. La guerre se termine et les habitants n’aspirent qu’à une seule chose : fouler le sable et se baigner. Seulement, les plages et la mer sont minées. Alors ces hommes fouillent le sol pour trouver ces mines avant leur explosion.

Ces hommes sont des résistants, des anciens prisonniers revenus des camps, des rescapés du front, des prisonniers allemands. Ces hommes reviennent chez eux sans reconnaître ces lieux qu’ils ont connus avant la guerre, sans retrouver leurs proches disparus, sans se reconnaître eux-mêmes, cinq ans après.

Parmi ces hommes, il y a …

Fabien, résistant, chef de maquis, acteur du débarquement de Provence et désormais responsable des démineurs. Il faut faire preuve d’agilité face aux explosifs, de patience face aux politiques pressés d’écrire une nouvelle page, de sagesse face aux hommes perdus dans ce nouveau monde, de bienveillance envers l’ennemi. Il faut surtout oublier les amis perdus au combat.

Vincent, ancien prisonnier dans un camp en Allemagne et ancien médecin avant la guerre. Sitôt évadé, il a rejoint Hyères dans l’espoir de retrouver la femme qu’il aime et dont il est sans nouvelles. Il a rejoint l’équipe des démineurs dans le cadre de sa quête. Il est prêt à tout même mettre sa vie en danger.

Lukas, prisonnier Allemand dans un camp près d’Hyères. Il attend le sort qui sera réservé aux prisonniers tout en réfléchissant au moyen de s’évader. Participer au déminage, peut aider …

Saskia, jeune femme, rescapée des camps. Revenue sur les lieux de son enfance, elle veut retrouver la maison de son enfance, les objets ayant appartenu à sa famille et surtout qui est à l’origine de leur dénonciation. Saskia ne veut plus entendre « Ne faites pas d’histoire ». Pour se reconstruire, Saskia est prête à aller au bout de ses recherches.

Une histoire romanesque qui emporte sur une période de reconstruction dont on parle peu. Des personnages de fictions inspirés d’hommes et de femmes du réel.

Des quêtes, des secrets, les derniers combats et surtout l’espoir d’une nouvelle vie sans oublier les disparus.

Un roman magnifique.


Lien : https://www.quandleslivresno..
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Un monde à refaire

J’ai regardé à la télévision la cérémonie de panthéonisation de Missak Manouchian, immense résistant, et j’ai été émue, comme si je le connaissais Missak, comme s’il n’était pas seulement un héros mais mon ami aussi.

J’ai écouté la lecture de la lettre de Missak Manouchian, rédigée le 21 février 1944 quelques heures avant d’être fusillé au Mont-Valérien, à sa femme Mélinée.

C’est Patrick Bruel qui l’a lue, sous la pluie. C’est Feu! Chatterton qui l’a chantée, sous la pluie.

Et Missak écrivait cela « Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit… », il écrivait aussi « Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée »,

Et j’ai été émue comme si Missak était mon ami. Un héros et mon ami.



Dans ce premier roman, Un monde à refaire, Claire Deya, comme Missak, réussit le tour de force de parler d’amour, d’amitié et de réconciliation en mai 1945. Son livre est une fresque addictive, un roman magnifique qui raconte l’après-guerre, quand la guerre se termine mais que les vestiges demeurent. Qu’il y a treize millions de mines dissimulées sur notre territoire et seulement trois mille volontaires francais pour les retirer, que ce sont les prisonniers allemands qui vont s’y coller. Contraints et forcés.

Que ces hommes, devenus démineurs, une équipe de démineurs, vont se rencontrer, vont éprouver la solidarité quelles que soient leurs nationalités parce qu’il faut déminer, sans en crever.

Qu’ils vont arpenter les plages du sud de la France et devoir se faire confiance.



Vincent Fabien Franz Matthias…

Et puis des femmes incroyables : Ariane Odette Saskia Léna…

Leur passé, leur avenir, leur guerre, leurs rêves, leurs blessures - tout est là, à chaque page,

et moi, avec elles-eux, j’ai sursauté j’ai pleuré j’ai désespéré j’ai manigancé j’ai aimé.

J’ai repensé à Missak et à Mélinée, à ce à quoi ils n’avaient pas eu droit, à ce qu’ils avaient manqué.

J’ai repensé à celui qui m’a conseillé ce livre : « Une petite pépite tu m’en diras des nouvelles » et je lui dit "Merci mon ami".



instagram : @mesmotsdanslesleurs
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Un monde à refaire

La guerre est finie, mais en fait elle ne l'est pas.

Finie, parce que Paris est libérée, la France n'est plus occupée, on se bat maintenant en Allemagne, la capitulation est proche.

Pas finie, parce que l'absence de guerre suppose la paix, et celle-ci est encore très loin.

Le pays n'est plus à feu, mais est à sang. Des plaies ouvertes, qui font toujours souffrir : les mines laissées par l'occupant.

Le sol est libéré, mais pas les hommes. La destruction n'a pas seulement touché le décor, les hommes sont encore broyés. Et il va falloir refaire ce monde.



Des hommes s'y emploient, ici les démineurs. Mais aussi tous les personnages secondaires, Mathilde, Léna, Saskia bien sûr, qui réapprennent à vivre et à apprivoiser leurs peurs ou leurs haines.



C'est une histoire diesel pourrait-on dire : elle commence doucement, des descriptions un peu longue sur le déminage. Mais quelle puissance ensuite !



Dire que j'ai beaucoup aimé serait un euphémisme.
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Un monde à refaire

Ce livre c'est mon mari qui me l'a conseillé. Il avait entendu une bonne critique sur une radio. Ni une ni deux je l'ai acheté.

A la toute fin de la deuxième guerre mondiale, les démineurs sont à la tâche pour nettoyer (entre autre) les plages méditerranéennes. L'histoire personnelle des membres de l'équipe hétéroclite dont il est question dans le livre de Claire Deya, vient s'imbriquer dans ce moment peu connu de notre histoire.

Inspiré de faits réels, le roman nous plonge dans cette période difficile où à la fin de la guerre il fallait être "du bon côté".

Si l'abord historique m'a beaucoup plu, je suis modérée sur le récit en lui même que j'ai trouvé long. Un sentiment de répétition font qu'à mes yeux il y a quelques pages de trop. La fin est un peu trop mièvre et "cousue de fil blanc" Je ne suis pas dans l'enthousiasme que j'ai pu relever dans certaines critiques.

Soulignons tout de même que ce livre a reçu le prix RTL - Lire magazine 2024.
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Un monde à refaire

1945. Fin du conflit.

Les rôles s’inversent, les oppresseurs deviennent les opprimés, les bourreaux se transforment en victimes, les persécuteurs en prisonniers corvéables à merci.



Le roman questionne le comportement de ces hommes qui n’ont pas choisi le rôle que la guerre leur a assigné. Certains ont choisi de fuir, se cacher, résister, parfois changer de nom. D’autres ont préféré collaborer, par aveuglement ou pour sauver leur peau. Parmi ces derniers, certains ont retourné leur veste quand le vent s’est mis à souffler dans une autre direction.



L’exil, l’exode, la déportation, ont brisé des cellules familiales soudées, des amitiés ou des amours d’avant-guerre. À la libération, on se demande si ceux que l’on a aimés mais perdus de vue sont toujours vivants, en bonne santé, s’ils ne nous ont pas oublié.



Vincent cherche Ariane. Ils se sont aimés avant le conflit, puis Vincent est parti et Ariane a disparu.

L’ombre d’Ariane plane sur les pages du roman, telle un mystère. Ariane est-elle vivante ? A-t-elle disparu de son plein gré ? S’est-elle enfuie ? Vincent la retrouvera-t-il ?



Les autres personnages poursuivent aussi une quête.

Il y a Saskia, qui à son retour de déportation découvre que ses parents, qui ne sont plus, ont été trahis et spoliés.

Lukas, un prisonnier allemand qui ne rêve que d’évasion.

Fabien, qui met sa vie au service d’une cause.

Il y a aussi Léna, Matthias, Max, Éléonore, et tant d’autres.



Un monde à refaire suit le schéma d’une intrigue complexe, qui suit les règles d’un jeu d’échec où chaque joueur avance ses pièces en anticipant les réactions de l’adversaire.



Si j’ai bien aimé, je n’ai pas été transportée autant que je l’escomptais. Les nombreuses descriptions et explications techniques sur la campagne de déminage ont rendu ma lecture un peu fastidieuse, et je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages pourtant décrits dans toute leur complexité.
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