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Critiques de Claire Touzard (41)
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Sans alcool

-« Faut bien l'alcool

Faut bien qu'j'te quitte

j'suis trop vieux pour tes jeux

Qu'est-ce que tu veux on s'est trop aimé »



Vous reprendrez bien un petit demi critique ?



0 -32-54-60-110-135-180-230. Un numéro de sécu ?

Non une valse des chapitres heureux,

Un décompte de jours et de pages passés à se regarder ne pas boire...



Moment tragique : Mais, waze me fait tourner en rond !

Quel retournement, c’est maze !



Essaie le rail ! C’est comme cela que je l’ai ferré !

Oh le cokin ! Il n’est pas blanc comme neige . . .



-« Saisi d’une sainte frousse

Tout le commun des mortels

Croit voir le diable à ses trousses »



Sinon, a quand le dernier Rhum de papa ? Il faut sabler Olonne...

Vendee tout, quel challenge...



C’est pas la Clairette qui le dit, c’est un bouquin gratuit.

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Sans alcool

Un journal, une autobiographie d'une journaliste suite à l'arrêt de l'alcool.



J'ai apprécié la première moitié du livre décrivant sa volonté, sa déchéance passée avec les addictions (drogues, alcool) mais j'ai beaucoup moins accrochée sur la deuxième partie qui relève plutôt de la vie d'une pauvre petite fille riche…



Je n'ai pas cru un seul instant à son désir d'abstinence : elle suit son amoureux qui est abstinent lui-même, mais ne s'implique pas…

D'ailleurs, elle termine son témoignage par une idée de recommencer à boire… un verre !

Comme quoi, elle n'a rien compris à l'abstinence !
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Sans alcool

Dans ce texte à la première personne, la journaliste Claire Touzard nous parle de son chemin, semé de difficultés, vers la sobriété.



Retour sur les années trash, embuées d'alcool et de drogues, pleines de lendemains qui déchantent... La journaliste, baroudeuse, boit pour de multiples raisons : connaître l'étincelle et se sentir puissante, être au dessus des autres, différente, mais avant tout pour annihiler sa féminité, ne plus penser, ne plus souffrir. Mais l'alcool la détruit et alimente ses névroses. Un cercle vicieux, une spirale infernale.



Quand elle explique à son père breton et alcoolique qu'elle souhaite arrêter de boire, il lui rétorque qu'elle n'y arrivera pas. «C'est dans ton ADN» !



En France, l'alcool est encensé et les non-buveurs sont souvent mal vus. Un certain art de vivre se développe autour de la dégustation du vin, justifiant ou masquant l'alcoolisme. Sauf que l'alcool est le même chez un bon petit caviste que sur le zinc du PMU.



La seconde moitié du livre est plus personnelle.

Elle se rend compte que la sobriété est bien plus que d'arrêter de boire de l'alcool. C'est expérimenter le manque, vivre enfin dans la lucidité, quasiment changer de paradigme psychologique. Elle est bien plus calme mais se retrouve aussi face à une crise identitaire. Qui est-elle vraiment ? L'alcool la définissait, son côté rock'n roll faisait partie d'elle. Elle doit apprendre à vivre et à aimer sans la boisson.



Grâce au soutien de son compagnon et des préceptes des Alcooliques Anonymes, elle franchit les étapes, comptant les jours sans boire et petit à petit arrive à trouver sa place dans le monde plus serein et heureux de la sobriété.



Un livre sur l'alcool mais aussi sur le corps des femmes et sur ce qu'il peut subir de l'extérieur ou ce qu'on peut lui infliger.



J'ai apprécié le courage de l'auteure de tout dire ainsi, sans tabou. Certains ont trouvé que c'était nombriliste mais le livre se présente sous la forme d'un témoignage et c'est justement son expérience personnelle qui nous intéresse ici. Je n'ai aucun commentaire à faire sur le fait que Claire Touzard soit «riche», c'est pour moi un état de fait, rien de plus.



Un récit courageux qui peut aider d'autres personnes dans la même situation.Très intéressant et sans doute nécessaire !





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Féminin

Un grand merci à Babélio et aux Editions Flammarion pour ce livre remporté lors de la dernière MC littérature.



Frankie est journaliste, le roman s’ouvre au tribunal où son affaire doit être jugée par les prud’hommes, elle a été licenciée sans indemnité et conteste son statut de pigiste. Elle revient en arrière et nous conte son expérience à Féminin qui a duré plusieurs années. La direction n’a jamais voulu lui donner de CDI et la considérait comme pigiste, même si elle écrivait de nombreux articles dans la journal et recevait un salaire mensuel. Avant d’en arriver à ce licenciement, Frankie était féministe militante, à l’identité non genrée, elle voit son nouveau poste comme une grande opportunité de faire avancer ses idées. On l’adjoint à l’équipe spécialisée dans la mode et elle découvre peu à peu l’univers du luxe et des voyages de rêve. Les journalistes se plaignent sans cesse de leur maigre salaire, compensé par de nombreux cadeaux très couteux offerts par les marques qu’elles mettent en avant. Face aux difficultés financières du magazine, la direction nomme Noé, un journaliste vedette pour sauver le titre. Rapidement, il drague Frankie (et d’autres, mais elle ne le verra pas tout de suite), elle succombe à son charme et c’est le début d’une romance. Il est marié, mais lui promet de divorcer et lui fait entrevoir un avenir de rêve, mais bien sûr il ne tiendra pas ses promesses.



J’ai moyennement aimé ce livre, j’ai déjà eu beaucoup de peine à y entrer, le premier tiers est rédigé dans un style sec et clinique, j’avais l’impression de lire un rapport administratif plus qu’un roman. Frankie présente des éléments de son histoire, mais ça manque de liant, elle insiste surtout sur son sentiment de rejet depuis toujours car elle ne se sent ni féminine ni masculine, son père a quitté la famille lorsqu’elle avait sept ans et elle a toujours attendu qu’il revienne ou au moins l’appelle, ce qui ne s’est jamais produit. Ensuite le roman devient plus intéressant quand elle nous parle de son travail et de sa liaison avec Noé, qui occupe le dernier tiers.



Le thème m’est aussi complètement étranger, je ne me suis jamais intéressée aux journaux féminins, ni à la mode et encore moins aux marques de luxe. J’ai trouvé Frankie et ses collègues naïves, elles croient (ou veulent croire) que leurs articles vont faire avancer les thèses féministes et se rendent compte toutes contrites qu’ils servent surtout le consumérisme des femmes de la bourgeoisie, et par là le capitalisme, car ce n’est pas les ouvrières qui vont s’offrir des sacs Vuiton ou un tailleur Chanel. De nombreux passages insistent sur cette dichotomie entre ses idéaux et la réalité de son job. Même si elle en est mécontente, qu’elle trouve les voyages organisés par les marques au-dessous de tout et irresponsables, elle profite avec plaisir de tout le luxe offert. Heureusement, elle se réveillera après son licenciement.



Quant à sa liaison avec Noé, elle la définit comme une emprise après qu’elle se soit rendu compte qu’il n’allait pas divorcer (c’est connu, les promesses n’engagent que ceux qui y croient !). Au début tout est merveilleux, mais ça ne dure pas. Un tiers du livre est consacré à ce sujet. Ce thème fait penser à un autre journaliste vedette qui défraie la chronique en ce moment. Frankie finit par voir Noé comme le prototype du patriarche toxique. Je sais bien qu’aujourd’hui tout est permis et qu’il est de mauvais ton de remettre en cause la liberté sexuelle, mais je reste persuadée que ce n’est vraiment pas une bonne idée de devenir la maîtresse d’un homme marié, ça ne peut qu’apporter des problèmes. Certes dans ce cas la femme n’est pas seule coupable, mais non plus complètement innocente. Noé ne l’a pas violée mais elle voit un abus de pouvoir et se pose désormais en victime. Certes sur le plan professionnel ça ne lui a pas réussi, ses collègues ont vu en elle une « ennemie qui pactisait avec le capital ».



Les réflexions sur le patriarcat et le capitalisme sont dans l’air du temps, tout comme le thème des abus sexuel ou autre au travail. La prise de conscience des journalistes d’être au service du néolibéralisme est tout à fait réaliste, mais on a envie de leur dire qu’elles auraient pu y penser avant tant cette évidence crève les yeux de toute personne qui réfléchit un peu. Le côté victimisation m’a aussi énervée, même si c’est dans l’air du temps. On dirait que toutes les femmes qui ont des déceptions amoureuses sont les victimes de pervers narcissiques, c’est du moins l’impression que me donnent toutes les femmes divorcées que je connais, à croire que tous les hommes appartiennent à cette catégorie.



Les réflexions sur l’identité de genre me sont aussi complètement étrangères, j’y vois plutôt un sujet à la mode en ce moment. Je n’ai pas apprécié du tout le personnage de Frankie. Ce roman se situe totalement en dehors de ma réalité personnelle, j’y ai vu plutôt un sujet très parisien. Le style devient nettement plus fluide et agréable quand on entre enfin dans le vif de l’histoire. Il m’a fallu plus de deux semaines pour venir à bout de ce roman de 340 pages, c’est dire comme je l’ai peu apprécié mais je pense qu’il plaira beaucoup aux personnes moins hermétiques que moi aux thèmes abordés.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Féminin

Alors que #metoo n’a pas encore eu lieu, Franckie, femme féministe un peu rock se retrouve pigiste dans un magazine pour femmes FEMININ. Elle a un contrat précaire, elle reçoit un salaire fixe, sans avoir de réelle protection salariale.



Entre femmes, l’ambiance n’est pas sereine. Les rédactrices sont précarisées, elles subissent beaucoup de pression et de brimades de leur supérieure. Franckie fait des compromis. Son engagement féministe en prend un coup et elle écrit des articles pour de grandes marques, lui offrant voyages et objets de luxe. Elle prend goût aux paillettes et au bling-bling des défilés et se fond dans cet univers.



Puis, Noé est recruté à la tête de la rédaction de FEMININ. C’est un homme charismatique, viril et doux à la fois, à l’identité sexuelle floue, comme Franckie. Ils se trouvent beaucoup de points communs, il la valorise, l’encense et ils deviennent amants. Dans ce contexte concurrentiel, les langues se délient et l’on prête de mauvaises intentions à Franckie, elle devient « la pute du patron » et leur relation n’est réduite qu’à une « promotion-canapé ».



Le roman s’ouvre sur un procès aux Prud’hommes puis nous fait revivre l’histoire à la première personne à l’aide de retours en arrière. J’ai eu quelques difficultés avec ce texte, qui est présenté comme un roman mais qui m'a tout l’air d’un récit.



Franckie est pleine de contradictions, féministe mais ne promouvant qu’une seule féminité, anti-capitaliste et se gavant de luxe, indépendante et dans une relation avec son patron, un homme marié… Difficile de comprendre ses actes et même de la trouver sympathique.



Bref, quelque chose m’a manqué. Le style est trop journalistique, parfois manichéen (le vilain capitalisme, le méchant luxe...) et je n’ai pas réussi à entrer en empathie avec cette femme au final victime d’un homme et d’un système. C’est un « je » qui manque de chair.



J’ai trouvé beaucoup plus d’honnêteté et de cohérence à son récit « Sans alcool », que je recommande. Je ressors un peu déçue de cette lecture.



Vous l’avez-lu ? Il vous a plu ?
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Sans alcool

Alors que les terrasses des cafés viennent de rouvrir, que les gens, enfin libérés des obligations liées à la Covid, s’y sont précipités, j’ai trouvé intéressant de lire ce récit de vie, qui questionne la consommation d’alcool en France. Claire Touzard est journaliste, vit à Paris et il y a deux ans, elle a décidé d’arrêter de boire, un premier janvier. Elle raconte ici son parcours, jonché de difficultés et d’épreuves, pour tenir bon vers une sobriété durable et installée.



« J'étais ivre et titubante. J'avais atteint ce point. Celui où le cerveau s'arrête de tourner et où les anxiétés sont englouties. J'avais bu deux, cinq, dix verres. Voilà que je le trouvais. Cet oubli, ce moment où vous n'existez plus vraiment, où vous vous décollez de vous- mêmes. J'ai cherché ce point toute ma vie, depuis mes seize ans, frénétiquement. » La narratrice a clairement un problème avec l’alcool. Son milieu professionnel ne l’aide pas : les soirées dans le monde de la presse sont légion. Elle en ressort à chaque fois totalement ivre, et le matin, se retrouve dans l’incapacité de se remémorer les détails de la veille. Mais ce n’est pas grave, le soir- même elle recommence, car comme on le lui a si souvent répété : « on guérit le mal par le mal ».



Claire Touzard porte quelques traumatismes de l’enfance, qu’elle dévoile au fur et à mesure des pages. Serait- ce là l’origine de son alcoolisme ? « J'avais la même relation à l'amour qu'à l'alcool. Cette peur de l'abandon héritée de l'enfance, cette fragilité me rendait accro à l'autre. J'étais peu regardante sur la qualité de l'amour, tant qu'on m'en filait la bonne dose. »



« En Bretagne, comme dans beaucoup de régions en France, boire est incontournable. L'alcool est le psy inexistant, le Lacan des âmes torturées du village. » On dit que certaines régions françaises sont plus touchées que d’autres par les ravages de l’alcool. Être née dans une famille où l’on biberonne les enfants au cidre, ne serait- ce pas là aussi une explication à sa consommation excessive d’alcool ? D’ailleurs, lorsque Claire Touzard apprend à son entourage qu’elle a décidé de devenir sobre, sa famille et ses amis ont des réactions étonnantes, comme si elle reniait ses origines, son sang…



Au final, un récit de vie très intéressant à lire car il pose les bonnes questions sans jamais jeter l’opprobre sur quiconque. L’auteure a été alcoolique et elle en prend la responsabilité. Elle interroge nos habitudes, cette manie française de déboucher une bouteille à la moindre occasion et à regarder d’un drôle d’œil celui qui reste sobre dans le groupe. Si au début du récit j’ai eu l’impression de lire une snobinarde, j’ai apprécié de découvrir au fil des pages une jeune femme plus humble qu’il n’y paraissait. Quelques zones d’ombres du passé demeurent et j’espère quelles seront dévoilées si jamais il y a, comme évoqué, une suite à ce récit.

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Sans alcool

On est dans la mouvance actuelle de laver son linge sale au pressing de l’édition, comme le dit Éric Chevillard dans son blog L’Auto-fictif, pour le bonheur des éditeurs de la littérature confinée. Et des voyeuristes que nous sommes. Mais contrairement aux autres enfants du siècle dans leur confession, l’auteur n’accuse personne du malheur qui lui arrive, elle n’impute qu’à elle-même son état de dépendance, et s’évertue de trouver les racines du mal-être qui en est à l’origine.

On tourne un peu en rond (si je puis dire) dans les méandres de son parcours linéaire égrené au fil des jours de sa rédemption, mais on ne peut qu’admirer son courage de se mettre à nu.



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Sans alcool

Claire Touzard est alcoolique. Enfin… était ! Elle a décidé d’arrêter et ce livre suit son parcours à la manière d’un journal.



Aidée par une rencontre et l’amour elle raconte ses prises de conscience, ses difficultés, les doutes, les interactions sociales et familiales, les alcooliques anonymes, les amis et les fêtes, l’alcool mondain, la pression sociale, la vie d’avant et la vie retrouvée… Puis vint la pandémie et l’isolement et le couple qui s’y confronte et…



J’avoue que je l’ai lu de façon un peu malsaine en attendant une rechute… Un témoignage d’une grande franchise et qui posera plein de questions à qui s’en est déjà posées sur sa propre consommation.
Lien : https://www.noid.ch/sans-alc..
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Féminin

ENGAGÉE

Frankie intègre avec fierté et envie la rédaction d'un journal féminin. Très vite, elle découvre avec effarement, l'envers du décors de la presse féminine, la manipulation du monde de la mode, l'illusion des marques luxueuses, l'immense vide du consumérisme, les conditions de travail précaire des pigistes, la place de la femme dans le journalisme...



Une relation amoureuse la sort momentanément de cet univers malsain, avec un homme, marié, père de famille, rédacteur de la rédaction... Accusée avec violence d'une promotion canapé, Frankie devient une femme à abattre. Elle tombe lentement, elle chute alourdie par ses illusions, et le mépris des autres...



Va-t-elle trouver une issue?



Un récit profond sur les valeurs d'une société et un récit intime sur les blessures d'une femme manipulée, harcelée, sous l'emprise de systèmes féroces, le patriarcat et le consumérisme...



Une belle plume engagée et audacieuse !

Car c'est aussi cela la littérature, s'engager, ne pas avoir peur de révéler des vérités...#metoo

A découvrir dans attendre !







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Féminin

Une lecture qui m'a beaucoup agacée. L'auteure critique les mensonges de la presse féminine "du bluff en tranches", mais avertit que son livre est un roman, alors qu'il a tout l'air d'être un récit tant on sent une histoire encore mal digérée, pleine de fiel et de rancoeur. La description de Franckie ressemble à l'auteure sur le bandeau de la couverture du livre, ses problèmes d'alcool, etc.



Les phrases emphatiques "à la solde du grand capital" sont pénibles - on voudrait un peu de nuance. On a l'impression que l'héroine tombe de son arbre en découvrant que les marques payent les journalistes pour écrire des papiers.



Quant à Noé, il est affublé des pires noms "harceleur", "pervers" etc, et on se demande au nom de quoi il a mérité cela. Si j'ai bien compris, son seul tort a été de sortir avec Franckie, sa subalterne, elle-même alors très amoureuse de lui. Ce sont deux adultes très consentants en somme, mais à partir du moment où il se désintéresse d'elle, Franckie crie à l'ignominie du patriarcat. Ca s'appelle juste se faire larguer - et des femmes savent très bien faire aussi. Oui, il y a des risques à s'amouracher de son ou sa supérieure, et oui, il y a des risques à avoir une liaison avec un homme marié.

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Sans alcool

« Chaque jour, suivant un rituel implacable, je vais chercher ma bouteille chez le caviste. Parfois, souvent, je lui mens, en prétextant un dîner avec des amis, tout en sachant qu'elle m'est destinée.



Je me fais une bière au préalable. Parfois deux. Cela dépend du niveau de désolation de la journée, si je suis un peu agitée, ou carrément démente, possédée par l'envie de boire, de m'écraser la gueule pour mieux m'écarter du monde.



J'ai commencé à boire quand j'avais seize ans, j'en ai trente-sept : l'alcool a toujours été là pour moi, un oreiller mental, une soupape, le liant entre moi et le reste du monde. Il vampirise mes nuits, noyaute mes dîners entre amis, quand il n'est pas là, je l'attends, quand il est là, je me sens vivante. Il est mon rempart, le centre de ma vie.



Plus depuis le 31 décembre.



J'ai arrêté l'alcool. »



C'est une décision qu'il fallait prendre. Pour le corps, pour l'esprit. Pour la dignité. À 37 ans, Claire Touzard a arrêté l'alcool. Terminé l'apéro, la bouteille de vin qu'on entame pour un verre et qu'on vide avant le repas. Fini les oublis, de sac à main, de rendez-vous, de prénoms. Adieu, la pépie du matin, le sable dans les yeux jusqu'au soir et l'entreprise de démolition qui fanfaronne entre les oreilles.



Rapidement, un fossé se crée entre elle et les autres. C'est déchirant de regarder s'éloigner sa meilleure amie sans pouvoir faire un geste, le geste, le seul qu'elle attend sans l'avouer : lever le coude. Mais dans les yeux amoureux d'Alexandre, l'homme qu'elle vient de rencontrer, Claire Touzard est fière de cette résolution. Face à certains de ses proches, en revanche, ce nouveau choix de vie est plus douloureux : « Tu n'y arriveras pas. La boisson, c'est dans ton ADN. » Personne n'a dit que c'était facile… Parce que l'alcool est partout. Les « sobres » passent pour des gens moroses, des emmerdeurs en quête de perfection, animés par un besoin de tout contrôler. Un préjugé bien illustré par l'auteur, avec des références très pop culture qui font quelquefois sourire, mais tellement vraies.



Sorte de ciment social qui liquéfie à l'ingestion, signe de reconnaissance, les verres qui tintent comme cri de ralliement, la consommation d'alcool est à ce point ancrée dans les moeurs qu'outre le manque strictement personnel, le buveur régulier craint de se marginaliser s'il gagne le camp des abstinents et de perdre sa gloire d'appartenir aux alcooliques mondains :



« […] Les marginales, les tarées, les émancipées, les brisées, les célibataires torchées et les dépressives beurrées. Je les aimais pourtant bien, ces filles cassées. Je pensais même avoir inventé le statut.



Qui suis-je désormais ?



Une sainte, une psychorigide, une mal-bourrée, une cul-serré, une rabat-joie, une Marie-la-morale ?



Je ne colle plus au rôle de femme que j'avais écrit pour moi. »



Si l'ensemble est parfois redondant (« défaut » typique du journal intime), le propos, demeure intéressant. L'analyse est poussée, trop pour être rapportée ici en quelques lignes, sans excès de féminisme. L'introspection interpelle. Sans alcool est un portrait de femme qui ne suscitera pas forcément l'identification, mais plutôt que d'imputer son addiction à la société qu'elle autopsie dans ses comportements, Claire Touzard assume pleinement son mauvais aiguillage et réfléchit sur les origines du mal – son honnêteté est louable. Tout comme son parcours. Qui lui permet de dire aujourd'hui :



« J'ai passé vingt ans à boire, et franchement, j'ai accompli bien plus en un an qu'en vingt. Je suis une bien meilleure version de moi-même, nuit comme jour. La vraie ivresse, la vraie transe, c'est bête à dire, mais c'est d'être heureux[1]. »



[1] Sylvain Di Cristo (28 janvier 2021), Arrêter de boire par Claire Touzard : « Faire la fête ne veut pas dire que l’on ne souffre pas ». TSUGI. https://www.tsugi.fr/arreter-de-boire-par-claire-touzard-faire-la-fete-ne-veut-pas-dire-que-lon-ne-souffre-pas/







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Sans alcool

Dans ce livre, qui s’apparente à un journal intime, Claire Touzard expose son parcours de sobriété.



Je vais évacuer d’emblée un élément qui m’agace profondément : même si elles ne sont pas nombreuses, j’ai trouvé quelques fautes de syntaxe ou d’orthographe grossières (cf p23 ou 236, je n’ai pas tout noté). Je suis toujours dépitée lorsqu’un livre contient des fautes. Quel dommage. Cela ne devrait jamais être le cas…



Passons au fond maintenant. Certains lecteurs ont reproché aux rédacteurs de critiques de parler davantage de leur vie que du livre critiqué. Il n’est pas aisé de s’oublier lorsqu’un livre aborde un tel sujet, mais je vais tenter de ne pas sombrer dans cette dérive.







J’ai assez vite eu le sentiment de lire une opinion manichéiste : on boit ou on ne boit pas, on ne peut pas boire un peu en étant raisonnable. J’ai eu cette impression que l’auteur percevait tout ce qui l’entourait à travers le prisme de son ancien état alcoolique, ce que j’ai à la fois trouvé logique, humain (chacun a sa propre vérité) et exagéré. Pour autant, loin d’elle l’idée de faire sa moralisatrice. Ecrire a simplement été l’un des moyens à sa disposition pour tenir dans ce combat et exorciser ses douleurs.



Ainsi, tout en analysant comment la pression sociale engendre un certain mal-être qui encourage toutes formes d’addictions et plus particulièrement celle à l’alcool, Claire Touzard assume sa responsabilité dans tout ce qui lui est arrivé ou aurait pu lui arriver. J’avoue que lire les pages 235 et 236 a été comme un soulagement pour moi, que ce livre commençait à écraser un peu. J’ai apprécié cette espèce d’honnêteté de sa part.



J’ai par ailleurs été touchée de lire des considérations semblables à celles d’une adolescente ou d’une jeune adulte qui peine à mûrir, et qui se pose une question que tout adulte se pose à un moment donné : en revenant sur le droit chemin, suis-je en train de trahir la résistante, la pure, que j’ai été ?



En définitive, Claire Touzard prend conscience qu’elle a tenté de reproduire un modèle que la société lui imposait, alors que, profondément, elle ne souhaitait pas suivre cette voie. En arrêtant de boire, elle s’est autorisée à suivre une autre route. Je pense que ce n’est pas tant la sobriété que d’apercevoir le bout du tunnel, de mettre fin à son mal-être, qui a engendré cette prise de conscience que tout un chacun peut avoir au cours ou à l’issue d’une période sombre.



J’ai évidemment bien compris tous les bienfaits d’arrêter totalement l’alcool pour une personne alcoolique au plus haut degré, moins pour un buveur disons modéré (au sens raisonnable, moins de deux verres et pas tous les jours comme préconisent les campagnes). Je dois donc être dans le déni, moi aussi !



Pour conclure, je suis partagée au sujet de ce livre, que j’ai parfois trouvé catégorique, un peu narcissique, redondant, mais qui a le mérite de nous interpeller et de nous faire réfléchir à notre propre rapport à l’alcool.



Alors, boire de l’alcool, est-ce subversif ou normatif ? Je crois que la réponse peut varier et que boire peut être les deux en même temps, tout dépend de l'angle sous lequel on regarde la chose…



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Féminin

Quand j'ai vu la couverture, sur Babelio, je m'attendais à un livre de chick-lit, pas forcément profond, mais divertissant.

Quand j'ai reçu le livre, exit la couverture colorée, nous voilà face à une sobre couverture crème unie, ne comportant que le titre et un bandeau avec la photo de l'auteur.

Là, j'ai eu un doute sur le côté chick-lit de la chose. Dès la première page, le temps est donné :

« le 7 janvier 2022 se tenait mon procès.»

Définitivement pas de la chick-lit.

Le récit repart quelques années plus tôt pour comprendre comment Frankie on est arrivée là.

Dans le résumé, il est dit que sa vie change quand un homme est nommé à la tête de la rédaction du magazine où Frankie travaille.

Et là, ma réaction a été : « c'est une blague ? » parce que si Noé est bien un sale type, profiteur et manipulateur qui va clairement dégrader les conditions de travail (surtout celles de Frankie), l'ambiance et les conditions de travail sus-nommées étaient déjà bien pourries avant son arrivée.

Avoir des femmes aux postes à responsabilité n'a jamais été une garantie de justice et d'équité, n'en déplaise aux féministes. Quand on est une pourriture ou un tyran, on est une pourriture ou un tyran et ce, peu importe le sexe.

Concernant Noé, oui, c'est un sale type, je ne dis pas le contraire. Mais Frankie est tout de même volontairement devenue la maîtresse d'un mec marié.

Que dire du fais qu'elle ne trouve cette relation et ce mec toxique que lorsqu'il devient évident qu'il ne divorcera pas ? Ça ne change rien au comportement lamentable de cet homme (ni avant, et encore moins par la suite), mais la crédibilité de Frankie en prend un coup. Et ne nous la rend pas tellement sympathique, car l'antipathie que provoque Noé ne rend pas Frankie agréable par ailleurs.

La plume n'est pas désagréable et le livre se lit vite, mais j'ai eu l'impression de voir une check-list de problèmes de la société actuelle se cocher au fur et à mesure de ma lecture.

Et la fin abrupte, en mode « ah, et au fait... » à achevé de me refroidir.
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Sans alcool

Quelle lecture !

Claire Touzard nous relate son sevrage alcoolique et son entrée dans la sobriété. Ce livre est le début d'un cheminement. Je serais très curieuse d'en connaître la suite de voir sa relation avec son ancienne addiction évoluer ainsi que son regard sur elle.

Je regrette seulement, mais est-ce définitif ?, le ton un tantinet victimaire du récit. Je buvais, mais c'est la faute à la société. A cette sacro-sainte vénération de l'alcool.

Jeune quand tu ne bois pas, tu es naze, un has been, une personne moquée, à 40 ans, hélas, dans une certaine mesure encore... Je pense que nous sommes tous allés dans un dîner où nous nous sommes vus imposer (ou tenter d'imposer) un verre du vin du dernier séjour au Portugal, ou du cocktail conçu pour l'occasion, où un refus de boire de l'alcool s'accompagne d'une autojustification spontanée ou non mais qui souligne bien la bizarrerie de l'acte.

Alors, oui les alcooliques qui s'ignorent ou se nient sont nombreux et la pression pour boire réelle.

Mais les sobres existent. Ceux qui n'ont pas d'addiction ou ceux qui investissent dans une autre (nourriture, sport, jeu, travail, tout est propice). On peut choisir de ne pas se saoûler, même à 20 ans.

J'ai regretté le "nous" qui remplace le "je" dans 99% du livre. Comme si 100% des gens buvaient et avaient passé leur vingtaine dans des fêtes branchées par conformisme/ se faire accepter/ fuite/...

Proche de la fin, Claire Touzard se demande si elle est trop victimiste, (peut-être...) du coup le besoin d'un tome 2 se fait sentir.

J'ai apprécié (quand même !) les nombreuses réflexions sur la valeur de l'acte de boire : se montrer en femme moderne et libre/faire preuve de patriotisme après les attentats du 13 novembre 2015 (même si pour moi terrasse ne veut pas dire alcool et j'en connais d'autre comme ça donc la généralisation continue à me gêner).

le poids de l'histoire familiale dans l'alcoolisme et le fait que l'addiction à l'alcool (mais je pense à toute substance quelle qu'elle soit) est un (faux) remède pour fuir, s'échapper de la pression à réussir, du système capitaliste. Le lien boisson - système capitaliste productiviste et basé sur le toujours plus de profit est étudié.

Autre aspect intéressant du livre : même si il est basé sur l'alcool, je pense qu'il peut amener tout lecteur à questionner ses propres addictions (nourriture, jeu, alcool etc, etc) et son propre comportement. Claire Touzard nous raconte en fait comment elle reprend le pouvoir sur sa vie. Et chacun peut être sensible à ce message.

J'attends le tome 2 dans 5 ans pour voir la suite.
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Sans alcool

L'alcool reste Ze Prisme pour comprendre l'humanité. Le "piège" existentiel dans lequel elle est plongée. Qui montre tellement fort que la construction des systèmes, des organisations du monde rend ou provoque du malsain, du tronqué, qui éloigne de la nature, du naturel... Laissant trop souvent un humain perdu. Pensez donc encore plus qu'il est un être sensible... Un être humain perdu donc, qui se noie dans l'alcool. Cet alcool valorisé encore et toujours, dans un déni d'une puissance fantastique.



En tant que "professionnel" du sujet (sujet est le mot juste) (sujet et juste sont des anagrammes, en plus) (bref) c'est chaque fois un plaisir d'entendre, de lire, de voir un témoignage d'un être humain qui prend son essor, qui s'en sort, qui découvre la face trop cachée d'une vie sans substance, des possibilités retrouvées de mettre du sens, un autre rythme, un autre pas. Le sien.

Chaque témoignage (quand il est véritable et authentique) est absolument unique et singulier, non reproductible. Dès lors celui-ci, d'une femme occidentale parisienne d'adoption, bretonne, avec un père lui-même alcoolique, un compagnon lui-même abstinent, etc etc, peut vous parler à des degrés très variables. Tout dépend des similitudes avec votre propre situation. Cela dit, elle pointe aussi des éléments qui sont des communs absolus, et d'autres éléments plus larges, sociétaux. Ceux-ci sont justes, observables, indéniables. Mais que le déni institué cache encore ! (Ces éléments-là si vous êtes dans une démarche active de reconquête de vous-même vous donneront envie de hurler.) (Mais devenir un.e ayatollah n'est pas un bon plan.)



Si certains éléments du témoignage pourraient vous faire abandonner sa lecture (parce que bobo, parisienne, etc.), ce serait dommage, parce qu'il s'agit d'une soeur de souffrance et de joie, une soeur de sort, et que... il ne coûte rien de s'en réjouir, de s'en inspirer. Peut-être. 

Avec le voeu que vos yeux se dessillent.



Comme je retrouve en même temps cette phrase de Christian Bobin, je la colle, ça ne mange pas de pain : 

"Une femme sur un banc priait, mourait ou rêvait - impossible à préciser."

Impossible à préciser, alors à vous d'en décider.
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Sans alcool

La fête est plus folle ?



Attention à ce livre ! Si vous le commencez, peut-être comme moi, vous serez agacé. Un peu de nombrilisme et de jugement, saupoudré de condescendance envers les « vrais » alcooliques, vous serez peut-être désarçonné par cette forme mi-figue, mi-raisin. Quelques lieux communs et de remarques qui frisent le pathos « Tant de moments, tant de journées, tant d’heures, qui m’ont échappé. Qui m’ont été volées. Par l’alcool. Une vie entière », qui pourraient vous donner envie de refermer le livre. J’avais même commencé une critique assassine, avant d'éplucher les sous-couches. Car on tourne souvent en rond. Surtout quand Claire Touzard parle d’elle, de son couple, des autres, si menaçants, si décevants… On ne peut s’empêcher de ressentir parfois un effet Calimero. Mais heureusement, elle ne parle pas que d’elle. Et là, et là…



On voit qu’elle va en profondeur dans son sujet. Cet « alcoolisme mondain », elle le connaît du bout des doigts. Elle sait comment l’arrêt de quelque chose (cela est ici l’alcool, cela pourrait être n’importe quoi) mène souvent l’entourage à s’interroger sur sa propre consommation, et donc à être parfois passif-agressif avec la personne. Ou encore, comment arrêter l’alcool quand il participe à une certaine vision que l’on a du monde : un écosystème rempli de magnifiques loseurs, ou gagner n’est plus le but, mais où justement l’on peut être reconnu dans son imperfection. Cet « amour des choses brisées, des loses racontées, des vies imparfaites et toutes pétées. »En chantant Creep de Radiohead. Et surtout, comment faire connaissance avec ce nouveau moi, qu’on a l’habitude de voir gueulard et rieur avec les autres, comment flirter avec cette nouvelle timidité ? Avec cette nouvelle féminité aussi ? Car la femme qui boit casse à sa manière les stéréotypes. Elle égale les hommes dans ces défis nocturnes, dans cet « ébréchage » d’elle-même.



Et là où elle excelle, c’est quand elle quitte un peu son « personnage » pour s’intéresser à sa Bretagne. L’écriture alors s’enrichit, la jeunesse décrite devient commune à beaucoup d’entre nous. « En Bretagne, les festivals indépendants pullulaient, et devenaient des orgies à ciel ouvert, où les jeunes embarquaient des bouteilles en plastique emplies de cocktails infâmes, des packs de bière bon marché dont le graphisme cheap des emballages empruntait un rigorisme dépouillé presque soviétique, époque Staline. »



Une lecture un peu en clair-obscur, donc, car malgré une mise à plat du sujet, de beaux passages, on s’ennuie assez souvent quand on retourne dans sa vie parisienne, qui ne nous épargne pas certains poncifs des autofictions actuelles.
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Sans alcool

Un témoignage intéressant car l'autrice a le courage de se mettre à nue, de détailler les émotions profondes, son anxiété sociale et forte, son manque de confiance, malgré son travail de reporter, qui l'ont amenée peu à peu à devenir malade de l'alcool. De ne pas voir la réalité, sauf à travers un filtre.



Mais de ne pas vouloir l'affronter non plus. Jusqu'au jour où, une rencontre et le trop-plein de son corps, lui donne la volonté profonde d'arrêter et de devenir abstinente.



C'est alors un monde nouveau, une réalité abordable, qui s'ouvre à elle, et elle se rend alors compte, de tout ce que l'alcool lui a détruit dans sa vie personnelle, professionnelle, sociale, en lui faisant croire qu'elle était plus forte que tout, et surtout plus forte que l'alcool et les drogues.



C'est le récit d'un sevrage et d'une résilience, où l'autrice, ancienne alcoolique, trouver dans la création littéraire, une dépendance saine.



MA NOTE : 3.5/5
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Sans alcool

Sans alcool de Claire Touzard. Le récit d’un combat contre une drogue en vente libre. Comment déclarer la guerre à l’alcool lorsqu’on vit au sacro-saint pays du pinard ?

C’est en tout cas ce que tente de faire l’autrice dans son premier roman. Claire Touzard a 37 ans, elle est journaliste et grand reporter, elle avoue et sans doute s’avoue son alcoolisme. Sa rencontre avec Alex, l’amour de sa vie, va lui permettre de pointer du doigt son addiction. Un 31 décembre, sa décision est prise, elle décide d’arrêter l’alcool, de peur de le perdre.

Elle nous conte ses premiers jours d’abstinence en retraçant son parcours et en analysant toute la symbolique que notre société française cache derrière le grand vin patrimonial ! Comment s’affranchir de ce dogme lorsque toute une éducation repose sur la consommation d’alcool ?

Elle met en exergue le fait qu’elle s’est construite dans la consommation d’alcool. La première preuve est la réaction totalement incrédule de sa famille face à son choix ! Elle devient réac’ Claire ! avec tout le côté péjoratif et condescendant que cela suppose. Elle va même jusqu’à interroger la notion d’atavisme. Grand reporter, elle couvre des évènements et tisse des liens partout dans le monde, elle explique que sa consommation d’alcool sert de terreau à la construction de son tissu de relations.

Elle met par ailleurs en évidence l’hypocrisie de l’alcool mondain. Comme si consommer des grands crus entre CSP+ était moins délétère que du blanc limé au PMU du coin. Quelle mascarade !

La société française semble sans cesse trouver des excuses à ses consommateurs effrénés. Les tragiques évènements de 2015 n’ont fait que renforcer cette idée ; la riposte aux terroristes a été la fête, l’alcool ! l’excès ! Et lorsque certains osent s’interroger sur cette consommation à la française, les lobbies s’en mêlent et tuent dans l’œuf toute tentative de remise en question.

Claire Touzard analyse également le rapport que les femmes d’aujourd’hui entretiennent avec l’alcool. Il y a une question de statut social en jeu : « la fille qui boit trop est devenue une marque culturelle, un statut social ». Les femmes souhaitent sans doute à notre époque prendre la place de ceux qui font du bruit, de ceux qui boivent ! Elles souhaitent enfin être sur le devant de la scène, l’alcool est ici facilitant.

La sentence de l’autrice est claire et sans appel : l’alcool n’est pas subversif, c’est une pratique normative. Rien n’est jamais né de grand avec l’alcool, il n’attise pas la créativité, il n’aide pas à mieux penser le monde. Il n’est que l’anesthésiant de nos vies trop étriquées. Sans doute…

Elle livre cependant dans son roman un parcours semé de multiples excès en tout genre. L’alcool n’en est qu’une composante. Je rejoins l’autrice dans son analyse sur le côté anesthésiant mais la vie serait-elle vraiment supportable sans une once d’évasion, toute artificielle soit-elle ? L’invitation à la modération n’est-elle pas moins radicale ? Chacun trouvera certainement un début de réponse dans les lignes de Claire Touzard…



Sans alcool de Claire Touzard. Le récit d’un combat contre une drogue en vente libre. Comment déclarer la guerre à l’alcool lorsqu’on vit au sacro-saint pays du pinard ?

C’est en tout cas ce que tente de faire l’autrice dans son premier roman. Claire Touzard a 37 ans, elle est journaliste et grand reporter, elle avoue et sans doute s’avoue son alcoolisme. Sa rencontre avec Alex, l’amour de sa vie, va lui permettre de pointer du doigt son addiction. Un 31 décembre, sa décision est prise, elle décide d’arrêter l’alcool, de peur de le perdre.

Elle nous conte ses premiers jours d’abstinence en retraçant son parcours et en analysant toute la symbolique que notre société française cache derrière le grand vin patrimonial ! Comment s’affranchir de ce dogme lorsque toute une éducation repose sur la consommation d’alcool ?

Elle met en exergue le fait qu’elle s’est construite dans la consommation d’alcool. La première preuve est la réaction totalement incrédule de sa famille face à son choix ! Elle devient réac’ Claire ! avec tout le côté péjoratif et condescendant que cela suppose. Elle va même jusqu’à interroger la notion d’atavisme. Grand reporter, elle couvre des évènements et tisse des liens partout dans le monde, elle explique que sa consommation d’alcool sert de terreau à la construction de son tissu de relations.

Elle met par ailleurs en évidence l’hypocrisie de l’alcool mondain. Comme si consommer des grands crus entre CSP+ était moins délétère que du blanc limé au PMU du coin. Quelle mascarade !

La société française semble sans cesse trouver des excuses à ses consommateurs effrénés. Les tragiques évènements de 2015 n’ont fait que renforcer cette idée ; la riposte aux terroristes a été la fête, l’alcool ! l’excès ! Et lorsque certains osent s’interroger sur cette consommation à la française, les lobbies s’en mêlent et tuent dans l’œuf toute tentative de remise en question.

Claire Touzard analyse également le rapport que les femmes d’aujourd’hui entretiennent avec l’alcool. Il y a une question de statut social en jeu : « la fille qui boit trop est devenue une marque culturelle, un statut social ». Les femmes souhaitent sans doute à notre époque prendre la place de ceux qui font du bruit, de ceux qui boivent ! Elles souhaitent enfin être sur le devant de la scène, l’alcool est ici facilitant.

La sentence de l’autrice est claire et sans appel : l’alcool n’est pas subversif, c’est une pratique normative. Rien n’est jamais né de grand avec l’alcool, il n’attise pas la créativité, il n’aide pas à mieux penser le monde. Il n’est que l’anesthésiant de nos vies trop étriquées. Sans doute…

Elle livre cependant dans son roman un parcours semé de multiples excès en tout genre. L’alcool n’en est qu’une composante. Je rejoins l’autrice dans son analyse sur le côté anesthésiant mais la vie serait-elle vraiment supportable sans une once d’évasion, toute artificielle soit-elle ? L’invitation à la modération n’est-elle pas moins radicale ? Chacun trouvera certainement un début de réponse dans les lignes de Claire Touzard…





Sans alcool de Claire Touzard. Le récit d’un combat contre une drogue en vente libre. Comment déclarer la guerre à l’alcool lorsqu’on vit au sacro-saint pays du pinard ?

C’est en tout cas ce que tente de faire l’autrice dans son premier roman. Claire Touzard a 37 ans, elle est journaliste et grand reporter, elle avoue et sans doute s’avoue son alcoolisme. Sa rencontre avec Alex, l’amour de sa vie, va lui permettre de pointer du doigt son addiction. Un 31 décembre, sa décision est prise, elle décide d’arrêter l’alcool, de peur de le perdre.

Elle nous conte ses premiers jours d’abstinence en retraçant son parcours et en analysant toute la symbolique que notre société française cache derrière le grand vin patrimonial ! Comment s’affranchir de ce dogme lorsque toute une éducation repose sur la consommation d’alcool ?

Elle met en exergue le fait qu’elle s’est construite dans la consommation d’alcool. La première preuve est la réaction totalement incrédule de sa famille face à son choix ! Elle devient réac’ Claire ! avec tout le côté péjoratif et condescendant que cela suppose. Elle va même jusqu’à interroger la notion d’atavisme. Grand reporter, elle couvre des évènements et tisse des liens partout dans le monde, elle explique que sa consommation d’alcool sert de terreau à la construction de son tissu de relations.

Elle met par ailleurs en évidence l’hypocrisie de l’alcool mondain. Comme si consommer des grands crus entre CSP+ était moins délétère que du blanc limé au PMU du coin. Quelle mascarade !

La société française semble sans cesse trouver des excuses à ses consommateurs effrénés. Les tragiques évènements de 2015 n’ont fait que renforcer cette idée ; la riposte aux terroristes a été la fête, l’alcool ! l’excès ! Et lorsque certains osent s’interroger sur cette consommation à la française, les lobbies s’en mêlent et tuent dans l’œuf toute tentative de remise en question.

Claire Touzard analyse également le rapport que les femmes d’aujourd’hui entretiennent avec l’alcool. Il y a une question de statut social en jeu : « la fille qui boit trop est devenue une marque culturelle, un statut social ». Les femmes souhaitent sans doute à notre époque prendre la place de ceux qui font du bruit, de ceux qui boivent ! Elles souhaitent enfin être sur le devant de la scène, l’alcool est ici facilitant.

La sentence de l’autrice est claire et sans appel : l’alcool n’est pas subversif, c’est une pratique normative. Rien n’est jamais né de grand avec l’alcool, il n’attise pas la créativité, il n’aide pas à mieux penser le monde. Il n’est que l’anesthésiant de nos vies trop étriquées. Sans doute…

Elle livre cependant dans son roman un parcours semé de multiples excès en tout genre. L’alcool n’en est qu’une composante. Je rejoins l’autrice dans son analyse sur le côté anesthésiant mais la vie serait-elle vraiment supportable sans une once d’évasion, toute artificielle soit-elle ? L’invitation à la modération n’est-elle pas moins radicale ? Chacun trouvera certainement un début de réponse dans les lignes de Claire Touzard…

















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Sans alcool

Sans alcool est un journal intime qui retrace le combat de Claire Touzar dans sa lutte et son son sevrage de l'alcool. Le déclic : le peur de perdre Alexandre et leur histoire naissante. Cet ouvrage permet à l'autrice de trouver les mots mais aussi de faire un travail sur elle-même pour savoir comment elle en est arrivée là. Le chemin est semé d'embûches, la réaction de proches ou d'amis est parfois dure ou maladroite.

Cette phrase dite par un de ces proches au début du livre m'a laissé interloquée "Tu n'y arriveras pas.[...] La boisson, c'est dans ton ADN."

Ce récit est l'histoire d'une vie, d'une lutte et aussi d'une renaissance. Bon courage pour la suite.
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Sans alcool

[CHRONIQUE] Sans Alcool de Claire Touzard



Il y a des livres qui vous marquent. Qui restent là, près de vous. Il y ceux qui seront posés à côté d'autres dans votre bibliothèque. Et d'autres qui resteront en vous.



Ce que nous propose Claire Touzard est de ceux-là.



Parlant franchement, Claire nous met une belle claque dans la gueule. Vous savez cette claque qui vous sort instantanément d'un état létargique.



L'auteure témoigne ici de son rapport à l'alcool. Du personnage qu'il a construit, de celle qu'elle est devenue. Mais aussi des ravages que cette substance peut causer.



L'alcool rend les choses plus légères pour un moment.

L'alcool permet l'oubli. L'oubli de soi.



Voilà ce que l'on apprend dans "Sans Alcool".



Il y a une empreinte masculine dans ce livre, plutôt patriarcale. Voilà le mot juste.



Ce livre est loin d'être léger. Il s'infiltre par tous les pores de votre peau. Vous vivez à travers les yeux de Claire l'expérience d'un monde en état d'ébriété où la moindre faiblesse est exploitée.

Parfois le livre entre en résonance avec votre histoire personnelle, votre héritage familial.

Il vous pousse à vous remettre en question.

C'est un livre foutrement puissant.



L'expérience alcoolisée de Claire ne finit pas en queue de poisson. Le chemin semble long pour s'extirper de l'étreinte de la boisson. Surtout dans un pays comme le nôtre où l'alcool fait partie du paysage. Où l'alcool est partie intégrante du patrimoine. Où les regards se tournent quand vous osez dire que vous ne buvez plus.



Je n'ai pas seulement lu ce livre. Je l'ai vécu. Il m'a littéralement saisi.



Faites l'expérience. Lisez le.

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