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Critiques de Claude Bathany (29)
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Desperado sur le rivage

J’ai la nette impression d’être passé à côté de quelque chose avec ce roman ! Il avait tout pour me plaire mais j'ai bien souvent eu l'impression d'être "larguée" par les pensées de l’auteur ! J’en conclus que ce n’était pas le bon moment, que j’aurais dû arrêter et le reprendre plus tard car relire le résumé me conforte dans l’idée qu’il était pour moi ce livre !



Jeff m’a égarée avec son brin de folie, sa vision des choses, ses démêlées avec ceux qu'il côtoie et semblent lui en vouloir, sans que l’on sache au départ la raison de cette rancune.



L’écriture, sa forme et son vocabulaire, m’a plu mais je ne suis pas rentrée dans l’histoire alors que Jeff s’adresse à ses lecteurs et que cela instaure une intimité et un partage !



Je l’ai noté à relire dans un moment où je serais plus disponible afin de “goûter" ce que j'espère y trouver ! Mais n'hésitez surtout pas à vous y plonger !



#Desperadosurlerivage #NetGalleyFrance



Challenge Gourmand 2023/2024

Lecture Thématique juillet 2023 : Français
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Desperado sur le rivage

Dans ce petit port breton, tout le monde connait Jeff, le type qui se la coule douce entre sa copine et son accordéon. Mais le moins que l'on puisse dire c'est que Jeff a un passé, et même un vrai passif, avec en point d'orgue un drame qu'on essaie en vain d'imaginer.

Et pourtant, Jeff le narrateur, en s'adressant directement au lecteur en fait son confident mais sur l'essentiel, il ne livre que des bribes d'informations. On comprend juste qu'il s'est illustré autrefois par sa vie dissolue, ses minables magouilles, ses amourettes multiples et ses plans musicaux approximatifs. Bien que rangé des affaires et aspirant au calme, Jeff se laisse ici embarquer un road trip complètement délirant qui le remet face à tous les personnages qui ont compté, en bien ou en mal, dans sa vie.

Transcription d'une logorrhée verbale aussi constante que jouissive (qui n'est pas sans rappeler celle de l'auteur/avocat suisse Philippe Schweizer) alliant vocabulaire florissant, style remarquable et humour grinçant, ce roman se déguste lentement pour ne rien perdre de sa saveur.
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Desperado sur le rivage

Bretagne. Jeff vit à quai dans son bateau. Depuis quelques temps, il entretient une relation particulière avec une jeune femme surnommée la Loche. Au gré de ses balades dans les lieux qu’il connaît ainsi qu’au fil de ses souvenirs, nous allons suivre le parcours de cet homme hors du commun, accordéoniste et très particulier.



En ouvrant ce roman, preparez-vous à faire une expérience de lecture unique et inédite. Je ressors totalement conquise par ce roman original et haut en couleurs, qui sort complètement des sentiers battus. Et surtout, quelle qualité stylistique de la part de l’auteur. J’en ressors bluffée.



Le lecteur va en quelque sorte se retrouver à devenir le confident de Jeff, qui a quelques secrets à nous dévoiler au fil de ses souvenirs mais également un caractère très particulier. Ce personnage est très bien esquissé, tout en nuances.



Peu à peu, nous découvrons l’environnement dans lequel évolue Jeff, et les endroits qui lui sont familiers. Nous découvrons également une galerie de personnages secondaires remarquablement bien dépeinte. J’avais compris que Jeff cachait quelque chose par rapport à son passé. Bien évidemment, je ne vais rien vous dire afin de pas vous spoiler l’histoire.



La plume de l’auteur est remarquable. Je ressors conquise par ce style si particulier qu’il a su instaurer. Avec des mots précis et soutenus mêlés à une écriture des plus fluides, les pages défilent. J’ai trouvé ce roman hautement qualitatif dans le style.



Un roman haut en couleurs servi par un personnage principal qui va porter l’histoire auprès d’une galerie de personnages secondaires très bien dépeints. C’est une excellente découverte littéraire.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Rennes ici Rennes

Le samedi 13 avril à Pont-Péan, j’ai été confronté à une affaire bien étrange. Dix auteurs parlant d’affaires se passant à Rennes, tous commençant à la gare. Allais-je aimer ? Détester ? Avoir peur de sortir à Rennes après la lecture ? L’affaire ne s’annonçait pas aisée.



Premier élément de l’enquête, le message au dos au livre :



« Dix auteurs. Dix nouvelles. Un seul départ. Quelles seront les arrivées ?



Découvrez l’univers de dix auteurs de talent : Claude Bathany, Hervé Commère, Frank Darcel, Stéphane Grangier, David S. Khara, Valérie Lys, Frédéric Paulin, Yves Tanguy, Léonard Taokao, Erik Wietzel »



Rapport préliminaire :



Un recueil dont toutes les nouvelles commencent par la phrase » Rennes, ici Rennes », une annonce qui est bien familière aux habitués de la gare. Avec cet unique point de départ, les auteurs nous présentent leur vision de Rennes, le personnage principal de ce recueil. Un personnage familier et amical pour certains, désagréable pour d’autres. C’est avec de tels livres que l’on se rend compte qu’une ville a une âme, un comportement qui lui est propre, et les familiers de la ville la reconnaîtront sans problèmes. Dix histoires très différentes mais qui s’enchaînent très bien les unes aux autres, à peine le temps de reprendre son souffle après en avoir terminé une que l’on est déjà plongé dans la suivante. Dernière remarque générale, on s’attache souvent aux narrateurs, aussi étranges, brisés et dangereux qu’ils puissent être. Inutile de dire que l’on s’attache aussi à Rennes, même si la gare vous semblera soudainement emplie de gens peu fréquentables. Pour moi une seule conclusion s’impose, il faut que je lise davantage de roman noir.



Les témoignages des dix suspects :



David S. Khara, Nuit de Braise : une femme de retour à Rennes, une histoire de vengeance explosive, un policier marqué par une ancienne affaire. Une bien sombre histoire qui nous montre que la ville a des choses à cacher et que les drames ne nous quittent jamais.



Frank Darcel, Rive droite : un autre retour à Rennes, une histoire de famille, des usurpations d’identité. On quitte un peu la ville mais son ombre est toujours là en particulier celles de la Rue Saint-Michel et du Boulevard de Sévigné.



Valérie Lys, Des Cendres à Montfort : des vols d’urnes funéraires, un asile psychiatrique, un engrais secret. La fin est un peu abrupte à mon goût, mais l’intrigue nous amène dans des ressorts assez inattendus.



Erik Wietzel, Le Complot : une femme traumatisée, à bout de nerfs, complot ou paranoïa. Je vous ai récemment parlé de cet auteur lors de l’affaire « La porte des limbes« . Ici, point de Nephilim ou de symbolistes, mais l’auteur sait définitivement travailler le flou et l’ambigu.



Yves Tanguy, Les Errements d’Hippocrate : un arrêt imprévu à Rennes, une jeune médecin, un policier en fin de vie. De très bons rebondissements qui m’ont fait penser à une autre célèbre affaire bretonne. Cumparsita est le personnage de policier que j’ai préféré dans le recueil. Par contre, on prend le métro pour aller de la gare à Pontchaillou, pas le bus



Hervé Commère, Savoir et Savoir : un ancien détenu, une offre alléchante, un voisin qui hurle. Une histoire qui montre bien que l’on ne peut pas tout prévoir, même si l’on essaie.



Léonard Taokao, Ad Rennes Aline : un vol, des punks à chiens, un enchaînement de problèmes. Où l’art de se mettre dans des embrouilles sans avoir une chance de s’en tirer. A ce stade, cela touche à l’exercice de style et j’ai presque rit des misères de cet homme.



Stéphane Grangier, Rennes, Gueule ouverte : une autre histoire de retour, un homme brisé, le passé qui refait surface. Un homme qui veut s’en sortir, mais peut-on se fuir soi-même ?



Frédéric Paulin, Chasse au vieux : un homme politique déchu, des jeunes, des parcs. Une nouvelle étrange qui nous narre comment un homme peut être rapidement exclu de sa vie, mais aussi comment les problèmes entre générations peuvent prendre un tour plus radical.



Claude Bathany, Autofiction : un écrivain en panne d’inspiration, une jeune femme, des poèmes. Ravie de constater que je peux aimer l’autofiction quand elle est de qualité avec une nouvelle qui conclue particulièrement bien ce recueil.



Conclusion de l’enquête : Calibre 35 est coupable, et j’espère bien les voir récidiver. Rennes appréciera l’hommage.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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Rennes ici Rennes

Je repends ce qui est écrit sur leur site à savoir : Calibre 35 est un collectif d’auteurs Rennais de romans noirs, dans toutes les acceptions du terme, du thriller au polar en passant par le roman d’aventure. Onze écrivains, onze styles, onze univers, mais des envies communes : partager une passion avec les lecteurs, accompagner et révéler de jeunes auteurs. Avec la certitude que la différence et la diversité font progresser.



Les auteurs du calibres 35 sont : Erik Wietzel, Claude Bathany, Valérie Lys, Frank Darcel, Yves Tanguy, Frédéric Paulin,David S. Khara, Stéphane Grangier, Léonard Taokao, Hervé Commère et Isabelle Amonou



Si vous souhaitez plus d'info sur ce groupe pas très fréquentable je vous invite à visiter leur site : ICI



« Rennes, ici Rennes » est donc un recueil de polar/thriller, une nouvelle par auteur, il manque juste au recueil la présence de Isabelle Amonou. Faute d'avoir pu rendre sa copie à temps, je lui ai bien demandé de me faire une impro sur les pages blanches du livre, bien que l'idée fut intéressante, elle n'a pas osé.



Et oui parce que ces onze auteurs je les ai rencontré, à l'occasion du festival Mine de Polar à Pont Péan !! Un lieu mythique ! Enfin surtout pour moi ^^ Chacun m'y a laissé une gentille dédicace, mais il est certain que se faire dédicacer un livre avant lecture ne permet pas forcement beaucoup d'échange, mise à part avec David S. Khara que je voyais pour la énième fois.



Justement, je me suis éclatée à lire ce bouquin , d'une parce que j'ai habité 10 ans à rennes, pour ne rien caché boulevard de la T.A. puis avenue gros Malhon. J'ai pris énormément de plaisir à retrouver des quartiers que j'ai fréquenté, Maurepas, Ste Thérèse, la gare, Avenue Janvier (forcement j'étais collégienne/lycéenne à Émile Zola), Rue hoche (et oui, je connais Critic depuis son ouverture ...), tout le centre ville rive nord comme rive Sud. Je crois qu'il n'y a pas une seule nouvelle dans ce bouquin qui ne parle pas d'une rue où je n'ai pas traîné mes savates !!









Chaque nouvelle débute à la gare de Rennes, d'où le nom « Rennes, ici Rennes »





On débute ce recueil par « Braise » la nouvelle de David S.Khara, une femme assez mystérieuse, revient 25 ans après à Rennes et sème le trouble dans la ville, pourquoi ? Une nouvelle, bien mené, toujours avec autant de punch de la part de David S. Khara.

« Rive droite » de Franck Darcel. Hervé Tassel revient mettre les pieds sur Rennes après une longue absence, et décide de se pointer chez sa mère et sa sœur mais là rien de se passe comme il pensait. Une nouvelle pleine de rebondissement, surprenante, où j'ai apprécié de découvrir une nouvelle plume.

« Des cendres à Montfort » de Valérie Lys, des cendres funéraires disparaissent du crématorium. Une enquête très bien ficelée, une conclusion très intéressante malgrè que j'avoue ne pas avoir été autant emballé que la précédente nouvelle.

« Le complot » Erik Wietzel : une plume que je ne découvrais pas ayant déjà lu « Ne Cherche pas à savoir». Je vais pas garder le suspens plus longtemps, c'est ma préférée du recueil. Une jeune femme, Sophie, a été victime d'un accident de moto, un sabotage peut être. Depuis, elle fait des cauchemars où elle présent qu'elle est victime d'un complot de grande ampleur. Elle tient un blog dans lequel elle parle de ce complot à vaste échelle et fait la connaissance de Marion. Sophie se rend à Rennes afin rencontrer Marion qui détient une preuve de ce complot. Un Nouvelle extrêmement bien menée où je ne peux en dire plus ^^

« Les Errements d'Hippocrate » d'Yves Tanguy : une jeune femme s'embrouille avec son petit copain du moment lors d'un trajet en train. Elle décide de le planter lors d'un arret sur Rennes et profite de ne pas avoir d'attache ailleurs pour se trouver un emploi au C.H.U, puisqu'elle est pneumologue et vient de finir de soutenir sa thèse. Sitôt ses fonctions commencées, des morts étranges et fulgurantes parmi les membres du personnel hospitalier commencent. Encore une nouvelle bien sympa, j'ai beaucoup aimé l'intégrité jusqu'au boutiste du flic retraité !

« Savoir et Savoir » de Hervé Commère : Un mec se fait embaucher, par 3 types, sitôt sa sortie de prison afin d'intimidé un voisin qui empêche par des beuglements la vente et la re-location des logements mitoyens. Une nouvelle bien sympa où je me suis sentie aussi imbibée que le l’ex-taulard !

« Ad Rennes Aline » de Léonard taokao : Un type se rend à Rennes pour faire des travaux au black, arrivé sur place rien ne se passe comme il veut. Il se fout dans des situations rocambolesques. Une plume percutante, bien cinglante !! une nouvelle haletante que j'ai vraiment kiffé !

Je vous offre une petite citation : « Il faudra noter que, déjà dénué d'intelligence, le Punk n'a aucun humour. Ce qui fait beaucoup pour un mouvement qui se prétend révolutionnaire. L'imagination au pouvoir se limite aux mille et une façons d'attacher son chien à un poteau urbain »

« Rennes, gueule ouverte » de Stéphane Grangier : Cette nouvelle m'a fait penser à Fight Club. Mais même si j'ai vite percuté ce qui se tramait dans la vie du protagoniste j'ai beaucoup aimé cette nouvelle.

« Chasse aux vieux » Frédéric Paulin : Et bien tout est dans le titre !! Un vieux, la cinquantaine à peine, se fait buter à Rennes et un de ces potes Robert Saggin est appelé par la femme de la victime, pour elle il se trame quelque chose de louche dans la mort de son mari. Des rumeurs laissent entendre que les jeunes ont établi un couvre feu pour les vieux … Un récit percutant, gare au jeunes !

« Autofiction » Claude Bathany : Un écrivain de thriller, jamais publié, en manque d'inspiration à l'idée de se rendre à la gare de Rennes afin de rechercher une femme qui ressemblerait globalement à la description de la nouvelle héroïne de son roman afin de retrouver l'inspiration et que s'il la trouve, il la filerai, mais tout se déroule au delà de ses espérances … Du vécu Monsieur Bathany ?! Encore une nouvelle réussi pour ce recueil !!



Le pari est réussi pour ce recueil thriller/polar de ces écrivains Rennais ! J'ai découvert de nouvelles plumes qui ont fait mouche ! C'est sans surprise que je peux vous dire que je vais donc me procurer « Mauvaise herbe » de Leonard Taokao et je succomberais sans doute pour d'autres auteurs (enfin leurs livres hein …)

Ce recueil ravira plus d'un Rennais, mais reste très accessible à qui ne connaîtrait pas la ville, mais qui ne connaît pas Rennes ?
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Rennes ici Rennes

Dix auteurs , dix nouvelles du collectif rennais Calibre 35 regroupant des auteurs de roman noir.



C’est un genre que je connais assez mal et des 10 noms sur la couverture je ne connaissais que celui de Frank Darcel, célébrité rennaise en tant que guitariste et compositeur du groupe Marquis de Sade et guitariste et producteur d’Etienne Daho. Bref, ce ne sont pas les auteurs qui m’ont attiré l’œil à la bibliothèque mais le propos : dix nouvelles ayant forcément pour point de départ la fameuse phrase du contrôleur annonçant l’arrivée du train dans la capitale bretonne, «  Rennes, ici Rennes »…

De quelles horreurs la ville allait-elle être le terrain ?



Comme toujours dans les recueils de nouvelles, il y en a des meilleures que d’autres mais dans l’ensemble j’ai passé un bon moment à arpenter des rues et des quartiers que je connais bien et à suivre des personnages bien campés , qu’ils reviennent en vengeurs masqués ou sur le lieu de leurs crimes, encombrés de bons ou mauvais souvenirs. Des styles très différents mais toujours un suspense bien maîtrisé qui nous pousse d’une enquête à l’autre sans faillir.

Espérons juste que certaines nouvelles ne soient pas prémonitoires, celle de Frédéric Paulin , « Chasse aux Vieux » notamment !

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Last exit to Brest

Je ne connaissais pas l'auteur, je connaissais encore moins ce livre, et le festival Rue aux livres a été l'occasion de cette belle découverte.

Last exit to Brest est un premier roman. Il est surtout un excellent roman noir, au style particulièrement inventif. Le narrateur est un anti-héros bourré d'humour, et je ne me sens pas suffisamment en veine pour rivaliser avec lui tant il est inimitable. C'est qu'il les aime, ses musicos, tous plus cabossés par la vie les uns que les autres, et tous plus attachants aussi, avec leurs complexes, leurs ratages, leurs plaies et leurs bosses. Lui-même n'est pas en reste, et s'il ne fait pas mystère de son homosexualité - la manière dont il la révèle ne manque pas d'humour - il ne l'exhibe pas pour autant. Il vit (enfin !) une histoire d'amour avec un jeune pianiste de jazz et espère s'installer avec lui quand ce dernier est brutalement assassiné.

Le venger ? Non, pas vraiment. Comprendre, oui, et survivre, surtout que Gilbert n'est que le premier à mourir. Alban et les membres du groupe Dj Brest and co se trouvent mêlés bien malgré eux à une affaire qui les dépasse, leurs adversaires n'ayant strictement aucun scrupule. Pourtant, même si ses crimes sont sanglants, jamais le récit ne sombre dans la complaisance. Ne vous ai-je pas déjà dit que le récit était très maîtrisé ?

A la fin de chaque chapitre, nous avons des articles de journaux qui nous mettent au courant des faits divers locaux. Un braquage qui tourne mal - pas pour les braqueurs mais pour l'agent de sécurité qui a eu la mauvaise idée de faire son travail. Un accident de voitures qui laisse deux morts et deux blessés qui quittent l'hôpital - traumatisme de l'accident. Des meurtres mêmes. Ses articles tissent peu à peu des liens avec le récit d'Alban, sans créer de lourdeur ou de redites inutiles. Tout aura sens, voire même double sens, comme le dénouement.

N'hésitez pas : même si vous ne connaissez pas Brest, même si vous n'aimez pas le rock, lisez ce premier roman qui tient toutes ses promesses et fait confiance à l'intelligence de son lecteur.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Desperado sur le rivage

Une journée ? Une vie ? Une tranche de vie ?

Desperado sur le rivage nous raconte une histoire presque simple.

Nous nous laissons guider par la voix de Jeff, accordéoniste de son état, qui fait de son lecteur son confident, son compagnon de route. Il ne s’agit pas d’errance, Jeff sait où il va, pourquoi il y va – ou pourquoi il n’a pas vraiment envie de s’y rendre. Il se confie à nous, oui, mais il le fait petit à petit, pour que l’on découvre ce qu’il a vécu, et ce qui fait, en partie, ce qu’il est aujourd’hui, ce qui fait surtout que certains ne peuvent pas le supporter.

Nous croiserons au cours de ce récit grave et drôle beaucoup de personnages, de ceux auxquels l’on ne fait pas attention , habitants de cette petite ville, certains dotés de surnoms évocateurs ou bien simplement de passage – pour mieux y revenir, comme c’est le cas pour Shauna.

Jeff est membre d’une singulière famille, il a des amours aussi, des amours qui peuvent étonner, mais de cela, il nous en parlera d’entrée de jeu, en looser magnifique et assumé, en artiste non pas incompris, mais en dehors de la norme, entouré par d’autres artistes tout aussi décomplexés que lui, artistes qui prennent réellement plaisir à se produire devant les habitants du cru. Vive la Bretagne.

.Puis, Desperado sur le rivage, c’est aussi le plaisir pour moi de relire à nouveau Claude Bathany, onze ans après l’avoir découvert avec Last exit to Brest.


Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Rennes no(ir) futur

Catastrophe écologique, toute-puissance des GAFA, télé-réalité mortelle, gouvernements autocratiques, police partout, justice nulle part, ce Rennes du futur proche est hanté par les mêmes spectres morbides qui nous trottent en tête depuis un paquet de temps.



Isabelle Amonou ouvre le bal avec Reconstruire, où, dans une ville ravagée par des ouragans, deux anciens amants se retrouvent sur les rives de la Vilaine. Mention spéciale pour l’ambiance carrément palpable, à base de quartiers immergés et de gangs de gamins bien menaçants.



Utopie vaudoue de Claude Bathany est probablement la nouvelle la plus pointue du recueil. Direction les pôles de recherche high-tech et scientifique de la ville que les rennais.es reconnaitront sans mal, où une petite bande de foufous part un peu loin dans l’exploration des possibilités de l’intelligence artificielle. Haletant comme il faut.



Dans Prédiction, Thierry Bourcy nous dépeint une vision un poil cauchemardesque de la société et des relations entre individus où robots sexuels et prédiction des crimes (sans Tom Cruise qui brasse des écrans virtuels) font bon ménage. Une nouvelle efficace qui nous emporte jusqu’aux étangs d’Apigné (encore une fois, les localisations parleront surtout aux rennais.es et breton.nes) mais une chouille trop malegaze à mon goût.



Je suis malheureusement restée un peu au bord de la route avec la nouvelle qui suit, And who hears animals cry ? de Nathalie Burel. Elle imagine une ville où l’écologie fait loi, renversant une idéologie traditionnellement d’extrême-droite du côté green de la vie. Alors c’est très Rennes comme thème. On y suit surtout un quinqua cismec blanc qui passe sa vie à « ouinouin c’était mieux avant et on peut plus rien dire et rien faire », où être réac c’est résister. Je n’ai peut-être juste pas compris du tout, y a surement une critique là-dessous, mais je… je… déconnexion des synapses.



Danü Danquigny nous propose dans Track une chasse à l’homme façon télé-réalité qui colle bien les miquettes et qui n’est pas si difficile à imaginer quand on se pose deux secondes face aux dérives des concepts à succès.



Je me souviens avoir été carrément bluffée par l’ambiance cyberpunk et juste complètement tarée de Germaine Petrograd de Benjamin Dierstein qui fait de Rennes une ville vendue à une fausse écologie capitaliste, retournée par les chefs de gangs, les animaux qui se comportent comme des humains, les drones d’Amazon et les combines des uns et des autres… Un joli petit exemple de ce que la nouvelle peut faire, un univers en soi dans un tout petit format.



J’ai beaucoup aimé RoazhonCop où Thomas Geha imagine une nouvelle escouade de robots CRS armés jusqu’aux dents pour faire régner l’ordre dans la ville. Au-delà du net clin d’oeil aux violences policières qu’on connait un chouïa historiquement par ici, on ne perd jamais le divertissement de vue dans cette nouvelle et c’est la raison numero uno pour laquelle j’aime cet auteur, et accessoirement la SFFF en général.



Très accurate : Stephane Grangier cause dérives de l’urbanisme rennais dans Bêtes devis eyes, une histoire qui commence par une découverte faite au hasard de la truelle. Amis promoteurs, vous vous reconnaitrez.



Qui dit Rennes dit aussi musique, aussi Arnaud Ladagnous imagine dans Deux mille Trans un festival sur lequel s’apprête à déferler une vague toute particulière, à base de drogue de synthèse jamais vue auparavant. Joli souvenir aussi.



Ambiance zone indus grise grise grise et bâtiment désaffecté avec Rose rouge où Stéphane Miller imagine le calvaire de deux prostituées venues de l’est avec leur mère maquerelle. Dans le genre sombre, on se pose là aussi.



Frédéric Paulin imagine Rennes sous l’égide du végétarisme obligatoire avec une brigade chargée d’enquêter sur un barbecue clandestin qui part en vrille. La caution un brin sanglante de ce recueil.



La nouvelle suivante est très 2020, très confinement, très Netflix and not chill puisqu’Elodie Roux-Guyomard nous invite à partager la quotidien claustro de son héroïne qui ne quitte plus son appartement après plusieurs épidémies, jusqu’au jour où un fantôme du passé vient frapper à la porte.



On ne fait pas plus rennais non plus que dans la nouvelle de Christophe Sémont, Ravages, en évoquant la balafre du métro. En plein cœur de la ville, un mal étrange et mortel émerge des profondeurs, menaçant de s’étendre rapidement. Quartier après quartier, tout est bouclé, et les pauvres âmes restées emprisonnées n’espèrent plus rien de l’avenir lorsqu’elles lèvent la tête… C’est parfaitement calibré et ça se termine comme j’aime que ça se termine.



Enfin, le recueil s’achève avec une nouvelle que j’ai beaucoup aimée, Au-dehors. Alors que le danger vient traditionnellement de l’extérieur dans les histoires qui font peeeeur, Erik Wietzel imagine que les habitations sont devenues des lieux mortels et tous.tes sont contraint.es de vivre dehors. Ca donne un récit très intéressant qui clôt à merveille le schmilblick.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Desperado sur le rivage

J’adore les livres qui promettent d’emblée un grain de folie, d’absurde ; à l’image de ce couple libertin des plus inattendus mais néanmoins des plus touchants formé par La Loche et Jeff. On suit plus précisément Jeff Loos. À travers ses déplacements, au fil de ses rendez-vous et de ses rencontres, on apprend à le connaître mieux, surtout dans le regard et les réactions de cet entourage plus ou moins proche.



Le plus intrigant, c’est que l’on ignore tout à fait où souhaite nous embarquer Claude Bathany. Les bribes d’informations et de détails sur la vie et le caractère de notre protagoniste ne fait qu’instaurer davantage de curiosité et d’impatience. Impossible de lâcher le livre. On tourne les pages à toute vitesse en s’imprégnant de chaque particule de vie de Jeff Loos.



Car, entre sa propension à s’auto-traiter de « connard », voire même de « gros connard », et cette espèce de mystère sous-jacent qui s’insinue entre les lignes, j’aurais presque le réflexe d’enclencher la lecture rapide. Mais je respecte bien trop le talent et le travail de l’auteur pour tout gâcher en ne profitant pas à 100% de chaque mot.



Le fait que Jeff s’adresse à nous, comme nous confiant ses souvenirs autour d’un verre, est l’angle de vue idéal pour nous accrocher, et surtout essayer de comprendre pourquoi tout le monde semble penser qu’il est responsable d’un grave événement.



Lorsque j’ai enfin découvert ce qu’il en était, j’ai été choquée, bouleversée. Je suis restée littéralement bouche-bée durant quelques secondes, sans plus pouvoir bouger. Le choc émotionnel est total. L’émotion ultime surgit instantanément. Le scénario apparaît soudain dans son ensemble, et l’on frise ici le génie.



L’écriture à la fois très décontractée et familière, est cependant constellée de-ci de-là de mots bien plus soutenus, voire extrêmement rares. Ce mélange sied à merveille à Jeff Loos. Toute la complexité de sa vie, de son comportement, de son passé, des conséquences liées à certaines rencontres décisives, Jeff veut en dégager une lueur, un espoir, une évolution positive. Et on ne peut s’empêcher de se joindre à lui.



Claude Bathany m’a offert un formidable moment de lecture.

Il me tarde de le lire à nouveau !
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Last exit to Brest

Il y a des romans qui ont une atmosphère particulière. "Last exit to Brest" fait partie du lot.



Brest est une ville qui occupe aussi une place particulière dans mon histoire familiale, je la connais un peu et découvrir une histoire noire se dérouler dans des quartiers que j'ai parcourus procure des sensations un peu étranges.



Ce que j'apprécie dans ce roman, c'est justement que ce polar made in France ne se déroule pas à Paris ou à Marseille (ce qui ne veut pas dire que je n'apprécie pas les histoires se déroulant dans ces deux métropoles). Mais qu'il est bon de découvrir des lieux et personnages aux noms fleurant bon la Bretagne, de lire de faux extraits de la presse locale.



Quant à l'histoire, elle se tient et est plutôt bien écrite avec un style concis et imagé. Par contre, j'ai eu un peu plus de mal avec les personnages à la limite de la caricature.



Un mélange de bon air iodé et de soufre...
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Country Blues

La Bretagne profonde. Les Monts d'Arrée dans ce qu'ils ont de plus rude.

Un patelin, l'Argoat, et la famille Argol.

Les enfants d'abord , avec Dany, le tombeur franchouillard, « J'ai levé vers elle ma petite gueule de play-boy rural, esquissant le sourire colle-meuf dont j'ai le secret, celui du beau gosse nourri au grain »,

Cécile, lesbienne du village et dingue d'armes à feu « Je l'ai vue, ultime tentative de combat, pointer vers l'avant ses nibards – sa valeur ajoutée – mais pour le reste, c'était à se demander si les fées armoricaines qui s'étaient penchées sur son berceau ne s'étaient pas un chouïa plantées »

Lucas le schizophrène qui préfère laisser la parole à sa marionnette Olive

« Un peu plus tôt, juste avant l'orage, j'avais entendu dans la cour Lucas faire l'idiot avec sa marionnette derrière une pintade en rut et j'avais cru qu'Olive causait avec quelqu'un »

et Jean-Bruno, avec sa « gueule de contre-exemple », le discret mélancolique qui déteste les fouineurs qui prennent la ferme pour un site touristique.

La mère quant à elle est atteinte de la maladie d'Alzheimer ; elle trimballe son fauteuil à travers la ferme, défie les lapins du regard ou cours après les mouches.



Tous portent un fardeau qu'ils peinent à entrevoir. L'arrivée de Flora « Fille grande et gracieuse avec un visage buté et une petite folie dans les yeux qui donnait le sentiment que, du haut de son passé invisible, elle nous méprisait » va les replonger dans un passé douloureux sur fond de musique rock et de morts suspectes.



L'écriture de Claude Bathany est étonnante. Les personnages prennent la parole tour à tour, évoquant un même événement avec leurs propres mots, leurs angles de vue particuliers. Les enfants Argol donc, et la famille Moullec aussi, il y a bien longtemps...




Lien : http://casentlebook.blogspot..
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Country Blues

Les ploucs bretons de Bathany n'ont rien à envier aux vosgiens de Pelot. Une famille disgraciée, les Argol, vivote dans une ferme achetée par le père aujourd'hui décédé. Mère affligée d'un Alzheimer très avancé ; fille moche, accro aux flingues, homosexuelle frustrée ; et trois fils, chacun plus ou moins entamé de la cafetière – le plus sain d'entre eux parvenant péniblement à faire tourner l'exploitation. L'arrivée d'une drôle de fouineuse ne tarde pas à semer l'inquiétude dans une famille voisine apparemment plus fortunée, les Mouillec.



Voilà un texte curieux, plutôt bien écrit, qui promène allègrement son lecteur du passé au présent sans prévenir, au travers d'une suite de récits à la première personne dont les narrateurs sont successivement les quatre enfants Argol et trois membres de la famille Mouillec. L'intrigue prend vite de profondes racines dans un passé pas si lointain, lâché par bribes comme les pièces d'un puzzle au travers des différents témoignages. Et somme toute la progression dramatique est très bien maîtrisée jusqu'à la chute, noire et un peu frustrante. Du genre, vous y avez cru, hein ? et ben non, là.



L'ouvrage est globalement de bonne facture, même si Bathany ne parvient pas complètement à assurer l'exercice difficile qu'il s'est imposé : le style de chaque bout de chapitre, d'un personnage à l'autre, est relativement constant si bien qu'il serait parfois difficile d'identifier le narrateur si l'auteur ne nous mâchait pas le boulot en le citant au début de chaque paragraphe. De plus, il arrive plus d'une fois que le langage de ces ploucs prétendument arriérés fasse un peu trop recherché ; on a alors du mal à s'enlever de la tête qu'un Bathany se cache derrière chacun d'eux. D'autres auteurs se sont bien sûr frottés à ce type de narration avec davantage de réussite, les plus remarquables qui me viennent à l'esprit (parmi mes dernières lectures) étant Nick Hornby (Vous descendez ?) et Irvine Welsh (Porno), dans des textes qui – faut-il le préciser ? – n'ont rien à voir avec celui-ci.



Mais ce country blues vaut tout de même le détour.

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Country Blues

Bathany Claude, - "Country blues" – Métailié, 2010 (ISBN 978-2864247401)



Cela se passe en Bretagne, dans un patelin très reculé, dans une ferme peuplée de frères et sœurs plutôt rustres, marqués par ce qui fut l'infamie de leur père, un chanteur à (petit) succès, qui apparemment se suicida par pendaison après la découverte de meurtres sexuels qu'il aurait commis sur des fillettes environ vingt ans auparavant.

Mais l'épouse du chanteur, partie s'installer à Concarneau, a eu une fille (qui est donc la demi-soeur de celle et ceux restés à la ferme) qui se met en tête de découvrir la vérité.



Comme c'est un véritable roman noir, cela se termine mal, et les vilains ne sont pas punis....

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Country Blues

La première page était vraiment très bien lue par cette dame de Grignan, aux Rencontres du 2e titre voilà deux semaines. Elle donnait envie de lire ce polar breton, écrit par un Claude Bathany très sympathique. Mais bon. Si j'ai eu envie de savoir comment tout ça se termine, je ne sais pas de quoi je suis plus riche aujourd'hui. Sans doute de cette conversation un peu décalée, assez sincère, avec Claude autour de délicieuses verrines.
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Rennes ici Rennes

10 nouvelles d'auteurs rennais. Elles sont bien écrites et très agréables à lire avec bien entendu du suspense ....
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Last exit to Brest

Alban Le Gall est agent de sécurité. Ce paisible colosse homosexuel devient, après la mort de son amant, Manager, confident et homme à tout faire du groupe de rock Brestois Last Exit to Brest. Très vite, la formation et victime d'une série d'assassinats pour le moins étrange. Alban va tenter de mener l'enquête avec le soutien d'un ancien flic. Les meurtres se poursuivent et l'atmosphère devient. Irrespirable pour l'apprenti détective. Qui peut bien s'acharner ainsi sur les musiciens ? Plongée dans l'univers électrique des musiques contemporaines, ce premier roman est construit de manière originale. Chacun des chapitres de la première partie intitulé « Solo » présente un personnage. Tandis que la seconde, « Chorus » voit se succéder à la manière des plages d'un disque les épisodes de l'intrigue proprement dit, échelonner sur une année Et menée bien sûr au rythme d'enfer du rock alternatif.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Last exit to Brest

Ca se passe dans le milieu rock brestois. Le roman devient peu à peu intéressant. Rapide à lire.
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Country Blues

Trop glauque pour moi !
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Last exit to Brest

Petite histoire qui se déroule dans las bas-fonds de la rade de Brest dans le milieu des musicos. Bon polar quoiqu'un petit peu brouillon.

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