"Le Charroi de Nîmes" fait suite au couronnement de Louis dans le cycle de Guillaume d’Orange. Après avoir déjoué toutes les difficultés pour sauver le faible roi Louis contre ses ennemis intérieurs et extérieurs, le valeureux chevalier Guillaume n’est pas récompensé de ses interminables efforts, son roi ne lui ayant pas attribué le moindre fief. En toute logique, notre héros pourrait se rebeller, se retourner contre cet ingrat souverain… mais les auteurs de la chanson doivent avant tout faire accepter le dévouement à l’ordre dynastique. Qu’importe que le roi soit faible et incompétent, l’ordre ne sera maintenu que par un respect infaillible à l’héritier légitime. Que fait donc Guillaume sans fief ? … Il va s’en procurer un dans des terres encore occupées par des infidèles.
Contrairement au Couronnement de Louis, cette suite a une tonalité toute différente. L’épique cède la place au comique, le combat singulier est remplacé par la ruse grossière et l’affrontement verbal.
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« Les enfants-cygnes » et « La chanson du Chevalier au cygne » sont deux oeuvres médiévales fort agréables à lire., que j’ai eu grand plaisir à découvrir.
Pour la première, le lecteur va découvrir une oeuvre mêlant conte merveilleux et roman courtois, un récit très vivant, aux personnages attachants, émouvants, remplis de qualités humaines, avec une intrigue aux rebondissements qui tiennent en haleine.
Dans la seconde on trouve nombre de motifs traditionnels de la chanson de geste (héroïsme, combats épiques multiples, merveilleux, honneur à défendre, trahisons, importance de la parole donnée) assortis de personnages féminins intéressants. Le narrateur interpelle l’auditeur, sait maintenir le suspens, valoriser les qualités à défendre, émouvoir. Il montre un monde qui peut être très brutal pour défendre de nobles causes, mais aussi des hommes qui ne cachent pas leurs émotions, sont émus, pleurent.
Deux oeuvres qui peuvent donner le goût de cette littérature. Le lecteur peut se confronter au texte initial car il s’agit d’une édition bilingue, traduite par Claude LACHET, qui livre aussi un apparat critique à la portée de néophytes comme de spécialistes : des notes permettent aux curieux de connaître cette littérature, les us et coutumes de cette époque, de se repérer si nécessaire grâce à des index des noms propres. Les étudiants pourront se livrer à une traduction grâce aux glossaires et aux remarques linguistiques et stylistiques montrant une langue française en formation, vivante, et rien n’empêchera le néophyte d’y jeter un œil !
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Je me souviens encore de la découverte de ce livre. C'était à l'école, nous nous servions de ce livre pour apprendre le français médiéval. Ce livre comprend un certain nombre de textes courts, qu'il s'agisse de chansons de geste, de fabliaux, de vies de saints ou (plus original), la sotte chanson (en gros les chansons paillardes médiévales).
Nous avons ainsi des chansons d'amour, des œuvres de chevalerie, des ouvrages plus fantastiques comme les bestiaires ou d'autres textes plus comiques. Ce livre se présente ainsi comme une sorte d'anthologie réunissant des textes parmi les plus représentatifs de la période médiévale, en version bilingue français moderne/français médiéval. Cela permet ainsi de découvrir à la fois la langue et la culture de nos ancêtres, les types de textes qu'ils lisaient, etc. Un livre que je recommande donc à tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur notre culture littéraire médiévale.
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