Claude Ollier

Dans ma liste "Les grands prix littéraires l'année de ma naissance"



Prix Medicis



Claude Ollier est un écrivain oublié, malgré son prix Médicis et ses passages chez Pivot.

Quelques temps classé dans le nouveau roman, il a développé une œuvre singulière qui mérite une redécouverte.

L'action se déroule ici dans les montagnes du Haut-Atlas marocain que l'auteur connaît bien pour y avoir travaillé plusieurs années. Le personnage principal, Lassale, est un ingénieur chargé d'étudier le tracé d'une piste pour exploiter une mine de zinc.

Des plaines brûlantes aux sommets rocheux qui dépassent 3000 m d'altitude, il nous entraîne dans son arpantage, jour après jour, sur les sentiers caillouteux, les chemins muletiers, autour de ces douars (villages) accrochés sur des pentes vertigineuses, le long des gorges et des torrents asséchés. Il est accompagné par son petit guide Ichou qui lui fait découvrir les merveilles des lieux.

L'intrigue vient tardivement lorsque le soleil et la fièvre l'accable. La mise en scène, celle des mensonges qu'on lui raconte, celle qu'il suppose lorsqu'il rêve et relie certains événements, viendra progressivement s'inscrire dans la réalité. Un crime a-t-il été commis? Est-il vivant ou bien est-ce un autre qui est mort? A vous de décider.

C'est une écriture serrée, descriptive, qui n'omet aucun détail. L'auteur a un sens aigu de l'observation. Il nous entraîne au plus près des déambulations de son personnage, nous fait ressentir le moindre caillou, le moindre doute.



Difficile à trouver même en occasion, je prête mon livre à qui le souhaite.

Claude Ollier nous convie à une déambulation qui nous plonge au cœur de la ville. Ces écrits ne sont que descriptions : celle de l'échoppe, du jeune enfant qui travaille, du silence, du bâti, du mystère de l'impasse. Ne cherchez point la narration d'une histoire mais plutôt les réflexions et pensées que l'auteur vous aurait confiées, tel un guide si vous vous étiez tenu à ses côtés, à la découverte des voies d'une ville jusqu'alors inconnue de vous.

➡️ À lire par bribes. Se laisser emporter par la poésie qui se dégage. Rêver.

Sur la lointaine planète Iota, un groupe d'astronautes explorent le sol sur des secteurs triangulaires en s'aidant de matériels sophistiqués. En effet, suite à un choc inexplicable, leur chef a perdu la mémoire. Pour tenter de le soigner, toutes sortes de techniques nouvelles sont expérimentées : ordinatrice inductive, cadastration d'étoiles, transfert mimétique, nécessitant de longs efforts quotidiennement répétés. Finalement, le héros libéré est envoyé en convalescence à Ezzala, grande ville du « Soudan » où il pourra se livrer au farniente, à la flânerie tout en fumant de l'herbe dorée bien planante. Il se plaira tellement qu'il restera sur les lieux et ne voudra pas rejoindre les siens, ce qui donnera lieu à une nouvelle énigme.

Un roman de science-fiction qui porte parfaitement son nom « Enigma ». En effet, tout le livre n'est qu'une vaste énigme à tiroir et rebondissements tous plus incompréhensibles les uns que les autres. A se demander sous quel emprise il fut écrit. Le style est lourd, confus, faisant appel à des néologismes et autres créations diverses ne faisant qu'obscurcir un peu plus le propos. Certains textes sont faibles au niveau de l'intrigue, d'autres à celui des personnages et d'autres à cause du style. « Enigma » réussit l'exploit de cumuler tous les handicaps à la fois : histoire inintéressante et ennuyeuse, personnages sans épaisseur et style aussi filandreux qu'indigeste. Snobisme de l'abscons sans doute... On se demande pourquoi POL a réédité ce bouquin qui tombe des mains.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/

Une découverte tardive (2010)

Merci le hasard.

Ce livre est un surprenant mélange de Nouveau Roman et de science fiction. L'atmosphère est étrange et méditative, un peu comme dans Solaris de Tarkovski. La planète Epsilon est secouée de temps à autre par des "orages" qui semblent bouleverser la chronologie. Ce qui amène le lecteur à revenir en arrière dans sa lecture pour relire certains passages. Au final je crois comprendre que les fameux orages sont justement ce qui arrive dans l'univers du roman lorsque le lecteur tourne les pages du livre. Une sorte de mise en abyme astucieuse...



Miaou à tous.

Claude Ollier nous embarque en Malaisie aux côtés de Paul et de sa fille Chloé (5 ans) qui voyagent.



Ce roman s'axe essentiellement sur les descriptions des paysages et des corps. Les éléments minéraux et végétaux sont décrits de façon précise avec un vocabulaire riche.

Au détour de chaque forêt, plage, chemin, Claude Ollier trouve les mots qui rendent compte des formes, couleurs et aspérités du décor.

Quant à la chaleur et la moiteur quasi permanentes qui s'abattent sur l'enfant et son père, l'écrivain réussit là encore à ce que l'on saisisse les conséquences de cette atmosphère climatique éprouvante pour les organismes.

Les quelques pages à caractère fantastique à la fin n'ont pas eu grande importance pour moi. Toutefois, je reconnais avoir été interpellée par la scène qui m'a fait penser à quelque chose qui ne s'est pas manifesté in fine...



Ce texte reposant invite à la lenteur grâce à des phrases souvent longues en parfaite adéquation avec l'atmosphère.