Mireille Laplanche a perdu son Boudin d'Or cette année. Pour finir Boudin de Bronze. Un titre bien peu flatteur puisque ces Boudins décernent les filles les plus moches de l'établissement, un concours mis en place par Malo, pourtant son ex-meilleur ami. C'est Astrid Blomvall, en seconde, qui obtient le Boudin d'Or et Hakima Idriss, une petite de cinquième, le Boudin d'Argent. Les trois adolescentes, bien que blessées, décident de ne pas en rester là et de se rendre à Paris, à la garden-party de l'Élysée. Chacune pour des raisons bien précises. Mireille, pour rencontrer son géniteur, le philosophe Klaus Von Strudel, aujourd'hui marié à la Présidente de la République, qui n'a jamais répondu à aucune de ses lettres. Astrid pour assister au concert d'Indochine, donné en fin de soirée et dont elle est fan. Et, enfin, Hakima, pour crier la vérité sur le général Auguste Sassin, qui doit recevoir la Légion d'Honneur, et qui, aux yeux de son frère, Kader, est responsable d'une terrible embuscade, en Galéristan, qui aura causé la mort de dix soldats et privé le jeune homme de ses jambes. Et c'est en vélo que les adolescentes, accompagnées par Kader, se rendront à Paris, vendant des boudins pour se faire de l'argent...
Ça roule, pour les Boudinettes ! Quoi de mieux, après s'être fait moquer, aussi bien sur les réseaux sociaux et l'établissement scolaire, que de prendre sa revanche ? Et si les trois adolescentes se font remarquer par leur physique (selon un classement somme toute détestable), en prenant leurs guidons, elles vont attirer, évidemment, l'attention, et ceci pour de bien meilleures raisons. De Bourg-en-Bresse à Paris, leur voyage en vélo va s'avérer aussi vivifiant et salvateur que remarquable. En compagnie de Kader, amoureusement surnommé Le Soleil par Mireille, elles vont vivre des moments absolument mémorables, rencontrer des personnes inoubliables, s'entraider et s'unir contre les diktats de la beauté. Abordant des sujets tantôt légers, tantôt plus graves (le harcèlement, les dérives des réseaux sociaux, les familles recomposées...), ce roman ne manque pas d'humour ni d'autodérision. Les dialogues, que ce soit entre les filles ou entre Mireille et sa mère, sont empreints de fraîcheur et de vivacité.
Sans nul doute, ça roule aussi pour Clémentine Beauvais !
Commenter  J’apprécie         591
J'ai plutôt mal débuté ma découverte de Clémentine Beauvais puisque le premier livre que j'ai lu de l'auteure était " Comme des images " et j'ai clairement détesté. Voici donc le second livre que je lis d'elle. Livre, que j'ai nettement plus apprécié, mais qui n'a pas eu l'effet escompté.
J'ai un peu la pression car, jusqu'à présent toutes les critiques de cette oeuvre sont dithyrambiques. Je vais donc être la première à faire une critique avec du négatif dedans. Ail ail ail ça va chauffer pour mes fesses! ;-) lol.
Je m'attendais à me dire "Waouh!" avec ce livre, mais ce n'est pas le cas.
Tout d'abord, l'écriture.
Elle est incontestablement très originale, c'est du jamais vu. Surtout pour de la littérature jeunesse.
En revanche, je ne comprends pas le parti pris de l'auteure. le pourquoi elle a fait ce choix d'écriture? Est ce que c'était juste histoire de se dire "je peux le faire"? Et bien oui elle l'a fait, mais alors pourquoi je ne comprends pas! Quand ça a un intérêt pour l'histoire je le conçois tout à fait et c'est même génial, mais là je ne vois pas l'intérêt. Peut être est-ce dû au fait que je ne connais pas les 2 oeuvres " Eugène Onéguine " dont s'est inspirée librement l'auteure? À savoir le roman d'Alexandre Pouchkine et l'Opéra de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Inculte que je suis! Mais ça m'étonnerai que les ados connaissent aussi... sans vouloir dénigrer leurs connaissances bien sûr.
Voici donc mon interrogation et mon scepticisme quant au choix d'écriture de l'auteure. Cette fameuse écriture en vers. Heureusement que les passages qui riment sont peu nombreux, car je me suis perdue à chaque fois. Les rimes ayant pris le dessus sur le sens des phrases. J'ai du relire ces passages.
Il n'y a pas que les rimes qui m'ont perdues d'ailleurs. L'auteure écrit à elle, il, je et tu : c'est à s'y perdre par moments!
J'ai lu ce livre en 3 fois. J'ai eu du mal à me mettre dedans, il m'a fallu au moins les 50 premières pages. Et les 2 fois où j'ai repris ma lecture j'ai eu du mal à me replonger dans l'histoire alors, qu'en l'ayant quitté la fois précédente j'étais bien en immersion. Il m'a fallu un temps d'adaptation à chaque fois. Je n'étais pas à l'aise avec la présentation et disons le clairement ça me gonflait d'aller toujours à la ligne chercher la suite de la phrase. Mais bon, je dois admettre que passé ce temps d'adaptation, ensuite ma lecture devenait vraiment addictive. (Bizarrement...!)
Je suis donc mitigée sur l'écriture et la présentation de ce livre, car j'admets très volontiers le côté original (que je salue malgré tout) mais d'un autre côté cela m'a parasité. J'aurai préféré plus de simplicité. Trop conventionnel me diriez-vous? C'est pas faux, mais la simplicité a du bon des fois.
Les personnages et l'histoire.
J'ai beaucoup aimé Tatiana et Eugène. Ils sont vraiment très attachants et émouvants. C'est vraiment une belle romance douce et poétique. J'ai été très émue par moment mais j'ai aussi souri. Surtout quand l'auteure nous offre les pensées d'Eugène. J'ai adoré être dans sa tête! On a droit aux pensées de Tatiana également, mais celles d'Eugène sont vraiment drôles! Souvent en lien avec le sexe (c'est un homme, pardon Messieurs! ;-) ) et donc souvent cocasse. Une belle histoire simple mais en même temps originale car nous suivons la rencontre de Tatiana et Eugène, à leur adolescence, mais aussi en parallèle dix ans plus tard. Et j'ai trouvé ce concept très sympa.
C'est donc un avis un peu mitigé que je vous livre, j'ai été touchée mais aussi déçue. D'ailleurs à la fin j'ai été un peu frustrée et je me suis dit : "tout ça pour ça!? Agrrrr!". Mais après coup, et malgré tout, ça reste vraiment une jolie romance. J'ai apprécié le fond mais pas la forme.
Commenter  J’apprécie         5716
Décomposée la charogne du célèbre poème de Baudelaire, Décomposés les amours du poète ;
Recomposée par les mots de Clémentine Beauvais l’histoire de celle qui fut femme avant d’être pourriture.
Dans un livre à la présentation originale, aux mots jetés dans un désordre savant, long poème en prose, ponctué de dialogues entre l’écrivain et sa muse, l’auteure invente la vie de cette charogne prénommée Grâce, contraste saisissant entre l’image qu’évoque ce prénom, tout en douceur, légèreté, et le réalisme cru de la description de ce cadavre, entre cette image et la vie de cette femme, qui ne connaitre que de rares moments de grâce.
J’ai aimé cette femme, qui va servir les autres femmes, de différentes manières, au cours de sa vie, celles-ci devenant au cours des désillusions qu’elle éprouve de plus en plus radicales :
« L'objet qui a servi à coudre les vêtements,
à réparer les plaies béantes,
à décrocher les enfants, sert
aujourd'hui à tout autre chose ;
à perforer les hommes gras et roses,
bourrés de bonne chère, repus des chairs
moroses
des femmes grises des maisons closes. »
Sur ce sentier, cette femme disparait, ses souvenirs s’évanouissent peu à peu, mais le dialogue s’ouvre avec Jeanne, Jeanne la muse du poète, dont l’auteure ne donne pas une vision bien sympathique. Il est celui qui ne peut voir qu’une prostituée dans cette femme morte les jambes en l’air. Il est celui qui pense la femme inférieure, prompte à se pâmer, alors que c’est lui qui manque défaillir :
« JEANNE pas un instant pas une seconde
je ne crus m’évanouir
CHARLES Jeanne je sais ce que j’ai vu ce que j’ai senti
pas la peine de me mentir :
La puanteur était si forte que sur l’herbe vous crûtes vous évanouir.
Jeanne vous riez pourquoi riez-vous ?
JEANNE mais parce qu’enfin qui dit crûtes ?
qui, avec sérieux, peut dire :
crûtes ?
crûtes est un mot qui fait rire »
Les deux femmes ont pris le pouvoir, dans ce texte, miroir impitoyable d’une société où il ne faisait pas bon naitre femme. J’admire la force de ce texte qui en peu de pages, livre un portait émouvant ancré dans la réalité de son époque.
Et ce petit livre rejoint mon étagère des livres que j’aime rouvrir, y glanant une phrasé de ci de là, parce qu’il est beau, parce qu’il est aussi le souvenir d’une parenthèse appréciée avec une personne qui m’est chère, à une époque difficile pour moi.
Commenter  J’apprécie         547
Astrid Blomval, Hakima Idriss et Mireille Laplanche sont élues boudins d'or, d'argent et de bronze dans leur collège et lycée.
Astrid Blomval est tellement habituée qu'elle est très déçue quand elle est détrônée . Elle devient boudin de bronze.
Astrid, notre narratrice fait preuve de beaucoup d'humour surréaliste, empli de détachement vis-à-vis d'elle-même et de ses parents.
Pour moi, la force du roman est dans cet humour très fort.
Ces trois demoiselles vont enfourcher des vélos et vont partir de Bourg-en-Bresse vers Paris pour rejoindre les Champs-Elysées où elles vendront des?...boudins.
En lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à nombre d'adolescentes qui se sentent laides vers 14, 15 ans et puis deviennent de belles jeunes filles par la suite.
Un beau roman pour les adolescentes mais pour une mamie, un peu moins.
Au début, j'étais éblouie par le style de l'auteure, très amusée et ensuite je me suis un peu lassée.
Moralité : un bon livre pour les ados.
Commenter  J’apprécie         537
Clémentine Beauvais nous livre dans Songe à la douceur sa version d'Eugène Onéguine reprenant l'histoire de ce fameux dandy russe du roman en vers de Pouchkine et l'opéra de Tchaïkovski.
Cela donne un roman à l'écriture poétique très particulier et fort inattendu !
Un véritable exercice de style du début jusqu'à la fin qui donne l'impression que les mots dansent sans cesse, s'interpellent, se défient les uns les autres...
Chacun entre dans la danse à sa manière.
Il y a ceux qui se jettent sur la page de façon provocante.
Il y a ceux qui se lovent tendrement au détour d'une page.
Il y a ceux qui veulent la page pour eux tous seuls.
Il y a ceux qui font une entrée timide et qu'on remarque à peine.
Il y a ceux qui s'amusent, qui se chahutent, qui ne tiennent pas en place.
Il y a ceux qui sont punis et se trouvent relégués en bout de ligne, loin des autres.
Une écriture surprenante qui pourrait paraître au premier abord un peu désuète mais qui se révèle résolument moderne !
Et l'histoire dans tout ça ?
C'est une histoire d' amour ! ou devrais-je dire plutôt d'amours ??
Des adolescents qui s'aiment
et qui se perdent de vue,
qui se retrouvent adultes
et qui s'aiment à nouveau.
Mais n'allez pas croire que ce soit une banale histoire d'amour.
De toutes les façons, les histoires d'amour ne sont jamais banales !
Commenter  J’apprécie         531
Encore un roman d'amour ? Oui mais celui-là est surprenant.
Il est écrit en vers.
OK … Bien.
La mise en page suit la teneur du texte.
Super … Agréable.
Les flash-back permettent de rentrer en douceur et de surprendre le lecteur.
Ah oui vraiment !
Une double histoire d'amour, en fait c'est même plus que ça.
Eh bé !
Olga et Lenski c'est le grand amour. Eugène c'est le meilleur pote de Lenski. Tatiana c'est la frangine d'Olga. Vous y êtes. Bon. Ils ont dans les dix-sept ans sauf Tatiana qui en a 14. Un jour Lenski demande à Eugène de l'accompagner chez Olga. Pendant que les deux amoureux s'éclipsent, Tatiana et Eugène se retrouve à faire la conversation. Tatiana du genre renfermé trouve Eugène très à son goût mais lui à un problème avec son âge. Ils se retrouveront une dizaine d'années plus tard et là c'est Eugène qui n'en peut plus.
Une histoire à tiroir ou lorsque vous pensez en comprendre le déroulement, une autre vient s'y greffer. C'est très agréable à lire, en fait j'ai eu l'impression d'un bon bol d'air frais.
Commenter  J’apprécie         511
J'ai ri, j'ai franchement ri, et cela fait un bien fou. Pas un rire moqueur ou un à vous faire plier en deux en étant incapable de reprendre sa respiration. Non, un rire franc, bienveillant et un peu amusé. Et c'est l'effet Mireille, ou plutôt celui de Clémentine Beauvais. Un petit effet qui par ces temps-là est un véritable rayon de soleil.
On m'a offert le livre pour mon anniversaire et même si ce n'est pas le genre de lecture vers lequel je vais spontanément, j'avais hâte de le découvrir. Les critiques que j'avais pu lire étaient toutes très positives et le résumé du roman titillait ma curiosité. Trois adolescentes classées comme boudins qui décident de partir de Bourg-en-Bresse jusqu'à Paris en vélo, c'est plutôt original !
J'ai commencé l'histoire en ne me mettant pas martel en tête. Je ne cherchais pas un message contre le harcèlement moral (que j'ai connu à l'adolescence), les discriminations ou tous les sujets qui sont abordés dans le roman. Non. Je voulais vivre cette aventure avec nos trois héroïnes. Je voulais sentir cette positivité et aussi ce petit cynisme. Alors oui, certains diront que le roman est peut-être trop positif justement, qu'il ne traite pas assez du sujet de départ. Je peux comprendre mais personnellement, j'ai aimé lire les aventures et les pensées de Mireille, notre héroïne. Son comportement et sa façon de voir les choses sont, pour moi, un très bon message. Pas facile à mettre en pratique à cet âge (ou à un autre) mais il n'en reste pas moins que c'est un comportement que j'ai approuvé du début à la fin. Il a ses failles, il ne convient pas à tout le monde, mais il m'a parlé, et c'est je pense le principal.
Nos trois petits boudins qui ne se connaissent donc ni d'Eve ni d'Adam décident de partir pour ce périple complètement fou. Accompagné tout de même par le grand-frère de l'une d'entre elles, elles partent pour la plus grande aventure de leur vie. C'est drôle, frais, piquant, enthousiasment, un peu mielleux à certains moments mais il y a aussi cette part de dure réalité qui donne un très bon équilibre. Les jeunes filles font de superbes rencontres, dépassent leurs limites, évoluent énormément et la cerise sur le gâteau deviennent de vraies amies.
Nos trois héroïnes sont pourtant aux antipodes les unes des autres. Mireille, notre chef de bande, est sarcastique, brillante, franche, ne mâche pas ses mots. Elle en a bavé pourtant mais elle a su se créer une armure… avec quelques petites fissures. J'ai beaucoup aimé le personnage, même si elle manque parfois de tact ou de tendresse, elle pense beaucoup aux autres. Astrid et Hakima sont toutes les deux adorables. Plus introverties, la première est épatante et la seconde malgré sa timidité et sa naïveté est un petit bout de femme qu'on a envie de croquer. La mignonnerie personnifiée. A elles trois, c'est un trio assez étrange qui pourtant arrive à fonctionner parfaitement. Et puis, il y a le beau gosse de service (si, si, il y en a un), Kader, le grand frère d'Hakima. Bien qu'il soit beaucoup plus vieux que les adolescentes, je n'ai pas trop ressenti cette différence d'âge. Il est plus mûr, c'est certain, et c'est un homme, mais pourtant, il appartient au groupe. Je n'arrive pas vraiment à l'expliquer. Son histoire, comme celles des filles, est intéressante et en un sens, je pense que c'est lui qui aura le plus gagné dans cette aventure. Un personnage vraiment touchant.
Un histoire lu en un après midi qu'il est difficile de lâcher. Un message positif à bien des niveaux, une sorte de revanche amicale sur la vie, peut-être un peu trop « heureux » mais avec cette dose de mordant qui ne nous donne pas envie de nous apitoyer, qui m'a fait rire, alors que tout n'est pas rose. Derrière l'accomplissement, c'est avant tout les différentes leçons que les jeunes demoiselles apprennent tout au long de leur périple qui m'auront le plus plu. Des prises de conscience touchantes, des bonnes actions et toujours ce sourire, encore et encore. Roulez mes petites reines !
Commenter  J’apprécie         514
Dans un futur proche mais à une date non précisée, Valentin doit accomplir son service civique (« serci ») d'un an entre la classe de 3e et celle de 2nde, dans une région autre que la sienne, selon les directives de la présidente de la République. A la suite d'un dysfonctionnement informatique, Valentin, qui habite Albi, est envoyé à Boulogne-sur-mer, dans une unité Mnémosyne. Ces unités reconstituent fidèlement les époques antérieures (par exemple les années 60 ou 70) pour que les patients atteints de la maladie d'Alzheimer croient revivre leur jeunesse. de telles unités ont été rendues possibles grâce à la puissance économique que l'industrie nucléaire a redonnée à la France. Valentin, qui est légèrement non-« neurotypique », habite avec cinq colocataires dans une maison, sous la supervision d'un adulte. Ce que nous lisons est son rapport de « serci », qui devait faire une trentaine de pages mais qui « a dépassé » et en fait trois cents. ● le thème du roman est original et la lecture en est plaisante, au moins au début. J'aime beaucoup les romans dont le narrateur n'est pas neurotypique, même s'ils ont tendance, ces derniers temps, à se multiplier, avec un bonheur inégal. ● Mais le livre est trop long, il aurait gagné à avoir une bonne centaine de pages en moins ; la forme du rapport de stage finit par lasser et il y a beaucoup de répétitions : les multiples notes rétrospectives, les adresses au professeur correcteur, les nombreuses versions de l'histoire de Sola... ● Au début, on s'amuse du langage très « Education Nationale » des questions posées pour le rapport de stage, des mesures du niveau de stress de Valentin, de sa façon d'écrire « mon impression fut : négative / positive / neutre », mais à la longue cela devient fastidieux. ● Il y a aussi beaucoup de poncifs ; le quotidien des personnes âgées Alzheimer et de leurs soignants est très nettement enjolivé (comme c'est d'ailleurs dit clairement à la fin) pour les rendre touchants et attachants ; l'autrice saupoudre son récit d'allusions LGBTQIA+ pour faire moderne, comme si on ne pouvait y échapper ; le ton général est assez mièvre, plein de bons sentiments qui finissent par produire de la guimauve bien collante. ● En conclusion, une lecture pas désagréable, mais qui ne m'a pas complètement convaincu.
Commenter  J’apprécie         476
J’ai franchi le pas. J’ai oublié mes préjugés : « Tu ne vas pas lire un roman pour ados, voyons ! … A ton âge ! ».
Mais si, je l’ai lu ce roman à priori pas fait pour moi, et surprise, j’ai adoré.
J’ai ressenti beaucoup de tendresse dans cette histoire. J’ai aimé suivre ces jeunes filles qui assument fièrement leur statut de boudin.
Chacun de leur défaut va devenir un atout. Leur courage n’a d’égal que leur sens de l’autodérision.
Clémentine Beauvais évoque beaucoup de problèmes de notre société, le harcèlement, l’humiliation face au regard des autres lorsque l’on n’a pas la chance d’être une reine de beauté.
Ce petit roman est un vrai bonheur de lecture : personnages attachants, situations cocasses et inattendues mais bien vues. Humour, amitié, tolérance cohabitent harmonieusement.
Sincère et touchant « Les petites reines » est un vrai plaisir à découvrir et à faire partager.
Commenter  J’apprécie         471
Je crois que je tiens là mon coup de cœur 2022. Pourtant le sujet n'était pas évident. Mais j'ai adoré dès les premières lignes.
Au collège Lycée Marie Darrieussecq de Bourg en Bresse, trois jeunes filles, Mireille, Astrid et Hakima viennent de décrocher le titre de ... boudin. Un parfait crétin a inventé trois ans auparavant cet ignoble concours qui met en lumière les jeunes filles ayant le physique le plus ingrat.
Le ton pourrait être grave, larmoyant... En fait, pas du tout. D'abord Mireille vaut son pesant de cacahuètes. Un caractère bien trempé, un sens de la répartie hors du commun, Mireille est également dotée d'un solide sens de l'humour et de l'autodérision. Mireille est tellement drôle. On ne rit pas d'elle mais avec elle. Mireille a aussi une grande force de caractère. Elle prend sous son aile les deux autres boudins. Au lieu de pleurer sur leur sort, les filles relèvent un challenge complètement fou: relier Paris à vélo et ironie du sort ... en vendant du boudin. Chacune a une bonne raison de vouloir se rendre à la capitale le jour du 14 juillet. L'idée est de gate crasher la garden party de l'Elysée. Nos trois jeunes filles se préparent donc pour ce challenge et finissent par prendre le départ.
J'ai adoré les personnages de l'histoire, le ton déjanté, l'humour décapant de Mireille. j'ai aimé voir naître l'amitié entre les filles, la solidarité. Ce défi va permettre aux filles de grandir, de s'affirmer, d'évoluer.
J'ai passé un très bon moment de lecture et j'ai regretté de le finir.
J'ai trouvé que l'auteure étant vraiment habile pour traiter de sujets importants: les réseaux sociaux, les médias, les diktats de la beauté féminine, le harcèlement...
Je vais m'empresser de découvrir d'autres titres de cette auteure.
Commenter  J’apprécie         465
Une agence matrimoniale 2.0 qui a pour but d’organiser des mariages blancs entre jeunes anglais désireux d’obtenir un passeport européen, et jeunes européens ayant des projets d’installation en Angleterre, tout cela en vue de contrer les effets du brexit…
Une idée de départ réjouissante, une belle galerie de personnages bien campés et à l’arrivée, une comédie Franco-britannique, franchement romantique, hautement politique et un brin linguistique.
Réjouissant, comme d’habitude avec Clémentine Beauvais !
Commenter  J’apprécie         460
A force de loger des intervalles de sa vie dans des Eurostars, il était fatal qu'elle y commençât un jour un de ses romans pour emmener ses personnages et ses lecteurices outre-Manche : c'est chose faite. Après Comme des images (2014), où elle soldait ses comptes d'adolescente avec un grand lycée parisien, après Les petites reines (2015), qui faisaient pédaler trois boudins et un soleil dans la campagne française, après Songe à la douceur (2016), qui nous introduisit aux amours étudiantes différées et versifiées, voici Brexit Romance.
Clémentine Beauvais, qui monte en gamme et en volume, nous fait traverser le Channel et nous livre à la jeunesse cosmopolite de Londres, celle des presque trentenaires – ça va si vite - qui se débat dans ses charmes contrastés – je parle des charmes de la capitale britannique – non sans un petit détour très piquant par l'aristocratie locale la plus comiquement réactionnaire.
Nous sommes en juillet 2017, un an après le vote en faveur du Brexit qui a plongé dans l'affliction toute cette génération, née sans frontières et livrée toute numérisée dans ses couches-culottes. A la perspective de perdre leur passeport européen, les jeunes Angliches s'affolent et dans cet affolement, Justine Dodgson, angliche elle aussi, glisse opportunément la start up Mariage Pluvieux qui doit calmer tout le monde : soit une application qui, en quelques clics, permettra aux insulaires de se marier avec des continentaux - ou tales – du moins ceux ou celles décidé·e·s à sortir avec leur parapluie et venir les rejoindre pour consommer du mariage blanc et cinq années de chaste cohabitation. Un certain nombre sont déjà sur place, ce qui devrait faciliter le matching, je veux dire : les rapprochements pertinents.
Si j'étais une blogueuse, je dirais que ce roman est un « bonbon fondant » (plutôt acidulé) ou une « petite perle » (trop grosse pour être tout à fait lisse). Si j'étais critique à Télérama, j'écrirais « jubilatoire », avec trois points d'exclamation. Dégusté entre hier et aujourd'hui, soit un aller-retour en autocar dont les quatre heures ne m'ont jamais paru aussi courtes, je fus une publicité vivante pour les éditions Sarbacane, régulièrement secoué d'une rire inextinguible. Car ce roman est certes fondant et précieux, même pour un quidam comme moi au stade de la jubilación ( « retraite » en espagnol) mais il est aussi et surtout tordant.
Clémentine Beauvais y a encore densifié sa plume et prend son lecteur au collet pour ne plus le lâcher. Plutôt que d'écrire un précis de sociologie comparée anglo-française, ce qu'elle aurait très bien pu faire, la bougresse, elle distille mille anecdotes soigneusement serties dans son récit, qui nous font saisir comme de l'intérieur la vie quotidienne au temps du Brexit, de WhatsApp et d'Instagram. Et donc, je l'ai déjà dit, font exploser périodiquement de rire son lecteur, au point que je me suis pris à conserver prudemment un léger sourire, ma lecture durant, pour éviter un claquage des zygomatiques.
La question pourtant très sérieuse du mariage et de l'amour est, on l'a compris, au coeur de cette intrigue politico-romanesque. Ce n'est pas pour rien que Jane Austen est citée en exergue, aux côtés de Theresa May. Avec ce double patronage, ça ne rigole pas. D'ailleurs Brexit Romance, sous ses airs subtilement loufoques, est, une fois admis le fait que l'existence précède l'essence, un traité essentiel de la rencontre amoureuse à l'ère des réseaux sociaux, de la messagerie instantanée, de l'extrême-doite épanouie (si, si, vous verrez) et du CDD – pardon pour ce sigle galliciste aussi déplacé qu'une Marine le Pen (inside !) dans un coquetèle de l'UKIP.
Non, en fait, je voulais dire que c'est une comédie virevoltante, énervée, stylistiquement éblouissante, où des Français « défaitistes » et néanmoins « conflictuels », à l'exemple de Pierre Kamenev, lecteur de l'Huma et pianiste blessé, mentor de Marguerite, croisent des Anglaises auxquelles la dite Marguerite, la soprano colorature de 17 ans, finira pas s'identifier, jusqu'à devenir, dans son expression, « absolument indirecte et totalement peu claire, et pourtant d'une grande précision dans son vague absolu », en bref, « tout à fait britannique », ainsi que la félicitera sa professeure à son retour à Grenoble.
Le livre de Clémentine Beauvais est un feu d'artifices de références culturelles et de jeux comparatifs sur les langues anglaise et française, qui passeront au-dessus de la tête de beaucoup d'adolescent·e·s, mal armé·e·s par les fables De La Fontaine que vient de distribuer M. Blanquer. D'ailleurs ce livre – Brexit Romance, of course - leur est-il destiné, pour que j'y aie pris tant de plaisir, moi un vieux croûton ? Quand je parlais en introduction de « montée en gamme », j'entendais qu'à mon sens Clémentine Beauvais avait écrit LE roman existentialiste de sa génération. Mais d'un existentialisme qui aurait appris à rire. J'y ai même retrouvé des traces du bookclub que Constance, ma propre fille, vient de lancer à Paris et même une des autrices qu'elle fit lire naguère à ses ami·e·s et que je dois à chaque fois qwanter pour pouvoir en orthographier correctement le nom… voilà, c'est ça, hop, copié/collé : la nigériane Chimamanda Ngozi Adichie.
Je gage que Brexit Romance va se faire une place de choix à la rentrée parmi cette génération Y. Et qu'il sera vite traduit au Royaume Uni, où notre autrice a, je crois, quelques accointances éditoriales. Le bleu pastel de sa couverture m'a irrésistiblement évoqué, je ne sais pourquoi, mon dernier High Tea chez Fortnum and Mason à Londres. Ça remonte, déjà. Je l'ai donc refermé avec un grand désir écœurant de petits fours et de scones sur des plateaux à étages, arrosés d'un thé fumé fumant bien noir.
Commenter  J’apprécie         463
Quelques critiques enthousiastes sur Babelio.... Une auteure "jeunesse" dont j'ai déjà entendu parler (en bien voire en très bien).... Pourquoi ne pas la découvrir avec ces "Facétieuses" surtout que ma bibliothèque préférée l'a ?
Bon déjà ça a commencé moyen, car oui ma bibli l'a mais personne n'arrive à mettre la main dessus.... un coup d'une magicienne quelconque ? Finalement le livre est retrouvé, il a été mis "dispo" un peu trop hâtivement : il n'est pas encore recouvert et n'a pas son équipement de protection anti vol (auquel je ne comprends rien : par un autre mystère, je sonne une fois sur deux quand je ramène des livres - et pas quand je pars avec. Est-ce à dire que les livres ne veulent pas être rendus ?).
.
Mais revenons à ce livre où la magie circule à flot ! J'inaugure donc ce livre tout beau tout neuf, et tout plein de secrets.....
Autant vous le dire je l'ai déjà conseillé à mes filles et à mon mari. Un livre officiellement classé "jeunesse" qui est merveilleusement bien écrit, qui est drôle, très drôle, voire à certains moments j'ai bien ri (c'est assez rare qu'un livre me fasse rire, alors que pleurer ça marche plutôt bien. Faudrait que je m'interroge sur mon "moi" ou alors encore une fois, une histoire de magie....).
Ici postulat de départ : les marraines la bonne fée existent, existaient et existeront. Mazette quel postulat ! Le pire, j'ai acté la chose et j'ai accompagné l'auteure dans sa quête pour savoir qui était la marraine la bonne fée incapable de protéger le Dauphin, à savoir Louis XVII, mort abandonné dans son cachot.... Avec un résumé pareil, toute personne sensée fuit tant c'est bizarre.... Et pourtant c'est excellent du début à la fin.... Je me suis amusée, j'ai adoré accompagner l'auteure qui se met en scène (pauvre Charles ! J'imagine que les hommes de son entourage doivent se demander qui a servi à l'auteure pour créer ce personnage ! chacun espérant que ce n'est pas lui).
.
Vous l'aurez compris, je me suis bien amusée et en plus c'est bien écrit, c'est l'essentiel non ? Ce livre est loufoque, drôle, isn't it ?
Par contre "littérature jeunesse" ? Vraiment ???
Commenter  J’apprécie         429
Mouais… désolée de ramener ma voix discordante dans ce concert de louanges, mais malgré toute ma bonne volonté (relâcher les codes littéraires c'est bien, reconnaître la littérature jeunesse c'est bien, l'amour c'est bien, revisiter un classique c'est bien) je n'ai franchement pas été convaincue. Et ne comprends pas du tout ce que ce livre fait dans la sélection d'un prix littéraire local (choisi par un libraire donc, dans le cadre d'un prix à destination d'un public adulte) qui l'a amené dans mes mains.
Bien sûr, il y a des points positifs, et pas seulement la forme très aérée avec parfois une phrase par page façon Safran Foer – Krauss qui fait que ça se lit très vite ! A commencer par l'envie de découvrir l'original de Pouchkine. La transposition moderne d'un roman classique est un exercice super casse-gueule, et dans le genre, l'auteure s'en sort bien. Dans le genre…
Parce qu'on reste quand même dans le registre de la littérature young adult : Les personnages sont touchants, mais façon Gavalda, mode émotion superficielle.
Il y a quelques jolis mots, les vers de mirliton c'est mignon. Mais quand je lis : « à l'apogée du duo des fleurs, Eugène se souvint des enseignements de Patrick Bruel : on peut pas mettre dix ans sur table comme on étale ses lettres au scrabble. O vérité cruelle ! » euh.. comment vous dire ? J'ai pas trouvé la rime. Je vieuconise, car je suis juste pas dans la cible.
Commenter  J’apprécie         420
Alors qu'un corps cassé apparaît sous les yeux de la narratrice, adolescente élève du lycée Henri IV, nous remontons le fil du temps à ses côtés... Une amitié qu'elle croyait solide et éternelle, des jumelles qu'elle pensait sans histoire, un amour adolescent qu'elle espérait terminé et une vidéo lancée sur les réseaux sociaux... Qui de tous ces personnages vole la vedette ? Qui de ces enfants prêts à tout pour devenir quelqu'un une fois adulte sera le plus ébranlé par une erreur de jeunesse ? Une sombre histoire d'adolescents que la vengeance aveugle...
Je suis définitivement fan de l'écriture de Clémentine Beauvais !! Elle nous emmène dans son univers, elle trace des chemins différents des autres pour nous rendre au même endroit et on se laisse faire... J'ai aimé la manière dont elle traite tout un ensemble de sujets graves et centraux dans la vie des adolescents. J'ai apprécié son sens du rythme, sa narration et l'ambiance pesante qu'elle a su poser dans son roman... Bref, je ne peux que la suivre de près !!!
Commenter  J’apprécie         424
Encore une fois les fées vous nous proposez une lecture originale qui ici peut-être considérée comme un véritable ovni !
Clémentine Beauvais est une auteure qui a de nombreuses cordes à son arc. Après s'être essayée à la littérature jeunesse, young adult ou encore à la romance, notre jeune écrivaine s'aventure dans un nouveau genre; celui de la poésie. Par sa plume qui donne vie à des vers, Clémentine va revisiter l'une des oeuvres les plus connues de Charles Baudelaire: "Une Charogne". Qui est donc ce cadavre qui gît sur le bord de la route et qui est en train de se faire dévorer par les insectes? Au fil des chapitres, Clémentine Bauvais va nous entraîner dans son imagination débordante pour redonner vie à ce corps.
Roman engagé et très poétique, cet ouvrage ne laissera pas indifférent de par sa forme et de son contenu. Je tiens à féliciter notre autrice qui sait se réinventer et qui ose s'aventurer dans des genres très variés.
Commenter  J’apprécie         410