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Critiques de Clémentine Beauvais (2325)
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Décomposée

À l'heure où la nuit se fait fraîche,

Où l'on entend les premiers sifflotements

D'oiseaux impatients de la lumière du jour,

Je me glisse dans la peau de Jeanne.



Tourmente des amours décomposés

De Charles,

Exotique muse invitant au voyage,

Tu fais naître en moi bien des curiosités.



Mais dans quel macabre dessein

Te fit poser Baudelaire

Cette charogne impudique

Qui à n'en pas douter se pare de tes traits.



Clémentine s'y est laissée tenter,

De sa prose en vers magnifique

Elle fit de la charogne,

Une belle monstrueuse.









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Les petites reines

Les "boudins", voilà le charmant petit surnom qu'attribue Malo, ado de seize ans, à Mireille, Astrid et Hakima, élèves d'un collège de Bourg-en-Bresse. Non-content de juger ces jeunes-filles solitaires, il a la bonne idée d'organiser un palmarès des "boudins" de l'établissement (et oui, certaines personnes comme Malo ont un petit pois dans la tête...). Après avoir été nommé boudin d'or deux années de suite, Mireille ne s'émeut plus de la méchanceté de ses camarades. Boudin de bronze cette année, celle-ci ne se doute pas un instant que cette histoire va l'emmener, elle et ses nouvelles amies de podium, jusqu'aux portes de l'Elysée...et à vélo s'il vous plaît ! Comment ? Pourquoi ? Avec humour, Clémentine Beauvais tord le cou aux clichés pour offrir un roman jeunesse moins léger qu'il n'en paraît. Sur l'autel des préjugés, s'élève ainsi un féminisme émergeant. Drôle et intelligent à souhait, Les petites reines est inéluctablement mon premier coup de cœur de l'année 2020 !



Un petit coup de mou ? Cette semaine de pluie ou de froid a eue raison de votre optimisme habituel ? J'ai la solution ! Et évidemment, celle-ci réside dans la lecture d'un roman, j'ai nommé Les petites reines de Clémentine Beauvais. Drôle et frais, ce livre jeunesse est un petit concentré de bonheur malgré des thèmes parfois douloureux. Et oui, comment aborder le harcèlement scolaire, la grossophobie ou encore le handicap sans plomber l'ambiance ? Et bien en dédramatisant ces thèmes à coup d'humour grâce à une histoire et des dialogues aussi savoureux que les mets préférés de nos trois petites reines !



Aux chapitres courts et fluides, se succèdent un balayage de clichés dont même Mireille, Astrid et Hakima ignoraient parfois l'existence. Sous le couvert de la garden-party qui réunit ces trois élèves, se dessine une amitié improbable, tout comme une acceptation de soi insoupçonnée. Le "food-truck" de boudins tracté par les fameux vélos, arme de défiance face aux mauvaises langues, devient le symbole non pas d'une vengeance, mais d'une revanche comme d'une amitié naissante. 



Avec ces personnages attachants et ces réparties cinglantes, Les petites reines célèbre le féminisme naissant de ces trois ados en transition. Finalement, si quelqu'un est mal dans sa peau, ne serais-ce pas celles et ceux qui les raillent ? Outre l'éveil démonstratif de Mireille, narratrice de cette histoire rocambolesque, l'auteure dresse avec subtilité un portrait familial touchant. Ainsi, la figure du beau-père moqué en début de roman devient au fil des pages plus attendrissante, celle du Soleil, alias Kader grand frère handicapé de Hakima et tuteur des trois ados, est quant à elle aussi émouvante que politique.



Vous l'aurez compris, ce livre n'est pas un simple roman pour ados, il est le porte-parole de toutes ces filles ou garçons moqués pour leur différence physique, mais pas que. Comme le dit si bien la romancière, « les petites reines, c'est le voyage initiatique de quatre personnages qui ont toutes les raisons de se plaindre, mais qui décident, à la place, d'en rire, et de partir pédaler sur 500 km. Et comme tout road-trip, ça raconte, au-delà de leurs problèmes personnels, une société, son histoire, sa culture. » 



J'invite donc tous les établissements scolaires, bibliothèques, ou encore parents, grands-parents, oncles, tantes et j'en passe, à offrir ce très beau et léger roman aux ados de votre entourage...sans omettre de le lire ! Qui sait, peut-être reconnaîtriez-vous l'ado que vous étiez et l'adulte que vous êtes devenu ? 



Si la devise de mon blog est un livre, une gourmandise (!), quelle est celle choisie pour ce très frais et hilarant roman ? Réponse sur book'n'cook... Miam.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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La pouilleuse

****

Que peut décider de faire un groupe de jeunes qui veut sécher les cours ? Que peuvent inventer des adolescents en manque d'activité ? Jusqu'où peut pousser l'ennui ?



Quand des lycéens de bonne famille, qui ne manquent de rien, qui possèdent tout ce qu'ils veulent, qui n'ont de limites que celles qu'ils se fixent, s'assemblent, cela donne une histoire terrifiante et glaçante comme ce roman !!



De Clémentine Beauvais je connais les romans, les très bons romans pourrais-je même ajouter. Je suis tombée sur ce tout petit livre, à peine 100 pages, au hasard et je l'ai lu d'une traite. Il est une fois encore très bien écrit, prenant et effrayant.

Il nous amène à nous questionner sur l'effet de groupe, sur les limites que tout un chacun se pose, le courage qu'il faut avoir pour s'opposer à des actes qui nous heurtent.



Un roman fort, percutant et intelligent...
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Si on chantait !, tome 1

Un roman en forme de cadavre exquis, les stars de la littérature jeunesse française l’ont fait ! C’est Susie Morgenstern qui a pris la plume pour nouer l’intrigue autour de l’amitié d'Ambre, qui cohabite avec une ribambelle de frères et sœurs dans un petit appartement de la tour F, et de Louis-Edmond qui se sent bien seul dans l’immense villa de ses richissimes parents. Ce premier chapitre a été envoyé à Timothée de Fombelle, qui a passé le relai à Clémentine Beauvais… et ainsi de suite jusqu’au treizième et dernier chapitre, signé Jean-Philippe Arrou-Vignod. Imaginant les rebondissements rocambolesques déclenchés dans la vie de nos deux amis lorsque la mère d’Ambre disparaît avec un individu peu recommandable. Où l’on croise, entre autres, un digne majordome anglais, une armure, une madame Irma, des palmiers, une bétaillère et une flopée de fruits et légumes !



Cela aurait pu donner quelque chose de décousu, et bien pas du tout ! La mayonnaise prend parfaitement et j’aurais été incapable de deviner qui a écrit quoi. Les chapitres rebondissent les uns sur les autres avec force péripéties, clins d’œil et running gags. Impressionnant ! L’ensemble donne un roman joyeusement loufoque qui nous a tenus en haleine de bout en bout et fait hurler de rire. Cette solide dose de bonne humeur était bienvenue dans le contexte actuel. Ce roman n’en pointe pas moins le gouffre abyssal qui sépare riches et pauvres.



Et puisqu’on en parle : les bénéfices tirés des ventes de ce livre sont intégralement reversés au Secours populaire pour favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous. Vos 7,90€ seront utilisés par l'association pour offrir des sorties culturelles à de très nombreuses familles. Faites-vous plaisir, c'est pour la bonne cause !



Pendant le confinement, vous pouvez écouter gratuitement les auteur.e.s lire chacun leur chapitre par ici (lien accessible via l'article de mon blog ci-dessous). N'hésitez pas !
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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Si on chantait !, tome 2 : Prunille Président..

La fine fleur de la littérature jeunesse fait la lumière sur les stupéfiants événements de mars 2022, lorsque Prunille, onze ans, s'est présentée à l'élection présidentielle ! Les faits sont de ceux qu’on ne résume guère – vous n’y couperez pas, cet ouvrage incontournable doit être lu par toutes et tous ! Je me bornerai à noter l’implication d’un certain nombre d’éclairs à la vanille, de conseillers patibulaires, d’une horde de pêcheurs islandais et d’une vieille légende anglaise…



Comme Si on chantait ?, ce roman a été écrit suivant une formule de cadavre exquis : c'est à Jean-Claude Mourlevat qu'il est revenu d'entremêler les fils d'intrigue, puis ses complices se sont passé le relai jusqu’au dénouement imaginé par Timothée de Fombelle. Cela fonctionne à merveille, on pourrait croire que cette histoire a coulé d’une seule et même plume. On a juste envie, plus que d'habitude, de se demander après chaque chapitre quelles directions l’histoire pourrait prendre, comment l’auteur.ice suivant.e va se dépêtrer de certaines situations. Et c’est franchement réjouissant de se laisser surprendre par les péripéties qui naissent de leur imagination, les running gags et fils rouges tissés d’un chapitre à l’autre, la façon dont certain.e.s rebondissent sur un détail apparemment insignifiant glissé plusieurs dizaines de pages plus tôt. Chapeau !



Mon moussaillon et moi n’avons fait qu’une bouchée, à voix haute, de ce roman amusant, haletant et plein d’optimisme. Stéphane Michaka a raison d’écrire (chapitre 6) que « le travail de l’historien finit où commence celui de l’imagination ». Ce roman parle mieux qu’un ouvrage didactique de la politique et de la démocratie. Sur un mode joyeusement loufoque, il nous parle de ce que la vie politique peut avoir d’abscons, de centralisé et d’exclusif, du rôle des promesses électorales et de la communication politique, des protocoles et des conseillers, mais aussi de la solitude et de l’impopularité des gouvernants. Mais surtout, il pose LA question qui intéresse les jeunes lecteur.ice.s : pourquoi n’auraient-ils pas leur mot à dire ?



Une lecture jubilatoire à lire et à donner à lire sans hésiter. Et comme jamais deux sans trois : croisons les doigts pour que l’expérience soit reconduite très bientôt !
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Les petites reines

Même si on les traite de "boudins", si elles sont reconnues comme telles en raison d'un stupide concours, Mireille, Astrid et Hakima font face. Elles ne se connaissent pas mais elles vont vite se lier d'amitié et s'épauler. De tempérament et de caractères différents, elles ont toutes trois des façons de réagir : humour, retrait, larmes... Mais elles vont s'unir autour d'un projet commun, qui les mettra sous le feu de la rampe et les faire grandir...

J'ai passé un très agréable moment au milieu de ce petit groupe de filles et j'aurais bien aimé me joindre à elles. Rempli d'humour, de tendresse, et de grandes vérités, ce roman nous plonge dans les difficultés adolescentes, les rancœurs et les méchancetés que ces petits êtres sont capables de véhiculer et de se lancer à la figure. Mais cette histoire renforce aussi l'idée qu'ensemble on est plus fort, ensemble on peut se dépasser et qu'ensemble on peut oublier cette affreuse domination de l'apparence... Clémentine Beauvais est douée, un conseil : suivez-là !!!
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Brexit romance

Une très belle lecture.

J'ai découvert la plume de l'auteure avec Les petites reines. Ici encore elle aborde un sujet délicat de manière humoristique. Qui n'a pas entendu parler du Brexit? Clémentine va aborder le sujet politique mais à contre courant. Je vous avouerais que je m'attendais à une romance pure et dure entre une petite française ingénue et un lord anglais. Et je me retrouve avec une entreprise familiale de Justine et Matt qui font des mariages arrangés entre british et français pour obtenir le passeport européens.

J'ai beaucoup rigolé avec cette trame de fond. Une bande de jeunes anglais qui se révoltent contre le Brexit. Et leur révolte crée des mariages arrangés surtout sans amour entre personnes consentantes. Cette petite entreprise familiale va générer des scènes rocambolesques, des quiproquos à foison et surtout inattendus, des répliques rigolotes….Des personnages hauts en couleur : Pierre et son drôle de comportement taciturne, Marguerite la grande rêveuse et amoureuse de la littérature classique anglaise Justine la révolutionnaire bobo, Matt le futur marié indécis, Cosmo le lord hyper actif et n'oublions pas Rachel la croqueuse d'hommes.

Clémentine Beauvais nous propose une histoire de groupe atypique révolutionnaire qui croient en leurs idéaux. On attend sagement de savoir si une possible romance peut débuter. On attend de découvrir si ces jeunes vont enfin se réveiller.

J'ai passé un super moment de lecture. J'adore la fraicheur que dégage les romans de Clémentine Beauvais. J'aime sa fougue, sa spontanéité. Un réel plaisir à la lire.
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Les petites reines

Le roman de Clémentine Beauvais paru chez Sarbacane a été élu meilleur roman jeunesse à sa sortie, et c'est totalement mérité !

Si l'expression "tomber en amitié" existait, je dirais que je suis tombée en amitié de ces trois irrésistibles petites reines en écoutant la version audio du roman disponible chez Audiolib. Celle-ci est assurée par Rachel Arditi - que l'on retrouve d'ailleurs en alternance dans cette adaptation -, je dirais même, superbement bien assurée, car sa façon de lire et de donner voix aux personnages est à mourir de rire.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les petites reines

Partant d'un sujet difficile et malheureusement banalisé dans les écoles( les moqueries sur le physique et le harcèlement qui suit souvent ), l'auteur arrive à en parler avec humour et finesse. Une bonne partie du livre repose sur la narratrice, Mireille,15 ans et demi et une personnalité flamboyante ! Elle a une répartie incroyable et une vision positive de la vie ,on a envie de la suivre parce qu'elle semble tout transcender . Avec les deux autres filles élues "boudins de l'année " sur facebook, elle décide de partir à Paris rencontrer son père biologique....à vélo ! Sachant qu'elle habite à Bourg-en-Bresse. Et hop,ni une ni deux, les trois filles montent une expédition et les voilà parties sur les routes avec le grand frère de l'une d'entre-elles pour les protéger car elles sont mineures.

J'ai adoré leur road-trip et les rencontres sur le trajet, ça donne vraiment envie de faire pareil .J'ai aussi aimé le fait que le livre n'est pas donneur de leçon, qu'il n'y a pas de vengeance exercée envers celui qui a crée le concours de "boudin de l'année' . C'est vraiment un livre à mettre entre les mains d'adolescents, pour voir la vie autrement !

Un petit coup de cœur pour moi .
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Les petites reines

Et bien non, je n'ai pas passé les dernières années sur une exoplanète ou sur une île déserte… À vrai dire, je ne sais pas comment j'ai fait mon compte. D'une manière ou d'une autre, j'ai réussi à passer à côté de ce roman dont tout le monde a déjà entendu parler. Heureusement qu'il y a ma maman à qui j'avais fait découvrir Brexit Romance l'année dernière et qui a eu la merveilleuse idée de lire, puis de me passer Les petites reines ! Alors certes, j'arrive un peu après la bataille et je ne vous cache pas que j'ai un peu hésité à publier une chronique en voyant qu'il y en avait déjà 447 rien que sur Babelio… Mais il serait dommage de se priver de partager avec d'autres le plaisir d'une lecture aussi savoureuse, non ? J'apporte donc ici ma petite goutte d'eau au moulin !



Quel personnage que celui de Mireille ! Son physique ingrat n'a d'égal que son regard acéré sur autrui, son sens de l'humour et sa répartie à toute épreuve – mais aussi sa sympathique capacité à s'enthousiasmer pour les spécialités culinaires et fromagères locales. D'une lucidité radicale, elle n'attend pas grand-chose de ses semblables et, d'une certaine manière ne peut qu'être agréablement surprise…



« Ça y est, les résultats sont tombés sur Facebook : je suis Boudin de Bronze. Perplexité. Après deux ans à être élue Boudin d'Or, moi qui me croyais indéboulonnable, j'avais tort. »



Par un extraordinaire concours de circonstances, la destinée des trois lauréates de l'infâme concours de boudin converge vers un point modal : la garden-party organisée à l'Élysée le 14 juillet. Qu'à cela ne tienne, elles y seront ! Quitte à s'y rendre à vélo et à vendre… du boudin pour financer le voyage.



J'ai passé un moment délicieux avec ce road-trip farfelu, ponctué de dialogues et de situations irrésistibles. Ce roman se lit d'un trait. Cela fait un bien fou de voir Mireille et ses acolytes tourner en dérision les stéréotypes de genre, les journalistes sans scrupules et les réseaux sociaux qui font le buzz avec tout ce qui est bon à prendre. J'ai ri, parfois jaune, souvent à gorge déployée. L'histoire est d'autant plus touchante que les émotions sont tout en retenue ; le ton exubérant ne change rien à la profondeur du propos sur le rapport au corps, la différence, la filiation, le féminisme et la valeur de l'amitié. Une lecture libératrice, savoureuse (je pèse mes mots) qui vous donne envie d'enfourcher votre vélo et de laisser opérer la magie !
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Âge tendre

Comme j'avais adoré Les petites reines et Songe à la douceur de la même autrice, je me suis jetée sur ce livre lors de sa parution, bien que je l'ai lu quelques temps plus tard.



Ce nouveau roman se passe en France, dans un futur que j'imagine proche du notre, où la Présidente a mis en place un service civique obligatoire pour chaque élève entre sa troisième et sa seconde. Valentin a donc posé ses voeux mais il va être envoyé dans un endroit qui ne correspond pas du tout à ses attentes... Ainsi, il va se retrouver dans un centre pour personnes âgées atteintes d'Alzheimer conçu pour ressembler à un village français des années 60.



Ce livre est présenté comme étant le rapport de service civique de Valentin, qui originellement devait faire trente pages maximum mais, comme il dit : "Longueur : 378 pages. (J'ai dépassé.)". C'est ainsi que nous allons suivre sa rencontre avec les résident·e·s de ce centre tout particulier qui me paraissait adorable mais qui m'a également fait m'interroger. En effet, je me suis questionnée tout le long de ma lecture sur la pertinence de créer des lieux tels que celui-ci pour les personnes atteintes d'Azheilmer, en leur faisant croire qu'elles sont à une autre époque, celle de leur jeunesse.



La mise en page du roman est assez surprenante : une circulaire du Ministère de l'Éducation Nationale ouvre l'histoire, puis les consignes de ce même ministère sur les dossiers à rédiger lorsque les élèves font leur SCO (Service Civique Obligatoire), et, enfin, les plus de 370 pages du fameux dossier de Valentin. Nous voyions tout à travers son regard : nous le voyions évoluer, apprendre petit à petit à aimer être dans ce centre au point d'y passer beaucoup de temps, réfléchir sur pleins de choses... Bref, dix mois durant lesquels cet adolescent aura grandi et changé !



C'était une formidable lecture, tout à fait plaisante, avec de nombreux passages amusants mais qui comportait des moments touchants et émouvants. Avec Clémentine Beauvais, je ris, je souris, je suis émue aux larmes... J'aime énormément ce que fait cette autrice et ce livre était un vrai régal !
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Songe à la douceur

Ce livre me laisse une impression décalée. Je ne veux pas dire « mitigée » – ce qui voudrait dire, en réalité, que je n’ai pas aimé – ; ce n’est pas non plus un coup de foudre. Non, en fait, après avoir refermé ce livre je suis partagé entre différents sentiments.



D’abord, et c’est quand même l’essentiel, c’est un livre très agréable à lire. La forme, partiellement en vers, ne manquait pas de me faire un petit peu peur, mais c’est extrêmement bien fait, donnant un résultat très fluide. Je suis un peu moins fan des interventions de la narratrice, qui, dans les moments de transition, nous prend par la main comme si nous n’étions pas capables de comprendre seul pourquoi on fait un flash-back ici, une digression là… mais ça passe encore bien.



Sur le fond de l’histoire, je suis, là encore, entre deux eaux. L’histoire est à la fois très simple, et en même temps elle montre bien comment il est facile de ne pas se comprendre entre deux êtres. Ce n’est pas révolutionnaire, mais ce livre nous rappelle comment chacun de nous est pris dans des « jeux de rôle » sociaux, comment nous essayons en permanence de jongler avec des conventions, des normes, des habitudes qui sont autant de carcans… et qui risquent, en faussant les messages, de nous emmener dans le mur. Pourtant, en même temps – et sans vous révéler la fin, ce serait spoiler -, j’attendais une autre conclusion…



Et, finalement, ce que je trouve le plus intéressant, dans cette histoire et dans la façon de la raconter, c’est qu’elle souligne, pour moi, toute la complexité de ce sentiment sur lequel nous jouons une grosse part de notre vie : l’amour. Pourquoi ? Parce que, pour nous raconter cette histoire, en fait, Clémentine Beauvais nous raconte la version de chacun des protagonistes. Et qu’elles sont différentes, parfois même divergentes. Autrement dit, ce qui semble être une même histoire partagée est en fait la tentative de faire tenir ensemble deux histoires vécues individuellement… Et c’est bien toute la difficulté de l’affaire, non ?



Pour le dire autrement, il y a en général une forte tension entre deux personnes qui s’aiment : si on passe tout le temps à se regarder, on ne regarde plus devant soi, et on risque fort de se prendre les pieds dans le tapis. Mais si les deux regardent devant eux – certains affirment haut et fort que, pour réussir en amour, il faut savoir regarder dans la même direction -, ils ne se voient plus, et peuvent du coup s’éloigner. Je ne sais pas si je suis compréhensible…



En tout cas, c’est un peu ainsi que j’ai lu ce livre. Lors de la première rencontre, Tatiana regarde Eugène, qui regarde devant lui – avec lassitude -. Lors de la seconde rencontre, Tatiana regarde devant elle, vers cette vie qu’elle est en train de se construire, pendant qu’Eugène regarde Tatiana… Et du coup, personne – pas même la narratrice – ne peut nous dire s’ils parviendront réellement et durablement à regarder ensemble dans une même direction…
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Woman World

J'étais impatiente de découvrir ce roman graphique, dont l'intrigue me tentait énormément : Petit à petit, les hommes disparaissent de la surface de la Terre, sans que les scientifiques en comprennent la raison, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des femmes... Elles vont alors s'organiser entre elles et construire une nouvelle société.



Un pitch original qui permet d'aborder de nombreux sujets comme le féminisme ou la transidentité. Je craignais que ce dernier point soit oublié ou - pire - catastrophique, mais il me semble avoir été traité avec intelligente, bien que je ne puisse pas réellement juger, n'étant pas moi-même une personne transgenre.



Je m'attendais plutôt à une seule et même histoire, mais il s'agit plutôt d'une suite de gags. L'humour de l'autrice m'a plu et j'ai ri à de nombreuses reprises face aux situations absurdes ou aux remarques bien senties lancées par les protagonistes.



Un monde sans hommes, qu'est-ce que cela donnerait... C'est la question que nous nous posons indéniablement en lisant cet ouvrage, que j'ai pour ma part beaucoup aimé, sans pour autant que ce soit un coup de cœur. C'était une lecture rafraîchissante et amusante !
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Les Facétieuses

« Je viens de lire des choses au sujet de Louis XVII, le Dauphin, qui est mort. […] En lisant ça, on se dit : le pauvre petit Louis XVII, le pauvre petit ! Les fées ne se sont pas penchées sur son berceau. […] Mais j'y pense… C'était qui, justement, la marraine la bonne fée du prince Louis XVII ? C'était qui, cette incompétente, qui a échoué à le sauver, qui l'a laissé mourir comme ça, sans lui apporter le moindre réconfort ? »



Au hasard d’un étrange rendez-vous professionnel, Clémentine Beauvais se voit confier l’écriture d’un texte sur la mort du fils de Marie-Antoinette et de Louis XVI, survenue dans des conditions sordides. Pleine de compassion envers le petit prince et de curiosité pour l’infâme marraine la bonne fée dont personne ne connaît l’identité – parce que déjà, personne ne connaît les marraines la bonne fée –, elle va se lancer à corps perdu dans la recherche de cette dernière. Pas pour l’opportunité professionnelle que cela peut représenter, mais plutôt que parce que tout savoir sur cette marraine la bonne fée devient peu à peu une obsession. Cela peut se comprendre parce que le côté merveilleux de cette histoire lui permet d’oublier son quotidien devenu plutôt désenchanté en peu de temps : licenciée de l’université britannique qui l’employait, Clémentine a dû revenir s’installer dans son petit studio parisien qui va être vendu, Charles, l’homme qu’elle poursuit de ses assiduités, la fuit en lui tenant des propos incompréhensibles (irrésistibles moments de drôlerie !), et elle n’arrive pas à avancer dans le roman de fantasy qu’elle aurait dû remettre à son éditeur il y a déjà cela quelques mois… Et si… cette enquête sur les marraines la bonne fée devenait le sujet de son prochain roman ?



Clémentine Beauvais se met donc en scène dans son nouvel ouvrage, pour une vraie-fausse chronique de ses recherches sur ces étranges – mais véridiques ! – demoiselles issues de la noblesse, et qui, à l’issue de leurs études au château de Fazencieux, un Poudlard avant l’heure, gagnaient leur vie en protégeant des jeunes nobles pour leur assurer survie et bonne fortune. Plus Clémentine avance dans son enquête, aidée par Zacharie, un doctorant qui a choisi les marraines la bonne fée pour sujet de sa thèse et tente de démontrer que celles-ci étaient des icônes queer avant l’heure, et plus cette histoire devient rocambolesque et teinte de magie son quotidien. Trouvera-t-elle l’identité de la marraine la bonne fée de Louis XVII ? Réussira-t-elle à aller au bout de son texte et en faire un livre « qui vend du rêve », comme le souhaite son éditeur ?



« Les facétieuses » porte bien son nom, car Clémentine Beauvais a réussi un roman pétillant, original, et très drôle – moi qui suis plutôt difficile à faire rire, j’ai rigolé à plusieurs passages ! – alors qu’il s’agit de littérature jeune adulte, dont je ne suis pas spontanément une fana, bien que je sois en train de doucement changer d’avis. En effet, j’apprécie de lire un roman comme celui-ci, qui s’annonce léger en apparence, mais qui pourtant m’apprend des choses sur des éléments historiques comme les marraines la bonne fée, ou sociologiques comme les explications sur la reproduction sociale de Bourdieu. Le style de Clémentine Beauvais est direct, plein d’humour, et met en avant positivement (ce qui n’est pas foncièrement facile à faire) le personnage de fille un peu paumée, un peu looseuse, mais bourrée de second degré, qu’elle dresse de son avatar de papier. Bref, j’ai passé un excellent moment, et si vous voulez mettre des paillettes dans votre vie sans avoir Kevin sur votre dos, « Les facétieuses » feront brillamment l’affaire.
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Songe à la douceur

A supposer Tatiana, une jeune femme fraichement entrée dans l’âge de la puberté, et Eugène, jeune homme plus âgé, presque adulte, il suffirait de passer une fois dans le jardin de la fille, en plein été, pour croiser la plus fâcheuse maladie que la terre ait portée, l’amour, ce même amour qui est né dans les yeux pétillants et plein de tendresse de Tatiana, ce même amour qui hélas n’est pas le bienvenue dans la salle fermée des sentiments du garçon, qui se refuse à livrer à l’amour les clés de son cœur, refermant pour toujours les fenêtres de ses yeux à la colombe Tatiana, nichée au creux des tourbillons sentimentaux.



A supposer le cœur blessé, meurtri de Tatiana, noyé dans un torrent de peines et de pleurs, lui qui n’a jamais connu ce désastre, celui de l’amour qui n’est pas partagé, ô tristesses de l’amour, vous qui surmontez tous les êtres pour viser les plus faibles, vous qui n’avez jamais eu l’impression d’être vidé de votre corps, vous qui semblez toujours vous mouvoir avec facilité, plus facilement encore que le miracle de l’amour, semblable à Cupidon qui viendrait avec son arc soigner la plus vile des maladies : être invisible aux yeux de sa passion triste.



A supposer encore Tatiana, abîmée, meurtrie par les coups acérés du miracle de l’amour, ô toi si beau mais si cruel, plus jamais je l’espère te retrouver en cette femme, ô toi qui vient vider ses chaires de la vie, son sang garance ne circule plus dans son corps amoindri, lui si vivant, si grand, si fort, elle qui rêvait d’un garçon si pur, ô toi miracle de l’amour, tu ne serais plus de ce monde si tu pouvais exister, tu serais chassé de cette terre si tu devais être jugé, ô toi pourvoyeur de tant de maladies, ô toi qui resterait pourrir comme tous les corps que tu laisses mourir.



A supposer Tatiana réparée, quelques années plus tard, travaillant sans relâche à la réalisation de sa vie, de nouveau son corps est rempli, son cœur vidé des souvenirs d’Eugène, mais ô toi miracle de l’amour, tu te ne laisses pas chasser facilement, tu restes dans les esprits comme un parasite qui traîne dans un cortex, tapis dans l’ombre, tu es une vilaine maladie qui attend le meilleur moment pour ressurgir et faire ployer les genoux de tes servants, ô toi amour, vilaine créature, corruptrice des esprits, toi qui ne laisse pas de place aux autres sentiments.



A supposer Eugène, lui vaillant et fier garçon, croisant par hasard Tatiana dans l’antre du métro, lui qui a en tête son image, sa lettre fleurie de sentiments, lui qui ne savait pas jadis, qu’au fond, il était déjà touché par la maladie de l’amour, il le sait maintenant, Tatiana, si tu pouvais entendre les voix, elles hurlent dans l’esprit du fier Eugène ton prénom, son esprit est embourbé dans les dédales des émotions, de la tendresse, de l’oisivité, il s’imagine flânant avec toi, il s’imagine connaître les coins les plus secrets de ton corps, ses courbes, ses formes.



A supposer Tatiana croisant Eugène à la sortie du métro, touchée comme elle l’avait été lors de leur première rencontre, elle qui avait tant eu du mal à se défaire de ses souvenirs, et là maintenant, elle se retrouve frappée par la maladie comme au premier jour, ô amour, tu n’épargnes personne, pourquoi reviens-tu alors que tout allait pour le mieux, ne peux-tu pas rester dans ton coin, là où tu ne poses aucun problème, pourquoi viens-tu, pourquoi existes-tu, parle nous maintenant amour, nous pouvons t’écouter, toi qui a tant fait souffrir les corps des malheureux.



A supposer que toi l’amour, tu ne puisses enfin plus exister, pourquoi crois-tu que l’on te tolère encore, nous imaginons toujours pouvoir vivre avec toi, mais toi, si vite tu nous ennuies, toi et tes sauts d’humeur, tu aimes, tu détestes, tu rigoles, tu pleures, regarde nous t’attendre lorsque tu dérailles, tu vis lorsque nos corps entrent en fusion, tu soupires lorsque nos voix deviennent éruption, ô toi amour, si puissant que tu es, nous cherchons l’antidote à ton poison la maladie, nous cherchons tes frères et tes sœurs, ceux et celles qui illuminent nos vies, ô toi vaillant amour, nous souhaitons secrètement ta venue, nous travaillons à te garder et à te chérir, mais toi, désastre de l’amour, tu ne rends pas la vie plus facile, que tu es beau mais que tu es violent, ô toi amour…
Lien : https://lethesaurex.wordpres..
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Brexit romance

C'est la faute au Brexit si un jour Justine, une jeune londonienne, décide de créer "Brexit Romance" une start-up destinée à organiser des mariages blancs entre Français et Anglais en vue de l'obtention d'un précieuse sésame : le passeport européen.



Léger, charmant, résolument moderne, oui !

Mais pas que...

Clémentine Beauvais connaît aussi bien la France, son pays natal que la Grande-Bretagne, son pays d'adoption et c'est avec douceur et humour teinté d'un sarcasme bienveillant qu'elle nous fait part des petits défauts inhérents à chacune des nationalités.

Les personnages peints dans ce roman sont parfois imbuvables, souvent adorables, d'autre fois carrément irrecevables ... et se trouvent entraînés dans une histoire complètement déjantée au plus grand plaisir du lecteur.

Clémentine Beauvais épingle avec brio les petits travers de notre société actuelle, manie avec délice les subtilités de la traduction franco-anglaise et n'oublie pas au passage de délivrer à ses jeunes (et moins jeunes) lecteurs un véritable message de tolérance et d'ouverture d'esprit.

A lire, bien sûr !
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Songe à la douceur

Tatiana et Eugène se sont croisés le temps d’un été. Elle avait 14 ans, il en avait 17, elle était amoureuse et lui ne l’était pas.

Nous assistons à leurs retrouvailles dix ans plus tard…



J’ai tardé à le lire ce « Songe à la douceur ».

Parce que souvent les livres qui déclenchent de tels concerts de louanges m’évoquent à peine un petit pouet-pouet. C’est l’effet bien connu du « Trop d’attentes ».

Pour une fois je n’aurais pas du me méfier. Le livre a été à la hauteur de sa réputation, voire un peu plus. J’ai tout aimé: la forme comme le fond, la créativité débridée de la mise en page, le choix de cette « voix off » qui nous commente l’action, l’inventivité, le ton irrévérencieux, le mélange de modernité et de préciosité, de lyrisme et de prosaïsme.

Un livre avec une vraie personnalité, de ceux dont on se souvient.

Un bonheur de lecteur….

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Comme des images

Je découvre les éditions Sarbacane avec la lecture de ce roman pour ados... et je les en remercie beaucoup ainsi que Masse Critique.



De très nombreuses critiques ont déjà été rédigées... je "m' autorise"... à ne pas narrer une nouvelle fois en détail l'histoire...ou l'incident déclencheur de cette fiction, qui a l'extrême mérite d 'évoquer de nombreux sujets , dont il nécessaire de débattre, d'échanger avec les adolescents: Les dangers d'Internet, des réseaux sociaux, la prise de conscience du droit de chaque individu à son image et à son intégrité, l'Amitié et ses trahisons, le suicide, les premières histoires d'amour, les garçons... (puisque nos protagonistes sont des filles), la fugacité des choses, rendues encore plus volatiles par les réseaux sociaux...



Une diffusion d'une vidéo intrusive et dégradante par un petit ami abandonné... pour se venger... va faire être l'évènement au demeurant explosif d'une longue journée dans le célèbre et prestigieux Lycée Henri IV...qui va finalement se régler bizarrement ,assez facilement, mais fera "boule neige" pour s'interroger sur son quotidien de lycéen, ses vrais amis, son avenir professionnel mais aussi celui plus personnel, en tant que futur adulte, etc.



Un style intéressant, vivant, coloré, à la fois poétique, cru, "branché"... En dépit de cela, j'ai eu du mal... Ce qui doit être finalement un compliment, car cette fiction s'adresse aux adolescents.



Des thématiques annexes se greffent à l'intrigue: les difficultés et les désarrois des jeunes actuels, la difficile construction de soi dans un monde de la compétivité, en crise, trouver son identité, sa place...( complication apportée ici, par la gemellité, l'histoire du binôme, Iseut et Léopoldine...)



J'aurais aimé le faire lire aux ados de mon lycée, mais le temps a manqué; l'arrivée de ce livre a coïncidé avec la période des révisions et des examens...Par contre ce texte , comme chaque fois que je le peux, va poursuivre "son bonhomme de chemin"...Je vais en faire don au CDI du lycée, et sera intégré au fonds...pour la prochaîne année scolaire, et il parlera sûrement à un grand nombre d'ados.



Avant d'ajouter une note plus pragmatique... je voudrais exprimer un ressenti; sous un ton faussement léger, il y a une vraie difficulté de vivre des adolescents qui est finement exprimé par l'auteure, et je retranscris cette seule phrase qui en dit plus que tout, en dehors de ces enfants de bourgeois, parfois capricieux et superficiels, etc. ce cadre très priviligié de ce lycée prestigieux :



"Et alors je partirai quelque part toute seule, ou avec Annabelle si elle veut, un baluchon sur l'épaule et des souvenirs de prison plein la tête; pauvre, pauvre évadée d'une abbaye de pierres friables. Je me ferai pleurer comme si j'étais à plaindre; je prétendrai avoir été très malheureuse. Je me plaindrai jusqu'à ce que je trouve la grande porte verte qui me fera passer du lycée à la rue, et de l'image au réel; et ensuite je fabriquerai quelque chose de plus beau, de plus logique, dans ce grand monde de macadam" (p.204)



N.B: une fiction précieuse pour les ados, mais aussi pour les enseignants et les prof-documentalistes, car en plus de la diversité des préoccupations et questionnements abordés,une présentation vivante présente des éléments annexes, qui peuvent aussi aider sur d'autres sujets pratiques, reliés au lycée et aux nouveaux moyens de communiquer:



1.Un règlement intérieur du lycée pour un "bon usage de l'outil informatique", les mises en garde

2. Un projet d'établissement ainsi qu'un bref historique du Lycée Henri IV

3. Des présentations d'écrans de commentaires sur facebook, Youtube, de messagerie personnelle, etc.
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Brexit romance

Eh bien, Brexit Romance a été une lecture atypique ! Je découvre Clémentine Beauvais avec ce roman (Songe à la douceur étant néanmoins dans ma wish-list) et je dois avouer que j’ai été surprise par le style littéraire de l’auteure, alternant expressions recherchées et langage moderne, mais aussi phrases en français et en anglais ! Malgré tout, j’ai poursuivi ma lecture, guidée par la curiosité et j’ai bien fait, car cette comédie romantique m’a fait passer un agréable moment.



Dans cette histoire pleine d’humour, nous suivons deux français, Marguerite Fiorel, jeune soliste virtuose du haut de ses 17 ans et son professeur, Pierre Kamenev, sérieux, ténébreux (une sorte de Mr Darcy moderne) qui vont se retrouver mêlés à une drôle d’entreprise créée par une anglaise, Justine Dodgson : Brexit Romance, dont le but est d’organiser de faux mariages entre anglais et français pour s’opposer au Brexit et permettre aux deux partis de voyager à travers l’Europe grâce à un passeport européen. Nous croiserons également la route d’un certain Cosmo Carraway, lord, issu d’une famille d’extrême-droite ; mais aussi Matt, frère jumeau de Justine ; Cannelle, jeune française venue tenter l’aventure « Brexit Romance » ou encore Rachel, avocate américaine.



Les personnages ont bon nombre de défauts, mais c’est aussi ce qui les rend plus attachants ! J’ai particulièrement apprécié Kamenev et Justine, nouveaux Darcy et Elizabeth, dont l’alchimie est évidente dès les premières pages et qui ont été, pour moi, les points forts du roman. Les autres personnages m’ont moins marquée : Marguerite est trop influençable, Cosmo trop cachotier, Rachel trop superficielle. Néanmoins, leur présence est essentielle et apporte son lot de rebondissements à l’intrigue.



Brexit Romance, comme l’indique son nom est donc une comédie romantique, mais aussi un témoignage de l’ère post-Brexit, des conditions de vie au Royaume-Uni (en particulier pour les classes modestes) et de la précarité des jeunes, tout cela étant décrit du point de vue français. Nous ne pouvons que nous attacher à ces jeunes adultes qui veulent, chacun à sa façon, rendre le monde meilleur.



A lire !



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Les petites reines

Les romans 'bonbons acidulés', c'est bon... ou ça fait grincer des dents.

Les mélanges de genres, j'ai du mal, ça demande paradoxalement beaucoup de subtilité - sucre, graisse, poivre, sel, sable... par pincées, pas par louches.

Ici, on avance avec des gros sabots - des gros pneus, puisqu'il s'agit d'un road-trip à bicyclette.



L'auteur entend dénoncer avec humour les dégâts :

- du regard pas cool sur les "gens différents" (étrangers, handicapés, gros, moches...)

- du harcèlement moral

- des réseaux sociaux

- du diktat de la beauté et de la minceur

- et même de la guerre

- et puis aussi des hommes qui abandonnent une femme enceinte.

C'est louable mais ça fait beaucoup. Surtout que Mireille, notre narratrice de quinze ans et demi, va pulvériser tout ça avec brio, générosité, un sacré coup de pédale, beaucoup de panache et un solide sens de l'autodérision, etc.



J'ai trouvé l'ensemble lourd et long, malgré quelques traits drôles et bien vus. Le 'tout le monde il est beau, il est gentil'* de la fin, déjà pressenti dans la dernière ligne droite du périple, m'a achevée...



Ce roman a été élu « meilleur livre jeunesse 2015 » par le magazine Lire. Quels étaient les autres en lice ? Qui vote ? Cette revue est-elle indépendante ? (non, bien sûr que non, elle est pleine de pubs)...



* même un ministre, un président ? allons, allons ! le livre est paru un 1e avril, mais quand même...



PS : la majorité des autres lecteurs sont beaucoup plus enthousiastes (4.24/5 de moyenne sur Babelio)
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