Daniel Lagache (1903-1972) est un psychiatre et psychanalyste français.
Daniel Lagache est admis à l’École normale supérieure en 1924, en même temps que Raymond Aron, Paul Nizan et Jean-Paul Sartre. Il est reçu troisième à l’agrégation de philosophie en 1928[1]. Intéressé par la psychopathologie, il commence, sur les conseils de son maître Georges Dumas, des études de médecine puis de psychiatrie et devient chef de clinique auprès de Henri Claude.
Nommé maître de conférences en psychologie à l’université de Strasbourg en 1937, il succède à Paul Guillaume dans la chaire de psychologie de la Sorbonne en 1947, puis à Georges Poyer dans celle de psychologie pathologique en 1955. Il a constitué en 1952 le Laboratoire de psychologie sociale. Il participe avec Jacques Lacan à la fondation de la Société française de psychanalyse en 1953 et, dix ans plus tard, à celle de l'Association psychanalytique de France, dont il est le premier président.
Dans son enseignement, Lagache aborde les différents domaines de la psychologie, s’y montrant constamment soucieux de synthèse, dans l’esprit de sa remarquable leçon inaugurale sur L’Unité de la psychologie : psychologie expérimentale et psychologie clinique (1949). Mais son œuvre est essentiellement psychopathologique. D’abord d’inspiration phénoménologique, elle utilise largement les conceptions de Karl Jaspers, en particulier dans Les Hallucinations verbales et la parole (thèse de médecine, 1934) et dans La Jalousie amoureuse (thèse de lettres, 2 vol., 1947).
Après avoir fait une psychanalyse didactique avec Rudolph Loewenstein, Lagache oriente sa recherche dans une perspective freudienne et devient, à ce titre, une des personnalités les plus marquantes du mouvement psychanalytique français. Son petit ouvrage La Psychanalyse (1955) est « un modèle d’exactitude dans les notions et un exemple d’ouverture quant à la diversité des champs d’application » (Didier Anzieu).
Des mécanismes de défense du Moi, il convient de distinguer les mécanismes de dégagement du Moi, d’une toute autre valeur adaptative, dont l’efficacité a pour condition la levée de la défense ; exemple, le travail de détachement d’un être aimé dans le deuil.