6e édition des Journées nationales des diasporas africaines
Que ton coeur se souvienne : dans la maison du courage, il y a plus de larmes que dans les refuges de lâcheté. Et toute la patience de la pierre au coeur de laquelle une source creuse sa sortie.
Écrire aussi est un jeu de patience, où l'on retient tout ce qui reste à dire et qu'on ne doit pas précipiter.
Un homme tombe toujours avec son ombre. Toutes les ombres ont la même couleur de peau.
Et dans ta chute comme au moment de la mort, ton corps de plaisir et ton corps de souffrance tournent et virent ensemble, faisant éclater de grands soleils dans ton coeur battu. C'est ainsi que meurent les colibris, coeurs foufous qui éclatent d'une émotion trop grande pour leur petit corps. Et les hommes, qui n'ont jamais osé s'envoler n'ont plus qu'à courber la tête pour ramasser les débris d'étoiles filées.
AILES
ICARE DÉVOLU
À tout poète
nourricier des réserves d’élans
sept fois merci
pour oser t’avancer sans déplacer le monde
et combattre les murailles avec des graffitis
exposer ta présence
entre l’enclume et les maîtres du marteau
pour songer à ta dette envers toute solitude
pour apprendre à la chair à démasquer sa peau
pour éclairer les soleils blessés
et nourrir de ta nuit l’intérieur de l’avenir
sept fois merci
poète
horizon vertical
p.11
AILES
CONJUGAISON
à Régis
Le verbe Avoir
n’a pas d’venir
passé décomposé
imparfait possessif
le verbe Faire
est sans passé
futur simple
au présent donné
et le verbe Être
bien conjugué
c’est l’avenir
à faire passer
p.23
AILES
CHANSON
Un seul grand mot peut noircir la page blanche :
la mer
le mur
le désert
le grand amour
un petit mot peut la remplir :
le sable
le graffiti
l’oasis
le oui d’amour
un dernier peut la froisser :
larme
clôture
mirage
trois maux d’amour
un mot léger peut l’envoler :
l’écume
la brèche
la noria
les feuilles mortes
p.16
Les poètes se méfient des élans de la musique nue : alors ils l'habillent de paroles comme des amants jaloux.
Je voulais être SOLEIL.
J'ai joué avec les mots.
J'ai trouvé L'ISOLÉ.