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Citations de Daphné Du Maurier (1122)


Il faisait un froid mordant, et le sol avait l'aspect dur et sombre du gel. Non pas la gelée blanche qui luit au soleil du matin, mais la gelée noire qu'apporte le vent d'est. La mer montante, furieuse à présent, fouettée d'écume et soulevée par les vagues, se brisait violemment dans la baie. Il n'y avait plus trace d'oiseaux. Pas un passereau pépiant sur la haie, à la barrière du jardin, pas une fauvette matinale, pas un merle picorant l'herbe à la recherche de vers. L'on n'entendait point d'autre bruit que le vent d'est et la mer.
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Peut-être, songeait Nat en mâchant son pâté au bord de la falaise, peut-être les oiseaux recevaient-ils un message à l'automne, une espèce d'avertissement. L'hiver arrive. Beaucoup d'entre eux vont périr. Il advient que des gens, redoutant une mort prématurée, s'étourdissent dans le travail ou la folie ; ainsi font les oiseaux. Cet automne-là, les oiseaux avaient paru s'affoler encore davantage ; leur agitation était d'autant plus frappante que le temps était serein. Tandis que le tracteur traçait son sillon au flanc des collines, la machine tout entière et le fermier qui la conduisait disparaissaient par moments dans un grand nuage d'oiseaux criards et tourbillonnants. Il y en avait beaucoup plus que d'habitude. De cela, Nath était sûr.
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Et voici qu’en dépit d’elle même le visage de Jem lui apparut de nouveau ; il avait l’air d’un chemineau, avec sa barbe naissante,sa chemise sale et son regard hardi. Il était rude et manquait de tendresse ; il y avait en lui plus d’un trait de cruauté c’était un voleur et un menteur. Il s’ingéniait à faire tout ce qu’elle craignait, détestait et méprisait. Mais elle savait qu’elle pouvait l’aimer
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Je me sentis brusquement trempé de sueur. Je demeurai assis au volant, les mains tremblantes. Il ne fallait pas que cela recommence. Je devais absolument me ressaisir. Il n’était que six heures du matin. Vita et les garçons dormaient encore, tous comme nos satanés invités, et Roger, Isolda, Bodrugan étaient morts depuis plus de six cents ans. Je vivais au XXe siècle.
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On respirait une liberté qui n'appartenait plus à Plyn ; une liberté qui avait jailli de la mer et de l'air, comme le joyeux bruissement des feuilles en automne ou le timide battement des ailes d'un oiseau.
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Il ne faut pas que tu aies peur de la nuit, dit-elle, car je te tiendrai toujours comme je te tiens à présent. Alors même que tu ne pourras plus m'entendre ni me voir et que tu lutteras seul, je serai toujours à tes côtés.
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Il n'y aura plus pour moi d'étoile à laquelle il faudra dire bonsoir, ni de quart solitaire avec la seule compagnie de la lune. À cause de toi, le vent soufflera de tous les côtés et la mer rira, j'en suis sûr. Les étoiles seront jalouses de tes yeux.
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Ils viennent de moi, pensait-elle, et je leur appartiens. Mais mon cœur est à la proue d'un navire, et mes rêves ne quittent pas mon bien-aimé.
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Je mourrai, pensait Janet, et Joseph aussi. Mais, à cause de la beauté d'une nuit sur la mer, notre chair et notre sang ne disparaîtront pas. Une part de nous respirera le même air que celui que nous avons respiré et ira où nous avons passé.
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Ce navire est encore plein du souvenir d'hommes et de femmes qui se sont beaucoup aimés et qui sont morts.
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Elle ne fait plus partie de la mer. Elle ne glissera plus sur la surface de l'eau, libre et triomphante. Elle ne répondra plus à l'appel de l'aventure, ni à celui de la beauté, ni à celui des ciels blancs. La chanson des tempêtes est un souvenir du passé. Elle ne connaîtra plus le baiser de l'écume, le bruit des chaînes, le gonflement des voiles, les chansons et les rires des hommes.
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Janet, Joseph, Christopher, Jennifer : ils demeuraient tous unis par un étrange et même amour, par un même esprit d'inquiétude et de souffrance, par une semblable et intolérable passion pour la beauté et l'indépendance. Ils avaient tous rêvé de mystérieuses aventures et de chemins inconnus, mais n'avaient trouvé de paix qu'à Plyn et les uns par les autres.
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Bien que le soleil fût déjà haut dans le ciel, la petite ville était encore toute baignée de brouillard matinal. Celui-ci s'étirait sur Plyn à la façon d'un voile, enveloppant le paysage d'une atmosphère irréelle, et chaque objet semblait immatérialisé par les doigts d'une fée. La marée baissait, les eaux se retiraient doucement du port et se mêlaient silencieusement à la mer tranquille et sereine. Aucun nuage, aucun souffle de vent ne venait ternir la calme beauté du ciel encore blême. Une mouette, un instant, surgit de l'horizon, ses larges ailes étendues vers le soleil, puis poussa un cri, plongea et alla se perdre dans la brume d'en bas.
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Un lien étroit unissait la mère et la fille (...). les fils, même s'ils vivent sous votre toit, ont leurs préoccupations, leurs affaires, leurs épouses, leurs soucis politiques ; mais une fille, même quand elle prend mari, comme Zoé - et le mari de Zoé était un médecin fort éminent - fait toujours partie intégrante de la mère, c'est un oisillon avec qui l'on garde une intimité confiante, qui partage les joies et les peines, qui emploie les mêmes expressions familiales depuis longtemps oubliées par le fils. Les chagrins de la fille sont ceux que la mère endure ou a endurés elle-même.
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Vous pouvez bien rire, vous, avec votre éducation laïque, vos lectures et vos méthodes progressistes, vos fils et vos filles qui traversent Doonhaven comme si le village avait été construit pour leur agrément. pourtant, je vous le dis : votre mine sera détruite, votre maison détruite, vos enfants oubliés et, qui sait, peut-être tombés en disgrâce, mais cette colline se dressera toujours pour vous confondre !
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Le 3 mars 1820, John Brodrick quittait Andriff pour se rendre à Doonhaven, avec l’intention de couvrir les quinze milles de son trajet avant la tombée de la nuit.
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L'arbre était chargé, accablé, d'un fardeau de fruits. Ils se pressaient, petits et brunâtres, sur chaque branche, diminuant de volume à mesure qu'ils approchaient du sommet, si bien que ceux des hautes branches, qui n'avaient pas encore atteint leur taille normale, avaient l'air de noix. Ils pesaient lourdement sur l'arbre qui en paraissait courbé, tordu, déformé, les basses branches balayant presque le sol, tandis que, dans l'herbe, tout autour de tronc, s'étalaient d'autres pommes tombées, poussées par leurs soeurs avides. La terre était jonchée de ces fruits, dont beaucoup étaient ouverts et pourrissaient sous les guêpes.
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Le pommier, celui de gauche, n'était plus dans l'ombre. La lune brillait sur les branches flétries qui ressemblaient à des bras dressés et suppliants, des bras gelés, raides et gourds de souffrance. Il n'y avait point de vent, et les autres arbres ne bougeaient pas; mais là, quelque chose frémissait, frissonnait dans les plus hautes branches, une brise venue de nulle part et qui mourait aussitôt. Tout à coup, une branche tomba du pommier sur le sol. C'était la branche basse aux petits boutons bruns qu'il n'avait point voulu toucher. Aucun bruissement, aucun signe d'agitation ne venait des autres arbres. Il continua à regarder la branche gisant dans l'herbe sous la lune. Elle était étendue en travers de l'ombre du jeune arbre, tout près de celui-ci et semblait le désigner d'un doigt accusateur.
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- J'ai trop pensé à Manderley, disait-il, Manderley venait pour moi en premier, au-dessus de tout. Ce genre d'amour n'est pas le bon. Ce n'est pas celui qu'on prêche à l'église. Le Christ n'a pas parlé des pierres, des briques, ni des murs, de l'amour qu'un homme peut porter à son coin de terre, son sol, son petit royaume.
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Il existe, je crois, une théorie selon laquelle les humains sortent meilleurs et fortifiés de la souffrance : pour avancer dans ce monde, il faut, paraît-il, subir l’épreuve du feu. Nous l’avons fait pleinement, et même au sens propre. Nous avons tous deux connu la peur, la solitude et une très grande détresse. Je suppose que tôt ou tard, dans la vie de chacun, l’adversité survient et qu’il faut l’affronter. Nous avons tous en nous un démon qui nous harcèle et nous tourmente, et il faut bien finir par lui livrer combat. Nous avons vaincu le nôtre, du moins nous le croyons.
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