Il est des livres que l'on traverse dans l'indifférence absolue, insensible à la plume, extérieur à la trame. Quand ce sont des nouvelles comme ici, on a l'espoir que tout recommencement sera une opportunité. Que nenni.
Ruben Dario est targué d'un leader du modernisme de langue espagnole.
Ces nouvelles de la fin du XIX ème sont censées nous amener dans un monde étrange , "bizarre".
Elles m'ont laissé sur le trottoir .
Beaucoup d'allusions aux divinités, à la place de Dieu et du diable.
Peut être est ce juste moi qui suis hermétique.
Toutefois , entre un ou deux bâillements, une fulgurance : Un paragraphe que le maître Stefan aurait pu écrire , tant chaque mot est bien choisi et à propos.
Ma rencontre avec les lettres du Nicaragua ne me laisseront aucun souvenir, comme une rue trop vite traversée où les yeux n'ont pas chercher à comprendre mais juste à avancer pour en finir le plus vite possible.
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Chef de file indiscutable des modernistes latino-américains, Ruben Dario, à la frontière de la musique, avec ses cadences de sons d’une exactitude étonnante, célèbre l’âme hispanique, militant avec brio pour une sensibilité nouvelle. Chants de vie et d’espérance, malgré ses thématiques hétéroclites, recèle les principales idées maîtresses du courant moderniste et de son esthétique, comme un contrepoint à l’influence des courants étrangers et au matérialisme de cette fin de 19ème siècle. A la recherche d’un idéal poétique qui s’accomplit par et pour lui-même, sort de « l’Art pour l’Art » de Théophile Gautier, une désillusion pointe déjà avec cet inaccessible dimension spirituelle. Ruben Dario révèle ici toute l’immensité de son talent et de son inventivité.
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Il y a donc venu du Nicaragua un poète entre Verlaine et Hugo, qui a cependant sa propre voix ! La préface signale l'inventivité de ce type d'écriture en espagnol, la traduction de Lionel Igersheim la laisse entrevoir sans accès à la V.O.
La poésie de Ruben Dario mélange les références (dieux et déesses grecques, Cervantès, Don Quichotte et Cyrano, personnalités politiques de l'époque (le roi de Suède et Roosevelt), peintres et peintures...) créant sa propre mythologie inspirée de nature (printemps, automne, mer, cygnes...), d'histoire hispanique, de chrétienté, d'érotisme aussi, exaltant des sentiments variés, tour à tour très lumineux, sombres, admiratifs, questionnant, apaisés, fatigués... des chants de vie, livrés avec authenticité et lyrisme. Une poésie avec des mots compliqués qu'on n'est pas obligés de comprendre pour entendre la musique, cette musicalité si chère à Verlaine (et à moi aussi depuis...).
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Une langue recréée, perturbée, malmenée pour des proses, des poésies. Des mots espagnols, en cette fin du XIXe siècle, pour des phrases confrontés à la modernité de la littérature française.
Expérimentation, musicalité, AZUL... "Je concentrai en cette couleur céleste la floraison spirituelle de mon printemps artistique".
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Nous avons Baudelaire, l'Amérique latine et le monde hispanophone en général ont Ruben Dario. Les deux poètes partagent entre eux le symbole du cygne et la forme du poème en prose.
Poète moderne dans sa plus vive expression, figure éternelle, indémodable, du lyrisme en langue espagnole.
Bref, laissez vous séduire.
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Un recueil de poésies originales, empreint de la sensibilité de cet auteur d'Amérique latine
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