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3.41/5 (sur 196 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1953
Biographie :

Didier Blonde est né à Paris en 1953. Il a été enseignant.
Il a publié Gaz à tous les étages (nouvelles), Le nom de l'inconnue (roman) et Les voleurs de visages (essai), Carnet d'adresses (Gallimard), enquête sur les adresses parisiennes des héros de romans français.

Source : Catalogue de la BNF
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Didier Blonde - Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature Lecture par Anne Steffens - Rencontre animée par Grégoire Leménager À l'heure où nous sommes sommés de rester le plus possible chez nous, Didier Blonde nous donne la possibilité d'aller visiter d'autres demeures que les nôtres, celles de personnages de la littérature qu'il a consignées dans son bottin ! de Serge Alexandre (personnage de Modiano) à la Zazie de Queneau, en passant par Charlus, La Dame aux camélias, Arsène Lupin, le Père Goriot et bien d'autres, cet ouvrage répertorie les adresses romanesques. Il s'y construit une cartographie particulière qui interroge le rapport de la fiction au réel. Le Carnet de Didier Blonde vient de recevoir le Prix Hennessy qui récompense une oeuvre dont la littérature est le personnage principal. À lire - Didier Blonde, Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature, Gallimard, coll. « L'Arbalète », 2020. Enregistrée à huis clos sur la scène de la Maison de la Poésie le 23 novembre 2020.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Les adresses sont les jalons d'une vie, une échelle capricieuse des âges, qui décrit dans la ville un itinéraire en zigzags (...) Chacun possède sa topographie, ses pôles d' aimantation et ses zones vierges. Je pourrais reconstituer une curieuse généalogie à partir des adresses retrouvées sur de vieilles enveloppes ou des en-têtes de lettres qui racontent à leur manière la vie de ma famille et m'émeuvent, moi seul, comme un album d'anciennes photographies. (p. 33)
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Je ne suis pas sûr d'être devenu « un écrivain » comme se le représente Jeanne – ou le gérant du Cépage qui me voyait en auteur de romans policiers. Ni comme celui que je rêvais d'être à vingt ans. Mes articles, mes livres, mes feuilletons sont trop dispersés et disparates pour constituer une œuvre, et me faire un nom. C'est comme cela, ici, que j'aurais dû écrire, me dis-je, en mineur, dans mes carnets. C'est le registre qui me convient. Celui de la table du fond. Je suis là, en retrait, à suivre mes personnages, qui se mettent en place tout seuls, et dont je reconstitue les histoires à partir des bribes qu'ils me livrent. Qu'est-ce que je cherche ? Des indices. Le grand secret. Peut-être me reste-t-il à écrire le roman anonyme du Général Lafayette [un café]. Ou celui de Judith.
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J'entre dans un café comme dans un roman. Début in médias res. Je prends l'histoire en cours, au milieu d'une phrase, les premiers mots sont des visages, une image d'ensemble. Une façon de piquer ma curiosité. Captatio benevolentiae. J'attends une surprise, quelque chose de nouveau. Qui m'attire - ou me repousse.

Chaque salle a son registre, qui tient à son atmosphère, son style, son rythme, comme une petite musique, son décor, sa disposition, sa lumière, éblouissante, tamisée, froide, une manière dont les voix se posent, avec ses personnages, épisodiques ou périodiques, que je pourrais retrouver d'un jour sur l'autre. La plupart n'ont pas de noms, ils me resteront toujours inconnus, sauf le patron, la serveuse, et quelques habitués qui en sont les héros ordinaires. Les pages se tournent toutes seules au fil des heures, en redistribuant les rôles, je les feuillette distraitement, comme celles d'un livre d'images, je perds le fil, l'histoire se fait et se défait, par arrivées et départs, sans début ni fin (mais qu'est devenue la femme en gants et turban, qui venait là chaque jour boire une coupe de champagne ? - et l'homme à l'imperméable, col relevé, qui s'y faisait adresser - clandestinement - son courrier comme à un bureau de poste restante ?) Des figures familières disparaissent, d'autres les remplacent, le feuilleton continue.

Il m'arrive parfois, à peine entré, de ressortir. Non, je le vois bien, ici, ce n'est pas mon genre, pas e place qui me convienne, trop de bruit, de lumière, de musique, de télévision, de soliloque au téléphone, je ne m'y reconnais pas. Aucun visage qui me retienne, un coup d'oeil m'a suffi, allons voir ailleurs - cette histoire n'est pas pour moi.
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Didier Blonde
«Chaque fois que je vois ces films, je pars à la recherche de disparus, et c'est un monde de revenants que je découvre, baigné dans la mélancolie du noir et blanc, avant qu'un irrépressible regard jeté en arrière ne le plonge à nouveau dans la nuit. Ces hommes et ces femmes démodés mais jeunes, insouciants, tellement vivants, je sais qu'ils vont mourir et ils me font anticiper ma propre défaite. Les muets me permettent de me livrer à une pratique divinatoire, celle de faire parler les morts.»
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Un nom, une date, un lieu. Je ne sais rien de plus émouvant qu'une pierre tombale.
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De même que les Grecs voyaient dans la grotte du cap Ténare au sud du Péloponnèse l'une des entrées dans le monde souterrain des Enfers dont on ne revenait pas, cette adresse, toute proche, que rien ne semblait distinguer d'une autre, reste pour moi celle d'un passage clandestin, d'une métamorphose instantannée, le lieu exact où l'imaginaire devient réel.
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Contrairement à ce que l'on peut croire, il n'est pas si facile de faire parler les morts. Ils ne se laissent pas toujours faire, et il est là, par-dessus mon épaule, à me reprendre, à corriger, à effacer, encore, ce que je suis en train d'écrire.
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Chaque livre est une lettre adressée poste restante. Il renferme un nom codé, une phrase secrète, un message crypté, destiné à être déchiffré par un seul lecteur. Simple clin d’œil, confidence masquée ou règlement de comptes.
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On n'écrit pas sans désir.
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C 'est ainsi que, malgré la plaque désinvolte qui orne toujours sa façade, le 7 rue de Grenelle n'est pas l'entrée du « bel hôtel particulier avec cour et jardin intérieurs scindé en huit appartements de grands luxe » de "L’Élégance du hérisson". À sa place, je trouve un immeuble dont un magasin Prada occupe tout le rez-de-chaussée, bien achalandé, et tout aussi luxueux. Renée Michel, la concierge mal fagotée, « petite, laide, grassouillette » mais lettrée, a été remplacée par un vendeur souriant, fashion, habillé par la maison, qui me fait obligeamment visiter les lieux -devenus, paraît-il, le rendez-vous de lecteurs fanatiques – sans oublier de me déballer quelques articles de qualité qui pourraient me séduire. Il est toutefois moins cultivé que son double dans la fiction, dont il n'a pas lu les aventures, reconnaît-il un peu confus, mais, comme pour se rattraper et ne pas décevoir la clientèle, il ajoute qu'il ira certainement voir le film tiré du roman, un jour, plus tard... A-t-on droit à une réduction si l'on vient ici le livre sous le bras ?
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QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

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