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EAN : 9782715253261
128 pages
Le Mercure de France (29/08/2019)
3.52/5   22 notes
Résumé :
Branchés ou traditionnels, modernes ou désuets, d’hier ou d’aujourd’hui, les café parisiens sont un élément incontournable du décor urbain. Ils sont aussi des théâtres où se jouent à tous les instants des scènes de la vie quotidienne : rencontres fortuites ou programmées, retrouvailles ou séparations, dans la solitude ou la foule. Anonymes et célébrités s’y croisent : André Breton y cherche Nadja ; Sartre, Beauvoir et Sarraute y travaillent, des inconnus y vivent de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu envie de découvrir ce livre de la rentrée littéraire 2019 après avoir lu sa critique sur le magazine Lire. Je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir grand chose à en dire, parce que ce ne fut pas une lecture si plaisante que cela. Une phrase m'a questionnée, à la fin du livre : " un de ces faux livres qui s'empilent sur les tables des librairies". A quels livres l'auteur fait-il allusion ? Quels livres considère-t-il de manière si négative ? Un peu plus haut, considérant la lectrice qu'il observe, il dit "une histoire de femmes, ça lui va mieux. Ce n'est qu'un préjugé". Oui, effectivement, c'est un préjugé, ce n'était presque pas la peine de le préciser. Au fond, ce personnage d'auteur rêve de croiser, dans un de ces cafés qu'il fréquente, une lectrice de ses oeuvres - j'admets franchement qu'avant d'ouvrir celui-ci, je ne connaissais pas du tout les livres de cet auteur.
Ce voyage dans les cafés, dont les adresses, ou le devenir sont présentés en fin de livre, n'est pas désagréable, cependant à part ce que j'ai écrit plus haut, je n'ai rien retenu de saillant. La visite du Starbucks, parce que c'est le seul que je connais, et que, contrairement à l'auteur, donner mon prénom (Sharon !) ne me pose aucun problème et m'amuse encore. Peut-être aussi parce que je suis une femme et que je n'ai pas le même rapport avec les cafés. Je ne suis pas écrivain non plus, savoir que telle ou telle oeuvre a été écrite par de célèbres auteurs dans des cafés devenus célèbres ne m'émeut pas. J'ai été plus sensible au rapport entre les cafés et leur représentation dans des oeuvres littéraires ou cinématographiques - les joies de l'intertextualité.
A vous de voir si vous avez envie de le découvrir.
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Ça se lit tranquillement comme on va au café pour manger, pour flâner, pour ne rien faire. Seul, de préférence, avec cette idée de tout deviner, de tout regarder, de laisser monter en soi les mouvements de la vie. C'est exactement ce que fait Didier Blonde dans ce livre et je me suis reconnue comme j'ai retrouvé aussi l'atmosphère de mon café préféré, mes observations et mes rêveries. On ne s'ennuie pas, chaque chapitre est une petite aventure tranquille. On a droit aussi à des allusions à des gens renommés, à des êtres bizarres, ordinaires, ou hors de l'ordinaire. À lire par ceux qui aiment les cafés. Ils s'y retrouveront. Moi, j'ai beaucoup aimé.
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C'est un type qui va dans les bistrots.
Il y va tout seul, dans des tas de bistrots. Souvent, il dit leur enseigne, il donne leur adresse, il les décrits, juste un peu ou plus précisément. Ça dépend.
La plupart du temps, il ne précise pas ce qu'il consomme, mais il consomme, c'est forcé, car dans ces bistrots, il y reste longtemps, une heure, deux heures, plus même, parfois. Alors, vous comprenez, il faut bien qu'il consomme.
Une fois assis, il commence par regarder. Il regarde le serveur, un couple, une femme, la porte des toilettes, le plafond, n'importe quoi, la rue même. Et puis il écrit. Des notes, des phrases, ou même seulement des bouts de phrases, des mots accolés. Il dit qu'il les met en réserve, pour plus tard. Pas pour plus tard dans sa vie, pas pour plus tard quand il sera vieux, non. Juste pour plus tard aujourd'hui, ou plus tard le mois prochain. Ces mots, ces phrases, ces notes, il compte bien s'en servir pour son prochain roman, ou plutôt pour l'un de ses prochains romans.
Drôle de type...
Parfois, il fait plus que cela, plus que quelques mots : il divague sur une inconnue, il lui imagine une vie, un amant, un drame, un plaisir. Ça tient en quelques lignes ou en deux pages, au plus. Il fait ça, mais c'est rare. Il doit garder ses histoires pour ses romans.
Mais quel âge a-t-il, ce type ? Difficile à dire. D'après certains de ses souvenirs — il connaît les anciens noms des cafés nouveaux — il n'est pas tout-jeune-tout-jeune. D'après d'autres souvenirs, on situerait volontiers ses vingt ans sous Pompidou.
Ce type vous rappelle quelqu'un ?
C'est drôle, à moi aussi !
A un moment, j'ai même pensé qu'il s'agissait de moi.
Pas vous ?
Ben si, quand même : les cafés, les serveurs, les femmes, les histoires...
On dirait bien, hein ?
Mais non ! Il ne s'agit pas de moi. Je le regrette, mais il ne s'agit pas de moi.
Réfléchissez un peu : tout d'abord, mes vingt ans n'ont pas eu lieu sous Pompidou mais sous De Gaulle !
Ensuite, moi, je précise souvent ce que je consomme, la plupart du temps un demi ou un café-croissant. C'est une question de goût. Et d'heure aussi.
Et puis moi, je ne fréquente pratiquement pas la Rive Droite, alors que l'autre type, si.
Lui, il ne raconte pas ses petites histoires comme ça, il ne livre que des ébauches. Il ne va quand même pas griller en quelques lignes d'une courte nouvelle ce qui pourrait meubler tout un chapitre de son prochain roman. Il est économe, lui. Alors que moi, je donne tout tout de suite. Moi, quand je quitte le café, mon histoire est écrite en presque totalité. Il ne reste plus qu'à lui ajouter une chute et trois virgules et à la livrer le lendemain.
Vous voyez bien que ce type, l'autre, ce n'est pas moi, que ça ne peut pas être moi.
Parce que lui, c'est lui, et moi, c'est moi.
Et lui, c'est Didier Blonde, écrivain. Il vient de publier "Cafés, etc." au Mercure de France, un charmant petit bouquin d'à peine plus de cent pages.
Ne vous y trompez pas : ce type n'est pas moi. Mais il écrit bien, quand même.¹

¹ Tout est dans la ponctuation : entre "Mais il écrit bien, quand même" et "Mais il écrit bien quand même", il y a tout un monde.

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☕️ “Toute cette vie qui part en fumée, en petits verres, en cafés...”

☕️ Qui ne s'est jamais assis dans un café, dans le seul but d'être spectateur de la vie quotidienne, pour assister au spectacle, se retirer, respirer, et simplement attendre ? Je le fais régulièrement, pour récolter les bribes de vie d'inconnus que je ne reverrai jamais, pour m'inspirer, pour écrire parfois, quelques lignes sur des feuilles que je range au fond d'un tiroir.

☕️ Tant de choses se passent dans les cafés, en terrasse, ou alors au fond, sur la banquette capitonnée, usée mais si confortable, qu'on croirait presque être invisible. Quand on va seul dans un café, on n'est jamais vraiment seul.

☕️ Didier Blonde rend un très bel hommage à tous ces antres, réceptacles des drames les plus terribles, des coïncidences les plus loufoques, des amours les plus merveilleuses et des ruptures les plus douloureuses.

☕️ Un café, s'il vous plaît !
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Didier Blonde « entre dans un café comme dans un roman ». Comme les romans, les cafés ont tous des points communs mais chacun est différent, chacun possède son propre décor, sa propre atmosphère, son propre rythme. Dans un café, Didier Blonde observe. Les serveurs, les clients, les conversations, les gestes, les silences. Les groupes d'amis, les solitaires, les habitués, les couples amoureux, ceux qui se séparent ou n'ont plus rien à se dire. Des vies qui « se mêlent, se heurtent ou s'ignorent ».

Dans ce petit opus d'une centaine de pages il a consigné des textes courts, des micro-nouvelles que l'on sent captées dans l'urgence, sur un coin de table. Il y parle aussi bien du confort des banquettes en moleskine que de la promiscuité du verre bu au comptoir, des journaux que l'on se partage aux toilettes qui en disent tant sur l'identité des lieux. Il se souvient aussi. Des cabines téléphoniques au fond de la salle, des objets qu'il a un jour oubliés dans un café, des écrivains qui les ont tant décrits ou qui y ont tant écrit (Simenon, Modiano, Breton, Verlaine, Sartre et Beauvoir, Nathalie Sarraute…). Beaucoup de références au cinéma, beaucoup d'anecdotes « historiques » également, le tout sans lyrisme malvenu, avec retenu et dans une forme de nostalgie pudique, sans tomber dans le discours du vieux con qui ne cesse de se lamenter au son du « c'était mieux avant ».

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critiques presse (1)
LeFigaro
04 décembre 2019
Une centaine de pages où Didier Blonde mêle ses souvenirs personnels à des anecdotes littéraires, illustrant ainsi que l’histoire des lettres et les bistrots ont un vécu commun, un lien fort. Cafés, etc. est un court texte éblouissant. En multipliant les chapitres, comme des petits récits, l’auteur offre aux lecteurs un savoureux guide, une promenade.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'entre dans un café comme dans un roman. Début in médias res. Je prends l'histoire en cours, au milieu d'une phrase, les premiers mots sont des visages, une image d'ensemble. Une façon de piquer ma curiosité. Captatio benevolentiae. J'attends une surprise, quelque chose de nouveau. Qui m'attire - ou me repousse.

Chaque salle a son registre, qui tient à son atmosphère, son style, son rythme, comme une petite musique, son décor, sa disposition, sa lumière, éblouissante, tamisée, froide, une manière dont les voix se posent, avec ses personnages, épisodiques ou périodiques, que je pourrais retrouver d'un jour sur l'autre. La plupart n'ont pas de noms, ils me resteront toujours inconnus, sauf le patron, la serveuse, et quelques habitués qui en sont les héros ordinaires. Les pages se tournent toutes seules au fil des heures, en redistribuant les rôles, je les feuillette distraitement, comme celles d'un livre d'images, je perds le fil, l'histoire se fait et se défait, par arrivées et départs, sans début ni fin (mais qu'est devenue la femme en gants et turban, qui venait là chaque jour boire une coupe de champagne ? - et l'homme à l'imperméable, col relevé, qui s'y faisait adresser - clandestinement - son courrier comme à un bureau de poste restante ?) Des figures familières disparaissent, d'autres les remplacent, le feuilleton continue.

Il m'arrive parfois, à peine entré, de ressortir. Non, je le vois bien, ici, ce n'est pas mon genre, pas e place qui me convienne, trop de bruit, de lumière, de musique, de télévision, de soliloque au téléphone, je ne m'y reconnais pas. Aucun visage qui me retienne, un coup d'oeil m'a suffi, allons voir ailleurs - cette histoire n'est pas pour moi.
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Toilettes
Elles se cachent, comme s’il s’agissait d’un lieu clandestin, malfamé, on doit demander le chemin pour les trouver, interroger le serveur. C’est toujours « au fond », « au sous-sol », parfois « en haut ». Il faut bien y aller, de temps en temps, souvent à peine arrivé, pour avoir l’esprit libre, ou avant de s’en aller, par précaution. On ne descend pas les marches sans une petite appréhension. Hommes. Dames. Prière de laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé en entrant. Quelques graffitis, à l’imagination pauvre, et inusables. En haut, c’est la vie sociale, polie, boutonnée ; en bas, l’hygiène, la vie organique, ses borborygmes, l’envers du décor, ou ses dessous. On urine, en apnée, on se lave les mains du bout des doigts, en évitant de croiser un regard, on se remaquille, pour remonter vite fait à la surface, et respirer à l’air libre. Peut-être se livre-t-on ici à de petits trafics ? On risque d’y faire une mauvaise rencontre. Une planque à drogue est-elle dissimulée dans le faux plafond ou derrière la chasse d’eau ?
Sans nous y faire mettre les pieds, Jean Eustache y raconte dans son film en deux parties (« Document », « Fiction ») une même « sale histoire » de voyeurisme (cela se passe à La Motte-Picquet-Grenelle, mais il ne dit pas dans quel café). Un trou percé au bas de la porte des Dames offre un beau point de vue aux Messieurs intéressés, qui se passent le mot, défilent. L’accès est gratuit, la position, au ras du sol, peu confortable.
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Je la regarde, avec cette tache sur le visage, comme une blessure, qui la rend si émouvante. J’ai tout mon temps, moi aussi. Je ne la dérangerai pas. Oui, c’est une femme dans mon genre. Et c’est un de mes livres que je lui mets dans les mains. Pour achever un rêve, ou un fantasme. Mon nom est sur la couverture. Lequel lit-elle ? L’un ou l’autre, peu importe, elle les connaît tous. Pour m’y retrouver, chaque fois. C’est ma lectrice. Celle que j’ai toujours espéré croiser, un jour. Dans la rue. Le métro. Dans un café. Elle ne sait pas que je suis là. Elle ne sait même pas qui je suis. Elle ne m’a jamais vu. Mais j’occupe toutes ses pensées.
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L’Abordage est leur espace de liberté, d’amitié, et plus encore. Entre l’école, dont ils s’évadent, et la famille, qu’il faudra bien retrouver, après, le plus tard possible. Ils ont ici tous les droits, aiment se faire servir, comme n’importe quel client, c’est bien leur tour. Ils recopient un devoir sur le coin de la table, fument en se forçant un peu (ils ont appris à rouler les cigarettes parce que ça aussi c’est moins cher, ou en demandent aux autres consommateurs, c’est bien normal, ce sont les filles qui s’en chargent, elles font le tour des tables, on ne peut pas le leur refuser), s’embrassent avec ferveur et application. Ils discutent bruyamment, d’un film, d’une série, d’une musique, d’un dernier vêtement acheté en solde, ça te va si bien, éclatent brusquement de rire, se racontent leurs petites tragédies, traînent sans fin devant leurs verres vides et leurs tasses froides avant de se séparer, à regret, jusqu’à demain.
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L’eau est celle du robinet. Elle est bonne à Paris (je n’en bois pas d’autre). Vraiment incolore, inodore et sans saveur, ce qui est sa définition. Elle vous fait retrouver le goût de l’eau, souvent perdu depuis l’enfance, avec celui de la nature, que nous ne voyons guère dans notre environnement de citadins. Une sensation de fraîcheur, de pureté vous pénètre, qui vous débarrasse de vos soucis, vous met de bonne humeur sans que vous sachiez pourquoi, c’est si peu de chose. Vous vous sentez exister. Un mince filet coule au fond de votre gorge, qui s’éclaircit, avec vos idées. Votre langue, votre palais revivent. Murmure d’un ruisseau à votre oreille, source cristalline. Vous respirez mieux. Bien-être. Légèreté. N’insistons pas. C’est un petit miracle quotidien, à portée de main.
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Vidéo de Didier Blonde
Didier Blonde - Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature Lecture par Anne Steffens - Rencontre animée par Grégoire Leménager
À l'heure où nous sommes sommés de rester le plus possible chez nous, Didier Blonde nous donne la possibilité d'aller visiter d'autres demeures que les nôtres, celles de personnages de la littérature qu'il a consignées dans son bottin ! de Serge Alexandre (personnage de Modiano) à la Zazie de Queneau, en passant par Charlus, La Dame aux camélias, Arsène Lupin, le Père Goriot et bien d'autres, cet ouvrage répertorie les adresses romanesques. Il s'y construit une cartographie particulière qui interroge le rapport de la fiction au réel.
Le Carnet de Didier Blonde vient de recevoir le Prix Hennessy qui récompense une oeuvre dont la littérature est le personnage principal.
À lire - Didier Blonde, Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature, Gallimard, coll. « L'Arbalète », 2020.
Enregistrée à huis clos sur la scène de la Maison de la Poésie le 23 novembre 2020.
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