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" L'Un et l'Autre...une bien belle collection!"
Liste créée par fanfanouche24 le 16/10/2018
33 livres.

Collection chez Gallimard, créée par J.B Pontalis; arrêtée , désormais... j'en découvre encore, avec bonheur, à ma médiathèque . Ouvrages à la couverture bleue nuit si élégante, qu'il reste à découvrir.... comme ce texte déniché ce 16 octobre 2018, "carnet d'adresses" de Didier Blonde... Je rédige cette sélection pour signaler à la fois mes coups de cœur et ceux qu'il me reste à dénicher !

Je vous transcris l'esprit et l'origine de cette collection originale : "Collection L'un et l'autre «Il n’y a aucune antinomie entre la littérature et la psychanalyse. Les romanciers sont simplement en avance sur les psychanalystes pour la compréhension des sentiments humains». Le psychanalyste J.-B. Pontalis, ancien collaborateur des Temps modernes, créateur de «Connaissance de l’inconscient» et de la Nouvelle Revue de psychanalyse (1970-1994), réunit dans cette collection des œuvres littéraires qui dévoilent «les vies des autres telles que la mémoire des uns les invente» : un dialogue, un va-et-vient entre l’auteur et son modèle, le propre de l’un se nourrissant de la fiction et de la quête de l’autre. Méditation sur des écrivains, artistes, personnages historiques, des villes, des lectures, rêveries biographiques, fragments d’érudition…"

*** le 16 octobre 2018***30 décembre 2022



1. Dans la nuit de Bicêtre
Marie Didier
4.04★ (189)

Un de mes grands coups de coeur dans cette collection !! Edité initialement dans cette collection --- "Taciturne, secret, toujours obscur (l'histoire officielle ne s'étant pas privée de t'effacer simplement de ses étagères glorieuses allant jusqu'à écorcher souvent l'orthographe de ton nom), j'ai guetté la trace en apparence la plus insignifiante de ta vie. Le détail le plus fugace devenait pour moi lueur dans les ténèbres de ton existence. Tu as connu la maladie, les humeurs froides comme on disait alors en parlant de la tuberculose qui a mis ta vie en péril : j'ai séjourné plusieurs années en sanatorium où j'ai failli mourir. Tu es devenu soignant ; je suis devenue médecin. Là s'arrête ce qui nous unit, mais plus tard, en avançant vers toi, je découvrirai autre chose qui me fera ne plus vouloir te quitter : par esprit de survie, par nécessité, par intelligence, par compassion innée, tu as su prendre des chemins difficiles, de ceux que presque personne jusque-là en France n'avait osé fréquenter. Abrupt avec le pouvoir, à la fois ferme, généreux et non violent avec les insensés, Jean-Baptiste Pussin, simple garçon tanneur franc-comtois devenu " gouverneur vies fous " de Bicêtre, s'oppose, dans sa façon de les traiter, à la doxa de l'époque. Il jouera un rôle, oublié aujourd'hui et pourtant essentiel, dans l'histoire de la psychiatrie. " -
2. Écrire pour quelqu'un
Jean-Michel Delacomptée
4.09★ (50)

Coup de coeur personnel et ma chronique (février 2014)-----"Un joli coup de coeur avec ce récit très personnel de Jean-Michel Delacomptée, dont je découvre une autre facette de son oeuvre. J'avais été très intéressée par ses biographies élégantes, et très nourries de la Boétie, Saint-Simon, et Ambroise Paré... Cet hommage à l'enfance, aux êtres chers qui nous ont fait grandir... est provoqué dans l'esprit de l'auteur par la découverte ancienne d'une photographie d'octobre 1954 qui le représente enfant , tenant la main de son père, ce dernier la tête penchée, écoutant son fils, tout en marchant. Un cliché plein de tendresse qui réveille mille souvenirs chez lui? surtout que Jean-Michel Delacomptée insiste sur son inintérêt pour les photographies comme pour tout support matériel touchant les souvenirs?. Ce cliché apparaît sur la couverture, et au début de ce récit ; il est l'image déclenchante de cette incursion dans l'enfance et le récit de la construction d'un homme qui s'est consacré aux mots.. grâce à un terreau familial, déjà très habité par les livres? Voyage émouvant au pays de l'enfance? hommage à un père aimant et discret, à la santé défaillante, passionné par les livres? Ce père fier et modeste, en avait fait son métier?arpentant Paris, et la banlieue en tant que représentant des grands éditeurs de la Capitale?Une maman, aussi passionnée par?les livres, la littérature et la belle langue?.qui enseignait.. Une maison habitée par les livres? qui fait dire au narrateur : « Nous disposions en libre-service de nourritures spirituelles et terrestres. C'était une éducation à l'ancienne, ventrue, hospitalière, soucieuse de tous nos appétits. J'ai l'impression d'avoir, dans mon enfance, tapissé de livres mon esprit. Et le sentiment, depuis, d'écrire aussi pour eux » (p.140) Un beau texte en mémoire? de parents aimants, d'une enfance lumineuse, et d'un ami?devenu en quelque sorte un père spirituel, J.B. Pontalis qui fut l'éditeur confiant et encourageant?décédé, il y a juste une année (début 2013)?L'écriture qui magnifie et prolonge la vie des êtres que nous avons aimés, et qui nous ont construits?.De la pudeur?la passion permanente pour la lecture, les mots, l'écrit qui transcendent la mort et l'absence des être chers? J'achève cette petite chronique par le paragraphe final de ce récit plein de pudeur, qui dégage une émotion rare? « On n'écrit pas pour soi, mais pour les autres. Pour les morts qui subsistent en nous, et pour les vivants qui nous lisent. Même les manuscrits volontairement laissés sans lecteurs au fond des tiroirs s'adressent à quelqu'un. A des parents perdus, à des passions anciennes, parfois à des proches qui ne l'apprendront jamais. Et c'est encore plus vrai quand on écrit en hommage à des défunts aimés ou admirés. Les livres alors, comme le font les poèmes, dressent des tombeaux. Ils ne recouvrent pas de marbre les morts, ils les revêtent d'une douce ferveur. Ce sont des urnes à portée de main qu'il nous suffit d'ouvrir, où nous plongeons nos souvenirs, et dont les cendres sont les mots.(p.170) »
3. La ferme de Navarin
Gisèle Bienne
3.96★ (28)

Lecture récente et très forte , empruntée à la médiathèque...ma chronique en octobre 2018---"J'avais vingt-ans. Je déambulais dans les rues de Nancy avec le -Transsibérien- dans ma poche . J'avais abandonné Ronsard et ses -Amours- inscrites au programme (...) Dans le hall de la gare en attendant mon amoureux, j'ouvrais le livre et sa musique diffusait à chaque fois l'appel des voyages mêlé à une déchirure. (p. 12) Mon intérêt de longue date pour cette collection unique de Gallimard "L'Un et l'Autre"... m'a fait fouiner à la médiathèque, à la recherche des fameuses couvertures, bleue nuit; j'ai bien fait car je suis tombée sur ce texte étonnant de Gisèle Bienne sur Cendrars, à qui elle voue une admiration sans bornes, lui rappelant ses propres grand-pères, ayant été abîmés par les saloperies de la Grande Guerre ... Elle y évoque les innombrables victimes anonymes, mais aussi les écrivains, les artistes de tous bords, tués dans les tranchées, ou blessés, esquintés à vie....à leur retour, dont la figure centrale de ce texte magnifiquement écrit : le "Boulingueur-écrivain", Blaise Cendrars, qui habite Gisèle Bienne depuis ses 20 ans... !! Un texte exceptionnel qui réunit des hommages à toutes les victimes de la Grande Guerre, une dénonciation implicite des horreurs de toutes les guerres, un hommage parallèle aux hommes de sa famille...et au devoir de mémoire... Ce récit se déroule sur les lieux de bataille où Cendrars a perdu son bras...à proximité de Reims... Bravo à Gisèle Bienne, qui dit tant sur Cendrars, mais aussi sur son ami, Apollinaire mais aussi sur les autres sujets tragiques et universels cités précédemment... Quel style...agréable, fluide, poétique, musical... Je choisis pour clore cette chronique... les dernières lignes de cet ouvrage,particulièrement émouvantes, donnant la couleur très exacte de ce livre poignant et captivant... "Soudain, je me remémore cette formule chaleureuse que Cendrars destinait à ses correspondants pour clore ses lettres et qui, lui venant d'Apollinaire, lui convenait mieux qu'à personne: "Avec ma main amie". Et je me la répète, en souvenir des deux hommes. Et je la dis tout haut, comme ça, pour rien, pour les oiseaux, pour les morts. "(p. 128)"
4. La dame blanche
Christian Bobin
3.98★ (437)

Initialement publié dans cette collection... "Derrière la porte fermée à clé de sa chambre, Emily écrit des textes dont la grâce saccadée n'a d'égale que celle des proses cristallines de Rimbaud. Comme une couturière céleste, elle regroupe ses poèmes par paquets de vingt, puis elle les coud et les rassemble en cahiers qu'elle enterre dans un tiroir. «Disparaître est un mieux.» À la même époque où elle revêt sa robe blanche, Rimbaud, avec la négligence furieuse de la jeunesse, abandonne son livre féerique dans la cave d'un imprimeur et fuit vers l'Orient hébété. Sous le soleil clouté d'Arabie et dans la chambre interdite d'Amherst, les deux ascétiques amants de la beauté travaillent à se faire oublier."
6. Les personnages
Sylvie Germain
3.64★ (110)

" Un jour, ils sont là. Un jour, sans aucun souci de l'heure. On ne sait pas d'où ils viennent, ni pourquoi ni comment ils sont entrés. Ils entrent toujours ainsi, à l'improviste et par effraction. Et cela sans faire de bruit, sans dégâts apparents. Ils ont une stupéfiante discrétion de passe-muraille. Ils : les personnages. " En vingt-cinq tableaux et deux nouvelles, Sylvie Germain évoque cette zone obscure où personnages et auteurs tiennent commerce. Entre les figures de Kundera, de Celan et de Michel-Ange, elle déambule avec liberté et, plutôt qu'un essai, nous offre l'histoire intime de ces " suppliant muets " à la recherche d'un écrivain qui leur donne la parole."
7. Les Larmes d'Ulysse
Roger Grenier
4.29★ (59)

originellement édité dans cette collection- Ma chronique en juillet 2014 "------- "Déjà plus d'un mois... depuis cette lecture épatante... ce texte à conseiller à tous les amoureux de la littérature et de la gent canine. Une sorte d'anthologie très dynamique... à l'image de son auteur, malicieuse, érudite, narrant anecdotes mais aussi faisant découvrir auteurs , textes connus et méconnus, habités par "les chiens", l'amour que nous leur portons? ou parfois des liens plus complexes qui nous lient à eux. Quelques passages poignants où l'écrivain parle de la disparition de son chien , Ulysse? suivie de près de la mort de son ami, Romain Gary et de Jean Seberg. Comme Jean Grenier l'exprime très simplement « A mesure que j'écris, je commence à considérer mon livre sur les chiens comme un rendez-vous des gens que j'aime » (p.83) « Les hommes se comportent avec les animaux dans les livres comme dans la vie. Avec plus ou moins de sincérité, d'intelligence, d'amour, de mépris, d'indifférence (?) Véritable florilège littéraire et artistique, entre Flaubert, Baudelaire, Gary, Dubillard, Colette Audry, Kafka, Léautaud, Tourgueviev, Boulgakov, Vassili Axionov, Faulkner, Maurice Genevoix, Paul Morand, Jacques Brenner, Mirbeau, Georges Duhamel, Cervantès, Racine, Goya , Freud, Virginia Woolf,etc ? en passant par la chienne baltique, labrador noir de François Mitterrand, délaissée à la mort de son prestigieux maître, qui fut finalement adoptée par le garde du corps du président ? Pour Kafka, par exemple, les chiens et autres animaux ne sont que des » métaphores de notre comportement et notre condition »? « Dans le texte complexe et énigmatique ?Recherches d'un chien-, Kafka donne la parole à un animal qui médite sur la musique, la terre et ses nourritures, les fins dernières, sur l'impossibilité de parvenir à la vie en commun, la liberté, sur la religion peut-être. Chien philosophe qui cherche et redoute la vérité. » (p. 123) « C'est ainsi que l'animal de compagnie, de par la brièveté de son cycle de vie, nous dit chaque jour non l'égoïste ?memento mori-, mais : je vais mourir bientôt. Au plus profond, les bêtes familières font partie de notre folie, de notre mal de vivre. Parce que les chiens vont nous infliger la souffrance de la perte, une locution populaire les appelle des « bêtes à chagrin » (p.17-18) En plus de passages passionnés sur la littérature et les écrivains? qui nous donnent envie de « lectures et relectures , ce récit fourmille de détails, sur les mentalités, les comportements envers la gent canine, dans la littérature, la mythologie, l'histoire, et dans la vie ordinaire. « Dans notre douce France, les hommes n'ont pas de chien blanc (allusion au récit de Romain Gary), mais, dans leur haine pour leurs semblables, ils ont vite adopté les pit-bulls et les rottweillers, sélectionnés pour attaquer tout ce qui bouge » (p.105) Je lis avec attention cet extrait concernant Faulkner : " Faulkner chasse lui aussi. Mais je ne connais pas d'écrivain qui parle aussi bien des chiens, avec autant d'intelligence, d'amour, d'humour aussi. Dans ?Sartoris-, je crois qu'il y a autant de chiens que de personnages humains, et aussi variés. Des jeunes, des vieux, des sages, des sots, sans parler d'une renarde, Ellen, et de sa progéniture bâtarde, aussi ratée qu'il est possible. (p.100) Ce texte est un concentré d'émotions, et un panorama littéraire, philosophique jubilatoire? A la fin de cette lecture, j'ai très envie de découvrir un texte de Colette Audry, auquel Roger Grenier, fait référence à de multiples reprises : « Peu d'auteurs qui écrivent sur les animaux domestiques s'intéressent au vrai problème : que font-ils là, près de nous ? Je ne vois que Colette Audry qui l'ait abordé de front dans son récit « Derrière la baignoire » (p. 143) » J'achève cette note de lecture , déjà trop fournie de citations? sur une dernière transcription : « le livre-chien- Et si la littérature était un animal qu'on traîne à ses côtés, nuit et jour, un animal familier et exigeant, qui ne nous laisse jamais en paix, qu'il faut aimer, nourrir, sortir ? Qu'on aime et qu'on déteste. Qui vous donne le chagrin de mourir avant vous, la vie d'un livre dure si peu, de nos jours » (p.169)"
9. Regardez la neige qui tombe. Impressions de Tchékhov
Roger Grenier
4.24★ (45)

"Un jour lointain, quelqu'un me dit : "Tu devrais lire Tchékhov. Il me semble que c'est une littérature pour toi."Maintenant j'ai l'impression que j'ai appris à lire dans son ?uvre et qu'à travers l'individu nommé Tchékhov qui vécut si loin d'ici, il y a un siècle, je reconnais et j'aime tout ce que l'on peut savoir d'un homme, les qualités et aussi les défauts. Comme le dit Alexandre Zinoviev, à propos de Tchékhov précisément, chacun cherche dans autrui le reflet de sa propre perversité. Encore plus quand il s'agit d'un écrivain, cette variété assez particulière du genre humain qui envoie à dieu sait qui un message crypté, en craignant et souhaitant tout à la fois qu'un inconnu soit capable de le percer à jour."
11. J'écris Paludes
Bertrand Poirot-Delpech
2.33★ (9)

""J'attends des autres qu'ils m'expliquent mon livre", aécrit Gide en tête dePaludes. Enécho à cet exergue provocateur, l'académicien Bertrand Poirot-Delpelch (Le Grand Dadais,Les Grands de ce monde?) entreprend ici d'étudier la sotie du Nobel de littérature, parue en 1895, et qui a marqué plusieurs générations d'écrivains. Son ambition avouée est de justifier et d'amplifier la fortune de cette?uvre aussi mystérieuse qu'exaltante : satire des salons symbolistes ? prémonition de la future contestation du roman traditionnel ? reflet du moi profond de son auteur ? Autant de questions auxquelles B. Poirot-Delpech tente de répondre par le biais combiné d'une érudition aussi rigoureuse que discrète,et du recours à ses propres souvenirs, du temps où, khâgneux, il a eu la révélation euphorique de ce "traité narquois de la velléité et du fiasco", qui ne l'a plus quitté depuis. Un livre en forme d'hommage, donc, lucide et sincère, et qui résonne comme une invitation à se laisser contaminer par le "paludisme".--Nathalie Gouiffès"
12. Carnet d'adresses
Didier Blonde
3.61★ (23)

"Les adresses sont les jalons d'une vie, une échelle capricieuse des âges, qui décrit dans la ville un itinéraire en zigzags (...) Chacun possède sa topographie, ses pôles d' aimantation et ses zones vierges. Je pourrais reconstituer une curieuse généalogie à partir des adresses retrouvées sur de vieilles enveloppes ou des en-têtes de lettres qui racontent à leur manière la vie de ma famille et m'émeuvent, moi seul, comme un album d'anciennes photographies. (p. 33) "
13. Pascal Pia, ou, Le droit au néant
Roger Grenier
4.33★ (7)

"«J'ai écrit ces impressions sur Pascal Pia peu à peu, chaque fois que je m'interrogeais sur son personnage et sur ce qu'il représente pour moi. Je n'avais pas l'intention de les publier. D'ailleurs, j'ai conscience de n'avoir pas dit le dernier mot. Et comment trouver le dernier mot, avec Pia ? De son côté, il avait interdit que l'on parlât de lui après sa mort. Mais, aujourd'hui, plus d'un signe laisse à penser qu'un mythe est en train de se former. Si l'on ne veut pas que l'homme soit tout à fait enseveli sous la légende, ou qu'un industrieux de la biographie s'en empare, ceux qui l'ont connu doivent dire le peu qu'ils savent. Je ne l'ai pas fait sans un sentiment de culpabilité, ne pouvant m'empêcher de me demander si, comme il le pensait, à l'histrionisme de la parole et de l'écrit, il ne vaudrait pas mieux préférer le silence.» Roger Grenier."
15. Soigner
Patrick Autréaux
3.73★ (20)

""Soigner, c?est-à-dire soigner jusqu?au bout, c?est traverser un champ dont on ne connaît ni l?état du sol, ni la nature des herbes. C?est accepter les fleurs d?orties, la gadoue putride, les entorses et aussi les odeurs fraîches, l?ombre piquetée de soleil d?un arbre solitaire. C?est fatigant et dur. On se fait mal au dos, on en a marre, on voudrait que ça se termine vite, on se le reproche, on essaie de sourire et de ne pas se presser, et on pleure en cachette après l?avoir entendu appeler ce nom d?enfant que lui seul utilisait." P.A.
16. La mauvaise fortune : Charles-Louis Philippe
Bruno Vercier
4.00★ (2)

" La grandeur de Philippe, aurait pu, aurait dû ajouter Claudel, c'est d'avoir été à la fois au-dessous et au-dessus, l'opprimé et celui qui, par son travail, aréussi à s'élever au-dessus de l'oppression , de la douleur et de la servitude pour dire celles-ci. Philippe n'est pas - à la place-, il -est- le peuple, le peuple écrivain entrant de plain-pied en littérature. Et pour cela nous l'aimons infiniment. (p. 136)
20. Bibliothèques de nuit
Thierry Laget
"Parution : 07-05-2010 «Si je dormais, au lieu de passer la nuit dans la bibliothèque, peut-être mes rêves nourriraient-ils des pages que la veille va biffer. Je crois plutôt que la nuit secrète en elle tout le texte qu?on en doit tirer, où qu?on soit, quoi qu?on fasse, mais que seuls le récolteront ceux qui sont affairés. Je m?affaire, je corrige, je déchire, je raboute, j?essaie un synonyme, un autre, je conjugue, je syntaxe, coordonne, parataxe, élimine un personnage odieux, en crée deux qui, d?abord obséquieux, me trahiront comme tous les serviteurs, et barre d?un trait trois pensées qui n?étaient pas fausses, mais pas belles ? pauvres écrivains, tenus à appliquer seuls les lois qu?ils ont votées, sans profit pour personne, mais sans non plus ruiner la collectivité.» Thierry Laget."
21. De livre en livre
Michel Cournot
4.50★ (20)

Un livre rare et "enflammant" sur l'amour des textes et de la littérature...-Ma chronique en 2014 ---"Je me félicite toujours de mes "fouineries sauvages, inopinées" à la librairie montparnassienne, Tschann, où je déniche immanquablement quelque trésor, bien au chaud... dans le fonds "Littérature"...et ce jeudi 29 octobre 2015... fut encore une "excellente pioche"... avec cet ensemble de textes de Michel Cournot (articles écrits pour le "Nouvel Observateur" ), que je méconnaissais totalement...juste une vague familiarité avec son nom entendu au fil des années de libraire... Une réunion de chroniques savoureuses, hors mode, hors chapelle... qui montre un vrai , un amoureux profond du Livre, de la littérature, de la création littéraire...des écrivains. J'avoue être des plus partisanes... car sil il n'y avait qu'un texte à lire en urgence dans ce volume, il faudrait se précipiter sur les lignes incroyables, consacrées à l'écrivain vaudois, C.F. Ramuz... "L'embêtant avec Ramuz c'est que ses pages sont du tronc d'arbre. Et parfois de la racine d'arbre. Or ce que les gens peuvent lire, même les plus attentifs et les mieux intentionnés, c'est les feuilles, et un peu les branches à la condition qu'elles sachent quand même se faire valoir." (p. 252 - 16 octobre 1978] Je commence avec cet extrait car il est significatif de cet ensemble de chroniques insolites, si peu conformistes, que J.B. Pontalis, le grand ami de jeunesse de Michel Cournot décide de réunir dans la collection qu'il a créée "L'Un et l'Autre"... Et là, je laisse la parole à J.B. Pontalis pour mieux expliquer la genèse de ce volume. "Michel Cournot fut le grand ami de ma jeunesse. Je lui dois, entre bien d'autres choses , de m'avoir fait découvrir une littérature que j'ignorais , son Valéry à lui, son Michaux à lui. Si j'édite aujourd'hui "De livre en livre" dans "L'Un et l'Autre", ce n'est pas seulement parce qu'il y question de ses "autres", c'est aussi parce que Michel fut mon "autre" (avant-propos, p.9) Un recueil que l'on lit de façon linéaire ou au contraire de façon buissonnière, au hasard des envies et des élans... Une foule de richesses et de pistes de lecture à défricher ou à approfondir, avec un regard tout neuf.... De très belles ou lignes passionnantes sur Karen Blixen, Marc Allégret et André Gide, sur la comtesse Rostopchine (de Ségur), sur le monde de l'édition, et particulièrement de celui de la NRF, sans omettre des pages intenses sur l'un de ses maîtres, qu'il trouvait injustement méconnu...ou plus exactement superficiellement lu et apprécié. Je voulais nommer Jean Paulhan.... Etant touchée à l'extrême par la part si peu ordinaire dédiée à Ramuz, écrivain rare de mon petit Panthéon personnel... j'achève cette note de lecture avec ce deuxième extrait concernant l'auteur vaudois: "Et, tout de même, oui, prenez un livre de Ramuz. Cet homme était inguérissablement solitaire, et personne au monde n'est plus ouvert au monde que les solitaires, eux seuls ont le temps de vous faire asseoir, de vous écouter, et c'est pour cela aussi que Ramuz est si grand : ses livres écoutent le lecteur, d'un c?ur infini." (p.255)"
22. La femme en pierre
Diane de Margerie
2.00★ (1)

"«Elle n'est jamais la même. Je l'ai vue transparente, son toit vert suspendu dans le givre ; je l'ai vue luisante et noire et nue comme le dos d'un dauphin bondissant ; je l'ai vue poreuse, ravagée, grise de bruine, comme une série de cavernes grignotées par la mer ; je l'ai vue telle une pieuvre lumineuse, les bras prédateurs, avide et blanche de soleil ; je l'ai vue droite et pure comme une falaise à pic. Peut-être est-ce à cause de ces incessantes métamorphoses que je me suis laissé prendre.» Diane de Margerie." [* sur un des éléments de la cathédrale de Chartres ]
23. L'autre vie d'Orwell
Jean-Pierre Martin
4.27★ (34)

Une très belle lecture, qui revisite la personnalité de l'auteur de "1984 " ! - Ma chronique en 2013 ---- "Un très beau récit de Jean-Pierre Martin, qui nous fait découvrir une période très particulière de la vie d'Orwell, qui , après la mort de son épouse, sa lassitude des snobismes de la vie littéraire, se retire...très loin dans une île d'Ecosse difficile d'accès.... il va travailler la terre.... et écrire dans un cadre exceptionnel mais aussi un état d'esprit très particulier son très célèbre "1984".... Après cette lecture, et la connaissance de ce retirement du monde d'Orwell, on ne peut relire "1984" qu'avec une autre perception, un autre regard... c'est un texte magnifiquement écrit, où on ressent très fort une communion d'idées et d'aspirations entre l'auteur et son "biographe"....même si c'est très loin d'une biographie classique....ma chronique en 2013----"Un très beau récit de Jean-Pierre Martin, qui nous fait découvrir une période très particulière de la vie d'Orwell, qui , après la mort de son épouse, sa lassitude des snobismes de la vie littéraire, se retire...très loin dans une île d'Ecosse difficile d'accès.... il va travailler la terre.... et écrire dans un cadre exceptionnel mais aussi un état d'esprit très particulier son très célèbre "1984".... Après cette lecture, et la connaissance de ce retirement du monde d'Orwell, on ne peut relire "1984" qu'avec une autre perception, un autre regard... c'est un texte magnifiquement écrit, où on ressent très fort une communion d'idées et d'aspirations entre l'auteur et son "biographe"....même si c'est très loin d'une biographie classique...."
24. Le Très-Bas
Christian Bobin
3.93★ (1393)

Initialement édité dans cette collection
26. Verlaine d'ardoise et de pluie
Guy Goffette
3.71★ (109)

***Publié la première fois dans cette collection
27. Vidas
Christian Garcin
3.50★ (4)

"Nous taisons tous l'essentiel. Nous croyons nos vies constituées d'événements, quand ce sont les instants d'absence, les fragments oubliés, qui les forment et les nomment. Par exemple un ongle rongé, le souvenir d'un chien, la cendre d'un regard, une odeur, un cri. L'écriture, la poésie plongent leurs racines dans ces failles, dans les instants proscrits, ceux que la mémoire réfute. Dans le silence qui enrobe les êtres, inextricable, profond, difficile à déchiffrer. Qui se nourrit de l'éloignement, de l'oubli, de l'immobilisme des images. Qui prospère à notre insu. C.G."
28. Tombeau des anges
Gilles Ortlieb
3.33★ (5)

"Ces « anges » sont les terminaisons des noms de villes de la région de Lorraine autour de Thionville : Florange, Hayange, Gandrange, Uckange, Hagondange et tant d’autres. Ces localités font partie de la « vallée du fer ». De son épopée sidérurgique, rien ou presque ne subsiste aujourd’hui. De ce constat d’un monde révolu, l’auteur tire un propos tout à la fois nostalgique et plein d’humour."
29. Baudelaire en passant
Didier Blonde
5.00★ (7)

Ajout le 30 décembre 2022
30. Pauvre Bouilhet
Henri Raczymow
3.00★ (1)

Ajout le 30 décembre 2022
31. La marque du père
Michel Séonnet
4.60★ (26)

Ajout le 30 décembre 2022
32. Jusqu'à Faulkner
Pierre Bergounioux
4.35★ (46)

Ajout le 30 décembre 2022
33. Le vagabond immobile
Marie-Louise Audiberti
4.00★ (1)

Ajout le 30 décembre 2022--- "«L'œuvre de Robert Walser, toutes en séquences égrenées sur des notes fines, entre rire et pleur, grâce et gravité, il faut la feuilleter d'une main légère.Ce grand promeneur invite à la promenade. Le fil rouge, c'est lui-même en ses multiples versions. Il a beau se choisir des masques, de toute façon il est là. Sous couleur d'être marginal, relégué dans l'ombre, il se retrouve toujours au centre. "Le roman auquel je travaille sans cesse, reste toujours le même et pourrait être défini comme un roman du moi, découpé, fragmenté." Fritz, Félix, Simon, Jacob, Joseph et les autres, tous parlent d'une seule et même voix, celle de l'homme qui joua son destin sur des mots et passa les vingt-sept dernières années de sa vie dans un asile psychiatrique.On pourrait se laisser abuser par la netteté de la phrase, sa clarté, l'humour sous-jacent et ne pas sentir ce tremblement derrière les mots, cette insistance qui trahit la volonté d'exorciser quelque mal. "Ai-je cueilli des fleurs pour les déposer sur mon malheur ?" demande Robert Walser.Étrange fascination de cette vie pleine de trous qui ressemble tellement à la vie.»Marie-Louise Audiberti."
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