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3.85/5 (sur 81 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1953
Biographie :

Dominique Barthélemy (né en 1953) est un historien français, spécialiste du Moyen Âge.

Ancien élève de l'École normale supérieure (1972), il est agrégé d'histoire. Ses maîtres étaient Pierre Toubert et surtout Georges Duby dont une partie des travaux sont remis en cause par l'élève aujourd'hui. Il a soutenu sa thèse sur la seigneurie des Coucy : Les deux âges de la seigneurie banale. Pouvoir et société dans la terre des sires de Coucy (milieu du XI°-milieu du XIII°s.) (Paris-IV, 1984). Directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1994), il est aussi professeur d'histoire médiévale à l'université de Paris IV (2000) après avoir enseigné l'histoire médiévale à l'Université Paris XII de Créteil pendant les années 1990. Spécialiste d'anthropologie historique, D. Barthélemy va revenir sur plusieurs questions anciennes qu'il développe dans sa thèse d'Etat (La société dans le comté de Vendôme, de l'an mil au XIVe siècle, Paris-IV, 1993).

Il analyse ce que certains ont appelé la « mutation de l'an mil », en tentant de montrer que cette date ne représentait aucune césure particulière, puisque la société évolue lentement et progressivement depuis le haut Moyen Âge : la chevalerie est née durant l'époque carolingienne et le servage a commencé à décliner à la même époque. Il s'oppose à la vision de Jean-Pierre Poly et de Éric Bournazel (La mutation de l'an mil a-t-elle eu lieu ? Servage et chevalerie dans la France des Xe et XIe siècles, 1997).


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Source : Wikipedia
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Interview réalisée dans le cadre de la 16e édition des Rendez-vous de l’Histoire sur le thème de « la Guerre » Blois - 10/13 octobre 2013 Une production SCÉRÉN [CNDP-CRDP] ©CNDP-2013


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Au moment même de leur essor culturel, les Juifs du Nord de la France subissent leurs premières persécutions (ceux du Midi en avaient connu dès l'an mille, ponctuellement). La première croisade, ou plus exactement ses éléments incontrôlés (bandes de Pierre L'Ermite), fait des pogroms de Rouen à Cologne, obligeant tout le moins ses victimes, réputées ennemies du Christ, à se convertir ou à payer rançon. Le calme revient, mais il s'écoule à peine un jubilé et voilà qu'en 1146, lors du départ de la seconde croisade, la persécution reprend. Il s'agit toujours des "autonomes" : le moine Raoul, prêcheur non autorisé d'allure érémétique, incite au meurtre, en Rhénanie ; saint Bernard fait entrer dans le rang ce disciple dévoyé et préconise le respect des Juifs. Il cite la phrase de saint Paul et s'inspire de textes de saint Augustin pour aboutir à la position suivante : si le peuple juif est voué à la dispersion et à l'itinérance, c'est la sanction du refus de reconnaître la divinité de Jésus (Historiquement pourtant, la dispersion du peuple juif a précédé de beaucoup l'époque du christ)

524 - [Points Histoire H203, p. 177]
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Le roi du haut Moyen Age et, après lui, le prince du Xe siècle se servent surtout du pouvoir judiciaire qu'ils détiennent pour défendre leurs droits et les biens qui leur appartiennent (c'est-à-dire le fisc). L'hériban, amende de soixante sous sanctionne en principe le refus de la participation à la guerre. Roi et prince confisquent les biens de ceux qui le ont offensés (à moins de leur accorder une généreuse « miséricorde ») dans leur personne et tous les intérêts.

1054 - [Points Histoire H203, p. 28]
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Un roi et un prince du Xe siècle ne sont efficaces que dans la mesure où ils ont accumulé assez de richesse et de force militaire - richesse et force que leur justice contribue à entretenir ensuite (amendes, confiscations). Que d'autres à leur tour concentrent richesse et puissance entre leurs mains, et c'en sera fait de leur monopole de la justice publique : le processus de dissémination de celle-ci est déjà entamé au Xe siècle - le mieux qu'on fait les derniers carolingiens a été de tenter de l'infléchir dans le sens du moindre mal pour eux, en concédant par exemple des droits régaliens (monnaie, marché et même justice majeure, le comitatus) à des évêques.

1208 - [Points Histoire H203, p. 28-29]
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Le clunisien Raoul le Glabre tout comme l'Aquitain Adémar de Chabannes nous font bien saisir l'ambiance religieuse de ces assemblées : une série de malheurs (guerres, épidémies) frappent une région, et le clergé, en répandant l'idée que "les péchés du peuple" en sont la cause, provoque l'appel aux saints; on promène les reliques dans leurs châsses, jusqu'à les placer en pleine assemblée; alors, la réconciliation entre les hommes leur vaut le rétablissement de l'alliance avec Dieu, et ce sont guérisons miraculeuses, bonnes récoltes, armistices provisoires. Partout, la "paix de Dieu" limite la violence mais, surtout, elle trace une frontière entre violence légitimée (c'est-à-dire tolérée) et une violence illégitime [...].

Paix et trêve de Dieu dans le Midi
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L'ermite du XIe siècle est un pénitent, comme le moine, par vocation ; vivant hors du cloître, où il ne supporte pas l'enfermement et la règle de vie, et dont il méprise la routine ou redoute les psychodrames, il se définit plus par sa mobilité et par son côté "sauvage" que par sa solitude. Barbe longue et cheveux mal taillés, vêtements en lambeau, discours passionnés et main tendue pour recevoir l'aumône, il donne tous les signes de sainteté que requièrent les fidèles : on trouve sacré le désordre de sa tenue. Mais les autorités ecclésiastiques, si elles ne peuvent blâmer le propos de "suivre le Christ", se méfient de son exhibitionnisme et des prédications qu'elles ne contrôlent pas.

L'apprivoisement des ermites
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[...] spécialistes de la prière et de la culture écrite (l'étude, la copie de manuscrits remplissent l'exigence de "travail" contenue dans la Règle de saint Benoît), les moines noirs (vêtus de laine teinte) vivent de leurs domaines, généralement dus à la générosité de donateurs soucieux que l'on prie pour eux. Plus généralement, leur prière, la louange ininterrompue qu'ils élèvent vers le Ciel, le sacrifice magnifique qu'ils offrent par leur art (musique et architecture) sont un service éminent qu'ils rendent à la société : pénitents glorieux, ils prennent sur eux les "péchés du peuple", gardent les reliques protectrices de la paix et des récoltes, accomplissent une véritable functio publica; ainsi, depuis le VIIIe siècle au moins, empiètent-ils nettement sur le rôle des prêtres "canoniques" ou chanoines

Le succès des moines noirs
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Rentré dans Rome en 1093 et sentant déjà la partie gagnée contre l'empereur Henri IV, le pape Urbain II (Eude de Châtillon, ancien clunisien) conçoit le projet de reprendre pied en Orient. Autant que la réponse à une menace islamique (qui ne consiste guère qu'en des entraves au pèlerinage de Jérusalem), la Croisade est une œuvre commune de la chrétienté latine au bénéfice de l'autorité romaine : un de ses objectifs est de faire que les chrétiens de Syrie et de Palestine relèvent du pape au dam du patriarche de Constantinople. L'empereur grec Alexis Comnène n'a demandé contre les Turcs que des mercenaires flamands : il verra passer les bandes croisées avec une grande suspicion.

Le voyage d'Urbain II (1095-1096)
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La vigueur de l'Église grégorienne et (après 1122) post-grégorienne constitue un élément important en faveur des princes et du roi, dont elle veut le renforcement pour en obtenir une protection plus efficace ; sa hiérarchie et même son droit constituent en outre des modèles pour le système laïc des pouvoirs, qui doit d'ailleurs beaucoup, très directement, aux idées et aux pratiques des clercs qui peuplent la chancellerie et la curia des grands.

La réassurance des princes et du roi
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Cette théorie du piège a été développée après coup comme l'une des principales excuses des vaincus, cheminant de Bouvines à l'Allemagne en passant par la Lorraine.
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