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Citations de Donald Harstad (40)


Au temps déjà lointain de mes études, j’avais suivi des cours de physique. Je n’étais pas particulièrement brillant, mais je me souvenais d’un chapitre consacré au deuxième principe de la thermodynamique. Selon ce principe, les choses ont tendance à aller d’une situation d’ordre vers une situation de désordre. Le désordre, ou « entropie », va toujours en s’accroissant. Toujours. D’une façon ou d’une autre. Et si tu tentes de réduire l’entropie, quelque part, l’énergie que tu auras déployée pour y parvenir augmentera l’entropie, dans un autre secteur. Ou quelque chose dans ce goût-là.
Avec ces quatre meurtres, on était en plaine entropie.
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- Cette immunité dont parle Linda. Est-ce que je suis compris dans le marché ? Elle m'a dit que je le serais.
Inutile de tergiverser davantage.
- Non. Vous n'avez jamais été mentionné sous cet angle.
- Je vois.
En secouant tristement la tête :
- Ah, les femmes ! Elles disent n'importe quoi pour qu'on les aime.
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Je repassai mentalement les faits en revue. Déterminer comment quelqu'un a été tué ne pose, en général, que peu de difficultés. La plupart des tueurs agissent en état d'excitation et avec précipitation. La méthode employée saute souvent aux yeux. C'était le cas ici. Et d'un.
Déterminer où le meurtre a eu lieu est parfois plus difficile, mais pas dans notre affaire. Là encore, aucun problème. Avec un témoin oculaire à la clef et les pièces anatomiques éparses, que demander de plus ? Et de deux.
L'identité de la victime est très importante, car elle peut révéler le pourquoi du meurtre. Et de trois.
Savoir quand la victime a été tuée peut également mener à la découverte de l'auteur du meurtre. Du gâteau, dans notre affaire, pour les mêmes raisons que dans l'élément numéro deux. Et de quatre.
A ce point, j'aurais juré qu'on épinglerait le coupable dans les vingt-quatre heures, et je me sentais d'excellente humeur.
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Phyllis Herkaman elle-même avait été tuée dans la cave, auprès de la machine à laver. Recroquevillée dans le coin sud-ouest, la tête orientée vers le nord, elle baignait dans une mare de sang en cours de coagulation... A la surface de cette mare se formait une pellicule qui se plissait en durcissant. La malheureuse était nue, allongée sur le dos, le sein droit arraché, le téton gauche transpercé par une épingle à chapeau... Menottée dans le dos, attachée par un cordon rouge à une canalisation. Long manche de bois planté dans le vagin. Beaucoup de sang répandu, là encore. Pas d'autres marques particulières mais, au-dessus du corps, accrochée à un tuyau, se balançait une étoile entourée d'un serpent qui se mordait la queue.
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Le briefing de l'agent Hester Gorse fut ultrarapide. Il y eut quelques sourires jaunes à l'idée de voir une femme prendre les rênes de l'enquête. Art alla jusqu'à maugréer dans sa barbe :
- Manquait plus que ça ! Une nana qui joue au flic !
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Je m'appelle Carl Houseman. Je suis shérif en second du comté de Nation, dans l'Iowa, et doyen des enquêteurs de la brigade. Doyen du fait de mes années de carrière, mais aussi doyen par l'âge, un sujet qui commence à m'agacer doucement, quand on me classe, d'emblée, parmi les "seniors". Je viens tout juste de franchir le cap de la cinquantaine, et je prends assez mal les allusions que certains s'autorisent à formuler sur ma qualité de "vieux flic".
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- Alors, qu'est-ce qui nous amène le FBI ? demanda Bligh.
Bonne question. Le FBI en Iowa, c'était déjà un évènement pour l'époque. Autre exemple de ce que le 11 septembre avait fait au rêve américain. Avant cette date, il y avait eu vingt-six agents du FBI en Iowa. Au 15 septembre, deux douzaines d'entre eux étaient ailleurs, assignés aux recherches antiterroristes. La présence de l'un d'eux dans une usine de viande était inattendue.
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La plupart des gens s'imaginent que parler aux flics est la panacée pour gagner l'indulgence du tribunal. Simple illusion. Parler au tribunal, sous la foi du serment, c'est ça, la panacée.
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- Manger maigre te monte à la tête, remarqua-t-elle en remplissant son gobelet d'eau minérale.
Elle avait sans doute raison, mais que faire quand on a tendance à prendre du poids rien qu'en respirant l'odeur d'un rôti ?
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Sue savait que cette affaire me portait sur le système, parce que je n'arrêtait pas de lui porter sur le sien. Du moins quand j'étais avec elle. C'est ce qu'on appelle un bon mariage.
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J’avais la sensation que mon acidité gastrique était en train de bouffer mon gilet pare-balles.
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Que voulez-vous savoir au juste, à propose des cultes sataniques ?
- Faites nous un petit exposé. On vous posera des questions à mesure.
Il commença par nous dire que toutes les Eglises chrétiennes admettaient l’existence de Satan, sous une forme ou sous une autre. Qu’elles acceptaient le concept du mal, et que Satan en était la personnification. Selon lui, il n'était pas étonnant que sociopathes ou inadaptés soient attirés par les pratiques satanistes. […]
Il aborda, ensuite, l’Eglise de Satan, Anton Lavey et autres cercles sataniques basés à San Francisco. Leur approche était insidieuse, car ils se gardaient de promouvoir ouvertement la violence, mais y conduisaient de mille façons subtiles.
- C’est le b.a.-ba de leur doctrine. Ils encouragent certains comportements, puis à mots couverts, en rejettent la responsabilité.
- C’est typiquement satanique ?
- Oui, Carl, absolument.
Il poursuivit, décrivant leur influence sur la jeunesse, flétrissant au passage le hard rock, la musique heavymetal et autres instruments d’anesthésie cérébrale, qui conduisent certains jeunes au suicide.
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Il fait partie de ces dingues qui passent leur temps à vous accabler de leurs connaissances techniques, et que leur portable, avec toutes ses extensions, fait bander pire qu'un DVD porno.
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- On les soumettra à l'APHIS. [...]
Eddie ne réfléchit pas plus d'une seconde.
- Et si y a pas d'empreintes exploitables, m'dame?
Elle le regarda droit dans les yeux.
- Alors, mon cher petit, on vous renverra pisser dans la nature.
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J'apprécie beaucoup les médecins légistes, mais leur pourcentage de vies sauvées ne montent pas très haut.
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Je rentrai chez moi à cinq heures quarante-sept. Il faisait encore plus froid. Près de vingt au-dessous de zéro malgré l'absence de vent. Beaucoup plus froid qu'à l'intérieur d'un frigo! (...) J'appelai à mi-voix:
- Sue?
Pas de réponse. Elle était là-haut à dormir comme une souche. Tant pis pour elle. Elle allait manquer ça.
Je remplis un gobelet en plastique, à la cuisine. Ressortis en vitesse. Projetai dans l'air le contenu du gobelet. Il disparut en une seule bouffée, et rien ne retomba. J'adore faire ça. Je recommençai deux ou trois fois, avec le même résultat.
Il faisait juste assez froid. J'étais heureux comme un gosse. J'envisageais presque de réveiller Sue. Presque seulement. Elle est très tolérante, mais il y a des limites.
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- Ici, comm. Trois ?
- Présent.
- Dix-vingt-cinq pour les recherches, secteur nord.
- Dix-soixante-seize en route. Heure d’arrivée estimée, d’ici à quinze minutes.
- Dix-quatre. Tu les trouveras sur l’autoroute, au pied de la falaise, en pleine vue.
- Dix-quatre.
- …
- Quatre-vingt-un, Trois. Je suis à moins de deux kilomètres.
- Dix-Quatre. Je t’ai en vue.
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Vendredi 19 avril 1996
23 h 52
L'appel parvint, peu avant minuit, au central de communication du comté. Source non identifiée, voix présumée féminine et probablement au-dessous de cinquante ans. Pas de numéro de téléphone. Aucun appel ultérieur enregistré.
— Bureau du shérif.
— Au secours, mon Dieu, au secours. Venez vite !
— Qui est à l'appareil ? Qu'est-ce qui se passe ?
Sally Wells, la standardiste, ne se perdait jamais en vains bavardages et gardait toujours son sang-froid. Nouvelle à mi-temps, mais c'était une bonne élève.
— Au secours, ils sont en train de tuer tout le monde !
— Où êtes-vous ? D'où appelez-vous ?
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- Un vampire ! Tu plaisantes, Carl. Tu me fais marcher.
- C’est ce qu’il prétend.
- Et nommé Daniel !
- De nos jours, Dracula ne se fait plus appeler monsieur le comte.
- Pourquoi pas un loup-garou nommé Bob ? Ban sang, Houseman, où est-ce que tu vas pêcher des numéros pareils ?
- En eau trouble, généralement. Il accuse ce Daniel Peel d’avoir tué Edie. Et il a bel et bien tenté de foutre le camp.
- Sans doute, parce qu’il ne pouvait plus s’empêcher de rigoler. Enfin, allons-y.
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Ils n'avaient plus jamais parlé de ce "plan" jusqu'à l'arrivée de M. Kazan dans le groupe. Quand Imad l'avait évoqué, en présence du nouveau venu, Northwood-Marwan avait reculé pas à pas. Jamais il n'avait sérieusement envisagé de passer aux actes. Leur vision des choses était de plus très différentes. Ces gens-là n'avaient pas l'air de vouloir faire un approche particulièrement douce. Selon celle d'Imad, Emma Schiller serait enlevée d'abord, convaincue ensuite.
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