AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Douglas Stuart (152)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Mungo

Plongé dans la banlieu de Glasgow des années 1990. Je sors de cette lecture abasourdi, rincé. Un roman coup de poing magistral plein de rage et d'espoir. Une tension palpable à chaque page. Des personnages vivants auxquels on s'attache, pour qui on tremble. Une très très belle découverte.
Commenter  J’apprécie          50
Mungo

Un livre puissant et difficile à lire.



On suit Mungo, 15 ans, qui vit dans un milieu ultra violenter intolérant, avec une mère absente, un frère chef de gang protestant brutal qui ne cherche qu’à tabasser du catholique. Et Mungo est trop doux et naïf pour ce monde là. Il supporte les coups que lui donne la vie mais c’est dur pour lui.

Il tombe amoureux de James, catholique. Le seul capable de le comprendre et de lui apporter un minimum d’attention.

Et là…



C’est vraiment un livre difficile. À ne pas mettre entre toutes les mains. Attention aux TW les amis.



J’ai vraiment adoré ma lecture même si j’avais mal au ventre tout le long à cause de la terrible histoire de Mungo.



Je n’ai pas mis 5 étoiles car il y a parfois des longueurs dans le texte qui, à mon avis, n’apportent rien à l’histoire et auraient pu être évitées.

Commenter  J’apprécie          51
Mungo

Quel roman bouleversant ! Écrit avec une intensité qui prend aux tripes, qui n’épargne rien et nous laisse KO.



Mungo est un ado de 15 ans qui vit à Glasgow dans la précarité, entre sa grande soeur Jodie - protectrice et aimante -, « Mo-Maw » sa mère irresponsable et alcoolique, ainsi que son grand frère Hamish, caïd en chef hyper violent. L’histoire se déroule dans les nineties, mettant en avant les guerres de cités entre les cathos et les protestants, mais aussi le chômage qui sévit dans la ville.



C’est au milieu de tout cela qu’essaie de grandir Mungo ; et tiraillé entre sa mère qu’il veut aimer malgré le mal qu’elle fait et son frère qui veut l’endurcir en l’impliquant dans ses méfaits, il a du mal à s’affirmer. Sa rencontre avec James - catholique - va lui ouvrir un espace de bonheur et lui faire vivre son premier amour, mais cette bulle qu’ils ont crée va être mise à mal par la peur, le poids de là où ils vivent étant trop lourd.

Jusqu’à ce que la découverte de leur relation par Hamish fasse tout voler en éclat…



Ce livre est une plongée dans la violence, dans ce que l’humain peut renfermer de laid, et ce jeune Mungo en est le contraste saisissant par sa douceur, son fond foncièrement bon, une nature qui va être salie, l’obligeant à aller à l’encontre de ce qu’il est et veut profondément, tant il est formaté par la crainte, le sens du devoir et la culpabilité.



Pense à toi Mungo, aime-toi, émancipe-toi, personne ne le fera pour toi sinon… C’est ce qu’on voudrait lui souffler.



Sublime et terrible état des lieux d’une jeunesse désenchantée.

Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Comme il fait sombre dans ce roman à l'histoire familiale pas très reluisante, triste. Les personnages sont bien décrits et on ressent bien leur souffrance. L'amour filial est inconditionnel et Shuggie subira les affres de la vie avec un père absent, une mère alcoolique, inadéquate, incapable de relations normales. Il y restera fidèle voulant la rendre heureuse, en voulant la sauver à tout prix. Le pari est difficile, il souffrira beaucoup. Quelques scènes sont pénibles, c'est une histoire difficile, mais nous réveille beaucoup de sentiments. A mon avis beaucoup de scènes se répètent, forcément dans ce thème et le récit aurait pu être plus court.
Commenter  J’apprécie          51
Mungo

Après le succès phénoménal de son premier roman, « Shuggie Bain », lauréat du prestigieux Booker Prize, ce second roman était très attendu. Dans la même veine que « Shuggie Bain », « Mungo » est un roman splendide, violent et intense qui confirme son grand talent d’écrivain.

Nous sommes de nouveau à Glasgow, début des années 90, dans un quartier populaire défavorisé.

Mungo, le narrateur, a 15 ans. Il est le plus jeune et le plus beau d’une fratrie « élevée » par une mère égoïste et saoule la plupart du temps. Mungo est un adolescent tendre, sensible, qui aime cette mère immature, le seul à tout lui pardonner. Hamish l’ainé, a 20 ans. Il est déjà père et chef du gang des protestants, digne héritier de leur père décédé. Jodie, élève sérieuse, est à peine plus âgée que Mungo, la seule sur laquelle Mungo peut compter. Elle essaie de maintenir un semblant de cohésion dans cette famille dysfonctionnelle tout en poursuivant ses rêves d’études universitaires.

Le roman alterne entre deux récits qui se déroulent à environ 5 mois d’intervalle.

Quand il s’ouvre, Mungo part camper et pêcher près d’un loch accompagné de deux types franchement louches. Nous ne savons pas encore exactement ce qui a amenée sa mère à leur confier Mungo, hormis qu’il s’agirait de le remettre d’aplomb et de « faire de lui un homme ». Quelques mois auparavant, c’est Hamish qui répète qu’il veut faire de Mungo un homme, ce qui signifie l’entraîner dans des mauvais coups et rixes contre les catholiques. Un jour, Mungo rencontre par hasard James, tout aussi seul et désœuvré que lui. Pour la première fois et comme une évidence, il va se laisser aller à s’ouvrir à autrui.



« Mungo » est un récit très dur d’initiation, d’émancipation et d’éveil amoureux.

Il a de nombreux points communs avec « Shuggie Bain » (notamment sa prose très belle et très visuelle) mais sa construction, son rythme et son intrigue sont totalement différents. La construction, très efficace, et l’intrigue, plus resserrée, contribuent à rendre le roman terriblement addictif.

« Mungo » est un superbe et très émouvant roman sur l’innocence que j’ai peut-être préféré à « Shuggie Bain » (que j’avais pourtant adoré !).
Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Récit de l'attachement d'un fils à sa mère et véritable diatribe contre l'alcoolisme, « Shuggie Bain » nous emmène dans l'Ecosse des années 1980. En 1979, Margaret Thatcher a été élue Premier Ministre du Royaume-Uni et entend bien mener une politique ultralibérale avec pour conséquences la désindustrialisation de son pays et l'explosion du chômage.

A Sighthill, quartier de Glasgow construit sur les décombres de bidonvilles, Shuggie vit dans l'appartement de ses grands-parents avec sa mère Agnes, son père Hugh, sa sœur et son frère nés d'une première union. Il grandira ensuite à Pithead, un coron qui abrite des laissés pour compte du capitalisme triomphant.

Il a quatre ans quand nous faisons sa connaissance et on dit déjà de lui : « il est pas net ». Solitaire, précieux, maniant la langue de Shakespeare avec distinction, il est le souffre-douleur de ses « camarades » de classe qui le traitent de « tapette ». Il a un seul amour : sa mère, une mère qui donne le change sur sa pauvreté et son alcoolisme en se vêtant comme une bourgeoise, en se donnant de grands airs et en utilisant un vocabulaire choisi.

Mais son stratagème ne dupe personne. Résultat : le second époux, un sale type qui ne fait rien pour l'aider à sortir de sa dépendance en la battant et en la trompant, prend la tangente ainsi que la fille qui se marie pour échapper à l'ambiance délétère du foyer.

En dehors du grand frère qui se réfugie dans le dessin, Shuggie reste seul avec sa mère, un tête à tête qui prend la forme d'un sacrifice, la mère devenant un enfant, pour celui qui se sait différent.

Et c'est le cœur serré que nous partageons la vie fusionnelle d'une mère et d'un fils inadaptés au milieu dans lequel ils sont nés où la misère le dispute à la méchanceté et à la vulgarité.

Ce roman noir en partie autobiographique a été justement auréolé du Man Booker Prize en 2020.

EXTRAIT

Elle buvait pour s'oublier, parce qu'elle ne savait plus comment repousser la douleur et la solitude.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Véritable coup de coeur pour chaque personne l’ayant eu entre ses mains, Shuggie Bain mérite-t-il tant d’éloges? Oui et non. 480 pages écrites avec amour, avec un sens aigu de l’observation. Glasgow dans les années 80, dans un quartier ouvrier en perdition, on suit une petite famille Agnès, ses trois enfants et les hommes de passage. Tickets de rationnement, alcool, commérages, et le petit Shuggie qui ne se révèle pas aussi viril qu’on le voudrait…

Livre coup de poing sur une époque dans une ville aussi dure, malsaine qu’abandonnée. Ces laisser-pour-compte survivent comme ils peuvent, sans échappatoire, sans lumière au bout du tunnel. A peine savent-ils le lundi s’ils auront assez d’argent pour le jeudi. Chaque personnage est dans un cycle de terreur, où chaque erreur est faîte avec brio, où l’espoir est tué dans l’oeuf. Un livre qui accumule toutes les mauvaises erreurs humaines, les pires défauts de chacun. Tout est brutalité physique ou verbale. Au milieu, se situe Shuggie, petit être sensible, qui croit toujours en des jours meilleurs avec sa mère, même si cette dernière accumule les mauvaises actions. Le livre est dur, il est si réaliste, qu’une fois le livre fermé, on a peur de ce que peut devenir le héros si on ne continue pas la lecture. Un gros coup de poing littéraire mais qui déprime aussi par tous les choix que les protagonistes prennent au cours du récit.
Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Destin tragique d'une mère alcoolique et de son fils, enfant fragile et pas tout à fait comme les autres, auquel on s'attache dès les premières lignes. Bien-sûr, ici, nous ne sommes pas dans la comédie de la vie mais bien dans un contexte de tragédie. Glasgow dans les années 1980, c'est l'austérité, la pénurie, le chômage, les désillusions, le délabrement des quartiers, et l'alcool qui sert de pansement sur une plaie qui jamais ne se referme. Un beau texte, dur, violent, un premier roman réussi qui fascine et dérange.
Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Une claque, un roman qui laisse des traces!

Ce livre n’a rien d’un conte de fée, loin de là, mais quelle expérience. Mon ascenseur émotionnel a été mis à rude épreuve. L’amour inconditionnel de Shuggie Bain pour cette mère perdue dans les méandres de la misère, de l’alcoolisme et qui ne fera pas les bonnes rencontres illumine ce livre. Un roman dont on ne ressort certainement pas indemne et qui me suit encore.
Commenter  J’apprécie          50
Shuggie Bain

Un mélange d’Oliver Twist et de L’assommoir mis à la sauce Glasgow des ouvriers et des mineurs sous l’ère thatchérienne. C’est déchirant mais magnifique d’un bout à l’autre, c’est l’histoire du petit Shuggie Bain, déjà moqué parce qu’efféminé et précieux, qui grandit malgré ou grâce à l’amour qu’il voue à une mère qui se perd dans la pauvreté et l’alcool. Une tranche de vie inoubliable.
Commenter  J’apprécie          50
Mungo

Mungo n'est pas né au meilleur endroit, ni au meilleur moment pour apprendre à se découvrir et être libre d'être qui il est vraiment...



Nous sommes en effet à Glasgow, dans les années 90.



Mungo est protestant. Il va tomber amoureux de James, catholique, alors qu'ils devraient se détester.



Quand la vérité éclate, sa mère va le confier à deux hommes douteux, avec la mission de faire de lui un "vrai homme"...



Mungo subit la violence, la misère, la haine, l'intolérance.



Bon clairement, ce roman est difficile, par tout ce que Mungo va affronter dans sa vie. Tout est terrible et cruel, au milieu de cet amour qui est juste de l'amour. Un amour qui va au-delà de leurs religions et de ce que la société leur impose comme modèle.



Ce roman nous révolte à plus d'un titre, fait bondir, réagir, mais reflète la réalité d'une époque, encore trop réaliste aujourd'hui. On est bien loin d'une simple fiction...



La plume de l'auteur est brute et nous livre un récit à double temporalité percutant de justesse et terriblement touchant.



Ne vous arrêtez donc pas à cette couverture, qui n'est pas des plus esthétiques je vous l'accorde, vous risqueriez de passer à côté d'un roman qui vous fera passer par toute une palette d'émotions contraires.



Bref c'est un récit violent, c'est noir, c'est brutal, mais c'est un roman puissant, qui m'a remuée.



Un coup de cœur pour le personnage de Mungo !
Commenter  J’apprécie          40
Mungo

Oui, je sais, ce n'est pas le plus beau livre de ma bibliothèque. Je sais aussi que beaucoup d'entre vous passeront votre chemin à cause de cette couverture. J'aurais fait pareil si je ne l'avais pas reçu.

Qu'est-ce que j'aurais eu tort...!

Venez à la rencontre de Mungo. Un jeune homme des quartiers de Glasgow des années 90 né dans une famille nécessiteuse et dont le quotidien est semé d'embûches.

Un père absent.

Une mère égoïste.

Un frère violent.

Heureusement il lui reste Jodie, sa grande sœur. Bienveillante et mature, elle apporte un peu de douceur dans sa vie.

Dans une époque où être différent, c'est être condamné, l'adolescent dont le prénom s'inspire d'un Saint, peine à trouver sa place.

Pourtant, il essaye. Il faut dire qu'il a une apparence angélique. Il lui suffit d'un sourire pour enchanter son monde, d'un regard pour déceler chez ce garçon toute la gentillesse, délicatesse et sensibilité qui le caractérise.

Comment un adolescent ingénu peut-il vivre dans le tumulte d'une famille en perdition et d'une ville où tout semble s'opposer à l'essence de son être ?

Balloté entre une mère alcoolique et un frère chef de gang, Mungo porte une adoration sans failles à la première et ressent de la crainte pour le second.



Ce serait plus facile si l'angoisse s'arrêtait au pas de la porte, mais, hélas, celle-ci continue et s'intensifie dans les rues de son quartier. Pas de répit pour le jeune écossais. S'il veut survivre, il doit feindre être quelqu'un qu'il n'est pas.

Porter un masque est donc devenu une habitude, une deuxième peau qui laisse malgré tout, entrapercevoir la vraie nature de Mungo. Ce sont des fragments de lumière qui n'échappent pas aux yeux acérés et inquisiteurs de sa mère.

Il faut qu'il devienne un homme, un "vrai". Un week-end en compagnie de deux voyous suffiront à transformer notre jeune protagoniste. Son inconsciente de mère en est convaincue en tout cas.

Ces scènes au bord du lac m'ont révolté, répugné, bouleversé comme jamais.



Ce roman est un condensé d'émotions. Entre hauts et bas, vous n'êtes pas prêts pour les montagnes russes qui seront infligées à votre petit cœur.
Commenter  J’apprécie          40
Mungo





Lu grâce au grandprixdeslecteurspocket2024.

Et le meilleur de la sélection jusqu'à présent.



Magnifique, violent, grandiose, poignant, marquant, révoltant, bouleversant.

Mungo est tout ça à la fois!



Glasgow dans les années 90.

Mungo, 15 ans, protestant, grandit entre sa mère alcoolique et souvent absente, Hamish l'aîné ultraviolent déjà père à 19 ans, et sa sœur Jodie qui pallie la défaillance maternelle et s'occupe comme elle peut de Mungo.



Mais comment s'en sortir à 15 ans quand on est protestant et amoureux du jeune James, paumé aussi et catholique, dans un Glasgow sordide, en proie aux guerres de gang et aux virilités excessives et violentes....

Mungo, touchant, déjà amoché par le manque maternel, au milieu des fauves.....



L'histoire est dense, dure et poisseuse.

Elle est aussi magnifique avec cette écriture si visuelle qui raconte aussi bien les coups et les humiliations que la nature, les lochs écossais ou la mer grise.



Une fois lu, Mungo fera partie de ces personnages impossibles à oublier.



Commenter  J’apprécie          40
Mungo

Que ce roman est bavard ; qu'est-ce qu'il y a comme détails inutiles....

J'aurais aimé aimé Mungo, mais je l'ai trouvé noyé au milieu d'autres personnages qui se voulaient haut en couleur.

Je cherche encore quelques descriptions sociales de l'Ecosse, et les fameuses guerres des gangs sont tellement prises par le petit bout de la lorgnette qu'elles m'ont échappées.

Bref, je n'ai trouvé aucun intérêt à continuer de lire ce roman.
Commenter  J’apprécie          40
Shuggie Bain

Shuggie Bain fera partie de mes coups de cœur de cette année. Il était sur ma pile à lire depuis un petit moment déjà, j'attendais d'être en vacances avant d'aborder ce gros pavé en une traite.

Il est vrai que c'est la vie romancée de Douglas Stuart, et, si vous aimez les tranches de vie ou les romans américains de ce style, vous n'allez pas être perdus.

Franchement, entre nous, je me demandais ce que l'on allait bien pouvoir me raconter pendant près de 500 pages, pourtant, après une petite centaine de pages, je n'ai plus quitté les mésaventures du jeune garçon.

On y dépeint des personnages complexes, et, l'alcoolisme y est décrit de manière très réaliste. On ressent tout à fait la zone de progression que la société pourrait envisager.

Shuggie aime les hommes aussi. C'est pudique, et, cette pudeur sera parfois « touchée ». J'ai souffert avec lui plus d'une fois, jusqu'à interloquer ma femme qui me regardait alors.

Je ne suis pas prêt d'oublier l'histoire de cette famille, et, je n'ai qu'une seule envie, replonger dans l'univers de cet auteur avec Mungo.
Commenter  J’apprécie          40
Shuggie Bain

Déprimant. Terriblement déprimant.

Près de 600 pages, sans une trace de douceur, d’humour ou d’espoir.

Que dire d’autre de ce roman, multi primé, qui fait pourtant une quasi unanimité… et que j’ai lu sans plaisir comme on boit un sirop amère jusqu’à la dernière goutte.

Pourquoi le terminer alors ? Pourquoi se forcer ? Parce qu’il est bon. Il est même sacrément bien écrit !



Shuggie Bain, un enfant atypique, doux et attentionné, essaye de soutenir sa mère Agnes, qui sombre peu à peu dans un alcoolisme profondément destructeur. Son frère et sa sœur abandonnent ce foyer sordide, laissant au petit Shuggie qui prend peu à peu conscience de son homosexualité, la charge de cette femme dépressive qui ne fait que boire. Ils vivent à Glasgow, dans une banlieue sordide, quand dans les années 80, sous la politique impitoyable de Margareth Tatcher, la ville s’effondre dans la misère et le chômage de masse.

Voilà pour la trame de fond de ce Shuggie Bain… Germinal de Zola, en comparaison, c’est du Feel Good !

Mais au delà de ce décor sinistre, il y a l’amour inconditionnel d’un enfant pour sa mère…

J’ai découvert plus tard que le roman était en grande partie autobiographique… Je ne souhaite à personne de vivre l’enfance de Douglas Stuart.
Commenter  J’apprécie          41
Mungo

Le héros du roman est un protestant de 15 ans, Mungo. Il est le plus jeune enfant de sa mère, mais aussi son confident, son ami, son seul rayon de soleil.

Mungo est une âme sensible, timide, farouchement et tendrement attaché à sa mère. Une mère pourtant alcoolique, lamentable, pas la meilleure mère du monde.



Il fait la connaissance d'un garçon catholique qui vit seul depuis le décès de sa mère, son père travaillant sur des chantiers navals. L’attirance de l’un vers l’autre se transforme rapidement en une histoire d’amour.



Mais on est à Glasgow dans les années 1990. Une ville ouvrière, à la virilité toxique, homophobe, fortement impactée par le chômage et l’avenir incertain.

La haine religieuse alourdit l’atmosphère, les guerres de gangs entre protestants et catholiques font rage.



Laissez-vous tenter par ce roman plein de violence et d’obscurité où Mungo apporte de la tendresse et de la lumière.



Commenter  J’apprécie          40
Mungo



Mungo a 16 ans, vit dans une famille bancale à Glasgow et on se demande comment il peut être autant un « puit de bonté » avec toutes ses fêlures. Il a une mère, « Mo-Maw » qui apparaît et disparaît aux grès de ses amourettes sans songer à laisser des denrées alimentaires pour ses trois enfants dans le placard.



Son grand frère Hamish, le Grand Ha-Ha est le chef de gang des Billy Boys : la violence comme mantra, l’humiliation comme moteur et la volonté exacerbée de mettre à mort les catholiques Fenian.

Il y a heureusement cette sœur Jodie qui est là pour lui, pour l’épauler et le soutenir. Mais elle n’empêchera pas toutes les bourrasques et les violences qui s’abattent sur Mungo.



Parce-que de violence il est question dans ce livre, la violence physique qui casse un membre ou un nez, la violence morale d’être rabaissé pour n’avoir jamais flirté avec une fille faisant de Mungo tout sauf un homme. La violence des rues de Glasgow, ville grise et morne où le soleil semble avoir du mal à percer pour réchauffer les cœurs.



Deux temporalités sont présentes dans Mungo : celle avant que Mungo soit envoyé en week-end avec deux alcooliques, Saint-Christopher et l’hargneux Gallowgate, pour faire de lui un homme et celle après. C’est dans une forêt étourdissante en lisière d’un loch qu’il sera confronté à l’âpreté de la vie.



Dans toute cette violence qui provoque des tics nerveux au visage de Mungo, il y a, derrière les immeubles, un endroit calme, avec une verdure apaisante et un colombier. Lieu d’une rencontre pour Mungo, lieu d’un espoir, à l’abri des regards.



L’écriture de Douglas Stuart est dense, riche, il ne nous épargne aucunement. Le contexte politique donne une dimension historique avec la fin de Thatcher sur la scène politique, et apporte une réalité palpable. C’est un livre formidablement dur et paradoxalement somptueux par sa prose, qui nous éblouit par sa beauté autant qu’il nous étouffe par violence.

Commenter  J’apprécie          40
Shuggie Bain

pour avoir vécu une relation avec une femme alcoolique , et qui en plus me le cachait ( enfin essayait de me le cacher) et surtout ne voulait pas admettre qu’elle avait ce problème, je me suis retrouvé dans ce sentiment terrible d’impuissance de Shuggie Bain, une impression d’inutilité , on ne peut pas aider ce genre de personne lorsqu’il y a de l’affectif qui rentre en ligne de compte , sentiment amoureux ou maternel c’est du pareil au même

pour en revenir au livre, dans une ville de Glasgow assez glauque , j’ai apprécié le style de Douglas Stuart.

cette descente aux enfers d’Agnes, ce long chemin de croix , est très fidèlement décrit par l’auteur…

ce livre aide à comprendre les méfaits terrible de l’addiction alcoolique , sujet encore tabou de nos jours













Commenter  J’apprécie          40
Shuggie Bain

L'histoire se déroule dans la grisaille de Glasgow, banlieue triste et pauvre de Londres où tous manquent de travail, ce sont les années Thatcher, et l'alcool est la meilleure des compagnies. Shuggie Bain c'est Hugh, le petit dernier à sa maman, Agnes, issu du 2e mariage avec Shug Bain, une brute, chauffeur de taxi qui la trompe ouvertement avec tout ce qui ressemble à une femme. Agnes est déjà mère de deux autres enfants issus d'un premier mariage : Catherine et Leek.

Le livre est assez sombre de bout en bout, malgré quelques passages d'éclaircies si on peut dire. La misère humaine s'étale sur toutes les pages et c'est assez violent. Peu de personnages donnent envie d'être connus à part Agnes.

Car même si le titre du livre porte le nom du personnage principal, je n'ai pas trouvé en Shuggie, ce petit garçon chétif, différent des autres garçons, plus efféminé, un attachement ou de la compassion. Il est victime de moqueries, de harcèlement, et de toutes sortes vices et j'étais triste et scandalisée pour lui. Dans les yeux de Shuggie défile toute la misère dans laquelle il vit, il subit les choix de cette mère qu'il aime tant. C'est le regard qu'il porte sur elle qui est intéressant, le fait qu'il soit si attachée à elle, prêt à tout pour la protéger.

Donc, le personnage que j'ai le plus aimé c'est la mère Agnes, qui a du répondant, du bagou, elle est complétement à côté de la plaque mais vivante. Elle pense qu'elle vaut mieux que les autres parce qu'elle sait qu'elle est jolie et différente des autres. Elle a des rêves de dame et tente désespérément de tenir la tête haute mais elle s'engouffre dans l'alcool pour noyer son chagrin de ne pas être pas à la hauteur de ses ambitions. J'ai eu parfois du mal à la suivre mais quel personnage fantasque !

Est-ce de l'amour ou une façon de vivre que veut transmettre Agnes à son fils Shuggie ? je ne suis pas sûre pour l'un car l'alcool faisant de tels ravages, je pense qu'il est le gouvernail de cette histoire. Je reste donc perplexe à la lecture de ce roman dense et triste et un peu choquée par la tragédie de chacun des personnages.
Commenter  J’apprécie          43




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Douglas Stuart (738)Voir plus

Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4945 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur cet auteur

{* *}