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Critiques de Edward Frederic Benson (38)
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Lucia à Londres

Le mari de Lucia hérite d’une rondelette somme ainsi que d’une maison à Londres; aussitôt notre héroïne se lance à l’assaut de «tout de ce qui compte» dans cette capitale qu’elle a toujours décriée. Le beau monde n’est pas dupe de ses manigances, pourtant couronnées de succès tellement ses tactiques, manœuvres et ruses sont efficaces. Mais, ce faisant, elle s’attire la rancœur des gens de Riseholme, qu’elle snobe allègrement puisqu’ils ne peuvent pas contribuer à son ascension sociale; ils lui en feront bien payer le prix. . .



J’ai bien ri du ridicule profond de cette arriviste mégalomane qui ment non seulement aux autres, mais surtout à elle-même en préférant faire semblant de ne pas être touchée par ses revers, car elle en essuie certains. Sa fourberie est élevée au rang de l’art, son front de bœuf n’a d’égal que son manque de véritable culture, son acharnement touche le pathologique, son narcissisme et son égoïsme atteignent des sommets inimaginables. J’ai été fasciné par la façon dont la bonne société de Londres et les habitants du village composent avec cette furie. Cette série anglaise n’est pas la plus drôle que je connaisse, bien qu’elle le soit, certainement une des plus animées cependant, mais la constante ironie de toutes ces péripéties m’incite à la poursuivre de temps à autre.
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Miss Mapp

J’ai pouffé plusieurs fois en lisant cette chronique qui se moque, avec une ironie corrosive, du snobisme de ceux qui se proclament de la bonne société anglaise dans les années vingt. Commérages, petits potins, mesquineries et situations pleines de ridicule s’enchaînent et occupent tous les chapitres de ce roman à l’humour décapant.



« Tel un grand oiseau de proie, elle était assise, par cette chaude matinée de juillet, à la fenêtre si pratique de son pavillon dont le vaste oriel constituait un point stratégique de premier ordre. »

S’y dissimulant ou pas derrière le rideau, Miss Mapp épie l’heure d’arrivée de son jardinier, les entrées à l’église, et en règle général « tous les faits et gestes de la société de Tilling».

Ne vous fiez pas au physique plutôt jovial de cette grande dame un peu replète. Cachée derrière un petit sourire et une affabilité trompeuse, elle peut décocher, mine de rien, une remarque cinglante, appuyer sur une faiblesse de son interlocuteur ou interlocutrice. Tantôt suave, tantôt hautaine, enjôleuse ou outrée, son meilleur passe-temps est d’attiser la jalousie de ses amies, s’attirer tous les regards, devancer ses voisines et avoir la primeur de tous les évènements plus ou moins importants susceptibles de traverser ce petit bourg. De petits coups perfides en petites méchancetés, elle ne manque cependant pas de se fourvoyer parfois dans des situations absurdes. Son imagination fertile au service de sa curiosité perverse lui fait émettre des hypothèses plus ou moins saugrenues pour tenter d’expliquer une observation faite de son mirador.

Chaque matin, tout en jetant un coup d’œil au journal avant que la rue ne s’anime, elle scrute les deux maisons d’en face qui abritent deux célibataires dans la force de l’âge, un major et un capitaine, deux fieffés mystificateurs. D’ailleurs, la veille, un filet de lumière à une heure bien tardive a éveillé sa curiosité et en connaître la cause devrait occuper une partie de sa journée. Après ces premières observations de chez elle, il est temps de descendre dans la Grand’Rue et lorgner dans les paniers des femmes faisant leurs emplettes matinales pour savoir ce qu’elles achètent.



Miss Mapp n’est pas la seule à propager les nouvelles mais elle met toute son énergie à couper l’herbe sous le pied d’une de ses voisines qui aime tant les commérages. Toutes deux se bataillent aussi au sujet de la mode et Miss Mapp détient bien souvent l’avantage grâce à de sacrées méthodes d’espionnage comme seule une femme perfide peut les imaginer.

Les mesquineries entraînent parfois des brouilles mais celles-ci ne doivent pas durer trop longtemps, il ne faudrait pas désorganiser les tables de bridge. Parce qu’ici, se présente toute l’hospitalité à l’anglaise dans la bonne société : inviter pour le thé et jouer au bridge. Et gare si l’on fait l’affront à Miss Mapp de l’inviter en dernière !



Sinon, Tilling, est une petite ville d’Angleterre au charme pittoresque que des peintres amateurs viennent saisir sur leurs toiles. Miss Mapp figure sur certaines. Quel savoureux plaisir pour elle de se laisser saisir sur le vif, après s’être bien installée en évidence devant sa fenêtre et avoir adopté un air pensif en faisant semblant d’ignorer qu’elle sera immortalisée sur une toile. Le narcissisme d’époque…



Dans cette petite société des gens de Tilling, l’auteur nous sert une adorable galerie de personnages dont le tandem major et capitaine qui s’emportent à chaque partie de golf, s’envoient avec morgue des remontrances acides et finissent autour d’un whisky. Aucun fair-play anglais pour les défaites.

Les rivalités entre voisins donnent quelques exquises vengeances alors que certains échanges font polémique comme l’heure d’été ou la façon de jouer au bridge.

Toutes ces petites mondanités tournées en ridicule prêtent vraiment à rire ou à sourire et la vie locale de cette bourgade anglaise offre une lecture comique, légère et très plaisante.

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Queen Lucia

Fortune faite à Londres, les Lucas se sont installés dans la campagne anglaise, dans le charmant village de Riseholme. C'est depuis sa maison restaurée dans le plus pur style élisabéthain que Lucia Lucas lance les modes, définit le bon goût et mène son monde par le bout du nez. Férue de musique et d'art, elle aime converser en italien avec son mari Peppino, pratique le piano, organise de somptueux dîners et collecte tous les commérages du village grâce à son bras droit, son chevalier servant, le fidèle Georgie. Bref, Lucia est la reine incontestée de Riseholme.

Aussi est-elle un brin contrariée lorsque, de retour d'un bref séjour à Londres, elle découvre que sa voisine, Daisy Quantock, fait fureur en exhibant un maître yogi, tout droit venu de Bénarès. le gourou semble avoir conquis tous les villageois, au grand dam de Lucia qui n'a plus qu'un seul but : faire sien cet exotique personnage afin de rester celle qui donne le la au village.

Mais si elle réussit assez aisément à attirer le gourou dans ses filets, Lucia n'est pas au bout de ses peines. La célèbre diva, Olga Bracely, tombée en amour avec Riseholme, a décidé de s'y installer. Or, Olga est jeune, merveilleuse, extravagante, douée, généreuse…En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, la diva pourrait bien lui voler sa place dans le coeur de ses sujets !!



Entre snobisme et pédantisme, cette Queen Lucia est un personnage qu'on aime détester. A travers cette riche oisive, E.F. Benson se moque gentiment de ces privilégiés occupés seulement à cancaner et à collectionner les lubies. Il met au jour le ridicule de leurs comportements en brocardant leur manque de culture malgré leurs certitudes. Avenante de prime abord, Lucia sait aussi se montrer féroce lorsqu'elle se sent menacée. Dotée d'un sans-gêne hors du commun, elle se sort de toutes les situations sans la moindre honte.

Lucia est entourée d'une galerie de personnages hauts en couleur. A l'exemple de l'inénarrable Georgie, obnubilé par sa calvitie, doté de deux soeurs excentriques, que l'on dit amoureux de Lucia, quand il rêve en secret de la détrôner. Les autres sont à l'avenant. La seule à être loin des mesquineries est la pétillante Olga. Si elle met souvent Lucia dans l'embarras, c'est en toute bonne foi et elle se plaît à rapprocher les âmes solitaires et à faire le bien autour d'elle.

Tout ce beau monde forme une assemblée que l'auteur égratigne avec une réjouissante ironie et un humour très british. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette comédie qui n'épargne pas la bourgeoisie anglaise d'un ridicule achevé et fait la part belle aux dialogues désopilants. A découvrir !

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Queen Lucia

Le ridicule ne tue pas et le personnage de Lucia le prouve bien. Auto proclamée reine du bon goût du petit village de Riseholme, cette mégère tient mordicus à toujours occuper le premier plan, à se considérer au-dessus des autres villageois en tout alors que dans les faits elle n’est qu’apparence, de mauvaise foi et d’un narcissisme abyssal. Son attitude royale suscite à la longue envie, jalousie et rancœur, ce qui animera cancans, complots et autres stratégies revanchardes. J’ai souri à chaque défaite de cette prétentieuse invétérée, été choqué à chaque mesquinerie de sa part et ravi par l’inventivité de l’auteur. Les personnages sont hauts en couleur, le récit bien rythmé, les situations cocasses abondent, les coups bas pleuvent; une bonne comédie à l’anglaise!
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Mapp & Lucia - Intégrale, tome 1

Pour parodier la célèbre formule d’un certain Jean-Marie Arouet, alias Voltaire, définir le propos central de « Lucia », cela revient à peu près à peser des œufs de moustiques…. dans des pièges à libellules!

Ou, pour citer la belle cantatrice qui y apporte une bouffée d’air frais, à regarder avec une loupe grossissante «un petit théâtre de marionnettes qui tient tout entier dans une coque de noix ».



En gros… Dans un joli, très joli village anglais (Riseholme), en dehors de deux trentenaires qui jouent les follettes attardées, rien que des gens plus très jeunes qui se surveillent , s’invitent, se commentent les uns les autres. Au centre du dispositif, règne une « diva », sorte de Mme Verdurin anglaise , mais en moins « moderne » ((c’est-à-dire nettement moins en phase avec les modes et les goûts de son temps, en tout cas considérablement moins audacieuse.)).

Que se passera-t-il, dans ce joli, très joli village anglais, lorsque surviendra une vraie une authentique diva, dûment estampillée « A dansé, et surtout chanté, dans les plus grands rôles, sur les plus grandes scènes…. »? Ou lorsque la déesse locale se transportera elle-même à Londres, où elle fera l’admiration de tous par son snobisme et son entrisme forcenés?



Des combats de pucerons dans des couloirs de cochenilles, bien sûr!



«Mapp » est le pendant de ce premier opus, en moins opulent, en plus aigre. Le personnage éponyme, Miss Mapp, est une quadragénaire un rien chevaline qui elle aussi vit dans un joli, peut-être encore plus joli village anglais (Tilling). Sous des dehors affables et souriants elle cache une nature profondément mesquine et passe son temps à espionner ses voisins, à surveiller sa bonne, à soupçonner son jardinier…



Tout cela est charmant ( surtout chez « Lucia ») , aussi charmant que méchant. Pas très consistant, néanmoins. Dans ces jolis villages le fracas du monde ne se fait guère entendre. Mais enfin, surtout dans le cycle des Lucia, une fois qu’on est tombé dans l’ironique chaudron, on y prend beaucoup de plaisir.

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Queen Lucia

Délicieusement satirique, éminemment distingué, indubitablement britannique et exquisément drôle ce roman est un pur divertissement.



Dans le village de Riseholme, les matinées se déroulent selon un rituel immuable. Sous couvert des emplettes quotidiennes, les yeux et les oreilles quêtent la moindre nouvelle qui viendra émoustiller tout son petit monde. L’on s’espionne mutuellement en trottinant d’une information à l’autre, espérant jalousement avoir la primeur d’une révélation explosive.

Des cottages contigus bordent l’unique rue de ce village et l’arpenter donne l’impression de traverser un petit bourg du royaume de Grande-Bretagne. Mais ce n’est là qu’une illusion car Riseholme semble bien avoir sa souveraine, pour l’instant incontestée, en la personne de Lucia qui exerce son suprême pouvoir sur tous les villageois. Avec son mari Peppino, elle vit dans une maison restaurée dans le plus pur style élisabéthain. Un aperçu de son intérieur, divinement drôle, nous donne déjà toute l’aisance ironique et humoristique de l’auteur. Et lorsqu’il décide que Lucia, fière de ses petites touches décoratives insolites, en a fait un communiqué au Cercle littéraire l’intitulant De l’humour dans l’ameublement, on se doute qu’il ne va pas se priver de tourner en ridicule ses truculents personnages !



Lucia, fraîchement revenue de Londres, estime que ses activités à Riseholme sont bien plus enrichissantes qu’un emploi du temps londonien. Elle s’exerce au piano, rédige son courrier, envoie des cartons d’invitation n’omettant jamais le ton vestimentaire de ses réceptions, tout en veillant au côté élisabéthain, donc guindé, de tous les évènements donnés dans sa commune. Les divertissements, si peu divertissants d’ailleurs, répondent à un strict cahier des charges que Lucia supervise.

Elle fait étalage de quelques mots d’italiens, ajoutant ainsi l’art linguistique à tous ses talents. Les menus potins font étinceler ses yeux noirs et elle a la manie du contrôle poussée à son paroxysme.

Mais voilà que ce matin, son regard est attiré par la rondouillarde Mrs Quantock accompagnée d’un homme « au teint exotiquement tropical et à la barbe noire. » Il faut préciser que cette Mrs Quantock passe d’une croyance à l’autre, de la Science chrétienne au spiritisme, en passant par le yoga, et chacun de ses nouveaux dadas électrise le village. Lucia part immédiatement en croisade pour s’annexer l’inestimable brahmane et ses sujets n’ont qu’à ravaler leur rancune et lui céder la place. Queen Lucia agit détestablement mais ses manœuvres sont tellement désopilantes qu’on lui pardonnerait presque son caractère autocratique. Et puis de cuisantes déconfitures l’attendent, ébranlant son temple de connaissances et maîtrises artistiques.



E.F. Benson se moque de cette petite société oisive, avec un superbe talent littéraire et humoristique. L’ironie qui perce sous tous les petits détails afférents à la vie quotidienne de Riseholme est tellement raffinée que l’on s’amuse énormément de ces personnages un brin caricaturaux. Il y a Georgie qui se préoccupe de sa calvitie, usant de tous les subterfuges pour la cacher et qui époussette amoureusement ses bibelots, ses chers trésors. Une Mrs Weston, conteuse admirablement prolixe, dont les tirades interminables analysent et décortiquent chaque faits et gestes des habitants. Et tant d’autres… Leurs conversations s’amorcent rituellement par un Quoi de neuf ? Et bien sûr, il y a toujours quelque chose de neuf à commenter !



Bien loin des préoccupations actuelles, cette plongée en 1920 dans ce village anglais déride et chasse la morosité. Heureusement pour le moral, l’auteur a eu la bonne idée de continuer cette chronique communautaire et c’est avec impatience que je retrouverai l’exaspérante Lucia et sa cour si bigarrée.

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La Chambre dans la tour : Dix contes fantas..

“Il y a le peureux qui regarde sous son lit, et le peureux qui n’ose même pas regarder sous son lit.”

(J. Renard, Journal)



Calendrier oblige... les citrouilles fichent la trouille, la phrase de Renard est à prendre au premier degré, et le moment me semble idéal pour évoquer les esprits des auteurs morts et enterrés depuis longtemps.

Initialement, je voulais écrire un billet sur les histoires fantastiques "vraiment terrifiantes" d'Edward Benson, mais après avoir regardé les infos du soir, tout en pensant au lecteur blasé d'aujourd'hui, qui, certes, sait encore avoir peur, mais il lui faut pour cela un tout autre environnement, je devrais plutôt parler des histoires "relativement terrifiantes" d'Edward Benson.



Si vous tombez par hasard sur la traduction française (dans la collection Le Masque Fantastique) chez un bouquiniste, et si vous êtes amateur du genre, n'hésitez pas à dépenser quelques centimes.

Edward Frederic Benson (1867-1940) n'est pas sans intérêt.

La passionnante préface de l'édition anglaise nous apprend que ses deux frères, Robert et Arthur, étaient des écrivains tout aussi prolifiques qu'Edward, dans la même veine fantastique, terrifiante ou dystopique. On peut se demander ce qu'en pensait leur père, Edward White Benson, l'archevêque de Canterbury et coqueluche de la reine Victoria. Les relations de la fratrie avec leur père n'étaient sans doute pas faciles tous les jours... et vice-versa.

Le prolifique Edward a à son actif plus de cent ouvrages, y compris un traité sur le golf, sur le patinage artistique (qu'il pratiquait-lui même avec un certain succès), sur l'Allemagne... et il est connu avant tout comme "l'auteur d'une biographie de Charlotte Brontë" (vu par les yeux pragmatiques de l'éditeur anglo-saxon). Mais ce serait dommage de faire l'impasse sur ses histoires aux motifs surnaturels.



Comment sont-elles ?

La réponse est évidente : parfois on doit s'armer d'un certain courage, pour affronter un indiscutable kitsch littéraire. Parfois c'est tout le contraire, et c'est là où l'affaire devient intéressante.

Parmi les réussites relatives, on peut compter "The Bus-Conductor", repris dans le mémorable film britannique "Dead of Night". La possibilité d'ouvrir une fenêtre qui permet de regarder d'un monde à l'autre peut parfois sauver une vie. Ni plus, ni moins.

Tout comme "The Man Who Went Too Far", histoire saluée par le grand Lovecraft en personne (probablement à cause de la flûte de Pan qui résonne sur ses pages), mais qui n'est, au fond, qu'une énième variation sur "Le Portrait de Dorian Gray".

Par contre, l'histoire suivante intitulée "Negotium Perambulans", qui parle des forces maléfiques à l'oeuvre dans une maison bâtie avec des pierres d'une ancienne église, est un véritable délice plein de fraîcheur, malgré ses cent ans d'âge. Il ne reste qu'à le lire, mes chers : c'est à cela que doit ressembler la véritable (et en même temps esthétiquement acceptable) horreur.

Les autres textes très solides sont "The Other bed" (une chambre d'auberge à deux lits, dont un est occupé par un hôte spectral, ou par quelque chose de pire encore) et l'éponyme "The Room in the Tower", légèrement naphtaliné, mais décidément impressionnant conte vampirique.

En ce qui concerne "Mrs Amworth", alias "l'une des meilleures histoires de vampires de tous les temps", force est de constater qu'il mérite sa réputation à juste titre. Mme Amworth cache un sombre secret, mais M. Urcombe n'est pas dupe, et il ne laissera pas les choses comme ça !

Si je fais l'impasse sur le véritablement dégoûtant "Caterpillars" (nouvelle espèce de chenille, baptisé Cancer Inglisensis, un terme qui se révélera étonnamment juste), j'arrive à l'histoire menée avec brio dans le style "ghost story" classique, "A Tale of an Empty House". Deux amis randonneurs vont se protéger de la pluie dans une vieille maison abandonnée...

Mais si vous préférez les messes noires, lisez plutôt "The Sanctuary" : avis aux amateurs de Huysmans et de son "Là-bas".



Une chose m'est venue à l'esprit en lisant ce recueil. On voit à quel point la nature joue encore un rôle important dans les histoires de Benson (et de tous les auteurs de fiction fantastique de l'époque : Machen, Blackwood, Dunsany, Lovecraft...). Les descriptions de paysages sont omniprésentes, elles font partie des histoires ; sans elles, les récits ne seraient qu'une carcasse décharnée. Bien sûr, plus de cent ans se sont écoulés, la civilisation s'est déplacée vers le milieu urbain, et la littérature avec elle. Mais à quel moment avons nous perdu cette perception bensonienne du monde ?

That's all, folks... 4/5, et bonne soirée citrouillarde !
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Les avatars de Sherlock Holmes

Assez inégal. Certaines nouvelles contenus dans ce recueil sont effectivement assez drôle, et pastichent le protagoniste avec brio, mais d'autres frôlent le ridicule et sont assez lourdes. Cela dépend vraiment si on est fan de Sherlock ou pas. les aficionados, passez votre chemin, car notre pauvre Holmes en prend pour son grade. Se laisse lire sans plus.
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Les avatars de Sherlock Holmes

De tous les personnages de fiction, Sherlock Holmes est sans doute celui qui s'est le plus fortement immiscé dans la vie des lecteurs... et des écrivains, puisqu'il n'a cessé de susciter suites, pastiches, films et séries.

Pour tout savoir sur la disparition et la réapparition de Sherlock Holmes, pour connaître la vérité sur le dénommé Moriarty ou pour découvrir la vraie nature des rapports entre Conan Doyle et son personnage, il faut lire ces parodies de P.G. Wodehouse, Stephen Leacock, J.M. Barrie et autres plumes iconoclastes. Entre leurs mains, le locataire de Baker street subit toutes sortes de métamorphoses, avec un seul mot d'ordre : humour, délire et fantaisie. Voilà ce que nous dit la quatrième de couverture

Des nouvelles faisant partie des pastiches des aventures de Sherlock Holmes, inspirées expressément du personnage et avec des contributions d'humoristes. Toutes ces nouvelles ne sont pas égales. Certaines ont su me séduire, d’autres m’en ennuyée, il faut bien le dire.




Lien : https://collectifpolar.com/
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Queen Lucia

So british ! Dans les années 20, Lucia règne en maîtresse de la culture dans un petit village d’Angleterre. Mais quand d'autres lui volent la vedette rien ne va plus.

Une pure comédie anglaise.
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Les avatars de Sherlock Holmes

Ce petit recueil composé de huit nouvelles revient aux sources du pastiche puisqu’il débute par une nouvelle de James M. Barrie, « Une soirée avec Sherlock Holmes » daté de 1891 soit quelques mois seulement après la création du limier de Baker Street. On y trouve aussi un récit de P.G. Wodehouse (inventeur de Jeeves) et un autre de A.A.Milne (créateur de Winnie l’ourson mais également auteur d’un petit classique de la chambre close, LE MYSTERE DE LA MAISON ROUGE). En tout, huit nouvelles, toutes anciennes et pour la plupart inédites. Un programme alléchant…sur le papier… car il faut avouer que l’ensemble s’avère répétitif, décevant et même ennuyeux en dépit de sa brièveté. Les 140 pages n’apportent en effet guère d’originalité et tournent généralement autour du même procédé, à savoir se moquer du pouvoir déductif d’Holmes. Le détective élabore ainsi des constructions incroyables qui s’avèrent fantaisistes ou complètement erronées. On retrouve d’ailleurs très récemment ce type de moqueries « gentillettes » dans les très réussies et rigolotes bandes dessinées « Baker Street ».

Dans les récits les plus originaux (comme Le Mystère de Pegram de Robert Barr) Sherlock multiplie les déductions et se trompe complètement sur l’identité du coupable et sa manière de procédé…cependant toutes ses erreurs mettent la police sur la piste du véritable assassin. Voici sans doute la nouvelle la plus amusante et convaincante du recueil, la seule qui va au-delà de l’humour un peu facile (la fatuité du détective et ses procédés d’analyse peuvent facilement tomber dans l’excès et devenir les cibles désignées de la parodie) pour creuser davantage les procédés de Conan Doyle et égratigner avec davantage de pertinence la (ou les) méthode(s) du détective. Les auteurs se moquent aussi de certains haut faits du Canon (la mort du héros dans le « Problème final » se voit revisitée sur le mode humoristique) et inaugurent quelques théories farfelues reprises ensuite par d’autres pasticheurs (Par exemple l’idée que Moriarty n’existe pas et qu’il est simplement la création de Holmes pour masquer ses propres activités criminelles).

Dans l’ensemble, en dépit de quelques bons moments et d’une présentation soignée (chaque auteur bénéficie d’un texte introductif pertinent bien utile pour replacer les nouvelles dans leur époque), LES AVATARS DE SHERLOCK HOLMES s’avère trop répétitif pour emporter l’adhésion. Toutefois, remis dans leur contexte (il s’agit des toutes premières tentatives de pastiches holmésiens), cette anthologie vite parcourue (en deux heures c’est plié) constitue une curiosité acceptable pour les inconditionnels du limier de Baker Street. Pour les autres il existe de plus plaisants « à la manière de… »


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Les avatars de Sherlock Holmes

PASTICHE 51

Quelques avatars du Détective Consultant qui valent le détour...Des textes humoristiques de très bonne tenue avec notamment des moqueries de P.G. Wodehouse, S. Leacock parfaitement réussies...Il manque juste des écrits du français Pierre Henri Cami (Loufock Holmes et l'affaire du yéti qui marchait au plafond) pour que le plaisir soit complet...Bref Elementary, my dear Holmes !
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Les avatars de Sherlock Holmes

Je vais être tout à fait franche avec vous, il y a beaucoup de nouvelles que je n'ai pas vraiment comprises. Tout comme j'ai eu du mal à adhérer/comprendre l'humour de toutes les nouvelles.

Mais peut-être me manque-t-il certaines références car, je l'avoue, je n'ai pas lu touuuuuus les Sherlock Holmes! (noon, ne me huez pas!!).
Lien : http://wp.me/p1fMjH-1Bg
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Mapp & Lucia - Intégrale, tome 1

C'est plutôt drôle, mais la description par le menu des stratagèmes de tout un chacun pour défendre son prestige dans une micro société de bourgeois obsédés de bienséance, de ragots, de paraître et de vernis culturel pourrait devenir fastidieuse. Les ressorts de la petitesse humaine sont décortiqués avec humour et talent, et la peinture de cette respectable société anglaise des années 1930 (?) est juste (mais on pourrait abréger). Mapp et Lucia ne gravitent pas dans la même ville, ni ne sont rivales, en tout cas dans ces 3 romans, mais elles sont toutes les deux à leur manière des reines de la mesquinerie manipulatrice aux fins de promotion sociale. On finit malgré tout le pavé, parce que c'est souvent drolatique, et que rien n'échappe à la verve scrutatrice de l'auteur.
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Les avatars de Sherlock Holmes

Les avatars de Sherlock Holmes est un court recueil (moins de 140 pages) regroupant huit nouvelles se voulant autant de pastiches.



Les choses vont plus loin, le ton est ici délibérément satyrique. La volonté de faire rire, de ridiculiser, de tordre le coup au célèbre détective est évidente. Cela pourra faire grincer quelques dents. Il s’agit ici d’écrits anciens, dont la plupart sont composés par des proches d’Arthur Conan Doyle ou de grands noms de l’époque.



Les nouvelles sont généralement courtes. Si certaines comptent plusieurs dizaines des pages d’autres tiennent en quelques pages, quitte à être de taille comparable à la présentation faite de l’auteur. Car oui, chaque auteur a droit à quelques mots de présentation ce qui est bien vu. Le ton sera ici toujours acide. Touts les écrits réunis ne sont pas forcément des inédits et auront pu être découverts dans d’autres compilations.



Une soirée avec Sherlock Holmes permet à James Barrie de composer le premier pastiche recensé. En l’occurrence, le protagoniste est ridiculisé lors d’un dîner… Extraits du carnet d’un détective pose les jalons pour une relecture burlesque du Canon, la démarche est bien tentée (qui aime bien châtie bien, n’est ce pas ?) mais peu convaincante.



Le retour de Sherlock Holmes offre une relecture du Problème final, dont Watson fait les frais. Le pauvre ! L’enlèvement de Sherlock Holmes est un écrit de jeunesse du créateur de Winnie l’Ourson, également auteur d’un polar considéré comme un classique du genre. Une énigme pragmatique est une sorte de blague… peu vraisemblable, au développement un peu long, mais la chute reste amusante malgré tout. Tiré par les cheveux ne retient guère l’attention.



Deux récits de Robert Barr sont ici retenus. Ceux-ci sauvent l’ouvrage du naufrage. Le mystère de Pegram est sans doute le meilleur récit des deux. Charlot Keumz est une version raté de Sherlock plutôt inspirée. L’affaire du second butin offre également une fin originale et met en scène Arthur Conan Doyle dans un rôle… inédit.



Il faudra donc avoir l’esprit particulièrement réceptif pour apprécier ces nouvelles. D’autant qu’il n’est pas impossible qu’une nouvelle compilation voit le jour…
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La gloire de Lucia

Dans ce cinquième volume des aventures des deux furies que sont Mapp et Lucia, les rebondissements sont nombreux.

Tout commence avec la nouvelle passion de Lucia pour les affaires, elle décide en effet de s'intéresser au marché boursier et dans la foulée, tout le village suit son exemple.

Dans cet opus, nos deux voisines ennemies vont poursuivre leurs manigances diverses et variées, le but étant à chaque fois de faire tout et n'importe quoi pour devenir la personne la plus importante du village.

Qu'elles tentent de devenir la plus riche, la plus cultivée, la plus douée pour le jardinage, la cuisine ou l'archéologie, nos deux héroïnes s'en donnent à coeur joie et mettent en place des pièges à l'encontre l'une de l'autre.

Encore un très bon moment de rire, l'écriture est toujours aussi fine et surannée.

Les deux personnages principaux sont aussi ridicules qu'hilarantes.
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Les avatars de Sherlock Holmes

vraiment plaisant de voir ces variations autour du theme de Sherlock Holmes!

et on y retrouve tellement bien l'humour anglais typique construit sur l'auto dérision. Cela m'a permis de découvrir de nouveaux auteurs dont 1 m'a tapé dans l'œil! déjà commandé "le mystere de la chambre rouge " sur Amazon!
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Les avatars de Sherlock Holmes

Sherlock Holmes c'est assez vite imposé auprès des lecteurs. D'ailleurs, au grand dam de son auteur qui peine à se faire connaître pour ces autres écrits. En plus, le détective s'impose et la frontière entre personnage de fiction et réel devient flou. Il est tellement apprécié qu'il va se faire parodier par de nombreux auteurs comme James M. Barrie, P.G. Wodehouse, Stephen Leacock ou Robert Barr.



Les pastiches vont aller bon train et ce dernier va montrer son talent ou sa totale incompétence. Des déductions certes avec des détails qui peuvent le mener à briller en société mais qui bien souvent l'emmène à de troublantes vérités biaisées. Il va parfois mettre sa curiosité dans des affaires qu'il a mal analysé et va mettre sa vie en jeu. Et certains jeux sont très chauds même électrique.



Toutes les histoires ne sont pas du même niveaux que cela soit au niveau de l'écriture ou la structure du récit. Mon histoire préférée sur les 8 proposées est celle de Stephen Leacock nommée Tiré par les cheveux. C'est déjà le récit le plus court, ce qui prouve que ce n'est pas la quantité qui fait la qualité. Une histoire ou Sherlock Holmes essaie de trouver le meurtrier grâce à un cheveu. Le coupable va être haut en couleur.



Le premier livre sympathique, d'une longue série qui devrait ravir les fans du détective.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Queen Lucia

Riseholme est une bourgade paisible, dans le plus pur style élisabéthain, peuplée de paisibles et oisifs bourgeois provinciaux, où, comme de juste, tout le monde, n'ayant guère d'autre chose à faire, s'espionne pour alimenter la chronique locale. Comme les mondanités locales ne sauraient combler la totalité du temps libre dont chacun dispose, on est toujours prompt à enfourcher le premier dada venu, à être pris d'engouement éphémère et saisonnier, pour le jouet à la mode. Et tant pis si le brahmane de madame Quamtock - toujours la première à s'enticher d'une nouveauté intéressante, tant pis disons nous, si le maître ès yoga d'insigne sainteté, et de haute caste, s'avère n'être qu'un modeste préparateur de curry doublé d'un fâcheux monte-en-l'air; tant pis si la princesse russe Popoffski, médium spirite de haute volée, n'est en vérité qu'une Sibylle postiche, c'est l'attrait de la nouveauté qui compte, et on a tôt fait de mettre le hobby au rencard au profit d'un autre. Non, ce qui est vraiment pénible, c'est la propension de madame Emmeline Lucas, alias Lucia, à s'accaparer l'objet du désir du jour et à s'attribuer tout le mérite de la découverte. En fait et sans contredit, Lucia régente le village, tenante de l'Art pour l'Art, prescriptrice du savoir et des convenances, elle est l'astre autour duquel gravite tout Riseholme. Reine dispensant avec indulgence la lumière de son esprit à ses vassaux, elle est secondée en cela par Georgie Pillson, son chevalier servant - en tout bien tout honneur, son Hermès et à l'occasion son ministre plénipotentiaire lorsqu'il s'agit d'aller parlementer, chercher des compromis, toujours à l'avantage de sa monarque, cela va sans dire. Disons-le clairement, Lucia et son mari - poète en prose à ses heures perdues, ne sont que des cuistres franchement agaçants - surtout Lucia, dans leur prétention à la haute culture et au raffinement, notamment lorsqu'ils affectent de parler entre eux un italien qui leur suffirait à peine à commander des cannelloni dans une trattoria. L'arrivée inattendue et ô combien prestigieuse dans le voisinage, de la cantatrice Olga Bracely, va bouleverser le landerneau riseholmitain; s'engage alors un affrontement à fleurets mouchetés entre la diva et la reine, une guerre d'influence, où les pires perfidies sont dites avec un sourire des plus engageants.



Edward Frederic Benson avec une verve satirique et une prose exquise, s'attache à traduire le snobisme et les prétentions ridicules de la bourgeoisie provinciale. Le ton est assurément sarcastique et le roman menace de somber dans la farce avec cette ironie omniprésente et grandiloquente. On lit Queen Lucia comme une douce mécanique, un peu désuète mais bien rodée, un petit cérémonial gourmand, comme on s’adonnerait avec un certain détachement indulgent, aux étapes gentiment dérisoires d'un rituel immuable : thé, scones, club sandwichs au concombre, marmelade à l'orange...
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Les avatars de Sherlock Holmes

Vous connaissez mon addiction à Sherlock Holmes, c'est donc tout naturellement et avec la bave aux lèvres que j'ai sauté sur ce pastiche lorsqu'il a croisé ma route dans une grande librairie.



Maintenant c'est l'heure de l'autopsie ! Que valent ces 8 nouvelles, ces 8 pastiches tirés du recueil "The Big Book of Sherlock Holmes Stories" édité par Otto Penser et qui lui en contient 83.



Si les nouvelles ne casseront pas trois pattes à un canard et se lisent en un peu plus d'une heure (pauses café et pipi comprises), elles restent tout de même plaisantes à lire, amusantes, et voir le Grand Détective malmené par ces auteurs célèbres est assez inhabituel.



Détail qui compte, cet ouvrage contient aussi la patient zéro, le premier pastiche sur Sherlock Holmes écrit à peine 4 mois après la première publication de "Une étude en rouge" par Conan Doyle.



Plus un recueil de nouvelles à conseiller aux holmésiens, pour leur collection (et on risque d'avoir quelques tomes, business oblige) ou à ceux qui voudraient sourire devant quelques nouvelles qui ne mettent pas notre Holmes en valeur, le pauvre !

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