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3.62/5 (sur 94 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 20/03/1937
Mort(e) le : 30/09/1996
Biographie :

Élisabeth Gille, née Élisabeth Epstein, est une traductrice, directrice littéraire et écrivaine française.

Seconde fille de la romancière Irène Némirovsky (disparue à Auschwitz en 1942), placée sous la tutelle d'Albin Michel suite à la déportation de ses parents, Élisabeth Gille naît au cœur même de la vie littéraire, à laquelle elle consacrera toute son existence, en qualité de traductrice, d'éditrice et, plus tardivement, de romancière.

Dans l'édition, Élisabeth Gille fait la plus grande partie de sa carrière comme directrice littéraire chez Denoël, où elle dirige de 1976 à 1986 la prestigieuse collection de science-fiction Présence du futur. Elle intègre ensuite, sous l'impulsion de Françoise Verny, les éditions Flammarion, où elle occupe les fonctions d'adjointe à la direction littéraire pour la littérature française et de directrice du département de littérature étrangère.

En 1989, elle est nommée par Christian Bourgois directrice littéraire des Éditions Julliard, où elle édite de jeunes révélations. En mai 1992, elle prend la direction des éditions Rivages, spécialisées dans la littérature étrangère et policière de qualité, où elle assure le suivi des collections étrangères et des éditions de poche.

Elle devait créer en septembre 1993 une collection de littérature française qui ne verra jamais le jour, puisqu'elle quitte cette maison d'édition en février de la même année, « remerciée » par son employeur, se retrouvant seule face à sa maladie, un cancer qu'elle évoquera avec talent dans son roman Le Crabe sur la banquette arrière, paru en 1994.

Élisabeth Gille commence sa carrière de romancière relativement tardivement, en publiant en 1992 Le Mirador, un livre qui prend la forme d'un roman qu'elle sous-titre « Mémoires rêvés » : dans cet ouvrage, elle écrit à la première personne l'histoire de sa mère.

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Source : Wikipédia
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Brasserie lipp : le prix CAZES
A l'occasion de la remise du Prix CAZES à Elisabeth GILLE pour son livre "Le Mirador", petit historique de ce prix littéraire fondé en 1935 par l'ancien propriétaire de la brasserie LIPP.Interviews de Michel-Jacques PERROCHON, actuel propriétaire de Lipp, et d'Elisabeth GILLE, la lauréate 1992.

Citations et extraits (9) Ajouter une citation
A propos de "David Golder"


Même Grasset n'imaginait sans doute pas le triomphe que fut la publication du roman. Je crois n'avoir jamais connu de choc comparable à celui que je reçus en ouvrant "Le Temps du 10 janvier 1930" et en lisant sous la plume d'André Thérive, le critique littéraire le plus respecté et le plus redouté de l'époque, la phrase qui ouvrait son très long article : "On n'en saurait douter, David Golder est un chef-d'œuvre..".
Le 31, c'était au tour de Pawlowski dans "Les lettres" et il n'y allait pas non plus de main morte ; "Voici un très beau livre qui vient de s'épanouir comme un bel arbre dans la forêt littéraire. Il a sa place, solide et bien vivant, auprès du noir cyprès que nous laissa Léon Tolstoï, "La mort d'Ivan Ilitch" et du saule funèbre de Dostoïevski "Krotkaïa".
Entre-temps, d'autres critiques étaient allés jusqu'à parler de Balzac et de son "Père Goriot"".

page 294

Cher Harry Baur! Maintenant les autorités, me dit-on, lui cherchent noise : on le soupçonnerait d'être juif, peut-être parce qu'il incarnait si bien le personnage de David Golder. Faites mon Dieu, qu'il ne lui arrive rien et surtout pas par ma faute ! J'ai déjà des instants de vertige où je me repens de l'avoir écrit, ce livre, où je me demande si, en fustigeant ce milieu qui était le mien et que je détestais tellement, je n'ai pas fourni des arguments aux antisémites, si je n'ai pas fait preuve d'une légèreté, d'une inconscience suicidaire.

Page 300 - Harry Baur fut le comédien qui interpréta David Golder en 1931 dans le film de Julien Duvivier d'après l'oeuvre d'Irène Némirowsky.
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La troïka s'ébranlait sur les pavés de bois. Nous traversions des bourgades maladives dont l'unique rue nous présentait ses rares boutiques signalées par des enseignes d'autrefois : images naïves peintes sur tôle - botte géante, grand pain doré, coupe-chou de barbier, ciseaux énormes ouverts sur le vide - destinées à une population illettrée. Des gamins se jetaient à notre poursuite pour nous réclamer une aumône, quelques-uns parvenaient à se hisser sur le grand coffre disposé à l'arrière et le cocher les cinglait de son long fouet pour les obliger à descendre. Je me serrais contre mon père. Des moujiks en sandales d'écorce de tilleul et en chemises déchirées, des femmes hirsutes portant sous le bras de gros ballots de linge se retournaient pour nous regarder passer d'un air hébété. Tout exprimait la misère, la décrépitude, l'abandon.

Page 49
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Tout à coup un groupe de jeunes gens sortit en courant de la lourde bâtisse qui abritait les locaux de l'Université. Les boutons de leurs vareuses et la boucle de leurs ceinturons rutilaient au soleil. Tous portaient un brassard noir. Ils n'étaient pas plutôt apparus qu'un détachement de gendarmes à cheval déboucha de la rue qui faisait l'angle Vladimirskaïa, et les dispersa. Ma tante Assia me saisit par la main et me plaqua contre les grilles du square Nicolas-1er juste à temps pour m'éviter de rouler sous les sabots d'une bête : je sentis la chaude odeur poivrée de sa robe en sueur, l'éperon de son cavalier me frôla, son sabre accrocha la lumière. Puis tout rentra dans l'ordre.

Une fois notre peur calmée, elle s'assit avec moi sur un banc et m'expliqua que ces étudiants avaient tenté de manifester leur chagrin, malgré l'interdiction, à cause de la mort du comte Léon Tolstoï dont on avait appris le décès le matin même. Si je n'avais encore rien lu de celui que les Russes tenaient pour le plus grand romancier de tous les temps (j'étais sûre qu'il ne pouvait dépasser Dickens ni surtout Hugo dont Mademoiselle Rose me lisait en ce moment même "Les Misérables") et que l'Eglise orthodoxe, soutenue par le gouvernement, avait excommunié pour ses écrits subversifs, je savais que son nom faisait depuis une semaine les titres de tous les journaux et le sujet de toutes les conversations.
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Ils n'ont toujours pas intégré le fait que cent pour cent des gens meurent. pas quatre-vingt-dix-huit ou quatre-vingts-dix-neuf pour cent, ce qui laisserait une petite chance aux non-fumeurs et aux buveurs d'eau, mais cent pour cent. Le jour où ils en prendront conscience, ils renonceront au jogging et ils recommenceront à fumer. (p.86)
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Il est extraordinaire qu'on ne puisse pas mentionner la mort sans être soupçonné de dépression. Elle arrivera bien un de ces jours, de toute manière. En attendant, j'aimerais quand même pouvoir en parler. (p.124)
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C'est ça la maladie : on se perd de vue. On porte avant tous les autres le deuil du personnage que l'on a été et que l'on n'est plus. (p.116)
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Quatorze heures : Le répondeur : "ce répondeur est branché en permanence.."
Le téléphone : "ahh, tu n'es pas là.. on m'avait dit que tu ne sortais jamais..je voulais prendre de tes nouvelles. Comment vas-tu ? Il paraît que tu es un peu fatiguée, ne t'inquiètes pas, ce n'est pas la maladie, c'est le traitement. La cousine de mon amie Florence, tu sais, celle qui es morte il y a quinze jours, le supportait très mal au début. Mais on finit par s'y habituer. Allez, je te laisse, rappelle moi sans faute. En tout cas tu as une très bonne voix.."
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L'instruction de ce procès traînait depuis tant d'années qu'entre-temps, la plupart des inculpés, et en particulier leurs collaborateurs français, avaient disparu dans la nature ou bénéficié de non-lieux. Restaient trois prévenus que Léa dévora des yeux. Des deux principaux, anciens officiers SS, qui comparaissaient en cravate et costume croisé, l'un parut le prototype du bel aryen blond, athlétique, boucher de la race des saigneurs ; l'autre, plus petit, brun, le front dégarni, celui du bureaucrate exemplaire, discipliné au point d'expédier indifféremment dans une chaudière un rat crevé ou un bébé vivant selon les instructions de ses supérieurs.
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C’est parce que les Américains sont de grands naïfs. Ils n’ont pas intégré le fait que cent pour cent des gens meurent.
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