Un roman puissant et fictif sur la période la plus sombre de notre histoire occidentale contemporaine. Rose sous les bombes commence comme une épopée héroïque féministe et se poursuit en hommage à l'amitié face aux pires épreuves.
La narratrice commence son récit au moment de sa libération à Paris. Rescapée de Ravensbrück, Rose ne sait qu'écrire pour triompher de la peur et de la fièvre, ses talents d'écrivain ne datent pas de sa détention, on pourrait presque dire qu'ils l'ont sauvée. Durant les longs mois de sa détention, la jeune femme a inventé des poèmes pour soulager ses compagnes d'infortune et pour s'évader elle-même au delà des barbelés et de l'horreur. Si ce livre est une fiction, il n'en reste pas moins une description fidèle de la vie des femmes dans ce camps "de travail" pour femmes devenu un camps de la mort à l'arrivée des alliés. Elizabeth Wein dénonce également dans son roman les expériences médicales sur les humains qui étaient courantes dans les camps. Le récit de Rose évoque, chose rare, en littérature de jeunesse, le procès de Nuremberg, l’ambiguïté des coupables, le courage des témoins et la force de la vie.
J'ai eu du mal à décrocher de Rose sous les bombes, une fois commencé il me fallait avancer. Connaître la fin ne m'a pas du tout gênée, il faut dire que c'est une de mes marottes de lectrice, et plusieurs histoires s'entremêlent dans celle de Rose, celle de Roza, celle de Karolina, d'Irena, de Lisette, d’Élodie... L'écriture devient poétique malgré l'atrocité des faits racontés et je crois que mon âme de poète a été séduite par ce long poème à la gloire de celle qui disparaissent en criant : "dites-le au monde entier". C'est important, primordial, dirais-je, car aujourd'hui on oublie. Oui ! On oublie que, ainsi qu'il est consigné dans la déclaration indépendance des USA, : "les hommes sont créés égaux (...) dotés de certains droit inaliénables ; parmi ses droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur". Le moment où la narratrice écrit ses mots est une magnifique scène de fiction et pourtant elle fut réelle pour de nombreux individus.
Pour finir, j'ai aimé les poèmes qui ponctuent ce texte, ils pourraient faire l'objet d'une étude pour le public scolaire. A lire et à partager.
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Rose est pilote de l'ATA, en Angleterre, elle livre des avions pour la débarquement, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale. Mais alors qu'enfin elle est autorisée à survoler la France, elle dévie une bombe volante mais se perd et en cherchant sa route, elle est arrêtée par la luftwaffe puis envoyée au camp de Ravensbrück.
Début du cauchemar pour Rose ! C'est là qu'elle découvre les expériences faites sur les jeunes femmes appelées lapins par les médecins allemands. Expériences horribles, inhumaines qui tuent ou laissent lourdement handicapé.
Ouah ! Quelle claque ! Ce roman est d'un réalisme étourdissant. On s'attache et même on s'identifie à Rose et aux lapins, on s'imagine très bien à leur place aurait-on pu survivre comme elles l'ont fait ?
Je conseille ce roman vraiment poignant qui est certes un énième livre sur la seconde guerre mondiale mais qui pourrait devenir un incontournable !
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Été 1944 : Rose Justice, jeune américaine de 18 ans est une pilote d’avion experte. Elle livre des avions de combats aux bases aériennes en Angleterre lorsqu’un incident de parcours l’entraîne hors de son périmètre. Interceptée par l’armée allemande, la jeune fille est emmenée au camp de concentration de Ravensbrück où elle découvre l’horreur des camps de travail et d’extermination, en compagnie d’autres femmes originaires de toute l’Europe…
On reproche souvent aux livres jeunesse leurs thèmes plombants, voire morbides, j’ai décidé de prendre le taureau par les cornes en attaquant tout de suite le « bien glauque » dans ma pile. Et plombant, on peut dire que ce livre l’est, évidemment. Mais pas que. Si l’on accepte de fermer les yeux sur les super-pouvoirs de pilote de notre héroïne (après tout, pourquoi pas, si elle a appris très jeune), ce roman est une magistrale leçon d’histoire, prenante et bouleversante. Rose, légèrement pimbêche au début du livre, est jetée dans la boue des camps où elle se transforme peu à peu, au contact d’autres femmes qui sont là depuis plus longtemps qu’elle. Certaines ont été victimes d’expériences médicales horribles, d’autres sont des intellectuelles résistantes, une autre est pilote également mais russe. Rose essaie de garder l’esprit clair en composant des poèmes qui sont autant de bulles d’oxygène au milieu des coups, des humiliations et des tortures. L’auteure explique à la fin du livre que si elle a inventé les personnages principaux, d’autres ont existé et les terribles descriptions du quotidien dans ce camp sont hélas très réalistes. Malgré l’horreur de cette histoire et un style qui ne fera pas date dans l’histoire de la littérature, j’ai dévoré ce livre en une journée et j’ai vraiment aimé parce qu’on ne tombe jamais dans le pathos. Ces femmes se battent pour survivre, elles ont l’espoir chevillé au corps et cet espoir nous accompagne tout au long de la lecture. Il est très intéressant aussi de savoir ce que certaines sont devenues à la libération des camps et leurs vies d' »après ». Bref, un vrai coup de cœur, doublé d'une grande claque dans la figure.
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Vous allez souffrir...
Que vous décidiez par vous-même de lire ce livre. Ou que vous écoutiez les conseils avisés d'une personne de confiance. C'est un simple état de fait : Tout comme l'héroïne, vous allez souffrir en parcourant ce livre...
Le 8 novembre 1943, elle commence à tout dire. Sur les différentes feuilles de papier que lui fournit la Gestapo, elle couche sa confession. Menus à entête de " l'Hôtel de Bordeaux " - Hôtel reconverti en centre de torture -, ordonnances d'un médecin juif ou partition de musique, elle réclame toujours plus de papier.
Jeune femme écossaise engagé dans les services secrets britanniques – le Special Operation Executive : SOE - ; Arrêtée au premier jour de sa mission en France. Humiliée, torturée, manipulée, elle craque. Elle accepte le marché de dupe du Colonel Van Liden : Raconter toute son histoire, livrer tout ses secrets sans résister... Contre du temps de survie...
Elle s'accroche à son histoire, depuis son commencement. Ou plutôt depuis le commencement de celle de sa meilleure amie, compagne martiale : Maggie Brodatt. Maggie, mécanicienne tombée en amour devant les avions, elle sera pilote. Aviatrice dans le service civil de l'Air Transport Auxilliary – service de pilotes, ouvert aux femmes, chargés de convoyer dans le ciel d'Angleterre les avions blessés au combat vers des aérodromes de réparation – Maggie, qui s'est retrouvée contrainte de l'amener en France. Maggie qui s'est écrasée pour donner le temps à l'espionne de se sauver en sautant en parachute. Avant de finir aux mains de la Gestapo.
Mais comment s'appelle-t-elle, cette espionne ? Lisa Veil ? Queenie ? Verity ? On ne sait plus vraiment en fait...
Ne l'abandonnez pas...
Car au fil de ses pages, vous en aurez envie. Que ce livre vous passionne ou vous désole... Vous y mettrez beaucoup de temps, vous le lancerez parfois de dépit sur votre table de chevet.
Mais tenez bon...
Tenez comme elle. Tenez pour elle...
Lisez toutes ses pages qu'elle noircit. Accompagnez la dans sa confession écrite. Et interrogez-vous... Qu'auriez-vous fait ?
Trahir ou espérer ? Abandonner tout espoir ou se donner du temps ?
J'ai peu de mots pour vous convaincre, mais...
La CIA et l’Ecclésiaste partagent ces quelques mots : " La vérité fera de vous des hommes libres ".
Et les trois derniers mots de la postface de l'auteure : QU'ON SE SOUVIENNE.
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Ecrire un roman sur la seconde guerre mondiale, à fortiori sur la réalité des camps de concentration, et à destination d'un jeune public, semble relever d'une forme de mission impossible.
C'est pourtant le défi que relève Elizabeth Wein dans "Rose sous les bombes", un ouvrage reçu dans mon paquet-surprise de ... Noël (!!!) du CDI de mon collège.
Je suis bien incapable - malgré ma fonction de prof d'histoire - de déterminer si des erreurs factuelles se sont glissées dans le récit. Peut-être, et si je devais travailler à partir du livre, je ferai sans doute quelques vérifications. Mais là n'est pas l'essentiel.
Ce qui m'a intéressé, interpellé dans le travail d'Elizabeth Wein, c'est à la fois la structure de son livre, le regard ou le positionnement adopté par sa narratrice, et le délicat mais subtil équilibre entre réalité crûe et suggestion.
La structure d'abord.
Une première partie qui pose non pas le décor de l'essentiel du récit, mais permet de faire connaissance avec Rose, la narratrice. Une jeune américaine membre de l'ATA, le service de liaison des armées alliées et qui se charge du convoyage d'avions pour les pilotes de chasse en cette fin de conflit mondial, puisque nous sommes en 1944 et que le débarquement a eu lieu.
Dans un second temps, les quelques mois passées par Rose dans le camp de concentration de Ravensbrück, dans une Allemagne nazie aux abois. Rose y fait la connaissance de nombre de ses compagnes d'infortunes, polonaises, russes, françaises, découvre la dureté des camps dont elle avait entendu parler, fait l'apprentissage de différentes formes de résistance passive et trouve dans l'écriture, même mentale, une forme d'échappatoire à son quotidien.
Puis, le dernier temps, celui du témoignage. Celui où Rose doit apprendre à se reconstruire mais aussi à être la "porte-parole" de celles qui sont restées.
Trois temps avec des formes de récit assez différentes au final, des styles différents. Un peu roman à l'eau de rose dans un premier temps, puis carnet intime avant de basculer dans une forme plus journalistique (me semble-t-il, c'est un ressenti, je ne suis pas critique littéraire patenté !).
Le regard de Rose, son positionnement font aussi l'originalité du texte dans sa seconde partie, centrale et la plus longue, consacrée à l'expérience des camps. Nous retrouvons Rose mais après son retour de Ravensbrück. Elle est en France, à Paris. Et elle doit apprendre à vivre avec le traumatisme des derniers mois. Certaines scènes sont poignantes, son incapacité à dormir sur un lit ou un matelas, son impossibilité de s'habiller, les nuits agitées, peuplées de cauchemars. Et Elizabeth Wein fait se croiser récit du présent et récit du passé, les souvenirs remontant à la surface. C'est je crois l'une des première fois que je lis une fiction qui adopte ce regard décalé, et c'est à mon sens une des principales réussites du livre.
Enfin, et ce n'est pas la moindre des difficultés du sujet, E. Wein parvient à maintenir l'équilibre entre une description sans concession des atrocités subies - en particulier par les prisonnières polonaises, de la part de médecins apprentis-sorciers aux expérimentations inhumaines - et la simple suggestion, par des ellipses, des moments de silence, des instants où le lecteur devine entre les lignes ce qui s'est passé - comme Rose comprend à demi-mot le geste de l'une, le sacrifice de l'autre.
Un exercice réussi, donc, par toujours exempt de reproches, de certaines facilités dans le récit, de quelques rebondissements trop bienvenus. Mais une lecture que je qualifierai non pas d'agréable mais comme l'on dit parfois - je n'aime pas le terme mais je ne trouve pas mieux - "inspirante".
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C'est avec une intense émotion que je referme ce roman. Peu ont été capables ces dernières années de me faire monter les larmes aux yeux et celui-ci en fait partie.
Dire alors que c'est un coup de cœur, est-ce vraiment la bonne expression?
Et si oui alors je me dis que les suivants vont me paraître bien fades en émotion après celui-ci.
Je vais essayer de vous exprimer mon ressenti mais moi-même me sent incapable de dire exactement ce que j'ai vécu au travers de ces vies différentes et complémentaires de nos héroïnes et de leurs acolytes.
Nous commençons dans le vif du sujet avec un de nos personnages principaux déjà entre les mains de l'ennemi. Elle, car c’est d’une jeune femme qu’il s’agit alors, a, hélas, déjà subi la torture, au point d'avoir accepté de passer un marché pour que cela s'arrête. Lequel?
Comme nous le dit si bien le titre de façon détournée : de dire toute la vérité pour que l'Hauptsturmführer Von Linden (SS de don état) qui s’est occupée d’elle ne l'approche plus.
Elle doit pour cela écrire chaque jour tout ce qu'elle sait sur les forces alliées, leurs avions, leurs aérodromes, tout... En un mot: trahir!! Mais pour gagner quoi ? Quelques jours de sursis pourtant elle y tient à ses jours de répit et son récit, nous allons nous en rendre compte rapidement.
Nous ne connaissons alors pas son nom car lorsqu'elle fut prise elle n'avait pas ses propres papiers sur elle. Elle nous le dit elle-même.
C'est donc à la troisième personne que nous allons découvrir cette confession, l'histoire de Maddie que notre prisonnière va nous raconter ainsi qu'à ses tortionnaires allemands pour tenir son rôle dans le marché convenu. Deux semaines de répit pour une trahison en bonne et due forme.
Telle Sheherazade dans les contes des Mille et une nuits, elle va nous emmener au travers de la vie de Maddie depuis sa vie d'avant jusqu'à leur rencontre et ce jour fatidique où notre inconnue s'est faite arrêtée. Et au milieu de ce roman d'une vie elle va faire ce qu'elle doit faire et énoncer des renseignements, des lieux, des descriptions qui lui serviront à garder devant elle ces quelques jours de répit, et en même temps nous faire vivre en sa compagnie et celle de Maddie une aventure hors du commun, celle d'une amitié probablement impossible s'il n'y avait eu la guerre.
C'est donc la vie de Maddie mais aussi de toute la Grande Bretagne que nous allons suivre de l'intérieur comme si nous y étions. Les premiers actes de guerre, les chamboulements pour tous, les premiers femmes dans la WAAF (Women's Auxiliary Air Force) et les événements qui ont amené nos deux héroïnes à se retrouver ce jour-là dans cet avion-là.
La plume de l'auteur est addictive. Ce n'est pas un roman c'est un journal intime, un témoignage, une âme mise à nue devant nous. Rien ne nous est épargné, ni ses larmes, ni ses révoltes ni ses idées vengeresses mêlées au récit demandé. Tous ces sentiments si francs, si bruts nous touchent au cœur.
Nous partageons avec elle cette vie qu'elle nous offre à nous comme à EUX, et pourtant même si nous savons qu'elle trahit son pays et les alliés nous ne pouvons nous empêcher de suivre la suite de ses aventures avec impatience et amitié.
L'auteure a une plume fluide et entraînante, comme une partition de musique elle semble réglée pour nous emporter dans la danse.
Pourtant le début est déstabilisant car l'auteur nous parle du point de vue de Maddie. Maddie que nous apprenons rapidement à aimer et en même temps que nous suivons avec appréhension.
Pourquoi elle? Puisque nous comprenons rapidement que la Maddie prisonnière n'est pas celle que nous croyons.
Même si ce sont des papiers à ce nom qu'elle avait quand elle s'est faite arrêtée elle n'est pas l'héroïne de sa confession.
Lorsqu'enfin nous découvrons qui est notre prisonnière, en même temps que les ennemis, d’ailleurs, nous sommes surpris. Sa façon de faire ses confessions à la troisième personne du point de vue de quelqu'un d'autre sonne plus comme un roman d'aventure que comme une trahison qui lui vaudrait la cour martiale.
De plus malgré cela elle garde en elle de l'humour et un brin de malice à tenter régulièrement de mettre hors de ses gonds sa gardienne.
Jour après jour nous allons continuer à les suivre Maddie et elle. Cette fois nous avons un surnom, Queenie.
Et leur amitié improbable va se développer au dessus de tout grâce à cette guerre qui étale les différences entre classe.
Jamais elles n'auraient pu ou du se rencontrer autrement. L'une écossaise de famille aisée et descendante des Wallace et l'autre petite-fille de vendeur de moto d'un coin perdu de campagne.
C'est cette amitié que nous allons suivre au fil de cette trahison, ce sentiment pur et profond qui relie deux femmes aux caractères totalement différents et pourtant si complémentaires.
A plusieurs reprises elles nous le prouvent, elles forment une équipe du tonnerre.
Comment ne pas les aimer?
Comment ne pas oublier au fur et à mesure des paragraphes qu'au terme de ceux-ci, notre Queenie fera peut être partie de ceux qui disparaissent dans la Nacht und Nebel.
"Nuit et brouillard" : je pensais en avoir un souvenir particulier de mes cours d'histoire et pourtant je me suis rendue compte qu'il ne correspondait pas à cette version.
Au fil des pages nous aimons Queenie et Maddie, nous partageons leur vie comme peut être celle de personne d'autre. L'écriture de l'auteure est pour ça vraiment intimiste. Nous nous sentons flattés de connaitre ces détails et puis horrifiés de nous dire qu'en fait elle trahit mais en même temps y-a-t-il en juin 43 quelque chose dans ce qu'elle écrit que les allemands ne sachent pas déjà.
De plus, comment expliquer ces drôles d'impression au cours de ma lecture au vu des réactions ennemies. Il y a bien entendu les pourris et les sadiques qui aiment faire souffrir mais celui dont le simple nom fait peur ne semble pas être vraiment ce qu'il dit. Même si c'est lui qui l'a torturé jusqu'à ce qu'elle craque, Même si l'on entend d'autres prisonniers subir ces tortures, il y a quelque chose qui nous trouble dans sa façon de faire avec Queenie.
Car comme il le dit lui-même elle écrit comme une romancière pour amener les renseignements au compte gouttes et au final sont-ils si importants que cela ?
Et dans ce cas s'ils ne valent rien, pourquoi la laisse-t-il continuer dans cette prose sachant que de toute façon les espions sont systématiquement fusillés. A quoi bon écouter les contes des mille et une nuits si c'est pour finir mort.
De même la sous-fifre de , la miss Engel nous laisse, elle aussi un sentiment mitigé. Elle suit les ordres, punit quand il le faut, n'aime pas être ridiculisée mais en même temps semble parfois passer outre certaines parties du témoignage lors de ses traductions de l'anglais à l'Allemand.
Puis dans la deuxième partie du livre nous allons avoir droit à une vision différente de la même période et de la suite des événements après que Quennie ait terminé sa confession.
L’auteur nous laisse alors dans l’expectative sur son destin pour nous tourner vers la même nuit de son arrivée mais d’un autre point de vue.
Et là encore on pourrait croire que changer du tout au tout de personnage allait nous troubler mais non.
L'auteure sait y faire et nous replonge dans l'action de cet autre œil comme si nous y étions.
Nous vivons là encore la vie de ce personnage, ces peurs, ces moments de courage aussi et de révolte.
Comme Quennie ce deuxième personnage nous emporte avec lui dans les événements.
Chacun a pour point commun d'écrire ses confessions mais chacun pour une raison différente.
Queenie est sensée avouer toute la vérité. Notre nouveau personnage ne fait que s'épancher sur son trop plein d'émotion et sur l'évolution que prend sa vie depuis son arrivée en France.
Parfois nous allons retrouver des éléments qui se recoupent, découvrir alors comment en peu de mots on peut en dire des tonnes, comment grâce au courage de certains d'autres sauveront à nouveau des vies ou comment tel Sheherazade, Queenie a su transformer des mensonges en vérité et des vérités en mensonges.
Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'ai vu mon respect pour tous ces résistants, ces pilotes, ces radio, hommes et femmes qui ont lutté pour que nous soyons en paix actuellement.
Je ne rentrerai pas dans la polémique de ce que nous en avons fait et qui leur ferait probablement honte mais ce livre est un hommage magnifique à cette période de vie difficile pour tous, alliés comme ennemis. Car d'un côté comme de l'autre, tous n'ont pas été aussi propres ou salauds que l'on pourrait le croire.
Petit aparté hors contexte, l'Allemagne et l'Europe ont eu aussi leurs propres groupes de résistants parfois même très jeunes comme la Rose, l'Edelweiss ou si vous connaissez le film "les swing kids". Comme quoi nos héros ne sont pas les seuls à avoir combattus l'injustice et que l'on ne doit pas juger les horreurs des hommes sur leur race seule.
Lorsque la fin du roman se profile à l’horizon, de nombreux événements nous ont déjà pris aux tripes, tordus les entrailles de peur et d’espoir, de joie et de désespoir. Nos personnages gentils ou moins gentils ont su nous convaincre de les aimer, tous autant qu’ils sont.
En conclusion je dirais que la trahison est parfois une vision que chacun a de la vérité. Car dans la vérité peut se trouver le mensonge et inversement parfois dans le mensonge on peut entrevoir LA vérité que l’on attendait.
Merci au Boudoir, merci à Elisabeth Wein, à ses recherches et à sa plume magnifique pour ce moment d’émotions qui me marquera comme peu de livres l’ont fait.
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Quel récit bouleversant ! Ce roman nous plonge au coeur du camp de Ravensbrück, où chacune des femmes est là avec son histoire, ses "crimes", ses souffrances... Rose, de par son jeune âge mais aussi son incroyable expérience et la maturité qui en découle, ne nous épargne aucun détail de l'Histoire. N'ayant pas pris connaissance de la genèse du livre avant de le lire, j'ai cru pendant plus de 300 pages qu'il s'agissait d'une autobiographie tellement c'est remarquable dans le travail de mémoire. Attention, c'est très documenté, basé sur les témoignages des survivantes de Ravensbrück, donc le travail est vraiment réussi.
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Il m'a fallu plusieurs mois pour lire ce roman. Je ne sais pas lire plusieurs livres en même temps et je ne sais pas non plus abandonner un livre en cours de route. J'ai donc traîné ce livre sur une longue distance. Impossible de rentrer dans l'histoire, tout paraissait monté de toutes pièces et peu réaliste pour un récit sur la seconde guerre mondiale. Il y a même dans ce livre de nombreux faits complètement illogiques : ce cahier dans lequel écrit l'héroïne nous révèle des évènements sur la vie de son amie auxquels elle n'a pas participé (comment pouvait-elle bien connaître ces faits ou les sentiments ressentis par son amie à cet instant T ?). Bref, des erreurs de style, une histoire qui n'avance pas et je traînais ce livre comme un boulet sur ma table de nuit... A ce rythme là, le roman était bien parti pour finir avec une seule étoile sur Babelio mais je ne lâchais pas le livre et j'ai finalement été récompensé par la deuxième moitié du livre qui est complètement différente suite à un fait narratif que je ne peux pas dévoiler sous peine de spoiler. La fin du livre a été avalée en deux jours et j'ai vraiment été conquis par le deuxième point de vue présenté.
Au final, je ne saurais vraiment recommander ce livre et je ne suis pas sûr que mes élèves arrivent à rentrer dans l'histoire et à "apprécier" tous ces détails pénibles sur les avions de guerre anglais et allemands. Pour ceux qui seraient déjà dans l'histoire j'aurais envie de leur dire, continuez, la fin en vaut la peine malgré tout.
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La seconde guerre mondiale du point de vue de deux femmes, deux récites parallèles, deux destins extraordinaires : une espionne et traître, et une aviatrice qui crois dur comme fer en sa meilleure amie.
Un récit surprenant qui mérite d'être lu.
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1944. Rose Justice rédige un rapport, qui se transforme rapidement en journal. Elle est une pilote américaine, résistante en Angleterre dans l'Air Transport Auxialiary. Malgré cela, elle souffre peu du conflit, qui ne la concerne pas plus que cela, et reste une jeune femme insouciante, qui sait à peine ce qu'est un camp de concentration. Son journal s'interrompt ensuite pendant près d'un an : on ne trouve que des lettres de ses proches, désespérés de sa disparition. Puis le récit de Rose reprend : elle a été déportée à Ravensbrück, et elle raconte l'horreur...
Ce roman est passionnant, il se lit d'une traite malgré l'horreur qui y est racontée. Il n'édulcore rien et montre de manière très réaliste l'univers concentrationnaire, et nous éclaire sur des épisodes injustement oubliés : les "lapins" de Ravensbrück, des jeunes filles sur lesquelles les médecins nazis se sont livrés à des atroces pseudo-expériences, et également la manière dont tout cela était perçu à l'époque. Personne ne savait ce qu'il se passait dans les camps, et les quelques témoignages des rescapés n'étaient pas crus.
Rose sous les bombes est aussi un livre plein d'espoir, avec des visions positives du monde quand tout invite les héroïnes et le lecteur au pessimisme : en effet, Rose adore la poésie, elle écrit quelques poèmes et en rapporte beaucoup de son auteur préférée, Edna Millay (une talentueuse poétesse américaine méconnue que l'on découvre grâce à ce roman).
C'est un livre dur psychologiquement, mais il faut le lire. Comme le disaient les "lapins", il faut "le dire au monde entier".
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Une histoire touchante sur un triste fond de vérité... et en même temps pleine d'espoir. Rose Justice, la narratrice, est une jeune américaine de 18 ans originaire de Pennsylvanie. Comme son père, elle est pilote. En 1944, elle rejoint l'ATA (Air Transport Auxiliary) et travaille entre l'Angleterre et la France, après le débarquement de Juin 1944 en Normandie. Elle transporte des passagers et explique son quotidien de femme pilote : la perte d'une de ses amies, Celia, le mariage d'une autre, Maddie, en temps de guerre. Puis un jour, elle parvient à dévier une bombe volante grâce à son avion mais se fait capturer par des allemands. Ainsi s'achève la première partie. La deuxième partie traite quant à elle des 6 mois que Rose passe à Ravensbrück en tant que prisonnière : elle va rencontrer une deuxième famille qui va l'aider à traverser l'enfer de ses mois de captivités. La poésie sera aussi sa réponse à la brutalité et l'animalité dont font preuve les SS. Elle va rencontrer ses compagnons d'infortunes : les polonaises que l'on appelle Les Lapins, Roza, Karolina, Lisette, la mère de camp, Irina, la pilote soviétique, Elodie et Micheline les résistantes françaises. Il y aussi Anna, la Kolonka, la prisonnière qui les fait travailler et qui va nouer une relation quasi respectueuse avec Rose. Je ne veux pas donner trop de détails, le mieux est encore de lire. Enfin la dernière partie s'intitule Nuremberg et traite du procès pour juger les SS allemands, et de la difficulté de reprendre le cours de son existence après cette terrible période. J'ai beaucoup aimé ce livre : le visuel est travaillé de façon élégante aussi bien sur la première de couverture que sur la quatrième. Le traitement du sujet est original puisque la guerre est décrite uniquement par une femme, et qui plus est une femme pilote, mission confiée généralement aux hommes. D'ailleurs sans l'appui d'oncle Roger, Rose Justice n'aurait sans doute pu être pilote à l'ATA. L'intrigue est poignante et même si le personnage de Rose est fictif, on sent bien que cette histoire aurait pu être vraie. Ce qui est décrit, notamment dans le camp, reste dur à lire même au XXIè siècle: il est difficile de s'imaginer tant de cruautés. Ce qui est assez novateur aussi est d'avoir un livre sur la Seconde Guerre Mondiale qui ne parle finalement presque pas des Juifs, thème ultra récurrent, mais qui va aborder d'autres atrocités qui doivent, elles aussi,être entendues, lues et portées à la connaissance de tous. Je savais qu'il y avait eu des expériences sur les prisonniers mais lire l'histoire des Lapins demeure un choc qui pousse nécessairement à la réflexion. La force de l'auteur est de raconter la violence d'une façon presque raffinée, notamment avec la poésie : beaucoup de choses ne sont pas écrites et le lecteur doit savoir lire les blancs du texte. Les images mentales suffisent à comprendre. L'auteur est bien documenté comme on peut le voir dans la Postface, avec cette volonté de "le dire au monde entier". J'ai également apprécié le relief donné aux personnages : tout n'est pas blanc ou noir. Le personnage d'Anna en est sûrement le meilleur exemple. Le seul petit bémol est la première partie qui est un peu longue et moins palpitante que les suivantes. Un très bon livre que je conseille à tous ceux qui aiment lire des fictions se passant pendant la Seconde Guerre Mondiale.
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En refermant ce livre, je ne peux qu'être ... subjuguée ... c'est la poésie, l'écriture, qui permet de garder en mémoire l'horreur des camps de concentration ... mais aussi la détermination de ces prisonniers, qui malgré tous les sévices, n'avaient qu'une idée en tête ; faire survivre leurs compagnons de galère et témoigner ... c'est ce qu'Elizabeth Wein a remarquablement fait, à travers le personnage fictif de Rose ... Rose, une jeune fille de 18 ans, pilote d'avion ... qui suite à sa résistance, pour mettre à mal une bombe volante, se retrouve en Allemagne ... et ... envoyée au camp de travail puis d'extermination de Ravensbrück ... elle y découvre les humiliations, la faim, le froid, mais aussi les expériences médicales sur de jeunes polonaises qui se retrouvent atrophiées ... au delà de cela, c'est une belle leçon d'humilité, d'humanité, d'amitié qui est véhiculée à travers ce livre ... dont nous ne pouvons ressortir que grandis ...
Un livre coup de poing, mais qu'il est important de mettre en main de lecteurs adolescents ...
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Je me suis parfaitement plongée dans ce livre. J'ai voulu le lire pour deux raisons, la première est que , tout comme Rose, j'aimerais être pilote, la deuxième est que la couverture ma beaucoup tenté.
Au fur et à mesure des 264 pages, j'ai été plongée en 1944 dans l'atrocité des camps de concentration. On retrace des choses tellement réalistes que le livre devient très émouvant, à croire que c'est une histoire vraie puisque c'est inspiré de fait réel. Une histoire poignante et un roman qui se dévore, à lire absolument !
(Alyson.b)
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Rose Justice, jeune pilote américaine survole le territoire britannique en 1944. Elle est capturée par la Luftwaffe, puis enfermée dans un camp avec d'autres femmes. Elle va devoir lutter contre la faim, le froid et la mort. Des dizaines de femmes sont gazées. Rose pense qu'il n'y a plus d'espoir.
Dans cet enfer, arrivera-t-elle a s'en sortir.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui témoigne de la guerre. L'action du livre est lente mais l'histoire est en revanche captivante car on se plonge vite dans le livre car on a envie de savoir la fin. Les personnages sont captivants car on se met vite dans leur peau et on a envie de savoir leur avenir.
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