Elsa Cayat

La capacité de s’aimer

Elsa Cayat

Edition Payot

Edité à titre posthume cet essai en devient respectueux. Les textes qui auraient pu être dévoilés pour Charlie Hebdo sont ici. Le lecteur est troublé par une émotion certaine et vive. Il pense au 7 Janvier 2015 avant de commencer la lecture puissante de cet ouvrage.

Le souvenir d’Elsa Cayat est dans chaque ligne. Comment écrire une critique de cet essai lorsque l’on entend sa voix après la fin de la lecture ?

Elsa Cayat prouve la possible capacité d’aimer. Elle ouvre les portes de la tolérance et de l’enchantement des valeurs .Etonnamment libre et volontaire, elle bouscule les codes. On revisite les attentions à autrui. La GPA y est une formidable aventure. L’enfant adopté devient l’enfant biologique par un jeu altruiste et profondément reconnaissant du respect à autrui. Le droit est « Un levier vers la liberté. » « Il s’ajuste à la pensée et devient la matière vivante qu’il doit être »

La réponse à la barbarie d’Elsa Cayat est un hymne au vivre –ensemble. Cet essai d’une force fulgurante est un outil pour tous les psychanalystes. Pour le lecteur ordinaire, cet essai est un livre blanc achevé. Un superbe plaidoyer pour une humanité équitable et égalitaire. Il contient les mailles formidablement claires d’une construction intime pour mieux appréhender l’autre et ses différences.

C’est un essai d’ouverture qui prouve une nouvelle fois qu’Elsa Cayat était une grande et belle personne.

« Face à ses enfants, comme face au monde, la psychanalyse entérine la possibilité d’être soi, seul accès possible à l’amour. »

Voici la phrase finale de son dernier livre, où l’on voit s’élever la beauté de Sa parole.

Le lecteur referme cet essai avec la furieuse envie d’apprendre par cœur les mots humanistes et vrais d’Elsa Cayat.

Un ouvrage qui aborde la délicate question de la sexualité masculine dès lors qu'elle se dirige vers la prostitution. En ce qui me concerne j'ai apprécié la forme de l'ouvrage, qui se présente comme un dialogue entre le journaliste Antonio Fischetti et la psychanalyste Elsa Cayat ; ce dialogue m'a paru intéressant, surtout concernant les questions d'Antonio Fischetti ! Que j'ai trouvé bien plus claires et pertinentes que les réponses d'Elsa Cayat, très ou trop psychanalytiques ! Tellement psychanalytiques qu'elles en devinrent totalement absconses à mes yeux. Il m'est venue cette métaphore du chercheur qui questionne la pythie, laquelle pythie répondant par des propos énigmatiques, auxquels j'ai eu beaucoup de mal à adhérer. C'est avant tout une approche freudienne du sujet, cela peut convenir ou pas, en ce qui me concerne je suis resté un peu dubitatif.

Le sale coup marketing. Ce livre paru autour des fêtes de fin d'années, bien sûr. Le titre ne correspond absolument en rien au contenu. Et on se sert de Charlie Hebdo et des attentats pour attirer voire forcer les gens. Et évidemment le titre humoristique, l'idée qu'il y a des dessins (humoristiques) fait le reste... Les gens achètent.

Ensuite, de quoi s'agit-il réellement. De chroniques publiées, de courts textes d'une psychanalyste autour de plein de sujets (qui furent) d'actualité, avec son oeil de psychanalyste, agrémenté d'exemples de sa pratique. Ce point de vue est intéressant, je ne partage pas tout, mais certains points font réfléchir ou résonnent juste avec mes idées. Donc au final ça se tient, et je dis ok ok... Mais arrêtez avec ces arnaques marketing. (Mais sachez toutefois que jamais je n'aurais acheté ce livre, avant ou après lecture d'ailleurs. Je l'ai reçu, pensant de part et d'autre qu'on m'offrait un livre d'humour).

Les dessins sont d'un niveau variable, ils essaient en tout cas de coller au texte, ce qui est parfois réussi, parfois moins.

Trois étoiles, c'est juste, en toute subjectivité, dixit mon ego, mon moi, mon je.

Un livre qui a forcément une résonance particulière du fait que son auteur soit morte avant de l'avoir terminé. Pour le coup il y a un côté un peu fouillis mais une réflexion des plus captivante sur cette société ou règne l'hypocrisie qui engendre le déni de soi et l'incapacité à s'aimer. Je suis un peu plus réservée sur son hyper réalisme concertant la GPA, c'est un même un poil troublant.