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4.25/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pont-de-Salars (Aveyron) , le 12/10/1860
Mort(e) à : Palaiseau , le 21/07/1931
Biographie :

Émile Pouget, né à Pont-de-Salars (Aveyron) le 12 octobre 1860 et mort à Lozère (Palaiseau, Seine-et-Oise) le 21 juillet 1931, est un révolutionnaire et syndicaliste français.

Émile Pouget s’investit très tôt dans le mouvement ouvrier.
Dès 1879, il participe à la création du Syndicat des employés du textile. En 1881, il rejoint un groupe d'anarchistes français au congrès international de Londres. Le 9 mars 1883, alors qu'il mène un cortège de « sans travail » des Invalides vers le boulevard Saint-Germain, trois boulangeries sont pillées. Il est arrêté, place Maubert, alors qu'il tente de soustraire Louise Michel aux policiers. Il est ensuite condamné à huit ans de prison pour « pillage à main armée » et incarcéré entre 1883 et 1886 à la prison de Melun; le catholique Albert de Mun était également présent lors de ces manifestations, comme le rappellera Jaurès lors d'un débat concernant les lois scélérates.
En 1879, il participe à la création du premier syndicat d’employés à Paris. Le 24 février 1889, il édite un journal pamphlétaire, Le père Peinard, où il s’attache à éveiller les consciences ouvrières en dénonçant notamment l’illusion de la lutte politique. Il prône l’action directe et la grève générale comme instruments de lutte préalables à la révolution. En 1894, la répression des milieux anarchistes après l’assassinat du président Sadi Carnot l’oblige à émigrer en Angleterre. Il est amnistié en 1895 et rentre alors en France.
Au milieu des années 1890, alors que les anarchistes, suite à l’ère des attentats, restent divisés sur la question de savoir s’il leur faut ou non entrer dans les syndicats, Émile Pouget milite activement en faveur de leur entrée. Et lui-même s’y investit pleinement, jouant un rôle de plus en plus important au sein de la jeune Confédération générale du travail où il défend la tendance révolutionnaire du syndicalisme contre les réformistes. Il y fait notamment adopter en 1897 le principe du sabotage comme moyen d’action sur le patronat, et les revendications sur la journée de huit heures et le repos hebdomadaire (congrès de Bourges de 1904). Il prend aussi en charge, à partir de 1900, le premier organe de presse de la CGT, La Voix du Peuple. Deux ans plus tard, il est arrêté avec 30 autres cadres cégétistes suite aux grèves de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, et ne peut donc participer au Congrès de Marseille en octobre 1908, au cours duquel la confédération entérine une motion antimilitariste.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Il faut que les capitalistes le sachent : le travailleur ne respectera la machine que le jour où elle sera devenue pour lui une amie qui abrège le travail, au lieu d'être, comme aujourd'hui, l'ennemie, la voleuse de pain, la tueuse de travailleurs.
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La morale naturelle ou zoologique, écrit Max Nordau, déclarerait que le repos est le mérite suprême, et ne donnerait à l'homme le travail comme désirable et glorieux qu’autant que ce travail est indispensable à son existence matérielle. Mais les exploiteurs n'y trouvent pas leur compte. Leur intérêt, en effet, réclame que la masse travaille plus qu'il n'est nécessaire pour elle, et produise plus que son propre usage ne l'exige. C'est qu’ils veulent précisément s'emparer du surplus de production ; à cet effet, ils ont supprimé la morale naturelle et en ont inventé une autre, qu'ils ont fait établir par leurs philosophes, vanter par leurs prédicateurs, chanter par leurs poètes : morale d'après laquelle l'oisiveté serait la source de tous les vices, et le travail une vertu, la plus belle de toutes les vertus...

Il est inutile d'observer que cette morale est à l'usage exclusif des prolétaires, les riches qui la prônent n'ayant garde de s’y soumettre : l'oisiveté n'est vice que chez les pauvres.
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En 1889, une grève avait éclaté à Glasgow. Les dockers unionistes avaient demandé une augmentation de salaire de 10 centimes par heure. Les employeurs avaient refusé et fait venir à grand frais, pour les remplacer, un nombre considérable de travailleurs agricoles. Les dockers durent s’avouer vaincus, et ils consentirent à travailler aux mêmes prix qu’auparavant, à condition qu’on renverrait les ouvriers agricoles.

Au moment où ils allaient reprendre le travail, leur secrétaire général les rassembla et leur dit : "Vous allez revenir travailler aujourd’hui aux anciens prix. Les employeurs ont dit et répété qu’ils étaient enchantés des services des ouvriers agricoles qui nous ont remplacés pendant quelques semaines. Nous, nous les avons vus ; nous avons vu qu’ils ne savaient même pas marcher sur un navire, qu’ils laissaient choir la moitié des marchandises qu’ils portaient, bref que deux d'entre eux ne parvenaient pas à faire l'ouvrage d'un de nous. Cependant, les employeurs se déclarent enchantés du travail de ces gens-là ; il n’y a donc qu’à leur en fournir du pareil et à pratiquer le "Ca’Canny". Travaillez comme travaillaient les ouvriers agricoles. Seulement, il leur arrivait quelquefois de se laisser tomber à l'eau ; il est inutile que vous en fassiez autant."

Cette consigne fut exécutée et pendant deux ou trois jours les dockers appliquèrent la politique du "Ca’Canny". Au bout de ce temps les employeurs firent venir le secrétaire général et lui dirent de demander aux hommes de travailler comme auparavant, moyennant quoi ils accordaient les 10 centimes d'augmentation....
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Tout se passe comme si la pureté de l'idéal défendait que l'on parle des moyens d'agir contre des infrastructures qui maintiennent bien, quant à elles, une guerre perpétuelle.
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L'obstructionnisme est un procédé de sabotage à rebours qui consiste à appliquer avec un soin méticuleux les règlements, à faire la besogne dont chacun a charge avec une sage lenteur et un soin exagéré. Cette méthode est surtout usitée dans les pays germaniques et une des premières et importantes applications en a été faite en 1905, en Italie, par les travailleurs des chemins de fer. Il est inutile d'insister pour démontrer qu'en ce qui concerne spécialement l'exploitation des voies ferrées, les circulaires et les règlements chevauchent les uns sur les autres ; il n'est pas difficile non plus de concevoir combien leur scrupuleuse et stricte application peut apporter de désarroi dans le service.
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Il n'y aura, en effet, intégralité d'émancipation que si disparaissent les exploiteurs et les dirigeants et si table rase est faite de toutes les institutions capitalistes et étatistes. Une telle besogne ne peut être menée à bien pacifiquement, et encore moins légalement ! L'histoire nous apprend que jamais les privilégiés n’ont sacrifié leurs privilèges sans y être contraints et forcés par leurs victimes révoltées. Il est improbable que la bourgeoisie ait une exceptionnelle grandeur d’âme et abdique de bon gré… Il sera nécessaire de recourir à la force, qui, comme l'a dit Karl Marx, est “l’accoucheuse des sociétés“. 
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CRITIQUE PARUE LE 4 10 2010 DANS Alternative Libertaire :

Voici une réédition qui souffle comme un vent frais sur l'actualité . Le recueil " L'action directe " d'Emile Pouget réunit divers textes de ce syndicaliste numéro deux de la CGT à ses premiers pas . Et la préface de Miguel Chueca rappelle que syndicalisme et révolution sont indissociablement liés .
E . Pouget créateur du " Père Peinard " n'aurait sans doute pas de mots assez durs pour qualifier le paysage syndical actuel .

Le texte , dans un beau style XIX ° siècle , combatif et profondément pédagogique , n'a pas pris une ride . En termes simples mais vifs et souvent drôles , c'est aux militants qu'il s'adresse . Réexpliquant au passage les grandes notions marxistes ( lutte des classes et formes du capitalisme ) , il en parvient d'autant mieux à la justesse de la révolte , et à la nécessité de son organisation par le syndicalisme . Il développe avec limpidité l'autonomie de la lutte syndicale par rapport aux logiques de partis .
Le recueil et sa préface , étayés par un solide appareil critique , sont toujours passionnants , nous faisant partager l'intimité de toute une époque , de ses militants , de ses traîtres et de ses héros .
A lire en contre-point de nos pages d'histoire .
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Le mot " sabotage " n'était , il y a encore une quinzaine d'années ( avant 1900 ) , qu'un terme argotique , signifiant non l'acte de fabriquer des sabots , mais celui , imagé et expressif , de travail exécuté " comme à coups de sabots " .

Depuis , il s'est métamorphosé en une formule de combat social et c'est au congrès confédéral de Toulouse , en 1897 , qu'il a reçu le baptême syndical .

Le nouveau venu ne fut pas , dès l'abord , accueilli par tous , dans les milieux ouvriers , avec un chaleureux enthousiasme . Certains le virent d'assez mauvais œil , lui reprochant ses origines roturières , anarchiques et aussi son .....immoralité .

Malgré cette suspicion , qui ressemblait presque à de l'hostilité , le sabotage a fait son chemin ...... dans tous les mondes .

Il a désormais les sympathies ouvrières . Et ce n'est pas tout . Il a conquis droit de cité au Larousse , et nul doute que l'Académie ( à moins qu'elle n'ait été sabotée elle-même avant d'être parvenue à la lettre S de son dictionnaire ) ne se résolve à tirer au mot " sabotage " sa plus cérémonieuse révérence et à lui ouvrir les pages de son officiel recueil .
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Barbarie française
[Le Père peinard, n°45, 12 janvier 1890]


Y a des types qui sont fiers d’être français. C’est pas moi, nom de Dieu ! Quand je vois les crimes que nous, le populo de France, nous laissons commettre par la sale bande de capitalistes et de gouvernants qui nous grugent — eh bien, là franchement, ça me coupe tout orgueil !

Au Tonkin par exemple, dans ce bondieu de pays qu’on fume avec les carcasses de nos pauvres troubades, il se passe des atrocités.

Chacun sait que les Français sont allés là-bas pour civiliser les Tonkinois : les pauvres types se seraient bougrement bien passés de notre visite ! En réalité, on y est allé histoire de permettre à quelques gros bandits de la finance de barboter des millions, et à Constans de chiper la ceinture du roi Norodom.

Ah nom de dieu, il est chouette le système qu’emploient les Français pour civiliser des peuples qui ne nous ont jamais cherché des poux dans la tête !

Primo, on pille et chaparde le plus possible ; deuxiémo, on fout le feu un peu partout ; troisiémo, on se paie de force, pas mal de gonzesses tonkinoises — toujours histoire de civiliser ce populo barbare, qui en bien des points pourrait nous en remontrer.

Ca c’était dans les premiers temps, quand on venait d’envahir le pays ; c’est changé maintenant, mille bombes, tout est pacifié et les Français se montrent doux comme des chiens enragés.

Pour preuve, que je vous raconte l’exécution du Doi Van, un chef de pirates, qui avait fait sa soumission à la France, puis avait repris les armes contre sa patrie, à la tête de troupes rebelles.

Pas besoin de vous expliquer ce baragouin, vous avez compris, pas les aminches ? Les pirates, les rebelles, c’est des bons bougres qui ne veulent pas que les Français viennent dans leur pays s’installer comme des crapules ; c’est pas eux qui ont commencé les méchancetés, ils ne font que rendre les coups qu’on leur a foutus.

Donc, Doi Van a été repincé et on a décidé illico de lui couper le cou. Seulement au lieu de faire ça d’un coup, les rosses de chefs ont fait traîner les choses en longueur. Nom de dieu, c’était horrible ! Ils ont joué avec Doi Van comme une chat avec une souris.

Une fois condamné à mort, on lui fout le carcan au cou, puis on l’enferme dans une grande cage en bois, où il ne pouvait se remuer. Sur la cage on colle comme inscription : Vuon-Vang-Yan, traître et parjure. Après quoi, huit soldats prennent la cage et la baladent dans les rues d’Hanoï. A l’endroit le plus en vue on avait construit une plate-forme ; c’est là qu’on a coupé le cou à Doi Van avec un sabre — après avoir fait toutes sortes de simagrées dégoûtantes.

L’aide du bourreau tire Doi Van par les cheveux, le sabre tombe comme un éclair, la tête lui reste entre les mains, il la montre à la foule et la fait rouler par terre. On la ramasse car elle doit être exposée au bout d’un piquet, afin de servir d’exemple aux rebelles.

Ah, nom de dieu, c’est du propre ! Sales républicains de pacotille, infâmes richards, journaleux putassiers, vous tous qui rongez le populo plus que la vermine et l’abrutissez avec vos mensonges, venez donc encore nous débiter vos ritournelles sur votre esprit d’humanité ?

Vous avez organisé bougrement de fêtes pour le centenaire de 89 — la plus chouette, celle qui caractérise le mieux votre crapulerie, c’est l’exécution du Doi Van. C’est pas sur un piquet, au fin fond de l’Asie, dans un village tonkinois, qu’elle aurait dû être plantée, cette tête.

Foutre non ! Mais c’est bien au bout de la tour Eiffel, afin que dominant vos crimes de 300 mètres, elle dise, cette caboche, au monde entier, que sous votre républicanisme, il n’y a que de la barbarie salement badigeonnée.

Qui êtes-vous, d’où venez-vous, sales bonhommes, vous n’êtes pas nés d’hier ? Je vous ai vus, il y a dix-huit ans, votre gueule n’a pas changé : vous êtes restés Versaillais ! La férocité de chats tigres que vous avez foutue à martyriser les Communeux, vous l’employez maintenant à faire des mistoufles aux Tonkinois.

Que venez-vous nous seriner sur les Prussiens, les pendules chapardées, les villages brûlés ? (...) Ils n’ont pas commis, nom de dieu, la centième partie de vos atrocités, Versaillais de malheur !

Ah, vous n’avez pas changé ? Nous non plus : Versaillais vous êtes, Communeux nous restons !
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Cet asservissement capitaliste du prolétaire qui, en échange de sa force de travail, reçoit un salaire notablement inférieur à la valeur du travail produit par lui, salarié, la bourgeoisie le proclame comme phénomène naturel. Elle va même jusqu'à affirmer le salariat immuable, sans être autrement troublée dans ses affirmations par la successive disparition de l'esclavage et du servage qui devrait la mettre en garde contre l'absurdité de prétendre que la propriété (dans la forme qu'elle le détient) fasse seule exception aux lois de la vie, qui sont mouvement et transformation. Cependant, tout en affirmant que les salariés, en tant que classe, sont voués à l'exploitation éternelle, elle trouve habille de les leurrer de la chimère d'une émancipation individuelle en faisant luire aux yeux de ses victimes la possibilité de s’évader du salariat et de prendre rang dans la classe capitaliste. 
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