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Citations de Eric McCormack (74)


Eric McCormack
"C'est un des grands paradoxes du voyageur,quand on part, on regrette de ne pas être resté, quand on reste, on regrette de ne pas être parti".
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Le plus remarquable, c’était sa barbe : très courte, il la peignait en deux moitiés symétriques qui pendaient de part et d’autre de sa mâchoire comme les stalactites que j’avais vues dans les grottes aux chauve-souris de Duncairn. Encore plus curieux : les deux pointes étaient lestées de perles vertes de la même couleur que ses yeux. Et de petites clochettes en argent tissées dans les touffes de poils tintaient chaque fois qu’il parlait, surtout lorsqu’il usait de mots requérant un minimum de mouvements du menton.
Il rit et sa barbe tintinnabula.
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Ma mère faisait partie de ces êtres dont la couleur d’yeux n’est pas assortie. Le droit était bleu, le gauche, vert. Selon le côté que vous regardiez, vous aviez la sensation d’être en présence de deux personnes différentes. La femme de l’oeil bleu paraissait rêveuse et heureuse, celle de l’oeil vert souvent inquiète et triste. Lorsque je le lui fis remarquer, j’étais déjà plus grand et elle me répondit qu’il y avait peut-être une raison à cela : le monde était souvent pour elle un lieu de beauté et d’espoir qui, à d’autres instants, ne lui inspirait que noirceur et désolation.
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[...] il est très facile d'idéaliser une autre culture quand on est loin. Quand on est partie prenante, c'est une toute autre affaire.
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Les deux êtres [ les parents du narrateur] dont j'avais tenu l'amour pour acquis, comme le fondement de mon existence, avaient été réduits à néant. Néanmoins, je ne parvenais pas tout à fait à saisir ce que leur mort avait d'absolu. J'espérais tout particulièrement que ma mère avait pu arriver à la fin du livre qu'elle lisait. Rien ne la contrariait davantage que d'avoir à laisser sa lecture inachevée. (p. 57)
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Le Nuage d’obsidienne se voulait le récit factuel de ce qu’on appellerait aujourd’hui « un évènement climatique ».
Le ciel de la localité était si noir et lisse qu’il formait comme un miroir d’obsidienne au polissage parfait, reflétant toute la campagne au-dessous. Etonnamment, là-haut, l’ensemble de la bourgade était visible, mais tout était inversé…
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Le temps est ce qui empêche toutes choses d’arriver toutes à la fois. 

John Archibald WHEELER - Epigraphe de la deuxième partie
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La vie de ton voisin a toujours une trame ;
La tienne n’en a jamais.
Votre propre vie vous apparaît comme un chaos – vous êtes en plein dedans, tellement submergés par les détails que vous désespérez d’y trouver un jour le moindre ordre cohérent, le moindre sens. Alors qu’un étranger – un observateur de votre vie – peut se déplacer et, avec un peu de chance, trouver un angle de vue qui lui permette d’en saisir la signification, de repérer les tendances, les symétries et les coïncidences que vous-mêmes ne pouvez voir.
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Votre propre vie vous apparaît comme un chaos- vous êtes en plein dedans, tellement submergé par les détails que vous désespérez d'y trouver un jour le moindre ordre cohérent, le moindre sens. Alors qu'un étranger - un observateur de votre vie - peut se déplacer et, avec un peu de chance, trouver un angle de vue qui lui permette, de repérer les tendances, les symétries et les coïncidences que vous-même ne pouvez voir.
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J'étais choqué du degré de cruauté dont était capable le comportement humain. Je m'en ouvris à Dupont, et il réfléchit un moment. "Il est vrai que nous nous infligeons beaucoup de souffrance les uns aux autres, admit-il. Mais ce n'est rien comparé aux souffrances de ce monde dont nous ne sommes pas responsables. (...)
"S'il y a réellement un Créateur, il est facile de comprendre pourquoi certaines personnes jugent qu'Il doit être une espèce de tortionnaire en chef, ou bien doté d'un sens très cruel et très sadique". (p. 174)
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Nous étions assis dans des chaises face à face, à la table de la cuisine. Grâce à l'angle de la lumière qui pénétrait par la fenêtre, je discernai dans ses yeux des reflets de moi-même en miniature, comme si je faisais déjà partie d'elle. (p; 106)
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Il aimait aussi s'asseoir au coin du feu et lire, tout comme ma mère. N'ayant pas les moyens de s'acheter des livres, ils en empruntaient à la bibliothèque par dizaines. Bien avant que je n'aille à l'école, ils m'enseignèrent l'alphabet et me montrèrent comment, grâce à leurs combinaisons magiques, ces petits signes avaient le pouvoir de créer dans mon esprit les images, les individus et les événements les plus captivants qui soient.
c'est ainsi, à travers mes parents, que je finis par aimer lire. (p. 30)
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J'aimais particulièrement la bibliothèque, avec ses escaliers en colimaçon et ses coursives labyrinthiques qui s'enfonçaient entre les rayonnages de livres. Certains bibliothécaires semblaient assez pâles et détachés du monde pour n'être en réalité que les fantômes d'autres bibliothécaires venus se perdre dans ces coursives des siècles auparavant.
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- Aimez-vous donner des cours ?
J'expliquai que j'y étais venu par hasard et qu'en l'occurrence je n'étais doué pour rien d'autre. Mais d'après ce que j'en ai vu, je n'appréciais pas vraiment la manière dont agissait l'industrie minière sur certains de ces sites reculés. Elle polluait la terre et l'air, s'implantait là où elle n'avait aucun droit d'être et, tant qu'elle y était, elle détruisait les cultures indigènes. Et je n'étais pas non plus très fier de l'aider à mener ses activités déplaisantes en bon anglais. (p. 205)
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Assis dans ce fauteuil inconfortable de ma chambre d'hôtel à la Verdad, ce que je venais de lire me laissait plutôt perplexe. Je le savais, Le nuage d'obsidienne devait certainement être de la fiction. Pourtant tout ce récit était traité de manière très factuelle, sans la moindre note d'ironie ou de parodie, sans aucun des signes habituels visant à indiquer que tout cela était inventé.
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"Un samedi, en fin d'après-midi, au début de l'automne, Rachel Vanderlinden attendait le retour de son mari, Rowland qui revenait de l'étranger - il était parti de Queensville depuis plus de trois mois. Il avait envoyé un télégramme annonçant qu'il arrivait ce jour-là de la Côte est par le train. Elle avait besoin de lui parler une bonne fois pour toutes.
Elle se tenait à la fenêtre de la cuisine, le regard perdu au delà de la pelouse, vers le lac : les vagues étaient encore couvertes des moutons laissés par la tempête. La nuit précédente, la grande maison de pierre elle-même avait bien cru qu'elle allait être arrachée. Mais depuis le vent avait molli et la fenêtre était entrebaillée. Par l'embrasure, elle entendit un écho plein de tristesse et leva les yeux vers le ciel : au-dessus de sa tête, un immense vol d'oies apportait le parfum du nord. Elle frissonna et alla au fourneau se verser un autre café.
Elle feuilletait la gazette assise à la table, quand la sonnette de la porte d'entrée retentit : trois long coup bien distincts. C'était toujours ainsi que Rowland annonçait son arrivée avant d'entrer."
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Les amoureux des livres éprouvent naturellement une forme de possessivité et d'instinct protecteur dans leur relation avec certains auteurs et certains ouvrages, comme s'il s'agissait d'animaux de compagnie.
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Le simple fait de me remémorer cet amour-là me rendait à la fois triste et heureux : triste que cela n'ait pas résisté, mais heureux que la possibilité de cet amour ait existé et de l'avoir jadis vécu.
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"Le kif, c'est comme la vie, fit-il. Parfois, cela vous coupe le souffle. " (p. 144)
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En homme de raison, ma première inclination serait de rejeter cette histoire de nuage d’obsidienne au-dessus de Duncairn comme un épisode d’illusion collective de plus, comparable aux nombreuses apparitions de la Vierge et autres arbres qui saignent, que des humains superstitieux se sont laissé imposer, ou se sont imposés à eux-mêmes, du Moyen Âge à nos jours.
Pourtant, quant à ce noir nuage, je ne puis m’empêcher de m’interroger sur les nombreux témoignages d’individus encore en vie, où je ne perçois aucune trace de connivence malintentionnée, aucune intention apparente de se livrer à une supercherie aux dépens des plus crédules.
En conséquence, j’ai considéré que le mieux serait de réunir leurs dépositions dans ce volume, sans émettre de jugement. Car, c’est un truisme de le souligner, nous qui vivons aujourd’hui dans un monde aussi troublant qu’inconstant, nous sommes comme le vieil Archimède : nous manquons de tout fondement solide pour disso- cier l’illusion du réel. Peut-être, dans un avenir lointain, un érudit réussira-t-il en se penchant sur cette histoire du nuage d’obsidienne avec plus d’aplomb et de légiti- mité que je n’en possède à ce jour, à distinguer l’une de l’autre.
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