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Citations de Erika Mann (27)


Herr Alfred Huber, l'industriel, était un citoyen typique de notre ville. Les autres étaient comme lui : déprimés et désorientés, "victimes des circonstances extérieures". C'est le destin, pensaient-ils, notre destin, le destin de l'Allemagne. Ce n'est qu'en de rares moments de lucidité effrayante qu'ils se posaient des questions, et de leurs réponses, tout dépendait. Pourquoi, se demandaient-ils alors, pourquoi suivons-nous avec une obéissance aveugle un destin nommé Adolf Hitler ? Pourquoi obéissons-nous ? Mais comme aucune réponse ne venait, ils continuaient - pour l'instant - d"obéir.
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... Il faut bien reconnaître que l'homme est un être raté. Sa conscience, qui ressortit à l'esprit, ne sera sans doute jamais en harmonie avec sa nature, sa réalité, sa condition sociale ; et toujours ceux qui pour quelque obscur motif se sentent "responsables du sort et de la vie de l'homme" connaîtront la respectable insomnie. Si quelqu'un en souffrit, ce fut bien l'artiste Tchékhov et son oeuvre entière fut une respectable insomnie, la quête du mot juste, sauveur, qui réponde à la question : "Que devons-nous faire ?" Mot difficile à trouver, si tant est qu'on puisse le trouver.
[T. M., Essai sur Tchékhov]
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"Ne m'écris plus, je n'ai d'autre souhait que de mourir !..."
[T. M., Essai sur Kleist]
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Je n'aime pas la distinction si commune qu'établissent les Allemands, entre "poète" et "écrivain", car la limite entre les deux se trouve non pas à l'extérieur et parmi les phénomènes, mais à l'intérieur de la personnalité, et y est fort imprécise. [T. M. Esquisse de ma vie]
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Je ne pourrai jamais, sans doute, préserver mon labeur d'écrivain, même s'il est "de meilleur rendement", contre les graves interruptions et les retards dus à une tenanc d'essayiste, de polémiste, qui remonte bien loin dans le passé et forme assurément un ingrédient inséparable de ma nature ; lorsque je satisfais cette tendance, j'éprouve le sentiment goethéen "d'être un écrivain-né", d'une façon peut-être plus excitante qu'en cultivant l'art du roman.
[T. M., Esquisse de ma vie]
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Cher Magicien bien-aimé, la Grâce a plané sur toi jusqu'à ta fin, et tu as quitté en paix "cette verte terre" dont le destin t'as si longtemps et tendrement préoccupé.
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Ceci dit en passant et simplement parce que l'intrépidité totale était inhérente à la nature de celui dont je parle. Lui, si vulnérable, si facile à froisser et à déprimer, ne comptait pour rien le danger de mort. Il tenait à la vie, parce qu'il tenait à son travail - et aussi, durant toutes les années qu'il avait passées "ici-bas", il avait contracté un certain attachement "pour cette verte terre". Mais, le cas échéant, il était prêt à mourir sans faire d'embarras. C'est d'ailleurs ainsi qu'il est mort.
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C'est en toute conscience que je l'écris : T. M. ignorait la peur, - à un degré étonnant chez un être de sa constitution nerveuse, et aussi émotive.
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Tout l'amour porté à l'homme, a-t-il dit à peu près, ne repose-t-il pas sur la connaissance pleine de sympathie, fraternelle et compatissante, de sa situation presque désespérément difficile ? Oui, il y a un patriotisme humain fondé sur cette base : on aime l'homme, parce qu'il a une vie difficile et parce qu'on en est un soi-même.
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Si l'on m'interrogeait sur les caractéristiques de mon père dans sa vieillesse, je n'hésiterais pas à citer parmi ses traits essentiels la modestie, la bonté et l'humour. Ce disant, je me rends bien entendu compte que l'"homme" et l'"artiste" sont indissolubles ; je sais aussi que, sans une quantité d'attributs adventices, ni l'un ni l'autre ne se pourrait imaginer. Néanmoins, et bien que ce soit là, en apparence, une synthèse d'une simplicité déplacée, je m'en tiens à ma réponse.
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Et c'étaient bien des amis, Hesse et mon père, des frères spirituels, que rien ne dressait l'un contre l'autre et qui se rebiffaient énergiquement dès que quelqu'un cherchait à les opposer.
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Herr Alfred Huber , l'industriel , était un citoyen typique de notre ville. Les autres étaient comme lui : déprimés et désorientés , victimes des ciiconstances extérieurs.
C'est le destin pensaient ils , notre destin , le destin de l'Allemagne.
Ce n'est qu'en de rares moments de lucidité effrayante qu'ils se posaient des questions et de leurs réponses tout dépendait.
Pourquoi se demandaient ils alors , pourquoi suivons-nous avec une obéissance aveugle un destin nommé Adolf Hitler ?
Pourquoi obéissons-nous ?
Mais comme aucune rémonse ne venait , ils continuaient pour l'instant d'obéir.
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La vie l’avait contraint à penser d’une autre manière. Pour la première fois, il était confronté au concept collectif du « nous ». Avais-je jamais auparavant utilisé un autre pronom que « je », toujours « je » ? Trop tard, pensa-t-il. Mon diagnostic, vient trop tard.
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Ce dont nous avons besoin, disait l’un des supérieurs de Friedel, c’est d’une Mobilisation de l’Action. » Friedel acquiesçait. Entre-temps, habitué à recevoir d’en haut des ordres qui avaient tout de commandements militaires, il ne percevait même plus le vague et l’absurdité de ces phrases. Oui, se disait-il, Mobilisation de l’Action. Pourquoi pas ?
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Si Scherbach s’était un tant soit peu tenu au courant de la presse quotidienne, il aurait su qu’ un étudiant dont les résultats scolaires lui auraient d’ habitude valu la simple mention “satisfaisant”, obtenait la mention “bien” s’il avait de bons résultats en sport. La presse souleva ce problème dans de nombreux articles: comment était-il possible que des cancres paresseux mais bons en gymnastique soient lâchés dans le monde avec un excellent bulletin ?
Les étudiants qui s’inscrivaient en faculté de médecine étaient en majorité ignares.

Sur ordre du médecin - Chapitre 9
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Lorsque le professeur Scherbach fut appelé au poste de chirurgien-chef de l’hôpital, il ignorait les vraies raisons de sa nomination. On l’avait informé que son prédécesseur était entré-temps trop âgé pour cet emploi, et notre ville, qui était si fière du célèbre enfant du pays, voulait son retour. Aussi quelle ne fut pas sa consternation, lorsqu’au lieu des sœurs catholiques qu’il connaissait comme “matériau de premier ordre” et respectait, il ne trouva que des membres de la “corporation des infirmières brunes”, corporation national-socialiste dans laquelle la fidélité au nazisme avait plus de valeur que la compétence professionnelle.

Sur ordre du médecin - Chapitre 9
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Dans le bureau de la police secrète, on remit au jeune homme un document qu’il dut signer. Il était ainsi formulé : “J’ avoue, par la présente, avoir, consciemment et délibérément, violé la loi en donnant de l’orge à mes poules. J’ avoue, de plus, avoir agi, consciemment et délibérément, contre les intérêts de toute la nation et le programme de reconstruction national-socialiste.”
Le jeune campagnard était devenu très pâle. Son teint avait viré au jaune. Ses yeux n’étaient plus que deux fentes, de telle sorte que l’on ne pouvait déceler la colère qui bouillait en lui. Il signa.
“C’ est vrai, murmura-t-il. Consciemment et délibérément contre toute la nation - et maintenant, vous pouvez faire de moi ce que vous voulez.”

Un paysan fuit en ville - Chapitre 6
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Le SA n'était pas en mesure de comprendre le contenu ironique de cette allocution;il leva le bras.
"Heil Hitler!cria-t-il.
-Heil Hitler!" cria l'homme qui l'accompagnait -ce fut son unique contribution à cette scène.les étudiants ne répondirent pas.
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Erika Mann
Qui une fois ment, n'est pas cru.
Qui toujours ment,sera cru .

["Le moulin à poivre . 1933 ]
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Elles illustrent le principe selon lequel on ne peut tirer d'enseignement que de la littérature et de l'Histoire. Oui, le désir et la capacité de tirer des leçons de l'Histoire sont la garantie d'un avenir meilleur et pacifique.
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