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Critiques de Erika Nomeni (4)
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L'amour de nous-mêmes

L’amour de nous-mêmes prend la forme d’un roman épistolaire. Dix mails sont adressés à une énigmatique Sujja, une confidente dont nous ne lirons pas les réponses. Dix étapes d’un questionnement sur les prismes au travers desquels Aloé, signataire de ce qui pourrait tout autant relever de bouteilles lancées à la mer, tente de se comprendre et de s’accepter. Au fil des confidences sur ses quêtes identitaires et amoureuses, et des dérives qu’elles entrainent, Aloé se profile avec l’intelligence – et parfois la maladresse - des êtres hypersensibles hantés par le désir viscéral d’être vrais, authentiquement eux-mêmes, de se voir et d’être vus avec justesse, pour ce qu’ils sont.

Ce qui pourrait se contenter de rejoindre la cohorte de romans qui explorent cette soif d’être se révèle atypique par la pudique, humble, courageuse et touchante mise à nu de son autrice (dont Aloé est un double non caricatural), par la fluidité chantante de son rythme, la richesse de son lexique imagé, la construction en abîme de son récit, et finalement l’universalité régénérée de sa quête. On ne révèlera pas ici ce que réserve la dernière lettre, disons seulement qu’elle consacre son auteure dans l’art de surprendre, d’aller à l’essentiel, d’esquisser un espoir, de préfigurer ce que serait une rédemption planétaire…

En filigrane, Marseille en 2021, son brassage, ses marges, la Plaine, la Friche, la bibliothèque de l’Alcazar, le couvent Levat… Un roman que je verrais d’ailleurs bien porté à l’écran - avec Erika dans le rôle d’Aloé, Paulo (Higgins) dans celui de Mario ? Afin de faire un peu valser les étiquettes, je dirais que c’est aussi un roman cousin de Moins que zéro, de Bret Easton Ellis - pour sa quête de sens et sa puissance de narration, Génération X, de Douglas Coupland – pour la finesse de son portrait générationnel, Mémoire de fille, de Annie Ernaux – pour ce que tenter de faire avec son époque veut dire, et Anguille sous roche, de Ali Zamir, pour l’ultime sursaut de vie lorsque tout semble perdu.

En début de volume, l’éditeur militant Hors d’Atteinte, avertit avec habileté le lecteur des questions que pose l’écriture inclusive. Il nous gratifie aussi d’un lexique inédit explicitant certains des termes employés par E. Nomeni et livre une brève mais très digne profession de foi dont je restitue ici un extrait : « Pour comprendre ce qui nous arrive et ce que nous pourrions faire advenir, nous avons besoin de livres qui se diffusent non seulement en tant que tels, mais irriguent aussi nos débats dans les écoles et les prisons, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Nous avons besoin de puiser dans ces refuges de la concentration, du courage, de l’empathie, de l’imagination. » Tout cela se love dans ce premier roman, serti dans l’écrin graphique de Maya Mihindou, illustratrice franco-gabonaise, photographe et journaliste née en 1984, contributrice de l'ouvrage intitulé « Osons la fraternité ».

Un livre qui a vraiment quelque chose à dire, quelque chose de fort, de beau, qui devrait être lu partout et par tous, jusqu’à l’Assemblée nationale (souvenons-nous des réactions du gouvernement d’E. Philippe, en novembre 2017, pressé de bannir toute discussion concernant l’ouverture de « cette forme discutée d'élargissement des mots au féminin » aux communications ministérielles), sans oublier ces pilliers de l’Église qui s'acharnent à traiter l’homosexualité comme une pathologie psychiatrique au lien de considérer que « l'important est de ne pas s’offusquer de la diversité, qui porte en elle une magnifique leçon d’humilité — et de bon sens, tout simplement, [comme le] note Raimon Panikkar. Car qui peut dire : j'embrasse la totalité de l'expérience humaine ? Et si je vous reconnais comme source de connaissance, au moins comme source d’auto-connaissance, je ne puis vous écarter a priori de tout ce que vous croyez, même si cela me semble bizarre, voire erroné. Qui ne se confronte pas avec ce problème s’enferme inévitablement en soi. Et meurt.» (cité par Sylvie Germain dans "Quatre actes de présence", 2011).



On trouvera également une très bonne analyse sur https://www.lelitteraire.com/?p=90101



Pour connaître davantage Erika Nomeni, je renvoie vers https://filledepaname.com/2023/02/17/les-coups-de-coeur-de-lautrice-erika-nomeni/

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L'amour de nous-mêmes

Je ne m’attendais pas du tout à ça…

11 jours pour lire ce livre qui m’ont parus des mois. Je n’ai trouvé aucun intérêt à ce livre.

Elle tente de passer un message mais j’ai surtout eu l’impression de lire quelqu’un qui se plaint sans fin. Vraiment je n’ai pas compris l’intérêt et encore moins la fin. Bref je pense que je n’étais pas le public de ce livre, néanmoins si il peut aider certaines personnes à ne pas se sentir seule dans ce que l’auteur ressent alors ça sera déjà ça.
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L'amour de nous-mêmes

10 mails en forme de quête identitaire, de réflexions sur les dynamiques de genres, de sexualités, de classe et de race, mais aussi sur l’amour, qu’elle envoie à une certaine Sujja dont on ne connaît pas les réponses.




Lien : https://www.madmoizelle.com/..
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L'amour de nous-mêmes

10 mails envoyés à une mystérieuse destinataire dont on a pas le retour. Pas adhéré du tout à cette forme d'écriture j'ai trouvé que cela partait un peu dans tous les sens. Pourtant ponctué, j'ai eu l'impression du débit sans fin. Écrit qui n'est pas fait pour moi.
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