AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Erwin Mortier (21)


D'où vient cette petite note de chagrin , apparemment inévitable , qui court derrière toute joie , de plus en plus obstinément avec le temps , tantôt juste derrière , tantôt à distance ?
Commenter  J’apprécie          210
Des après - midis emplis de banquise de silence , d'icebergs de silence , tandis que je pense : si je pouvais , ne serait - ce qu'une fois encore , l'entendre dire des banalités quotidiennes .
Tu veux du café ?
Tu as faim ?
Tu restes bien manger avec nous ce soir , n'est ce pas ?
Commenter  J’apprécie          151
Jusqu'à quand cette pièce, cette maison signifiera-telle encore biscuit pour elle ? Ca fait si longtemps déjà que cet endroit ne signifie plus son fils, ni les chats ni Lieven.
Commenter  J’apprécie          120
Ca commence... mais quand commence une telle chose, quels signes sont les premiers ? Ca commence par le mot livre, le mot qui ne lui revient pas, un après-midi où elle se tient devant ma bibliothèque et me demande quand je ferai encore un, euh, tu sais bien, un... comment dit-on, si j'en referais bientôt un... et elle pose l'une contre l'autre ses mains aux doigts tendus et les ouvre et les ferme. Si j'allais encore faire, allons, bon, écrire... un de ces comment dit-on ? Elle donne un coup de coude à mon père. Dis-le, toi, tu le sais.
Commenter  J’apprécie          111
Je serrais les cartes dans mes mains , les faisais gondoler , quand mon œil tomba sur l'horloge au - dessus du bar . Midi et demie au plus tard , avait dit ma mère . Il était déjà le quart . Ce serait de nouveau du bifteck trop cuit , sous une sauce de reproches .
Commenter  J’apprécie          100
L'être humain est un poème difficile qu'on doit pouvoir écouter sans toujours réclamer des éclaircissements, et que le mieux qui puisse arriver , c'est l'absolution que nous donne un bien - aimé , qui nous pardonne notre état injustifiable de créature vivante et existante et ce moi accroché à nos basques qui a été dessiné et formé par tant d'autres .
Commenter  J’apprécie          90
Son moi disparaît . Ce quelque chose qui rend une personne si reconnaissable . Tout le répertoire d'habitudes , de façons de parler , de dormir , de marcher , de se tenir , tout change .
Commenter  J’apprécie          90
Elle renversa les casseroles sur le égouttoir , s'enduisit les mains de crème à l'arnica et dénoua son tablier . Le signal que le dimanche après - midi pouvait nous envelopper de son ennui .
Commenter  J’apprécie          80
Personne ne se déplaçait librement dans la maison. Chacun suivait le chemin de son habitude
Commenter  J’apprécie          80
Quand tous les portraits avaient été époussetés , la grand - mère repliait les ailes de verre de son armoire . Elle avait de nouveau tout ravivé , ordonné et ratissé . Empilé preuve par preuve , pour et contre la mort , sa rivale mais aussi sa plus fidèle alliée . La Faucheuse lui enlevait ses proches puis les lui rendait , figés dans des attitudes qui ne se révoltaient jamais contre sa loque à poussières .
Commenter  J’apprécie          60
Que doit -on éprouver quand on voit le monde autour de soi perdre ses contours , tout ce réseau de langue ,de mémoire du langage , tendu si imperceptiblement sur les choses qu'on ne le remarque que lorsqu'il se troue ? Est - ce qu'alors tout devient flou , ou au contraire de plus en plus net à mesure que se renforce l'indicible ?
Commenter  J’apprécie          60
Nous laissons la vie derrière nous, comme une table à moitié débarrassée, un bureau plein de papiers, un lit défait.
Commenter  J’apprécie          50
Il était presque prêt . Plus que les souliers . Il s'assit , y poussa les pieds , tira prestement sur les lacets et les noua , avec un sifflement de fouet . Pour lui , les lacets n'étaient pas les derniers cordons ombilicaux qui l'attachaient à sa mère . Moi , j'arrivais à peine à les nouer .
Commenter  J’apprécie          40
Sur la chaise à côté du lit, elle lui a lu les petits livres des Pères norbertins, les vies des religieuses dans la brousse, rôties à la broche des cannibales ou décapitées par les Chinois, et, ce qui arrache systématiquement à tante un dégoût appuyé, "déshonorées après avoir rendu l'âme". A ces mots, c'était son front à lui qui se couvrait de grosses gouttes.
Il ne veut pas aller en Chine, tante aimerait bien, elle, mais elle n'est pas taillée pour le couvent, dit-elle. "J'aime trop manger. J'aime trop boire. J'aime encore plus regarder les garçons. Et depuis cette phtisie en cinquante-cinq, je ne peux pas aller dans les pays chauds. Je devrais déjà être contente de pouvoir aller à Blankenberge, dit le docteur Huismans, au lieu d'aller au Congo."
Commenter  J’apprécie          30
C'était un dimanche de fin mai . La grand- mère nous avait empaqueté , le grand - père et moi , comme une cargaison vivante . Elle avait encore astiqué mes chaussures en vernis noir , alors que ma mère l'avait déjà fait . L'odeur sucrée du cirage montait en volutes le long de mes jambes . La chemise du grand - père était tellement amidonnée qu'elle craquait , comme si elle allait éclater , dès qu'il bougeait les bras .
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes suspendus , immobiles , impuissants, entre ce dont nous ne voulons pas nous souvenir et ce que nous ne pouvons pas regarder en face .
Commenter  J’apprécie          20
la grand-mère nous avait empaquetés, le grand-père et moi comme une cargaison vivante
Commenter  J’apprécie          20
Je voudrais me souvenir de toi comme de la femme que tu étais avant que la maladie ait commencé à tisser sa dentelle ajourée dans ton esprit, ne pas toujours buter sur cette obscurité, sur le linceul grinçant de ta douleur et ta souffrance infinie.
Commenter  J’apprécie          10
Marcel était pour moi l'occasion de m'exprimer en tant qu'arrière-petit-neveu d'un collaborateur mort en Russie, sur le front de l'Est. Âgés de vingt ans, mes grands-parents ont sympathisé avec les Allemands. Ce passé a marqué mon enfance, même si je suis né vingt ans après la fin de la guerre
Commenter  J’apprécie          10
Notre monde n’est pas un monde paisible, je le comprends, à présent que je reviens à ce beau soir de mai et me glisse dans mon jeune torse qui me serre comme une veste étroite. Je crois que c’est ce soir-là que je comprends vraiment pour la première fois, non seulement avec ma tête, qui a sans doute tiré ses conclusions depuis belle lurette, mais de manière plus fondamentale, dans la moelle de mes os, que les modes de vie conventionnels ne m’offriront jamais un port d’attache.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur

LGBT+

Brice_B
178 livres

Lecteurs de Erwin Mortier (57)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
17130 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}