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4.63/5 (sur 15 notes)

Nationalité : Rwanda
Né(e) : 1958
Biographie :

Esther Mujawayo est née en 1958 au Rwanda. Rescapée du génocide de 1994 durant lequel presque toute sa famille a été anéantie, à l'exception de ses trois filles, ses deux sœurs et d'une belle-sœur, elle est co-auteur, avec Souâd Belhaddad, de l'ouvrage SurVivantes. Dans ce livre-témoignage, elle retrace son parcours, de sa naissance sur une colline rwandaise à sa vie actuelle en Allemagne, et tente de restituer l'effroyable blessure du génocide afin de vaincre le terrible sentiment d' « être en tort d'exister ». Dès juillet 1994, elle a co-fondé une association de veuves, Avega-Agahozo, qui tente d'apporter une aide aux femmes rescapées, notamment celles, nombreuses, qui ont subi des viols et souffrent aujourd'hui du sida. Sociologue et psychothérapeute dans un centre psychologique pour réfugiés à Düsseldorf, elle poursuit sa mission de thérapeute spécialisée dans les traumatismes psychiques. (Centre national du livre 2006 - http://www.centrenationaldulivre.fr/Esther-Mujawayo)


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Source : aflit.arts.uwa.edu.au
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Bibliographie de Esther Mujawayo   (3)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Rescapé(e), on essaie de rester en vie plus que de tendre vers la mort parce qu’on vit encore ceux qui sous ont voulus morts » … « Je sais seulement qu’être vivante-vivante, plutôt que survivante, est une façon de les punir. C’est ma seule vengeance possible
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Un million de personnes a été exterminé en moins de cent jours dans un silence assourdissant et une indifférence totale
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Je regardais au loin et soudain j'ai remarqué sous une brique de terre une toute petite fleur qui essayait de percer. Je me suis approchée : c'était le reste d'une plante grimpante que Stéphanie avait plantée pour la faire courir sur la façade de la maison, avant son mariage, il y a plus de vingt ans. On en trouve souvent au Rwanda, la plupart des jeunes filles qui veulent embellir l'enclos en plantent. Celle-ci était de couleur orangée. J'étais vraiment stupéfaite , et je me suis demandé comment cette petite plante avait pu tenir si longtemps sans sécher. C'est là que je me suis dit que même lorsqu'il ne reste plus rien, il reste toujours quelque chose, et que cette fleur était la preuve qu'une trace de ma sœur persistait alors que tout s'accordait à l'éradiquer. Aujourd'hui, la fleur de Stéphanie embellit Mwirute encore si endeuillée pour nous, douze ans après.
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J’accuse tous les Rutuku – du nom du tueur de ma colline – qui, avec leurs machettes, ont versé du sang innocent.

J’accuse tous ces intellectuels hutu qui ont utilisé leur intelligence pour planifier, préparer l’extermination des Tutsi, « l’Itsembabwoko : le génocide ».

J’accuse tous les biens-pensants, chrétiens en tête et pas des moindres – pape, messeigneurs, prêtres et pasteurs, nonnes – pour leur silence assourdissant.

J’accuse vous tous qui avez fermé les yeux pendant qu’un innocent se faisait tuer, qu’une femme se faisait violer.

J’accuse vous tous qui avez dénoncé les cachettes des pauvres hères au bout de la course contre la mort.

J’accuse ceux qui nous ont abandonnés. Obligeant les nôtres à nous abandonner, malgré eux, dans la vie.
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Tu passes ton temps à vouloir montrer que les tiens ont été tués, alors que c’est évident, et comme tu ne peux citer celui qui a tué car sa famille, ses voisins, tous concernés, ne vont rien dire, tu restes perdu. Personne ne les a tués, nos morts
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Tu es un être humain : ne permets à personne ni à aucune situation de te retirer ce petit grain d’humanité, parce la vraie mort, c’est quand ce dernier grain est mort en toi.
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Une fois qu'ils étaient fatigués de tuer, les génocidaires coupaient les tendons des pieds pour que tu ne t'enfuies pas durant la nuit et qu'ils puissent venir t'achever le lendemain.
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Parallèlement, le tribunal d'Arusha, chargé de juger les criminels de génocide, fournit gratuitement une trithérapie aux détenus. Certains des tueurs qui ont infecté Dafroza ont été arrêtés à l'étranger ; ils attendent leur procès là-bas et, contrairement à elle, sont soignés pour pouvoir déposer au tribunal. Mais Dafroza, personne n'a pensé qu'elle devait vivre pour témoigner. Elle est morte, elle ne témoignera plus.
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Je voulais une page pour le dire, pour oser écrire que, quelquefois, je pense une chose et toute une autre contraire
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Je te le dis, c’est une justice impossible à mes yeux. Je n’y crois pas : les témoins ne parlent pas, les victimes sont suspectées, et les coupables, protégés. En attendant, ceux qui ont survécu s’éteignent. La justice ne les ressuscitera pas, et, d’une autre matière, peut même parfois en tuer d’autres
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