Citations de Esther Rochon (15)
Si on pouvait rééquilibrer un peu le monde, au lieu d’être obligés d’établir enfer sur enfer pour faire expier aux gens leur méchanceté!
(Alire, p.180)
On a tous le droit d’imaginer des gens invisibles, qui nous aiment sans condition et nous connaissent depuis toujours. Ils ne sont que le reflet de notre propre esprit, sans limites et plein de bonté. Même mes ancêtres avaient de la bonté. Même moi, j’en ai. Alors vous tous, à plus forte raison! (Alire, p.182)
Tu veux que je te dise quelque chose, Taïm ? Les Hanrel ne sont pas si différents de nous, de Vrénalik. On peut ne pas aimer son voisin, on lui ressemble quand même.
(Alire, p.206)
À force de vivre parmi les gens qui lui faisaient confiance, il découvrit qu’il avait comme eux un coeur de ciel, capable d’aimer sans limites.
(Alire, e-book, p.20)
Les enfers froids avaient beau être reconnus comme les pires, l’apparence des enfers du pal était plus atroce. Le territoire était hérissé de poteaux où des damnés étaient empalés se tordant de douleur.
(Alire, p.47)
Où qu’elle soit aux anciens enfers, les cultures croissaient sur une terre mêlée aux cendres des milliards de damnés qui avaient autrefois souffert en ces lieux. L’eau douce, semblable à des larmes dont on aurait enlevé le chagrin, abreuvait les champs…
(Alire, p.44)
Ne possédant pas les réflexes ancestraux d’avarice et de couardise qui transforment à la longue les gens en larves, il était démuni quand il s’agissait de leur trouver des antidotes. Il n’avait pas connu la crainte et la lâcheté qui se perpétuent d’une époque à la suivante, allant jusqu’à constituer les principaux liens de solidarité entre générations. La loyauté biaisée, la vendetta au nom de l’honneur, l’injustice excusée par le désir de sécurité pour soi-même ou pour les siens, la partisanerie ignoble envers une famille, un pays, une langue ou une religion, il n’avait aucune idée de leurs mécanismes.
(Alire, p.24)
Plusieurs mondes sont en train de mourir. De pollution, de maladies. Des tyrans s’emparent du pouvoir. Le chaos règne. Là-bas, on ne peut mener qu’une vie minable et accumuler les crimes. Les morts aboutissent ici.
(Alire, p.69)
Avec tous ces corps qui tournent dans les flammes pour des siècles ou des millions d’années — les condamnations aux enfers durs sont souvent très longues —, eh bien, ça finit par être crasseux, le brasier, comme de l’huile pour fondue bourguignonne qu’on aurait utilisée trop longtemps.
(Alire, p.72)
Quelle était la dynamique du pouvoir dans cet étonnant pays, dont certains habitants étaient des damnés, d’autres des autochtones, certains des machines, d’autres des immigrants d’origines vagues et diverses ?
(Alire, p.40)
Ce n’étaient que des rêves, des visions, des songes. Je ne pouvais pas me permettre d’y croire. Je pouvais par contre puiser en eux l’énergie de continuer à vivre.
(Alire, e-book, p.143)
Ils devinrent amants sur le tapis du salon, orné de volutes beiges. S’ils ouvraient les yeux, ils ne se trouvaient pas très beaux. S’ils les fermaient, leur odorat et leur toucher, plongeant vers leur paroxysme, catapultaient leur esprit vers des zones profondes où le temps n’a plus cours. Dehors, un orage grondait.
(Alire, p.90)
— Vous pensiez échapper à l’enfer en troquant l’énergie du sexe contre celle du ventre! Elle vit toute une société — celle d’où elle était issue — traînée dans le malheur par ce genre de troc, les orphelins « fruits du péché » promis à une vie infâme, les populations entraînées à avoir honte, l’éloge de l’ignorance et du refoulement, tandis que règnent ceux qui ont érigé en système le déni de leur sexualité.
(Alire, p.120)
Récapitulons : la différence entre les enfers froids et les autres, c’est qu’ailleurs tout le monde devient graduellement plus heureux. Mais est-ce si important, le bonheur ? Quand on est artiste, on n’y tient pas toujours.
(Alire, p.50)
L'extérieur en est plus ouvragé qu'une cathédrale, poreux comme un rayon de miel ; l'intérieur est satiné, richement couvert de nacre épaisse d'un incomparable orient.