C’était selon toute vraisemblance cet aspect du métier qui l’avait amené à prolonger sa longue carrière policière. La montée d’adrénaline que lui procurait chaque pas vers la vérité était la seule vraie addiction qu’il se connaissait, mais elle avait plus de pouvoir que la nicotine sur un gros fumeur. Sauf que personne n’avait encore inventé le produit miracle distribué à tous les coins de rue susceptible de la soulager, fût-ce au prix de la mise en danger de sa propre vie et de l’enrichissement sans cause de l’État qui serait probablement allé avec.
Nous sommes des joueurs de cartes sur cette terre. Mon jeu n’était pas terrible, point. Et personne ne va venir pour tout effacer et les rebattre, ces cartes.
Exiger l’inspiration du poète à cet instant est tout à fait incongru, voire déplacé. Je ne sais pas ce qu’il me veut. Je le sens qui me surveille à distance tel un aigle solitaire prêt à fondre sur sa proie. Je ne sais combien de temps cela va durer ni à quoi je vais l’occuper.
C’est la pire des condamnations, car on n’en connaît pas le terme, enfermé au fond de ce château noir.
Il nous faut aussi assumer, parfois à titre personnel, le coût financier de nos engagements. Nombreux sont ceux qui croient en notre système démocratique en feignant de ne pas connaître le coût qu’il induit. Dans notre univers, l’argent est roi. Seuls ceux qui en ont à profusion ou qui ont su rester incorrigiblement naïfs vous expliqueront autre chose .
Je ne me serais jamais imaginée en dehors de l’enseignement il n’y a pas si longtemps, souviens-toi. Et je n’en suis pas morte. J’ai conscience que c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais je pense aussi que c’est la principale excuse qu’on s’invente tous pour ne pas renoncer au confort d’une vie sans surprise.
Dans ce monde, tout penche invariablement vers un extrême. Nous sommes tous en permanence en déséquilibre. Ce sont d’ailleurs les retours de balancier qui font ce qu’on appelle l’Histoire.
J’aimerais que tu écrives ce que tu ressens. Tout ce qui te passe par la tête. C’est quand on est confronté à un environnement extraordinaire qu’on a le plus à dire.
Le monde a bien changé pour qu’on en soit à reprendre le vocabulaire dont on se gaussait il n’y a pas si longtemps.
On récolte ce qu’on sème, tu sais. J’aime bien l’imprévu, mais il y a des limites tout de même.
Il est des coïncidences auxquelles on ne peut croire qu’avec une bonne dose de naïveté.
Les gens qui se font berner sont les seuls responsables de leurs déboires.