AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Fabrice Hadjadj (117)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La profondeur des sexes : Pour une mystique..

Un superbe essai, à la croisée des chemins entre philosophie, poésie, théologie et pensée mystique…Fabrice Hadjadj a un style très original, et traite avec subtilité et ironie des sujets bien souvent tabous - quoiqu'on en dise - ou galvaudés. C'est brillant, profond, et surtout d'une brûlante actualité. Car on y parle de dignité du corps et de beauté de l'amour, du sens du plaisir, du don et de la vie conjugale, sans langue de bois et sans faux-semblant.

Commenter  J’apprécie          474
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Le jeune Jakob est un attrape-malheur.

Entendez par là sa faculté à se loler de ouf lorsque gente dame la mort s'en vient toquer à sa lourde.

Une particularité perçue comme un fardeau qui l'amènera, à l'insu de son plein gré, à user ses chausses sur moult chemins poussiéreux en compagnie d'un groupe de forains aux vrais airs de freaks.

Jakob ne rime pas avec disgrâce.

Ça devrait.



Premier tome d'une trilogie annoncée, cet attrape-malheur ne fit pas pleinement mon bonheur.

Avant toute chose, je tiens à rendre à Tom Tirabosco ce qui appartient , ben à Tom Tirabosco, du coup.

Sa faculté à illustrer chaque chapitre d'un trait charbonneux collant alors parfaitement au récit. Joli.



Quid de l'histoire proprement dite narrée sous la plume caressante de Fabrice Hadjadj ?

Intrigante, originale, elle l'est, assurément.

Il lui aura manqué un je ne sais quoi de folie pour que je tentasse, comme ça, sans certif' médical valide, le triple salto latéral, réception poirier sur un doigt, de contentement, autant dire presque rien, mais quand même.

Si le p'tit Jakob suscite intérêt et empathie, le récit, lui, fait rien que ronronner alors qu'avec un matériau pareil, il se devait de twister dans tous les sens.

Un léger mais préjudiciable manque de rythme aura eu raison de mon engouement initial à la découverte de l'objet livre du plus bel effet.

Autant dire que j'suis pas à fond à fond dans les start' avant l'entame du second volet.



Un grand merci à Babelio et aux éditions La joie de lire (plaisir de recevoir, en ce qui me concerne) pour l'envoi de ces deux premiers tomes.
Commenter  J’apprécie          427
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Jakob is back.

Suite directe du second tome (sur trois de prévu), celui-ci erre comme une âme en peine en pleine forêt, la tête sous le bras.

Quid d'un livre dont le héros ferait preuve d'un tel sans-gêne ?



Je dois avouer avoir lu ce second opus avec bien plus d'intérêt.

Encore heureux, vu l'épaisseur du bestiau.

Jakob va ici multiplier les rencontres (le p'tit bonhomme se verrait bien polygame averti d'où une bonne partie consacrée à sa problématique aigüe) tout en focalisant sur un questionnement des plus pertinents (je rappelle que l'auteur verse dans la philo), qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'erre ?

Passé cet auto-focus parfaitement légitime, au vu du pédigrée et du parcours de cet attrape-malheur, l'auteur de multiplier les intrigues tout en les parsemant de moult moments de bravoure histoire de booster tout ça.



Tout comme dans le premier tome, la plume de Fabrice Hadjadj m'apparait sobre, voire clinique, en tout cas peu encline à faire vibrer le compteur à endorphine.

À côté de ça, je reste toujours saisi par la mise en image de Tom Tirabosco et son travail admirable sur le noir charbonneux.



Peut-être n'étais-je point le cœur de cible et si oui, pourquoi ?

Ceci étant posé, il se pourrait, cependant, que cette trilogie trouve son lectorat pour peu que ce dernier ne ressemble pas à un vieux chnoque blasé.

C'est tout le mal que je souhaite à Jakob et son créateur.



Merci à Babelio et aux éditions La joie de lire pour l'envoi de ces deux tomes.
Commenter  J’apprécie          410
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Il était une fois un garçon nommé Jakob mais qui fut plus connu sous le nom d'« Attrape-Malheur ». Tiens Jakob, comme l'un des frères Grimm. Et le récit commence justement comme un conte : un couple de meuniers dont le vœu d'avoir un fils finit par s'exaucer ; mais on découvre bientôt que l'enfant est affublé d'un pouvoir étrange, à la fois don et malédiction. Invulnérable face aux blessures qui lui sont infligées, il prend sur lui celles dont souffrent ceux qui l'aiment. Comment vivre et aimer dans ces conditions ? Jakob serait-il condamné à cheminer seul, dans le monde inquiétant qui est le sien ?



Le premier volet de cette trilogie nous plonge dans un univers médiéval de villes fortifiées et de champs, de moulins et de remparts, de seigneurs et de lanceurs de couteaux, de chevaux et de mandolines. Un monde à mille lieux du nôtre, mais la vie, ses épreuves et ses dilemmes n'y sont pas si lointains : la peine de s'arracher à une enfance heureuse et à ses parents, la grâce et l'infortune d'être différent, la difficulté de trouver sa place dans un monde fondamentalement ambigu.



L'attrape-malheur a captivé toute la famille et nous n'avons fait qu'une bouchée de ses 280 pages. Avec ce premier roman jeunesse, Fabrice Hadjadj s'impose comme un grand conteur, brille par son art d'interpeller le lecteur, d'associer les mots avec l'entrain d'une comptine, de composer des dialogues savoureux et d'imaginer des personnages hors du commun. Outre le héros de l'histoire, qui nous touchés dans sa simplicité et son humanité, j'aurais envie de parler par exemple d'Avner, le mime-poète, qui « taille dans l'étoffe de nos songes, travaille avec la matière de notre mémoire » pour déployer des univers entiers dans notre imaginaire.



La construction de son intrigue autour d'un parcours initiatique riche de péripéties, d'embuscades et de rencontres fait preuve d'une grande maîtrise. L'univers s'étoffe petit à petit et on découvre que la Contrée paysanne d'où vient Jakob n'est qu'une province d'un royaume plus vaste, lui-même menacé par un empire plus vaste encore où une guerre oppose les tenants de la nature à ceux du progrès technique. Des affrontements qui restent à l'arrière-plan dans ce premier tome mais qui contribuent déjà à piquer notre curiosité, au même titre que ce cavalier qui semble suivre Jakob à la trace, si bien encapuchonné de noir que l'on ne distingue pas son visage…



« Croyez-vous que toutes les joies saignent ? »



Ce roman a sa façon particulière de questionner les dilemmes moraux et l'ambivalence du bien et du mal, de l'amour et du « progrès », à l'image de la dialectique des dialogues de frères siamois de l'histoire qui ne tombent jamais d'accord.



Un conte fantastique aux accents modernes, d'une grande originalité, en lice pour le Prix Vendredi qui sera décerné le 2 novembre prochain. Texte et illustrations crayonnées en noir et blanc en font un vrai bonheur de lecture à voix haute.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
Commenter  J’apprécie          3714
Dernières nouvelles de l'homme (et de la femm..

Cette suite de chroniques parues entre 2015 et 2017 dans une revue italienne ne pouvait que me satisfaire. Hadjadj nous parle en effet, de notre vie quotidienne de plus en plus parasitée par nos "prothèses" technologiques liées à l'innovation informatique. Par ses réflexions philosophiques sur notre monde contemporain, il nous démontre notre perte d'authenticité dans nos relations, sacrifiant à un monde virtuel idéalisé qui nous déconnecte de la réalité.

Ces petites chroniques de 2 ou 3 pages, émaillées souvent de traits d'humour se lisent agréablement.

On pourra juste déplorer le point de vue judéo-chrétien qui tient trop souvent lieu de référence à suivre.
Commenter  J’apprécie          371
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Dans le prologue et dans le livre premier de L’Attrape-Malheur, le narrateur s’adresse fréquemment au lecteur, j’ai plutôt envie de dire à l’auditeur tant, au début, le récit se veut près de l’oralité. C’est moins évident par la suite. Un meunier et sa femme, Anders et Norma Traum, ont un enfant sur le tard, après avoir beaucoup prié. Deux accidents successifs révèlent l’étrange don de leur fils Jakob : il est invulnérable, ou plus exactement, il guérit immédiatement de ses blessures. On connaît très vite (avant la page 35) l’autre facette du pouvoir de Jakob, ou sa contrepartie. Il « absorbe » le mal des gens qu’il aime. Ainsi, quand sa mère se retrouve atteinte de ce qui ressemble à une pneumonie, Jakob prend sur lui la maladie, sans que sa volonté intervienne. Sa mère en est immédiatement débarrassée, mais Jakob frôle la mort. La solution que ses parents choisiront pour le sauver se révèle radicale ! Dans le livre deuxième, Jakob se retrouve parmi les artistes d’un cirque dont un certain Barnove (!) est à la fois le propriétaire, le Monsieur Loyal et le lanceur de couteaux. Avec la troupe, Jakob découvre le monde… Peut-être découvrira-t-il même la guerre et l’amour...

***

Fabrice Hadjadj, écrivain et philosophe, directeur de l’institut Philanthropos près de Fribourg, se présente lui-même comme un « juif de nom arabe et de confession catholique » comme en attestent Wikipédia et Babelio. Il nous propose une trilogie de romans pour la jeunesse, à la fois contes merveilleux et récits initiatiques. Chacun des trois tomes de L’Attrape-Malheur sera composé de deux livres. Le prologue du premier tome, intitulé « Entre la meule et les couteaux », commence ainsi : « Il y avait une fois, au village de Rarogne, un garçon nommé Jakob Traum, mais qu’on se mit bientôt à surnommer l’attrape-malheur. » Dès l’incipit, on comprend que Fabrice Hadjadj aime jouer avec les mots. Il opte pour le verbe avoir plutôt que pour le verbe être dans la formule introductive du conte, moins habituel sans être rare ; il prénomme symboliquement son héros Jakob, ce qui signifie « que Dieu favorise » (on verra que ce n’est pas si simple) et on comprendra avant la fin de ce tome que, comme le personnage biblique, celui-ci aimera deux femmes. Il lui attribue Traum comme patronyme, ce qui rappelle à la fois un traumatisme et un rêve. De plus, il situe son conte dans un village valaisan bien réel : Rarogne. On peut poursuivre ce jeu sur l’onomastique pendant tout le roman avec profit : on y découvre de nombreuses allusions à l’histoire de la fin du Moyen Âge dans cette région de Suisse ainsi qu’à des problèmes intemporels.

***

J’éprouve une certaine difficulté à donner un avis tranché sur cette lecture. En effet, si, dans la première partie, le cadre, le merveilleux, l’amitié avec Clara et les questions que soulève le don de Jakob m’ont intéressée, je me suis un peu ennuyée dans le livre deuxième. L’action se déroule d’abord dans un pays de montagnes sans doute inspiré par la Suisse, mais le cadre s’élargira par la suite avec la tournée du cirque. L’immortalité et l’errance du héros m’ont fugitivement rappelé le personnage du Juif errant, mais les similitudes s’arrêtent là, je crois. J’ai trouvé original le parti pris d’un conte cruel, brutal, qui renoue avec les contes traditionnels avant délayage sauce Disney. Je me suis parfois surprise à réagir comme le public voyeur sur les gradins du cirque  : puisque le corps de Jakob se régénère sans difficulté, voir quelqu’un lui couper la main m’a paru infiniment moins brutal et difficile à supporter que l’assassinat du chien ! L’ambiance du cirque fait irrésistiblement penser au cirque Barnum et au film Freaks (1932), mais, à mon avis, il y a beaucoup de longueurs et des redites dans cette partie. Le message se fait parfois pesant, qu'il concerne l'amour et ses « dangers » ou l'intérêt de la différence. On comprend rapidement qu’il ne faut pas s’arrêter à l’apparence et qu’on doit questionner ce que l’on considère comme la normalité, mais c’est peut-être mon regard d’adulte qui produit cet effet. La langue est travaillée, parfois lyrique, parfois même incantatoire, mais dans certains passages, ce travail est trop perceptible à mon goût. J’éprouve la même ambivalence en ce qui concerne les belles illustrations de Tom Tirabosco. Cet artiste travaille avec la technique du monotype, mais sur une plaque de néoprène. Il réhausse ensuite le résultat avec du pastel. Ces illustrations monochromes sont superbes, mais je n’ai pas réussi à y percevoir les moments heureux... J’essaierai d’approfondir ma déconvenue dans mon avis sur le tome 2 que je viens de finir, mais je ne suis pas sûre de réussir…

***

Je remercie beaucoup les éditions La Joie de lire et Babelio pour l'envoi des deux tomes de cet étrange roman.

Commenter  J’apprécie          250
Puisque tout est en voie de destruction

Ayant lu plusieurs ouvrages sur le thème de la fin du monde (ou plutôt sur la fin d'un monde) à travers les âges, j'ai fini par me lasser.

Ce qui fait que je risque d'être un peu moins objective pour critiquer cet essai lu il y a déjà quelques jours.

Je l'ai trouvé emprunt de beaucoup de références théosophiques, trop à mon goût, mais le sujet s'y prête.

Cependant l'auteur prône la mesure dans les trois risques qui peuvent conduire le monde à sa perte : le transhumanisme, la sublimation de la nature et le fanatisme religieux.

Le développement de ses idées est assez clair, bien qu'emprunt d'une certaine nostalgie ("c'était mieux avant"...).

Commenter  J’apprécie          251
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Le tome 2 de L'Attrape-Malheur, « Des forêts aux foreuses » commence logiquement par le livre troisième qui se déroule dans « Les forêts de Comboscure ». On retrouve avec ces deux titres les jeux de mots (forêts/foreuses) et les noms propres allusifs (Comboscure/Combe obscure) que semble affectionner Fabrice Hadjadj. Ces effets perdurent tout au long du roman, parfois un peu trop appuyés. Comme dans le premier tome, le travail sur la langue est très perceptible et cela finit par être dérangeant. Ragar, le Rebelle, ou le Simple, c'est selon, puis Altemore, feront tout ce qui leur est possible pour profiter de la notoriété de Jakob, le Môme Même-Pas-Mal. Après la Contrée, après la Brande, nous voilà dans les forêts de Comboscure où règne Ragar. Puis Jakob nous entraînera à sa suite en Altemore, éponyme de l'empereur, ou l'inverse, on ne sait trop. C'est peut-être expliqué dans un passage que j'ai lu en diagonale…

***

J'avoue m'être beaucoup ennuyée dans ce tome-ci, même si j'ai retrouvé un certain intérêt dans le dernier quart du roman. C'est vraiment difficile de se plonger dans cette histoire parce qu'on reste toujours spectateur. On n'a presque jamais accès aux pensées des personnages, ce qui rend quasi impossible toute identification et qui, à mon avis, nuit à la cohérence du récit : je n'y ai pas cru. Un autre aspect déroutant, encore plus évident et appuyé que dans le premier tome, c'est le comportement des deux jeunes femmes dont Jakob est amoureux, comme son prénom semblait l'y prédisposer. Je n'ai pas pu m'empêcher de trouver des traces de misogynie dans le portrait des femmes, plus encore dans le regard porté sur Clara que sur Vérène (je lisais « Vénère » à chaque fois)… Les deux jeunes femmes se comportent la plupart du temps comme de vraies pestes. Elles se jalousent forcément, mais c'est compréhensible puisque Jakob ne semble pas prêt à prendre une décision. Ce qui l'est moins, c'est que Clara fouille dans les affaires de Jakob, qu'elle le harcèle, qu'elle emploie certaines formes de chantage, etc. Pour sa part, Vénère semble se sacrifier en acceptant d'épouser le vieil empereur, mais il n'était peut-être pas nécessaire qu'elle s'ingénie à l'humilier en public. Autre détail qui a m'a empêchée de croire au couple Clara-Jakob : ils ont 18 ans, ils vivent ensemble dans la même maison et, s'ils se permettent d'échanger quelques bisous, ils restent parfaitement chastes. le roman est destiné à la jeunesse, mais bon… le livre troisième exalte la vie proche de la nature et s'attache à porter un message écologique. le livre quatrième pointe les dégâts de l'industrialisation et dénonce les dérives d'une société technologique. Pour justifier les différences d'avancée technologique, l'auteur fait en sorte que certains personnages, et avant tout Jakob, changent de pays. Pour ma part, j'ai plutôt eu l'impression qu'ils changeaient d'époque ! Quant au « mystérieux » cavalier noir, son identité est cousue de fil blanc, si je peux me permettre ce jeu de mots éculé…

***

Je remercie beaucoup les éditions La Joie de lire et Babelio pour l'envoi des deux tomes de cet étrange roman que je suis désolée de n'avoir pas plus apprécié.

Commenter  J’apprécie          244
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Suite à deux mésaventures qui auraient dû lui coûter la vie, mais après lesquelles un jeune adolescent, Jakob Traum, fils longuement désiré des meuniers du village de Rarogne, demeure étonnamment indemne, il ne fait plus aucun doute qu’il est un attrape-malheur – je n’en dirai pas plus sur cet étrange statut, laissant à chacun le soin de découvrir ses tenants et aboutissants -. A cette terrible découverte, le destin de Jakob va basculer, à un point qu’il n’imagine pas…



Roman qui débute dans un cadre plutôt bucolique et bienheureux, avec, à la manière des récits médiévaux, un conteur très présent, tenant un langage léger, poétique et chantant, interpellant avec joie son lecteur, ce premier tome des aventures de Jakob bascule assez vite dans une atmosphère bien plus sombre, malgré des pointes de légèreté qui réapparaîtront par ci par là, notamment avec la présence du roi Kovnov VII trois-quarts à la toute fin. Dès les derniers chapitres de la première partie, en effet, lorsque Jakob se découvre bien malgré lui attrape-malheur, son monde bascule, puisque chacun le repousse et/ou le craint, notamment ses parents, jusqu’à divers drames qui vont, et lui forger une carapace agissant comme repoussoir des divers sentiments humains qui pourraient lui nuire, et le mener contre son gré à rejoindre une troupe de forains créée il y a de nombreuses années par un certain Barnoves pour des raisons tout aussi dramatiques, que nous découvrirons au fil du récit. La deuxième partie reviendra plus longuement sur la description de la troupe, sur l’apprentissage de Jakob en tant que membre du cirque et, par l’intermédiaire de Barnoves, qui devient son mentor, la présentation des contrées dans lesquelles tout ce petit monde gravite. Un univers entier nous est ainsi précisément esquissé, petites touches par petites touches, univers intéressant mais somme tout assez classique, autant dans les toponymes utilisés, dans leurs descriptions, que dans l’histoire, la culture, ou encore le fonctionnement politique de ces contrées, à partir duquel la tension est d’ailleurs palpable, laissant rapidement attendre le pire dans l’intrigue. De cette façon, récit d’apprentissage de Jakob et découverte du monde qui lui permet de parfaire cet apprentissage sont parfaitement liés, parfaitement amenés par la narration afin d’introduire la trilogie.



Les illustrations de Tom Tirabosco qui accompagnent le roman sont particulièrement réussies en ce qu’elles rendent parfaitement l’atmosphère à laquelle l’on s’attend, notamment par l’utilisation du noir et blanc, et l’aspect comme charbonneux du trait typique du dessinateur, qui soulignent ainsi le caractère sombre de l’histoire.



Bien mené, cohérent, bien écrit – ce qui est tout à fait louable, notamment pour un public adolescent -, posant efficacement les bases d’un univers et d’un personnage intéressants, bien que manquant un peu d’originalité, ce premier tome de L’Attrape-malheur a été une lecture plus qu’agréable, qui m’a donné immédiatement envie d’enchaîner avec le second tome. Je remercie les éditions La Joie de Lire et Babelio de m’avoir permis de découvrir ces deux premiers tomes de la trilogie à l’occasion de la publication du second le 22 avril.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
Commenter  J’apprécie          190
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Suite immédiate du tome 1, dans lequel Jakob se trouvait en fâcheuse posture, ce tome 2 de L’attrape-malheur parfait la découverte de l’univers créé par l’auteur. Comme l’on pouvait s’en douter précédemment, les enjeux de ce deuxième tome sont politiques, puisque certaines contrées vont s’affronter ou s’allier, comme cela était déjà pressenti auparavant : l’Empire, avec en son centre Altemore, région dominée par la technologie et l’artifice, souhaite s’allier à Brandes, royaume de Kovnov VII Trois-quarts, et mater en son sein, dans la forêt de Comboscure, la Horde, faction rebelle menée par Agar, justement fils de l’Empereur, qui souhaite au contraire un retour à la nature. Situation explosive en somme qui mènera Jakob face à divers choix, qu’il fera ou que l’on lui fera faire, au fil du récit, un attrape-malheur étant, forcément, au centre des tractations.



Au milieu de ces alliances, mésalliances, conflits, l’on se rend vite compte que Jakob n’est que l’instrument du monde qui l’a créé, brinquebalé comme un pantin, semble-t-il de prime abord entre les ambitions de chacun, mais il est finalement, et plus encore, l’instrument de l’amour qui l’étreint tout au long de ce deuxième tome, amour complexe car multiple, qu’il a du mal parfois à comprendre, qui sera le nœud de toutes ses motivations, et qui le poussera finalement dans le sens où il devra aller pour faire face à son destin – comme l’on peut s’y attendre dans le tome 3 suite au dénouement de ce second opus.



De nombreuses thématiques (amour, amitié, famille, choix de société et de valeurs…) sont donc présentes dans ce second tome, donnant à l’intrigue un caractère plus dense, et donc plus intéressant que précédemment – même si elle reste à mon goût toujours trop peu surprenante. A mon grand regret cependant, le narrateur se fait plus discret, et même trop, faisant perdre un peu de légèreté et d’originalité à la narration, davantage lisse, même si la plume est toujours aussi travaillée et agréable à lire. De même, les illustrations de Tom Tirabosco accompagnent toujours aussi bien le récit.



Je lirai donc avec intérêt, au moment de sa publication, le troisième tome qui viendra clore cette trilogie pour connaître enfin le fin de l’histoire et de la destinée, de Jakob Trum. Je remercie les éditions La Joie de Lire et Babelio de m’avoir permis de découvrir les deux premiers volets de L’attrape-malheur.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
Commenter  J’apprécie          140
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Ce roman est comme un conte. Il démarre avec un couple malheureux de n'avoir pas d'enfant. Et puis un jour, l'enfant arrive. Une bénédiction contrebalancée par une malédiction...dont je ne vous dévoilerai pas les détails pour garder l'envie de lire.

Et donc ce premier tome, puisqu'il y en a un second, pose les bases de la vie de cet enfant différent. Comment il intègre sa spécificité, en fait une force ou au moins évite d'en faire une faiblesse. Et ce n'est pas sans difficultés !

On y retrouve la naïveté de l'enfance, dans le cocon familial, puis la séparation et la découverte du monde, pour Jakob accompagné d'un groupe singulier et attachant : une troupe de saltimbanques eux aussi affublés d'une différence ou d'une capacité hors du commun.

L'itinéraire au gré des spectacles permet de découvrir une contrée dont on apprécie la finition des détails due à l'imagination de l'auteur. Car on a toute la visite guidée de la contrée, son histoire, ses coutumes. Un vrai guide du routard !

Un roman initiatique qui a un côté naïf, comme les contes, mais qui est loin d'être naïf sur le fond, comme la vraie vie.

Alors, faut-il le lire ? Oui pour les ados et oui pour les grands qui veulent s'offrir une part de conte dans leur vie compliquée.

Commenter  J’apprécie          140
La profondeur des sexes : Pour une mystique..

Le plus grand essai de Fabrice Hadjadj... un livre parfait qui réconcilie sexe et christianisme. Tout cela en termes crus. C'est beau, c'est provocant, poétique et plein d'humour. C'est surtout lumineux.



Car ne l'oublions pas le christianisme est la religion de l'incarnation, ( Dieu s'est fait homme ). le christianisme est la religion de la chair ( résurrection de la chair) et donc du sexe, des sexes... le premier tabernacle fut l'utérus de la vierge Marie. Dieu a choisi les cuisses d'une femme pour se lancer dans le monde.



L'homme et la femme sont l'image de Dieu par l'union de leur chair... l'acte charnel est donc non seulement béni, mais il est aussi tout ensemble un reflet de la Trinité et de la Rédemption. Les organes génitaux ont un caractère sacré, l'acte sexuel est un mystère dont la profondeur mystique... doit être appréhendée par la théologie.

La cantique des Cantique, Homère, Baudelaire, Jarry, Sade, Nietzsche, Bataille, Foucault, Céline, Pasolini sont convoqués pour appuyer la thèse selon laquelle le sexe est au coeur du salut de l'homme.



Ne vous y trompez pas, Hadjadj n'est pas un électron libre dans le milieu catholique, son essai est en stricte concordance avec les enseignements de l'Eglise. Il a été nommé récemment conseiller pour la famille au Vatican. sexe lié à la fécondité, indissolubilité du mariage, fidélité exigeante ... l'auteur défend ces piliers de façon originale .



La morale de l'Eglise n'est pas répressive. ( Tout est permis mais tout n'édifie pas. Saint Paul) . le sexe à fond, le sexe profond... tel est l'avenir de l'homme.



Il se livre aussi à une belle critique de l'hédonisme dont Michel Onfray est l'un des dignes représentants actuels. L'acte charnel pour Hadjadj n'est pas essentiellement jouissance, mais communion de deux personnes. L'impératif du plaisir chez les libertins finit par oublier la chair pour tomber dans une logique de calcul. Il faut sans cesse que l'hédoniste trouve un équilibre entre plaisir et douleur. Sa jouissance est sans fin, sans matière et sans drame.



Pour conclure, je dirai que la profondeur des sexes est vraiment un ouvrage de référence . La théologie sera érotique ou ne sera pas !

Commenter  J’apprécie          143
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Dans le tome précédent, je trouvais que le tout manquait de dynamisme et de réels enjeux ... autant vous le dire : je partais avec un à priori pour ce second tome.



Et mon constat reste le même : c’est plat ! J’ai bien du mal à m’ancrer à cette histoire, me demandant encore où ça veut en venir et quel en est l’intérêt.



Je ne lis pas en long, en large et en travers. Non, qu’en travers ! Des bouts par-ci par-là ... et honnêtement c’est bien suffisant pour comprendre qu’il ne se passe pas grand chose, sinon rien !



Cette escapade en pleine forêt aurait pu être pleine de péripéties, de surprises ... mais tout est aussi entendu qu’attendu ! Les dialogues et les réactions me semblent toujours irréalistes. Et puis ce narrateur qui est là mais qui ne sait rien des ressentis des personnages, ça désincarne le tout. En vérité, je m’ennuie comme un rat mort !



Si d’habitude je m’amuse à la lecture de romans jeunesse, ce n’est pas le cas de celui-ci. Je le trouve peut-être un peu trop jeune, même dans l’écriture (d’ailleurs en commençant le premier tome, je croyais que l’auteur était un jeune adolescent...).



Bref ! C’était une série de romans qui n’étaient pas écrits pour moi mais je remercie Babelio et les éditions La joie de lire de me les avoir fait découvrir.
Commenter  J’apprécie          130
Qu'est-ce qu'une famille ?

Difficile de critiquer un tel essai. Je ne suis pas philosophe, et peu habituée à lire de la philosophie.

J'ai trouvé le style de l'auteur pourtant tout à fait accessible et clair.

Un essai (des essais) qui redonnent de l'importance à la famille et à l'importance de naître et d'être.

Limpide à la lecture, j'ai pourtant du mal à dire clairement ce que j'en retiens...

Certainement à relire et à en discuter.
Commenter  J’apprécie          130
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman.

Il est indéniable que l'auteur a fait un vrai travail d'écriture, il faut lui reconnaître cela, mais cela m'a quelque peu perturbé au début.



L'histoire en elle-même fait penser à un conte, noir, mais un conte tout de même.

Jakob, le jeune personnage principal est un attrape-malheur, cela signifie qu'il ne souffre pas quand on le blesse et est guéri tout de suite. Mais en contrepartie, il absorbe toutes les blessures et maladies de ceux qu'il aime (un peu comme une éponge) et là par contre il souffre.



L'histoire est intéressante, l'auteur tient là quelque chose, mais tout est très sombre. le jeune attrape-malheur se retrouve sans amour, en proie à la violence des autres, et toujours suivi par un cavalier noir enigmatique.



Le décor est bien planté, nous verrons donc bien ce qui se passera dans l'épais tome 2.



Je suis malgré tout un peu dubitative, même si je ne sais pas dire exactement pourquoi. Je crois que c'est la violence gratuite qui m'a un peu bloquée, voir tous ces gens donner des coups de couteaux à l'attrape-malheur.... (même s'il ne sent rien, quand même).



Dernier point : j'ai adoré les illustrations (faites au fusain ?) qui étaient parfaitement en harmonie avec l'univers du roman.
Commenter  J’apprécie          110
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Jakob est l'enfant unique et très attendu, voir longuement attendu par un couple des meuniers. C'est un garçon qui vit une enfance heureuse, entouré ses parents qui l'aiment plus que tout, son chien qui est un vrai compagnon des jeux et la douce Clara, une jeune fille du village. Bercés par le rire de leur fils et par le chant du moulin, le père et la mère ne se doutent pas que ce cadeau du ciel, qui est Jakob, est un attrape-malheurs, un être que rien ne peut blesser... ou presque, si on compte que Jakob absorbe toute la souffrance, le malheur et les blessures de ceux qu'il aime. Quand Clara tombe et se fait mal, c'est son ami qui a les genoux écorchés. Quand sa mère tombe malade, c'est son fils qui attrape la fièvre. Si le jeune garçon sait qu'il est invulnérable aux coups, pas contre il ignore qu'il peut absorber le mal de ceux qu'il aime.

Sauf que ses parents ont tout compris, alors, ils vont chercher par tout moyen de l'éloigner. De son chien. De Clara. D'eux. Et c'est comme ça que Jakob se retrouve dans la troupe d'un cirque itinérant. La vedette. Le môme qu'on peut blesser encore et encore, et qui reste encore debout. Les gens se précipitent, munis d'une curiosité morbide. Voir de leurs propres yeux ce gamin qui se fait poignarder, mais qui sourit comme si de rien était.

En lisant la 4me, j'ai laissé mon imagination vagabonder, et je dois avouer que le sujet m'attirait fortement. Original. Dès la première page, j'ai su que la plume et le style de l'auteur allait me plaire. Et effectivement, je la trouve belle et riche. En regardant de plus près l'auteur, je dois avouer que je ne suis pas surprise, car Fabrice Hadjadj est un philosophe et un dramaturge français. Je m'excuse, mais malheureusement, son nom ne me disait rien. Donc, pas d'à priori sur l'auteur ou sur sa plume. Découverte totale. Je la trouve agréable, élégante, pleine d'expressions et jeux des mots, mais aussi très poétique.

En parallèle, Tom Tirabosco , illustrateur suisse, enrichit ce livre avec des planches au crayon, un style trop sombre à mon goût, mais d'une précision remarquable, surtout dans l'expression des personnages.

Si j'ai un avis plutôt moyen sur ce premier tome, c'est parce que j'ai senti une sorte de "gêne" par rapport à plusieurs scènes. La violence, animale ou humaine, j'ai du mal à la tolérer, surtout quand il s'agit d'un roman jeunesse, conseiller pour les 13 ans et plus. Trop sombre, trop dramatique. Et malgré cette jolie plume , j'ai du mal à croire(j'aimerais bien y croire) que le public jeune peut comprendre pleinement le sens des mots de l'auteur . Même moi, j'ai dû lire certains passages plusieurs fois, car la tournure des phrases et le jeu des mots n'était pas évident.

A part cela, j'ai trouvé l'histoire plutôt bien racontée, même si je n'ai pas réussi à m'attacher au jeune Jakob, j'aurais aimé connaître davantage ses pensées et son ressenti .

La plume et le sujet, c'est un plus. Par le reste, je ne suis pas très convaincue...



Commenter  J’apprécie          100
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Jakob Traum, la tête coupée sous le bras, fuit le cirque Barnoves et la princesse Vérène qui a ordonné sa décapitation. Après une longue errance, il rejoint la Horde et son chef Ragar. La vie est basée sur des principes de survie, totalement en lien avec la nature. Tout apport technologique est banni. Jakob représente pour la Horde une machine de guerre immortelle qui va leur permettre de renverser le cours de la guerre contre l'Empereur et sa technologie.

Mais Jakob reste tiraillé par ses sentiments pour Vérène et il découvre que la forêt n'est pas si idyllique qu'il y parait. La violence répulse Jakob et le pousse à prendre ses distances.

L'Empereur Altemore veut également gagner le soutien de Jakob, dans le but de l'étudier et d'acquérir son immortalité.

Rongé d'avoir perdu sa première épouse, il est sur le point d'épouser Vénère afin de liguer son camp à celui de la Contrée.

Déchiré entre Vénère et Carla son amour d'enfance qu'il vient de revoir, entre le Bien et le Mal, deux concepts qui ne sont finalement pas aussi tranchés, Jakob tâtonne, grandit, apprend.

Un deuxième tome qui m'a beaucoup plus emballé que le premier, un conte poétique richement illustré.

Merci à Masse Critique et aux éditions La Joie de Lire pour cette bonne découverte, j'attends maintenant le dénouement dans le tome 3!
Commenter  J’apprécie          100
L'attrape-malheur, tome 2 : Des forêts aux fo..

Second volet de la trilogie qui conte les aventures du jeune Jakob et je suis toujours partagée entre enthousiasme et manque du petit truc en plus. Pour l'expliquer clairement à ceux qui ont commencé à lire cette critique, je vais faire comme au patinage artistique, je vais noter sur plusieurs critères. Bon comme on est en littérature, on ne va pas se contenter de la note artistique et technique.

Note imagination : 5/5. Eh oui, il faut rendre à Fabrice Hadjadj ce qui est à Fabrice Hadjadj : il ne nous a pas construit un monde comme un décor de cinéma où seules les façades sont soignées, mais qui tiennent debout à coup d'échafaudages. Là on a un monde global, soigné, complet, bourré de détails, de précisions qui le rendent réel. Aussi réel que la planète Majipoor de Robert Silverberg par exemple. En bonus, certains noms ont des sonorités qui reprennent les caractéristiques de contrées existantes et c'est plutôt malin et bien utilisé. Les personnages principaux comme secondaires ont une vraie épaisseur. Ils sont imaginés et décrits par l'auteur en 3 dimensions. Ce ne sont pas des silhouettes floues qui traversent les pages pour faire avancer l'histoire.

Note scénario : 2/5. Là ça manque un peu de rythme, d'allant et d'originalité. Même si j'ai bien apprécié la partie quasi onirique avec le lac en hiver (je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler l'histoire). Pour le reste, Jakob devient grand, son coeur balance entre deux femmes, il cherche à discerner le bien du mal. Certes, c'est le principe d'un conte, mais parfois je trouve qu'il manque un peu de peps le ptit gars. Il a un peu tendance à se laisser porter par les évènements, avec un côté princesse de conte pré-féminisme.

Note écriture : 3/5. C'est bien. le style est constant, assez naïf, tout à fait adapté à un jeune public, dont je dois avouer je ne fais plus partie, même si j'apprécie de lire ce type de littérature, ayant j'espère gardé un petit bout d'âme d'enfant.



Tout ça nous fait donc une moyenne d'un peu plus de 3/5. Pour un moment de lecture agréable (sans plus), mais qui nous offre une pause de fantaisie et d'imagination (plus plus), fort apréciable.



Alors, faut-il le lire ? Oui et à faire lire à vos ados pour organiser ensuite des petites conversations littéraires qui changeront du "range ta chambre ; t'as fait tes devoirs ? ; arrête d'embêter ton frère". Oui, ça sent le vécu.
Commenter  J’apprécie          90
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Un grand merci aux éditions La joie de lire et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse-critique privilégiée.



Je ne sais pas quoi penser de ce premier tome. A vrai dire, depuis le Seigneur des anneaux je ne lis guère de romans du genre fantastique/ fantasy (je ne connais même pas la différence entre les deux s'il y en a une, alors c'est pour dire !).



D'abord, j'ai trouvé l'idée de départ très intéressante, ce petit Jakob Traum, un nom de rêve pour un pouvoir qui peut paraître magnifique mais en y réfléchissant bien surtout très handicapant au quotidien. Le rêve - Traum - se change très vite en Trauma.



Première partie : Au moulin de Rarogne

En effet, ce petit, qui était très désiré par ses parents, modestes meuniers à Rarogne, a montré rapidement qu'il était un attrape-malheur, une catégorie rare de personnes capables d'absorber les douleurs et malheurs de ceux qu'ils aiment et de se les récupérer (sa mère, son amie Clara, ...).

Les parents ont donc la brillante idée (ou pas), pour protéger leur marmot, de faire semblant de le détester afin de le rendre insensible et d'en terminer avec sa vulnérabilité.

La première partie termine sur le départ de Jakob dans un cirque itinérant, un cabinet des monstruosités, Freak Show, dirigé par Barnoves.



Seconde partie : Avec le cirque Barnoves

Jakob apprend au sein de cette troupe que deux côtés s'opposent en dehors de quelques terres pacifistes : Altemore VS son fils héritier rebelle Ragar

Jakob va à son insu être sollicité par les 2 camps pour le rallier à leur cause, et ainsi obtenir l'opinion favorable du peuple.

Jakob est une sorte de symbole d'espoir pour ce peuple qui emmagasine beaucoup de souffrances mais parvient à se relever malgré les difficultés.

L'avoir de son côté peut donc être une affaire juteuse...



Dans cette partie, on découvre petit à petit l'évolution de Jakob, de ses débuts d'artiste à ses premières représentations, sous le surnom de Môme Même-Pas-Mal, mais aussi les dangers qui rôdent autour de lui, et ses sentiments qui ressurgissent avec l'arrivée d'une princesse.





Les talents de conteur et d'écriture de Fabrice Hadjadj sont indéniables ; l'auteur a le sens de la formule et nous emmène dans cet univers fantastique.

La première partie pose rapidement le décor.

Pour la deuxième, je dois avouer que les Freak Show me fascinent malgré le côté malsain de ces hommes et ces femmes mis en pâture par le voyeurisme. J'ai trouvé les différents acteurs attachants et drôles.

Cependant, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs qui n'étaient pas nécessaires au bon déroulement de l'intrigue.

Le côté conte philosophique est présent, le côté ambivalent Bien/Mal omniprésent.

Comme le souligne l'auteur : "on croit toujours que l'amour, c'est ce qui vient résoudre tous les problèmes. En réalité, dans ce livre, je montre que c'est l'amour qui est générateur du drame. [...] Ce double pouvoir de l'attrape-malheur est un révélateur de l'amour comme principe de drame, d'aventure, mais peut-être aussi ultimement de rédemption.".



Le sous-titre est incompréhensible lorsque l'on n'a pas lu le roman et devient évident ensuite pour souligner les deux premières parties de la vie de Jakob.



Concernant les illustrations, Tom Tirabosco a fait un travail remarquable pour illustrer la plupart des chapitres avec des dessins en noir et blanc de qualité.



C'est donc avec l'esprit curieux et mitigé que je vais commencer le deuxième tome de cette série originale.
Commenter  J’apprécie          90
L'attrape-malheur, tome 1 : Entre la meule ..

Quelle drôle de manière d'écrire. Je m'attendais à un roman fantasy. Mais j'ai trouvé que le style me faisait plus penser à un conte. Au sens propre: j'avais vraiment l'impression que le texte avait été écrit pour être conté à l'oral. Ce n'est pas du tout déplaisant, bien au contraire.



Nous suivons donc un jeune garçon qui a un don à double facette. Le pauvre va être fortement malmené par cette particularité et connaître de tristes abandons et être promené comme une bête de foire, littéralement.



J'ai beaucoup aimé ce roman. C'est parfois pas très subtil pour certains messages, mais c'est un livre jeunesse. Néanmoins c'est très bien écrit, avec un vocabulaire choisi et pourtant facile à lire. Une heureuse surprise et je continuerai avec plaisir le tome suivant. (ce que je fais rarement pour les livres jeunesse: je lis souvent le premier tome pour me faire une idée avant de le donner à lire à mes jeunes ou pour en parler après quand je me suis faite distancer)



Commenter  J’apprécie          80




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fabrice Hadjadj (213)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20234 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}