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4.33/5 (sur 32 notes)

Nationalité : Algérie
Né(e) à : Tizi Hibel , 1882
Mort(e) à : Saint-Brice-en-Coglès , le 09/07/1967
Biographie :

Fadhma Aït Mansour Amrouche (en kabyle : Faḍma At Menṣur) est une femme de lettres algérienne d'expression française.

Elle est la mère des écrivains Jean (1906-1962) et Marie-Louise-Taos (1913-1976) Amrouche.

Sa mère, Ayna, est d'abord mariée très jeune à un homme beaucoup plus âgé, avec qui elle a deux enfants. Ayna et un homme de son voisinage tombent amoureux. Elle tombe enceinte, mais cet homme, déjà fiancé avec une autre femme de famille importante, refuse de reconnaître la paternité.

Fadhma Aït Mansour est donc fille illégitime d'une veuve. Dans son enfance, elle subit la méchanceté des villageois, avec de nombreuses violences. En 1885, sa mère la confie aux religieuses de la mission catholique des Iwadiyen (Ouadhias). Sa mère se remarie.

En 1886, Fadhma entre au pensionnat (école laïque) de Taddart u-Fella près de Fort National. Elle passe son certificat d'études en 1892. Elle retourne ensuite à son village près de sa mère qui lui apprend les coutumes et les savoirs traditionnels, notamment des chants et poèmes kabyles. Elle part travailler à l'hôpital d'Aït Manguellet auprès des Sœurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique (dites sœurs blanches, fondées par Mgr Lavigerie). Elle se convertit au christianisme et se fait baptiser. Elle reçoit le prénom de Marguerite.

Elle rencontre un autre Kabyle converti au catholicisme, Antoine-Belkacem Amrouche, avec qui elle se marie, alors qu'elle a 16 ans et lui 18. Ils ont ensemble huit enfants.

En 1930, elle entreprend, avec sa fille Marie-Louise Taos et son fils Jean, l'écriture et la traduction en français de ces chants berbères, conservés jusque-là par la tradition orale.

Elle subit de nombreux décès dans sa famille, et compose elle-même des poèmes pour des enfants partis trop tôt. Ces textes sont mis à l'honneur dans les "Chants berbères de Kabylie" de Jean Amrouche en 1939. Ils sont également en partie repris par sa fille Taos Amrouche dans "Le Grain magique", publié en 1966.

En 1968, son autobiographie: "Histoire de ma vie" est publiée à titre posthume. À travers ce récit, elle peint le combat de la femme kabyle du XXe siècle, la quette d'une identité entre une Kabylie rurale, sa langue maternelle, le kabyle et la langue française.

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Source : Wikipédia
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Hommage à Fadhma Aït Mansour Amrouche


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'étais toujours restée « la Kabyle : jamais, malgré les quarante ans que j'ai passés en Tunisie, malgré mon instruction foncièrement française, jamais je n'ai pu me lier intimement ni avec des Français, ni avec des Arabes. Je suis restée, toujours, l'éternelle exilée, celle qui, jamais, ne s'est sentie chez elle nulle part.
Aujourd'hui, plus que jamais, j'aspire à être enfin chez moi, dans mon village, au milieu de ceux de ma race, de ceux qui ont le même langage, la même mentalité, la même âme superstitieuse et candide, affamée de liberté, d'indépendance, l'âme de Jugurtha !
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« La vieille et la chèvre vivaient côte à côte dans une masure délabrée en dehors du village. Tous les jours, la vieille sortait avec sa compagne ; l'une mangeait les pousses vertes, l'autre ramassait les brindilles de bois et faisait un fagot tout en choisissant les herbes comestibles destinées à son repas. À la nuit, toutes deux revenaient dans leur masure jusqu'au lendemain où elles recommençaient la même vie.
« Mais cette année-là, le mois d'Inayer (janvier) fut très mauvais ; pendant trente jours et trente nuits il ne cessa de pleuvoir ou de neiger, et la vieille et sa chèvre restèrent tout ce temps enfermées.
« Le mois de janvier passé, février commença par une journée merveilleuse : le ciel était bleu, le soleil resplendissant annonçait le printemps ; la vieille et sa chèvre purent enfin sortir de leur retraite et aller de nouveau dans les champs. La vieille cependant, ayant regardé le ciel, cracha sur le mois qui venait de s'écouler.
« Elles passèrent toute la journée dans la forêt, la chèvre mangeant les pousses tendres, et la vieille faisant un gros fagot et cherchant les petites herbes qui perçaient sous la neige. Mais quand elles voulurent rentrer, le vent souffla en rafales, le ciel s'obscurcit, de lourds nuages noirs crevèrent en grosses gouttes. En un instant le ruisseau qu'elles avaient traversé le matin charria des eaux tumultueuses et bourbeuses, et quand elles voulurent repasser pour rentrer à leur masure, elles furent emportées par le courant ; ce n'est que quelques jours plus tard qu'on retrouva leurs corps au bord de la rivière.
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je viens de le lire avec un grand plaisir moi kabyle ca ma fait voyagé a travers c livre histoire triste a la fin j ai de la peine
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Pour les Kabyles, nous étions des Roumis, des renégats. On nous enviait le peu de confort que nous avions acquis, après combien d'efforts, de privations et d'exil. Pour l'armée, nous étions des bicots comme les autres.
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Ne sois pas impatient
Puisque Dieu est là. 
Comme aujourd'hui la tristesse nous sera enlevée.
L'hiver passera tel un vilain songe,
Les froids nous quitteront
Et les nuages, les pluies et les vents.
L'herbe repoussera
Les prés en deviendront tout verts
Et fleuris de fleurs entrouvertes
Et des troupeaux y viendront paître.
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J'ai pensé souvent, depuis, aux jours glacés où, levées avant l'aube, il fallait grimper ces sentiers pour aller à l'étude, à la lumière d'une lampe fumeuse. À quoi bon toute cette peine, me disais-je, à quoi bon ces souffrances ? À quoi cela aurait-il servi ?
J'arpentais maintenant ces grandes classes vides où mon enfance s'était écoulée ; je contemplais, l'une après l'autre, ces images des Fables de La Fontaine qui en tapissaient les murs : le Héron au long bec, le Loup et la cigogne, le Renard et le bouc, l'Enfant et le maître d'école. Toutes ces fables, je les avais apprises par cœur. Pendant dix ans je m'étais assise sur ces bancs. À quoi cela avait-il servi ?
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"Tichret-iw xir tmira n yergazen"
"Mon tatouage vaux mieux que la barbe des hommes"
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« Il faut me réveiller de très bonne heure afin que le soleil ne m'atteigne pas dans la montée d'Aït-Frah. » Elle était rude, cette côte, pour mes petites jambes ! Car, pour aller de chez nous au Fort, il faut toujours monter. « De quelque côté que tu aille à Fort-National, il faut toujours monter », dit le proverbe.
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Les mœurs kabyles sont terribles. Quand une femme a fauté, il faut qu'elle disparaisse, qu'on ne la voie plus, que la honte n'entache pas sa famille. Avant la domination française la justice était expéditive ; les parents menaient la fautive dans un champ où ils l'abattaient. Et ils l'enterraient sous un talus.
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À priori, chez ces gens, une femme indigène qui sort, le visage découvert devant des hommes, n'était pas une femme honnête. Je compris cela plus tard. Tant que nous vivions dans un milieu italo-sicilien ou à Bab-Aléoua, cela pouvait passer inaperçu : pour les Italiens, j'étais la Française mariée à un Arabe, car mon mari s'est toujours refusé à quitter sa chéchia, même quand il s'est agi d'obtenir de l'avancement (or, parmi tous ses collègues, y compris son chef de bureau, il était le seul à avoir le brevet élémentaire).
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